Bon mardi!
Le kiosque sera désormais publié le matin, heure locale de New York avec les unes du jour. L’édition d’aujourd’hui rassemble les couvertures du week-end, hier et ce matin.
C’est la semaine de Thanksgiving, qui aura lieu jeudi, l’occasion des pour des millions d’Américains de prendre un break avant les fêtes de noël et pour beaucoup d’entre eux retourner le temps d’un long week-end dans leur famille. C’est généralement une semaine calme du côté de Washington.
1. Les Quotidiens
– Un peu de décence tout de même!
« Soutenez le parti de la décence et rejetez Moore » affirme en une dans son édition dominicale le principal quotidien d’Alabama, « Doug Jones est le seul candidat qui peut représenter l’Alabama »
Le message est franc et honnête car Roy Moore, candidat républicain aux élections sénatoriales du 12 décembre prochain, n’a aucune intention de démissionner malgré les accusations de harcèlement et agressions sexuels sur mineurs dont il est l’objet, et qu’il continue de nier en bloc.
2. Un Manson en enfer
C’est l’un des personnages les plus monstrueux de la pop culture américaine, un paumé devenu un chef de culte qui a convaincu des jeunes hippies de commettre des meurtres abominables, dont celui de Sharon Tate, la femme de Polanski, alors enceinte de leur enfant, avant de passer le reste de sa vie en prison à cultiver une cette image de « démon ».
Maintenant, il peut « pourrir en enfer ».
3. L’injustice Meek Mill
Ce week-end, dans le New York Times, le rappeur américain a pris la défense du chanteur Meek Mill, 30 ans, originaire de Philadelphie, condamné à passer quelques mois en prison il y a dix ans pour port d’arme illégal, avant de réussir dans la musique et de devoir à nouveau retourner derrière les barreaux pour avoir violé à plusieurs reprises un sursis vieux de dix ans.
Il a été en sursis toute sa vie d’adulte. Pendant une décennie, il a été poursuivi par un système qui sautera sur la moindre infraction pour le remettre en prison.
Ce qui arrive à Meek Mill est un exemple de la façon dont notre système judiciaire piège et harcèle chaque jour des centaines de milliers de noirs.
4. Charlie Rose
C’est l’un des journalistes américains les plus expérimentés, respectés et populaires du métier, présentateur du « Charlie Rose » sur la chaîne publique PBS depuis 1991, co-présentateur de « CBS Morning » sur CBS, âgé de 75 ans: Charlie Rose est aujourd’hui accusé par plusieurs femmes de comportements inappropriés ces trois dernières décennies.
Il a été suspendu à la suite des révélations du Washington Post.
2. Au tour de Glenn Thrush
Glenn Thrush, correspondant à la Maison Blanche du New York Times, a été suspendu par le quotidien, après les accusations de harcèlement sexuel lancées par quatre femmes, dont une rédactrice de Vox, Laura McGann, qui raconte en détails comment le journaliste star a essayé d’embrasser une jeune journaliste de 23 ans en juin dernier – et textos à l’appui.
Toutes ces femmes ont la vingtaine, commencent leur carrière contrairement à Thrush, le journaliste expérimenté qu’il est bon de connaître. Lors de réunions alcoolisées, il fait des avances. Ensuite, elles essayent des rester en bons termes avec lui quelles que soient leurs [mauvaises] impressions (…) Thrusch, rien que par sa stature, a obligé ces femmes à ne rien dire …
Glenn Thrush ne sait pas se contrôler quand il boit beaucoup surtout auprès de jeunes journalistes qu’il drague lourdement et de manière inappropriée: Après s’être excusé sur Facebook, il a décidé de se soigner. En espérant qu’il revienne rapidement au New York Times.
Vox a du renvoyer au mois d’octobre Lockhart Steele, directeur de la rédaction, à la suite d’accusations de harcèlement sexuel
L’effet domino: Tous ceux accusés de harcèlement et/ou agressions sexuelles depuis le scandale Weinstein – AP
3. Le sport n’est pas épargné non plus
Un nombre croissant d’abus sexuels secoue le monde du sport olympique américain rapporte le Washington Post hier:
Depuis 1982, plus de 290 entraineurs et représentants d’une dizaine de disciplines olympiques ont été publiquement accusés de comportements sexuels inappropriés.
Parmi eux, Larry Massar, un osthéopathe de l’équipe de gymnastique féminine, a été accusée par près 130 athlètes, dont des membres de l’équipe olympique qui a brillé aux derniers jeux de Rio.
C’est une culture dans laquelle limiter les risques légaux et préserver les chances de médaille ont prévalu sur la sécurité des enfants
* « Every six weeks for more than 36 years: When will sex abuse in Olympic sports end? » – The Washington Post
4. « Opioid Nation »
« La Maison Blanche affirme que la crise des opiacés à coûté en 2015, 504 milliards de dollars »; un chiffre qui comprend les dépenses de santé, celles du système judiciaire et carcéral ainsi que la perte de main d’oeuvre.
Une estimation six fois plus importante que la dernière étude publiée en 2013 qui avait chiffré la crise à 78,5 milliards de dollars car l’épidémie s’est aggravée, avec deux fois plus de morts par overdose que l’année dernière, et que les précédentes recherches ne prenaient pas en compte le nombre de décès par opiacés, des anti-douleurs extrêmement addictifs.
64 000 Américains sont morts d’une overdose de drogue en 2016.
* « White House: True Cost of opioid epidemic tops $500 billion » – AP
5. « Month To Master »
Max Deutsch, jeune entrepreneur américain de 24 ans, qui aime « étudier de manière obsessionnelle » s’est lancé dans une mission originale l’année dernière, appelée « Month to Master », qui consiste à essayer de maîtriser un niveau de compétences élevé dans un domaine ou une activité spécifique, en un mois seulement, et sur douze mois d’affilée. Le tout filmé et raconté sur son blog.
Les défis vont de « faire du freestyle sans s’arrêter pendant trois minutes » à « construire une voiture qui roule toute seule », « résoudre un Rubik’s Cube en moins de 20 secondes », dessiner un autoportrait « réaliste » de lui et enfin, battre le master des échec, le norvégien Magnus Carlsen.
Il a raté de peu le dernier challenge, qui lui a valu tout de même valu un article dans le Wall Street Journal ce week-end.
6. Must Reads
* Métro new yorkais: La folie des grandeurs
Le métro new yorkais est un cauchemar pour les 5,7 millions de passagers qui l’empruntent chaque jour: Constamment en retard, rongé par les problèmes techniques et financiers, cher – trois dollars le ride – bruyant et sale.
Mais ces problèmes n’ont pas touché la ville du jour au lendemain. Ca fait des années que ça dure et ils auraient pu être évités si les responsables avaient mis les intérêts des voyageurs et le fonctionnement au quotidien avant des projets flashy et stratèges financiers.
Le budget consacré à la maintenance du métro n’a pas augmenté en 25 ans alors que le ticket à l’unité a plus que doublé sur la même période – de 1,25 dollars en 1992 à 3 dollars aujourd’hui.
Plutôt que d’être consacré à la réparation des lignes centenaires et désuètes, des budgets de plusieurs milliards de dollars ont été consacrés à des projets pharamineux, comme la station de Fulton Street dans le Financial District, dix ans de travaux et une facture de 1,4 milliards de dollars; « The Oculus » à l’entrée de la station du World Trade Center à 4 milliards de dollars tout comme la dernière ligne de métro, le « Second Avenue Subway ».
Toutes ces investissements ont été réalisés aux dépens des rails, des rames et du « système de signalisation, qui date des années trente, avec des câbles effilochés et recouverts de tissus »
La longue et excellente enquête du New York Times ce weekend fait grincer les dents.
7. On vit une époque formidable
- Les gobelets de noël de Starbucks.
Chaque année, les conservateurs américains se plaignent des gobelets en papier « Special Fêtes » de Starbucks. Cette année ils accusent la compagnie de promouvoir « un agenda gay » car le clip qui présente le gobelet 2017 contient un couple de lesbiennes.
- Héroïne du jourUne conductrice texane qui a collé un immense sticker sur sa vitre arrière, « Fuck Trump and fuck you for voting for him », a été arrêtée par Troy Nehls, le sheriff local (et républicain) la semaine dernière avant d’être relâchée moyennant une caution de 1 500 dollars – ses stickers sont protégés par le Second Amendement.
Lundi, elle a rajouté un autre autocollant qui dit « Fuck Troy Nehls and fuck you for voting for him ». Washington Post
8. La Couverture du Jour
Barry Blitt, le dessinateur officiel de Donald Trump pour les couvertures du New Yorker, a l’honneur cette année de réaliser la spéciale de « Thanksgiving » intitulée « Nowhere to Hide » qui rend hommage à la parade annuelle de Macy’s et à tous les pervers de Hollywood, des médias et de la politique qui sont tombés ces dernières semaines. Brillant.