1. R.I.P « Repeal and Replace »
- Deux sénateurs Républicains (Mike Lee d’Utah et Jerry Moran du Kansas) ont annoncé hier leur refus de voter contre le troisième projet de réforme de l’assurance santé, « Better Care Reconciliation Act », proposé par leur parti la semaine dernière.
Avec quatre sénateurs de leur majorité (Susan Collins du Maine et Rand Paul du Kentucky) opposés au « Repeal and Replace » , les Républicains n’ont pas la majorité simple de 51 voix (sur les cent que compte le Sénat) pour voter la proposition.
- C’est un échec cuisant pour le parti républicain obsédé par l’abrogation d’Obamacare depuis son passage il y a sept ans et l’une des mesures phares du programme de Donald Trump.
- Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat, propose désormais un « plan C » qui consiste à abroger complètement Obamacare puis travailler durant « une transition « de deux ans sur une nouvelle réforme – une stratégie à laquelle sont déjà opposés trois sénateurs républicains qui refusent l’abrogation sans une solution de rechange.
- Jennifer Steinhauer dans le New York Times ce matin:
Au bout du compte, les Républicains réapprennent une leçon qu’il ont du mal à digérer depuis le New Deal: une fois établi, une loi a peu de chances d’être abolie (…)
Depuis le vote de l’Affordable Care Act, les Républicains veulent l’abolir. Au début, ils avaient le soutien de beaucoup d’électeurs qui leur en ont donné les moyens: Perte de la majorité démocrate à la Chambre des Représentants en 2010 – contre l’ingérence du gouvernement – et puis celle du Sénat en 2014.
Mais depuis, des millions d’Américains sont assurés grâce à cette loi qui porte le nom d’Obama, le programme de santé est devenu de plus en plus populaire, même chez certains gouverneurs républicains.
2. Trump n’a toujours rien compris à Washington
- Selon Politico, « Trump était choqué hier devant l’implosion de la proposition de réforme du GOP ».
Hier soir il discutait encore de l’importance de l’abrogation et du remplacement d’Obamacare avec des sénateurs républicains lorsqu’il a appris la défection de M. Lee et M. Moran.
- C’est catastrophique pour les Républicains, qui contrôlent les deux chambres et trente des cinquante Etats du pays mais incapables de se mettre d’accord autour d’une législation et tout aussi inquiétant pour le président qui n’arrive pas à fédérer sa majorité – qu’il a menacé si elle ne votait pour le « Repeal et Replace » tout en qualifiant la proposition de loi de « méchante ».
- Eugene Robinson dans le Washington Post ce matin:
On a un président dont la seule ambition est son propre intérêt, pas celui du pays. Trump aime sa famille, son entreprises et pas grand chose d’autre. Il déshonore la position qu’il tient et passe chaque jour des heures à s’énerver contre les chaînes câblées qui, selon lui, lui manquent de respect.
Son ego est une sorte trou noir psychique qui dévore tous ceux qui sont dans son orbite.
(…)
Son administration est un désastre. Les membres de sa garde rapprochée se tirent dans les pattes à coups d’informations anonymes données aux reporters. Ils essayent de remporter les faveurs du président non pas en faisant leur travail mais en essayant de défendre tout ce qu’il dit et ce qu’il fait jusqu’au ridicule.
En l’espace d’une semaine, ses conseillers sont passés de « la campagne n’a eu aucun contact avec les Russes » à « Il y a eu contact mas pas de collusion » pour finir avec « La collusion n’est pas un crime ». - La mise en garde du conservateur Wall Street Journal envers le président ce matin:
La meilleure défense contre de nouvelles révélations c’est de jouer la transparence: Si l’opinion favorable de Trump reste en dessous de 40% l’année prochaine, les Républicains vont commencer à se distancer d’un président impopulaire pour essayer de sauver leur majorité au Congrès.
Si les Démocrates remportent la Chambre des Représentants, les enquêtes vont se multiplier sur tous les aspects des affaires de Trump, de la campagne de 2016 et de son administration.
La destitution sera latente, si elle ne devient une réelle menace. Ses supporters seront démoralisés.
3. « Il pleut des seringues »
- La crise sanitaire liée à l’épidémie d’opioïdes et d’héroïne qui ravage les Etats-Unis avec un record de 50 000 morts par overdoses en 2016 a également des conséquences sur l’environnement: L’accumulation des seringues utilisées pour se shooter.
Elle se cachent dans les mauvaises herbes le long des chemins de randonnée et dans le gazon des terrains de jeux. Elles sont jetées dans les rivières et s’accumulent le long des plages. On les retrouve dans les abris des terrains de basket, sur les trottoirs et dans les rues. En pleine période d’épidémie d’héroïne, les seringues laissées par les toxicomanes sont partout.
A Portland, dans le Maine, la mairie en a ramassé plus de 700 cette année, un chiffre qui devrait dépasser les 900 récoltées l’année dernière. En mars seulement, San Francisco a ramassé 13 000 seringues, contre 2 900 en mars 2016.* « It’s raining needles: Drug crisis creates pollution threats » – AP
4. Elle appelle la police et c’est elle qu’on tue
- Fais divers dans le Minnesota:
Peu avant minuit samedi, un officier de police de Minneapolis a tiré et tué une femme qui avait appelé 911 pour rapporter une agression dans une allée derrière sa maison.
On ne sait pas encore pourquoi l’officier a ouvert le feu.(…)
L’année dernière, le Minneapolis Police Department (MPD) a obligé les officiers à activer la caméra fixée à leur uniforme quand ils ont à faire à ce gendre d’incidents.
Mais dans un communiqué de presse, le Département de la sécurité publique du Minnesota a affirmé « que les policiers n’avaient pas activé leur caméra qui n’ont rien filmé de l’incident » (…)
Plus de 520 personnes ont été tuées par la police aux Etats-Unis cette année, selon le Washington Post, comparé à 963 sur toute l’année 2016. - Le policier qui a tiré est le premier officier d’origine somalienne à avoir intégré en 2015 le Département de Police de la ville, qui a une importante communauté originaire Afrique de l’Ouest.
La maire de la ville, choquée, a promis de faire toute la lumière sur cette tragédie. * « With Body Cameras off, Minneapolis cop shoots end kills woman who called to report assault » – Think Progress
5. Cleveland et son hôpital
- Reportage de Politico à Cleveland, qui possède l’un des hôpitaux les plus renommés du pays mais reste incapable de soigner sa population.
« La Clinic », le deuxième employeur de l’Ohio et l’un des plus grands hôpitaux du monde, entretient une relation difficile avec la communauté qui l’entoure.
Certes, l’hôpital est la fierté de Cleveland et ses représentants insistent sur le fait qu’il engrange des milliards de dollars de revenus à l’Etat (…)
Mais c’est aussi un établissement exonéré d’impôts qui, comme beaucoup d’hôpitaux, se bat pour préserver son statut d’organisme « à but non lucratif » qui lui a permis sous Obamacare de ne pas payer des dizaines de millions de dollars d’impôts qu’il est censé réinvestir dans sa communauté.
Cette communauté est pauvre, en mauvaise santé, « difficilement vivable ». (…)
C’est le paradoxe au coeur de cet hôpital de Cleveland. Sa mission est de sauver des vies mais il est incapable de sauver le quartier qui continue à se désintégrer tout autour.* « How the Cleveland Clinic grows healthier while its neighbors stay sick » – Politico
6. Scandale à l’University of South Carolina
- Une enquête à l’ancienne, en une du Los Angeles Times hier: un coup de fil anonyme au quotidien pour dénoncer une overdose accidentelle dans un hôtel cossu de Los Angeles et dont l’un des protagonistes est le directeur d’une des plus prestigieuses écoles de Médecine du pays.
L’université et la police seraient volontairement restées discrets?
Dans les salles d’amphi, laboratoires jusqu’au bureau du directeur, le Dr. Carmen Puliafito était une figure imposante.
Le directeur de la Keck School of Medecine était un chirurgien renommé aussi doué pour rapporter de l’argent et que des talents au sein de l’université [of Southern California].
Le chirurgien de Harvard avait aussi vie cachée.
Pendant son mandat, il fréquentait criminels et toxicomanes qui affirment qu’il prenait avec eux de la methamphetamine et autres drogues dures. Puliafito, 66 ans, et ses jeunes amis ont filmé et photographié leurs exploits (…)
Puliafito a démissionné de son poste à 1,1 millions de dollars par an en mars 2016, en plein milieu d’année, expliquant qu’il cherchait de nouvelles opportunités.* « An overdose, a young companion, drug-fueled parties: The Secret life of USC med school dean » – The Los Angeles Times
7. Le culte de R Kelly
- La carrière de la légende du R&B est parsemée de scandales impliquant de très jeunes filles, dont la fameuse chanteuse Aaliyah, qu’il a épousé illégalement à l’âge de 15 ans (il en avait 27), des vidéos pornographiques avec des mineures et de nombreux procès sans jamais avoir été condamné.
- Les parents d’une jeune fille de 21 ans affirment que leur fille est retenue contre son gré par le chanteur dans une « sorte de culte » dont ferait partie au moins six jeunes filles, désormais complètement coupées de leur famille rapportait hier Buzzfeed News.
Trois anciens membres du cercle rapproché de Kelly – Cheryl Mack, Kitti Jones, et Asante McGee – ont fourni des détails qui viennent confirmer les pires cauchemars des parents. Ils affirment que six femmes vivent dans des propriétés louées par Kelly à Chicago et dans la banlieue d’Atlanta et il contrôle tous les aspects de leur vie, ce qu’elles mangent, comment elles s’habillent, quand elles se lavent, quand elles dorment, et quand ils décident d’avoir des rapports sexuels filmés.
- L’intéressée, Jocelyn Savage, a démenti les accusations de ses parents et affirmé qu’elle « est très heureuse avec le chanteur »* « Inside the Pied Piper of R&B’s ‘cult' » – Buzzfeed