Les fake news ont toujours existé sur internet mais les réseaux sociaux leur ont offert un rôle de premier plan durant la dernière campagne présidentielle américaine: Une source de revenu importante et un outil de propagande politique et de diffamation redoutable.
Depuis les sites de « make-your-own-fake-news » prolifèrent.
- Les dernières élections présidentielles ont permis à des étudiants de se faire des centaines de milliers de dollars en bombardant les réseaux sociaux de fake news les plus farfelues contre Hillary Clinton et la campagne démocrate.
- Aujourd’hui, n’importe quel internaute peut créer et propager ses fake news grâce à un site channel23news.com très facile d’utilisation qui donne à votre histoire l’apparence d’un article sérieux, se partage sur Facebook, Twitter et WhatsApp et peut mobiliser plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs.
- Ce n’est qu’en cliquant sur l’article qu’on apprend en bas de page qu’il s’agit d’une « prank », une blague.
- Buzzfeed News a dénombré une trentaine de sites identiques à celui de channel23news.com qui auraient diffusé plus de 3 000 faux articles en six langues différentes ces douze derniers mois, et ont été partagés 13 millions de fois.
- Le site d’information a identifié le propriétaire de dix-neuf d’entre eux, un jeune américain de 25 ans originaire du Milwaukee qui cherchait à se faire de l’argent sur internet.
Depuis la création de son premier site de création de fake news début janvier, il a publié 724 articles qui ont généré 2,5 millions de partages, réactions, et commentaires sur Facebook.
- L’un des premiers à avoir inventé ce genre de sites, c’est un français, Nicolas Gouriou, fondateur de Actualités.co en juillet 2014.
Le principe semble inoffensif: « Rédige une blague et piège tous tes amis. Partage ta blague sur les réseaux sociaux pour piéger tes potes »,
A l´époque, FranceTvInfo.fr avait dénoncé les dangers de ce genre de sites en plein crise du virus ébola.
Selon Buzzfeed News, Mr Gouriou possède aujourd’hui onze sites de fausses infos à l’origine de 2 300 articles qui a mobilisé 10,5 millions d’internautes ces douze derniers mois sur Facebook.
- Le principal intérêt de ces sites: De l’argent pour celui qui les gères et du divertissement pour ceux qui l’utilisent, mais le contenu qui est créé est difficile à contrôler et ses conséquences à prédire.
- Si les fake news les plus populaires sont bénignes (« Beyoncé qui accouche de deux garçons » ou « une loi votée par Obama qui oblige les grand-parents à s’occuper de leurs petits-enfants »), d’autres sont plus vicieuses, à l’instar de ces restaurants indiens de Londres qui ont failli faire faillite après été faussement accusés de vendre de la viande humaine
Les conséquences peuvent financières, psychologiques et sociales contre des adolescents, ou encore politiques contre des personnalités publiques ou des établissements scolaires, accusés d’actes ou de propos diffamatoires.
- Facebook, montré du doigt pour avoir été incapable de limiter la propagation et l’influence des fake news durant les élections présidentielles américaines, tentent de mettre en place des logiciels qui identifient ces sites et leurs faux articles, et essayent de s’attaquer aux sources de revenus. Mais la tache est immense