Ce n’est pas normal
- Mike Allen de Axios dans sa newsletter ce matin:
Ca fait dix huit que je couvre les présidents américains, et je n’ai jamais assisté à un conseil comme celui d’hier
Le premier meeting au complet de l’administration Trump a eu lieu hier devant des dizaines de photographes et de caméras et a commencé par onze minutes de louanges adressées au président – le plus impopulaire de l’histoire des Etats-Unis – par plusieurs membres du cabinet, et qui a laissé tous les témoins hallucinés.
- Le New York Times s’en amuse en Page One aujourd’hui:
Un par un, ils ont encensé le président, chacun leur tour ils ont salué son intégrité, sa force, ses politiques. Leur leader assis, souriant, qui approuve (…)
Le Commandant en Chef, dont on sait depuis des décennies qu’il aime être flatté et qui parle de lui-même en superlatifs, s’est permis de se féliciter. Il a déclaré être l’un des présidents les plus productifs de l’histoire de l’Amérique – proche de Franklin Delano Roosevelt – et affirme avoir enchaîné les succès à une vitesse record.- Mike Pence, vice président:
Le plus privilège de ma vie est d’être le vice-président d’un président qui tient ses promesses envers le peuple américain.
- Reince Priebus, chef de cabinet et sur la sellette, a été le plus loin:
Au nom de l’ensemble de l’équipe, Mr le président, nous voulons vous remercier pour l’opportunité et la bénédiction que vous nous avez offert afin de servir votre agenda et le peuple américain.
- Mike Pence, vice président:
- Et Mike Allen de nous offrir cette piqûre de rappel:
Souvenez vous que nous vivons une époque qui sera étudiée et débattue jusqu’à la fin des temps. Beaucoup de supporters de Trump, aussi bien les fervents que les réticents, savourent la destruction des normes et se plaignent de la couverture médiatique très critique à l’égard de sa présidence.Mais n’oublions pas que nous sommes les témoins quotidiens de comportements et d’actions sans précédent.
Jeff Sessions in the hot Seat
- Après #ComeyWeek, c’est #SessionsDay aujourd’hui: le ministre de la justice, Jeff Sessions, ancien sénateur d’Alabama et l’un des premiers supporters de Donald Trump lors de la campagne présidentielle a annoncé lundi vouloir témoigner en public devant la commission du renseignement du Sénat sur ses relations avec les représentants russes l’année dernière.
- En mars, le Washington Post révèle que Jeff Sessions a rencontré à deux reprises l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, Sergueï Kislyak, pendant la campagne présidentielle: Rencontres qu’il a formellement nié lors de sa confirmation devant le Sénat quelques semaines plus tôt et qui l’obligent alors à se retirer de toute enquête sur les présidentielles de 2016.
- Depuis, les relations entre le président et Jeff Sessions sont très tendues et le ministre de la Justice a même proposé fin mai de donner sa démission.
- Selon Mike Allen de Axios, « les risques sont très importants » et les « résultats ne peuvent être que dommageables » pour l’administration:
- C’est la Commission qui a obligé Jeff Sessions à témoigner en public et il a déclaré après vouloir « dire la vérité au public américain ».
- James Comey a affirmé la semaine dernière que Sessions aurait rencontré une troisième fois l’ambassadeur russe en avril 2016. Il aurait donc menti une nouvelle fois.
- Il peut plaider un « executive privilege » pour éviter de répondre à certaines questions d’ordre confidentiel mais a tout intérêt a être plus honnête possible pour clore ce chapitre.
- L’audition ne devrait pas arranger les affaires de Sessions auprès du président qui suivra de près la séance qui débute à 14 hrs cet après midi.
Mueller bientôt viré?
- C’est la dernière rumeur à Washington: le procureur indépendant Robert Mueller, ancien directeur du FBI (2001-2013), nommé par le Département de la Justice américaine le 17 mai dernier pour reprendre l’enquête du FBI après le renvoi de James Comey pourrait être viré par le président.
- La rumeur a été lancée lundi par un ami de Donald Trump, Christopher Rudy, le P.-D.G. de Newsmax
- Comme nous l’expliquions hier, Robert Mueller a assemblé une équipe d’avocats spécialisés en droit pénal parmi les plus réputés du pays pour conduire l’enquête sur l’entourage de Trump: Il représente une menace directe pour l’administration et le président.
- Virer Bob Mueller serait catastrophique pour l’image et la crédibilité du président, et s’il prend cette décision, ce sera contre l’avis de ses avocats, de ses conseillers et de toute personne censée à la Maison Blanche – Mais, Donald Trump a déjà fait l’erreur de virer James Comey, et il n’écoute que lui-même et ses instincts.
A suivre. - « How the Mueller Threat Came off » – Axios
NBC défend Megyn Kelly
- Ancienne journaliste star de Fox News qui s’est rendue célèbre en critiquant ouvertement le candidat Donald Trump l’année dernière, Megyn Kelly débarque sur NBC News avec une émission dominicale, « Sunday Night with Megyn Kelly » qui a commencé sur les chapeaux de roue la semaine dernière avec une interview de Vladimir Poutine.
- L’invité de cette semaine est le présentateur de l’émission « InfoWars », le fou furieux Alex Jones, supporter invétéré de Donald Trump, champion des théories du complot, qui pense que le massacre de Sandy Hook en 2012, au cours duquel une vingt écoliers et six éducateurs sont morts, aurait été organisé par des « forces hostiles au Second Amendement » – le droit de porter des armes
- Les familles des victimes de Sandy Hook ont dénoncé « cette nouvelle plate forme » offerte à un personnage aussi controversé à une heure de grande écoute – elles qui « subissent le harcèlement et les menaces des conspirationnistes depuis des années ».
Certains internautes appellent au boycott de la chaîne (#ShameonNBC) et de l’émission (#BoycottMegynKelly) mais NBC a choisi de défendre les choix de sa présentatrice. - Megyn Kelly s’est défendue de vouloir faire « la lumière » sur un personnage qui a reçu Donald Trump dans son émission, et que le président a personnellement remercié de son soutien après sa victoire aux élections présidentielles.
Couverture du Jour
- Variety revient cette semaine sur le Trump Bump, « l’effet Trump »: cet intérêt accru des Américains pour la politique qui se traduit par une audience et une circulation en hausse pour les émissions et les médias d’actualité.
- Grâce à un président et une administration haute en couleur, le Trump Bump est toujours aussi important huit mois après les élections présidentielles et redéfinit la compétition entre les chaînes d’info (MSNBC, CNN et Fox News) et les présentateurs/journalistes (Anderson Cooper, Rachel Maddow et Sean Hannity en couverture)
- L’actualité brulante quasi-quotidienne relayée dans les émissions d’actualité et politiques attire toujours plus de téléspectateurs et d’internautes mais fragilisent les programmes de divertissement sur les grandes chaînes nationales (ABC, NBC, CBS, FOX)