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C’est déjà le milieu de la semaine!

Le président qui a fait une grosse bourde en « désinvitant » les champions du Superbowl d’une réception à la Maison Blanche s’est rattrapé en graciant ce matin Alice Johnson, cette arrière grand-mère de 63 ans condamnée à la prison à vie pour trafic de drogue et blanchiment d’argent en 1996, à la demande de la starlette de télé-réalité, Kim Kardashian.

Si vous souhaitez inscrire vos amis, votre famille, vos collègues à cette revue de presse, c’est une très bonne idée et c’est ICI  

 

 

 

1. Les quotidiens

  • Elections en Californie

    C’est le démocrate et favori du parti, Gavin Newsom qui a remporté la première place des primaires californiennes hier soir, devant le millionnaire républicain pro-Trump, John Cox, pour l’élection du prochain gouverneur: un face à face a priori sans grand suspens qui devrait offrir une large victoire aux Démocrates en novembre.

    Le décompte des voix était encore en cours dans les sept districts californiens actuellement aux mains des Républicains, que les Démocrates doivent remporter lors des Midterms s’ils veulent regagner la majorité à la Chambre des Représentants.

    Trump est très impopulaire dans l’Etat, et une immense retour de bâton contre son administration pourrait aider les Démocrates à récupérer un tiers des 23 sièges dont ils ont besoin pour reprendre le pouvoir [à la Chambre basse].

    Mais le système ouvert des primaires [dans lequel les deux candidats ayant le plus de voix sont qualifiés, quel que soit leur parti] est devenu un obstacle pour les Démocrates car la multiplication des candidats de gauche a divisé le vote démocrate et menacé de laisser les Républicains monopoliser les élections générales. NYT

     

 

  • La disparition de Kate Spade

    Kate Spade, fondatrice de la marque de sac à main éponyme et icône de la mode new yorkaise a été retrouvée pendue dans son appartement de Park Avenue hier matin.
    La designer de 55 ans, qui a créé sa marque en 1993, l’a vendu six ans plus tard pour seulement 33 millions de dollars – elle pèse aujourd’hui 2,4 milliards –  était selon ses proches, dépressive mais aurait refusé de se faire hospitaliser pour éviter de faire de l’ombre à sa marque.
    Elle a laissé une note à sa fille de treize ans. CNN

 

 

  • Volcan Kilauea: Des centaines de maisons détruites

    Ca fait plus d’un mois que le volcan Kilauea est entré en éruption sur la principale île de l’archipel de Hawaï dans le Pacifique. Et si jusqu’ici, les populations et habitations ont été épargnées, les coulées de lave de ces dernières 24 heures ont détruit 659 maisons sur deux mille hectares de terrain et les scientifiques sont incapables de prédire si oui ou non la situation va empirer.

 

 

 

 

2. Trumplandia: La guerre culturelle est déclarée.

    • Quand il n’est pas obsédé par la « chasse aux sorcières » de Bob Mueller ou en train d’essayer de convaincre, avec succès, ses électeurs et les Républicains d’un Spygate fomenté par le FBI et Barack Obama contre sa campagne en 2016, Trump joue à la guerre culturelle pour diviser un peu plus le pays en vue des élections de mi-mandat de novembre 2018.Le président a annulé l’invitation faite aux Champions du Superbowl, les Eagles de Philadelphie, après qu’une dizaine de joueurs seulement aient accepté l’invitation: Conséquence directe des attaques incessantes de Trump contre les protestations des joueurs durant l’hymne national et la réaction très docile des propriétaires des équipes.
      Metro, le quotidien gratuit de Philadelphie n’a pas été tendre avec le président:

      Mauvais perdant.

      Le président Trump a perdu un peu plus de dignité en organisant une cérémonie de « célébration de l’Amérique » au lieu d’une fête pour les Eagles.
      Maintenant Philly veut organiser une autre fête pour son équipe.

      Fun Fact: Comme on a pu le noter hier lors de la « Célébration de l’Amérique », Trump ne connait pas les paroles du « Star-Spangled Banner ».

 

  • Un point de vue conservateur sur la question:

    La décision de Trump d’annuler l’invitation faite aux Eagles est « mesquine » et pourrait même lui coûter cher aux prochaines élections de mi-mandat explique Joe Cunnigham dans RedState:

      • C’est mesquin

        Encore une fois il s’agit de trouver un ennemi plutôt que de gouverner, car il n’y a aucune victoire électorale ou politique en jeu: Ses supporters le soutiennent et ses adversaires le critiquent et ceux tout autour se demandent pourquoi est-ce qu’il prend parti.

        Sachant qu’une partie des joueurs ne viendraient pas, annuler l’invitation revient à dire manière très enfantine: « Vous ne voulez pas venir, de toutes façons vous n’étiez pas invités ».

     

      • C’est lui l’agresseur.S’il n’avait pas annulé l’invitation, les membres des Eagles qui ne se seraient pas présentés à la Maison Blanche auraient été « les mesquins » de l’histoire. Toute l’attention est désormais portée sur cette annulation considérée comme une insulte pour la ville de Philadelphie.

     

    • Il s’est tiré une balle dans le pied

      Si Trump a remporté la Pennsylvanie en 2016, le parti républicain y est en difficulté. Les zones urbaines sont indubitablement démocrates mais les ouvriers de l’Etat ont voté Trump parce qu’ils se sentent proches de lui.
      Le meilleur moyen de se les aliéner? Insulter l’une de leurs équipes.

  • Quant aux deux équipes finalistes du tournoi NBA, les Warriors et les Cavaliers, leurs deux capitaines, Lebron James et Stephen Curry ont affirmé qu’ils ne se rendraient pas à la Maison Blanche en cas de victoire. Hollywood Reporter

 

 

3. Mais que font les démocrates … ?

  • Depuis l’élection de Trump, les Démocrates n’ont eu de cesse de dénoncer et de tenter, en vain, de dérailler le programme du président qui a consisté à détruire l’héritage de son prédécesseur, Barack Obama.A part cela, le parti reste profondément divisé entre l’establishment qui a soutenu Hillary Clinton incapable de réfléchir à l’échec de l’élection présidentielle 2016 et les progressistes de Bernie Sanders.Voici une analyse assez intéressante d’un commentateur conservateur sur Twitter, John Podhoretz, sur les défis qui attendent le parti avant le mois de novembre.

    C’est incroyable le peu d’attention portée à la crise du parti démocrate – perte successive de la Chambre des Représentants, du Sénat, de la présidence, des sièges de parlementaires locaux et de gouverneurs – et d’autant plus après la victoire de Trump.

    Au lieu de cela, l’attention s’est portée sur des Démocrates remontés contre Trump, qui s’organisent comme jamais auparavant etc, etc … Le fait est que le parti démocrate et les penseurs libéraux n’ont pas vraiment réfléchi à leur échec.

    Un échec qui remonte bien avant Hillary et a commencé sous Obama, qui après seize premiers mois assez réussis, a perdu 63 sièges à la Chambre des Représentants, 9 sièges de sénateurs et un millier de sièges au sein des législatures d’Etat. La marque GOP est sans doute toxique, mais le parti démocrate l’est tout autant.

    Cet échec, bien avant celui d’Hillary, a commencé après les seize premiers mois plutôt réussis de Obama, quand [les Démocrates] ont perdu 63 sièges à la Chambre des Représentants, 9 sièges de sénateurs et un millier de sièges au sein des législatures d’Etat.
    La marque GOP est sans doute toxique, mais le parti démocrate l’est tout autant.

    Pourquoi?
    Parce qu’ils n’ont adressé aucune des raisons politico-culturelles et idéologiques qui ont précipité leur chute après les triomphes de 2006 et 2008. Et en les regardant se réjouir des sondages calamiteux, ils n’ont pas l’intention de le faire. 

    Si les Républicains conservent la Chambre des Représentants en 2018, est-ce qu’il y aura 200 articles et 50 bouquins publiés dans les mois qui suivent pour expliquer cela ou est-ce qu’on va assister à la même clôture épistémique qui va mener à la réélection d’un président détesté et la domination du parti le plus impopulaire de l’histoire du pays?
    Est-ce que cela prouvera que les Démocrates et libéraux sont incapables de réaliser que ce sont leurs paroles et leurs actes qui les ont empêchés de reprendre le pouvoir qu’on leur avait conféré en 2008?

    Le problème est que personne ne les pousse à le faire. Aucune pression des médias, ni des donateurs, ni de l’establishment.
    Toute la pression les pousse au contraire à soutenir des idées qui les ont fait perdre depuis 2010.

    En conclusion, tous les adjectifs qui ont qualifié le GOP pendant les années Obama – effondrement, désastre, apocalypse – pourraient servir de prévision au parti démocrate pour 2018

 

 

 

4. RFK, 50 ans plus tard

  • Il y a cinquante ans, Robert Francis Kennedy, petit frère de JFK et candidat à la présidence des Etats-Unis, mourrait à l’hôpital de Los Angeles, à 42 ans, après avoir reçu deux balles à bout portant, l’une au bras, l’autre à la tête. Il avait remporté la veille les primaires démocrates de Californie, qui avaient renforcé ses chances de remporter la nomination du parti.Le journaliste Marc Barnicle était présent lors de ses funérailles:

    Cette année là, le calendrier a été sanglant, les blessures quotidiennes.
    La mort de Martin Luther King à Memphis a déclenché des émeutes raciales dans les grandes villes américaines et quand mardi 5 juin, Bob Kennedy est pris pour cible dans les cuisines de l’Hotel Ambassador de Los Angeles, plus de six mille soldats et Marines américains sont déjà morts au Vietnam, dans une guerre qui a profondément meurtri l’âme du pays et qui ne s’est jamais complètement remis de ces blessures.
    (…)
    En pensant à Robert Kennedy aujourd’hui, à sa campagne, à ceux qui ont voté pour lui et ceux qui n’ont pas, au million d’Américains rassemblés sur le passage de sa dépouille [transportée en train de New York à Washington D.C.] et ceux qui n’y étaient pas, je ne peux que penser aux similitudes entre les gens qu’il a touché, qu’il a écouté, qui ont eu un peu d’espoir ce printemps-là face à la colère, les divisions et ressentiments d’un pays vis-à-vis du gouvernement avec le désespoir et les divisions actuelles.

    Ils pensaient tous avoir trouvé un morceau du rêve américain et ces espoirs semblent s’être brisés ce jour là dans le train transportant le cercueil du sénateur mort, visible depuis la dernière voiture; un rêve qui s’est lentement désintégré, écrasé par l’horrible réalité d’un autre assassinat et du nombre de décès quotidiens qui nous parvenaient de l’autre côté de monde.

    * « What I saw on RFK’s Funeral Train 50 Years Ago Today » de Mike Barnicle – Daily Beast

    * « The Bobby Kennedy Myth » de Joshua Seitz – Politico

 

 

 

 

5. Les 9,9%: la nouvelle aristocratie américaine

  • Dans cette analyse passionnante publiée dans le dernier numéro de The Atlantic, Matthew Stewart définit une nouvelle classe sociale, celle des « 9,9% », située entre les 0,1% d’ultra-riches et les 90% de classes moyennes et défavorisées, dont le patrimoine se situe entre un et dix millions de dollars: La nouvelle aristocratie américaine.Il ne s’agit pas d’héritiers chanceux mais des « grands gagnants de la méritocratie », lecteurs assidus de The Atlantic, qui n’ont rien à voir avec la vieille aristocratie, et un peu plus multiethniques.

    D’un point de vue sociologique et financier, on est bien loti. Nos enfants le sont encore plus. Notre santé, notre vie de famille, nos amis, le niveau d’éducation, sans compter l’argent, on écrase la compétition en dessous.
    Mais on a un angle mort, et il est juste en face nous: Nous sommes les derniers à nous apercevoir de notre évolution et de ce que nous sommes devenus.

    La classe méritocratique maîtrise la vieille combine qui consiste à asseoir sa richesse et la transmettre au détriment des enfants des autres. Nous ne sommes pas les témoins innocents de la concentration croissante des richesses. Nous sommes les principaux complices d’un processus qui a lentement étranglé l’économie, déstabilisé la politique américaine et affaiblit la démocratie.
    L’illusion du mérite nous empêche de reconnaître la nature du problème que représente l’émergence de notre classe.

    On a tendance à penser que les victimes de notre succès sont ceux exclus du club. Mais l’histoire montre clairement que, dans le jeu auquel nous participons, tout le monde perd au bout du compte.

     

    Cette classe – qui monopolise 60% de la richesse du pays, plus que les 0,1% et 90% réunis – comprend la foule bien élevée et distinguée d’avocats, de docteurs, dentistes, banquiers, cadres supérieurs avec des Jobs titles flous, et d’autres professionnels, le genre de personnes que vous pourriez inviter à dinner

    * « The 9,9 Percent is The New American Aristocracy » de Matthew Stewart – The Atlantic

 

 

 

 

6. La photo du Jour

 

  • La notice de la MTA pour le mois de la fierté LGBTQ affichée dans presque toutes les stations de métro de la ville.

    L’intolérance, la haine ou les préjugés ne sont pas jamais acceptés dans cette station.

    Autre itinéraire: Prendre un train direction Jamaica Center puis transférer vers les JFK Airport Airtrain, achetez un billet d’avion aller qui vous emmène très, très loin…

    Rappel: On est en 2018”

     

 

 

7. Doc: « Le 13 novembre – Fluctuat Nec Mergitur »

 

 

 

 

  • On en a déjà beaucoup parlé en France du documentaire des frères Naudet –  les auteurs de 9/11 un documentaire formidable sur une caserne de pompiers à New York le jour du 11 septembre – sur les attentats du 13 novembre, disponible depuis le 1er juin sur Netflix, en France et aux Etats-Unis.
    Ce ne sont que des témoignages, une quarantaine au total de survivants et d’intervenants, dont l’ancien président, François Hollande et du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.Les principales critiques portent sur l’absence des témoignages des familles de victimes et les accusations de sensationnalisme, exagérées à mon sens, tant le documentaire est sobre et évite de tomber dans le voyeurisme.

    Je me suis arrêtée à la fin de la première partie, qui évoque les fusillades des différentes terrasses de café, incapable de regarder la seconde consacrée au Bataclan.

    * « 13 Novembre: Fluctuat Nec Mergitur » Jules et Gédéon Naudet

 

 

 

 

8. On vit une époque formidable

 

  • Le concours de Miss América ne jugera plus ses participantes sur l’apparence physique: la compétition des maillots de bain va être retirée du programme … C’est le président qui va être content.
  • Kelly Sadler, une attachée à la communication de la Maison Blanche, qui a insulté le sénateur républicain mourant John McCain lors d’une réunion en affirmant que son vote ne comptait pas car il était en train de mourir, a été finalement renvoyée. Mais sa boss, Sarah Sanders, ne s’est jamais excusée. Daily Mail
  • Le juge californien Aaron Persky, qui a condamné Brock Turner, jeune étudiant de Stanford à seulement six mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur une étudiante inconsciente, n’a pas été réélu après une campagne de boycott d’un professeur de Stanford, Michele Dauber. USA Today

 

 

 

 

9. Les Couvertures du jour

  • Il y a en 24 différentes cette semaine dans le numéro spécial LOVE du New York Times qui a demandé au célèbre photographe new yorkais Ryan MCGinley de photographier « 24 heures de romance, de désir et de chagrin à New York », le 19 mai dernier.
    Ici Viana Tran, 23 ans et Andrew McFarlan, 35 ans, qui vivent à Flushing dans le Queens et sont ensemble depuis deux ans.Pour découvrir les 23 autres, c’est en dessous et ici

Published in Revue de presse