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04.02.19

Happy Monday!

Il a fait un temps magnifique à NYC aujourd’hui avec des températures allant jusqu’à 15 degrés.

 

1. Les Frontpages

 

  1. Nul, ce superbowl

    Hier soir a lieu à Atlanta, en Géorgie, l’évènement sportif le plus ennuyeux de l’année: le Superbowl LIII remporté par les archi-favoris, les New England Patriots, contre les Los Angeles Rams, inexistants tout au long de la rencontre, grâce au seul touchdown du match (13-3).

    C’est la sixième victoire du légendaire duo, Tom Brady et l’entraîneur Tom Belichick, en seize ans de collaboration, ce qui fait des Patriots l’équipe la plus titrée du pays avec les Steelers de Pittsburgh.

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  2. Et oui, « Again ».

    C’était la neuvième finale pour les Patriots depuis l’arrivée de leur quarterback Tom Brady dans la sélection en 2002, et la raison pour laquelle une grande partie de l’Amérique voulait voir les Rams soulever le trophée Vince Lombardy …Mais la prestation des joueurs de Los Angeles a été médiocre.

    Maigre consolation: Les Patriots n’ont perdu que trois fois en finale du Championnat NFL, l’année dernière contre les Eagles de Philadelphie, et deux fois contre … Les New York Giants!

  3. Pendant ce temps là en Lousiane


    C’est la une la plus originale ce lundi, celle du Times-Picayune, le quotidien de la Nouvelle Orléans, qui a boudé le Super Bowl après une grossière erreur d’arbitrage (contre les Rams) qui a privé leur équipe, les Saints, d’une finale contre les Patriots.

    Les habitants de la ville ont boudé les festivités, et le quotidien a tenu à mentionner que la rencontre d’hier était « super boring »

  4. La cerise sur le gâteau

    Ultime affront de cette soirée: Le Half-Time Show, un évènement dans l’évènement, a été aussi nul que le reste grâce au manque de talent de Maroon 5 – Je ne m’habituerai jamais à ce nom – et son chanteur, Adam Levine.
    Le rocker pour midinettes a voulu impressionner on-ne-sait-qui en enlevant son marcel pour finir sa mauvaise prestation torse nu.
    Un geste immédiatement raillé sur internet, qui a provoqué un petit tollé sur Twitter car Janet Jackson avait montré un bout de sein (recouvert d’une étoile) il y a quinze ans lors du HalfTime du Superbowl, et en avait presque perdu sa carrière.

    La participation de Maroon 5 a été critiquée avant même sa prestation car d’autres artistes avant lui ont refusé l’invitation de la NFL à chanter durant le SuperBowl en soutien à Colin Kaepernick, le joueur mis sur la touche pour avoir mis un genou à terre au début des rencontres.

 

Le Tweet du Jour

  • Rien à dire.

    Ce. Tweet. Est. Parfait.

 

 

2. Trumplandia: Executive Time

  • La semaine relativement calme du président s’est terminée avec fracas dimanche après midi, quand Axios a publié dans sa newsletter hebdomadaire, l’emploi du temps “privé” de ses trois derniers mois.

    Ces 90 derniers jours, le Commander-In-Chief, a consacré 60% de ses journées, entre 8 heures du matin et cinq heures du soir, à de l’Executive Time, Un temps qui lui est consacré où il peut regarder la télé, Fox News, notamment, lire les journaux ou passer des coups de téléphone, le plus souvent dans ses appartements plutôt que dans le bureau ovale.

    Entre le 7 novembre 2018 et le 1er février 2019, sur les 503 heures de travail recensées, Trump en a consacré 297 à de l’Executive Time, contre 77 à des meetings, et 51 à des déplacements, 39 à des déjeuners et 38 à des évènements.

    Pour Cliff Sims, l’ancien représentant de la Maison Blanche, auteur du détonnant « Team of Vipers », sorti la semaine dernière sur ses dix-huit mois au sein de l’administration, « il y a fuites et Fuites ». Si la plupart sont des homicides involontaires, celle-ci ressemble à un meurtre avec préméditation. »

    Interrogée sur cet emploi du temps « qui ne ressemble à aucun autre président”, Sarah Sanders a expliqué que le président avait « un style de leadership différent de celui de ses prédécesseurs, que les résultats parlaient pour eux-mêmes (…) [et que ce temps] lui permettait d’évoluer dans un environnement plus créatif qui l’a rendu plus productif que n’importe quel président de l’histoire moderne ». Axios

 

 

3. Trump & le NYT

 

  • The Daily, le podcast quotidien du New York Times était consacré vendredi à l’entretien exclusif donné par le président à deux journalistes du New York Times, Peter Baker et Maggie Haberman, leur publisher, AG Sulzberger.

    Ce qui a commencé comme une discussion formelle, un jeu de questions-réponses pendant trente minutes, s’est transformé en une conversion informelle, voire intime sur le rôle des médias, dans lequel le président en est venu une nouvelle à se plaindre de la couverture médiatique négative dont il affirme être constamment l’objet.

    On connaît les sentiments contradictoires (d’amour et de haine), quasi obsessionnels de Trump pour le New York Times, bien plus que n’importe quel autre quotidien américain, et cet entretien en est un nouvel exemple puisqu’il déclare à un moment: “I came from Jamaica, Queens, I became President of the USA, im sort of entitled to a great story, just one, from my home newspaper. »

    * « The President & the Publisher » de The Daily – NYT

 

 

4. Débat: Social Justice, nécessaire ou dangereuse?

 

  • C’est l’un des débats incendiaires qui agite l’Amérique ces dernières décennies, notamment depuis que la Gauche américaine a choisi la politique identitaire, la défense des minorités sexuelles, ethniques notamment, comme l’un des piliers de son programme politique.
    La grande victime de ce virage identitaire, nous explique Mark Lilla, est la notion de citoyenneté: « Le citoyen s’efface devant l’individu perçu à travers sa seule identité, le fossé se creuse entre le nous, au bord de l’effondrement, et le « moi » triomphant. Piège d’autant plus pernicieux pour la Gauche que l’individu se définit par des identités multiples que seule la conscience d’une appartenance collective aurait pu transcender. Le Temps

    Un nouvel ouvrage de Noah Rothman, très controversé, « Unjust: Social Justice and the Unmaking of American Ideals », vient critiquer cette approche, et le moralisme identitaire qui en découle.

    Dans son introduction, Rothman annonce la couleur:

    La tradition américaine de l’idéalisme politique est mis en péril par une obsession croissante envers les catégories démographiques de race, de sexe, d’ethnies et d’orientation sexuelle – des catégories primaires censées constituer « l’identité ». Alors que ces groupes définis par ces différentes catégories en sont venus à commander l’allégeance globale de leurs membres, l’identité seule est devenue un puissant programme politique.
    (…)
    L’identité a toujours fait partie de notre culture politique, mais ces derniers temps, les praticiens de la politique identitaire ont été moins intéressés par la continuité et la légitimité que par la vengeance.
    Cette vengeance est antithétique aux idéaux de la conciliation à travers lesquels les injustices perpétrées au nom de l’identité étaient autrefois réconciliées.
    Les auteurs de cette vengeance rejettent la sorte de justice aveugle et objective vers laquelle la civilisation occidentale a tendu depuis les Lumières. Ils affirment qu’une justice impartiale et objective n’est pas de la justice et que l’objectivité est un but utopique, un mythe bon à être raconté aux enfants.
    Nous sommes tous les produits de notre expérience et les conditions dans lesquelles nous sommes nées, qu’on le veuille ou non. Ces traits nous mettent sur une voie quasi prédestinée.

    La Gauche obsédée par l’identité pense que les Américains qui sont nés dans les catégories « privilégiées » – hommes, blancs, et hétérosexuels parmi d’autres – auront plus de facilités que leurs homologues, y compris les femmes, les minorités ethniques, et les LGBT.
    Ceux à droite pensent le contraire: Que ceux qui ont été historiquement marginalisés ont renversé la tendance dans leur direction. La majorité soi-disant privilégiée a non seulement perdu ses privilèges mais s’est vu retirée ses droits essentiels. 

    * « Unjust: Social Justice and the Unmaking of American Ideals » de Noah Rothman

 

 

5. Sackler et les opiacés

  • La famille Sackler, propriétaire du laboratoire pharmaceutique Purdue Pharma, a gagné 4,27 milliards de dollars depuis la mise sur le marché de l’Oxycontin, en 1997, ce pain killer ultra puissant qui a rendu accro des millions d’Américains, a provoqué une crise sanitaire responsable d’au moins 250 000 morts depuis 20 ans, aujourd’hui considérée comme une urgence nationale par le gouvernement US

    La plainte, déposée en juin par le procureur général du Massachusetts, Maura Healey, affirme que Purdue Pharma et les membres de la famille Sackler savaient que l’administration prolongée de doses élevées d’Oxycontin augmentait les risques d’effets secondaires graves, dont la toxicomanie. Ils ont néanmoins préconisé des doses plus élevées, car des pilules contre la douleur plus fortes étaient plus profitables à la société et aux Sacklers, continue le procès.

    Richard Sackler a déclaré qu’il n’était pas impliqué dans les activités marketing de la compagnie. Pourtant, un email daté de 2008 suggère que M.Sackler a encouragé la promotion de plus fortes doses d’Oxycontin, et deux membres de la famille, Jonathan et Mortimer Sackler, étaient en copie dans l’email.
    Cet email est l’une des nombreuses révélations rendues public jeudi après que [la juge] Healy a déposé sa propre action en justice contenant des informations que Purdue Pharma a cherché à ne pas rendre public.

    Le fabricant de médicaments cherche depuis longtemps à représenter la famille Sackler comme détachée des activités quotidiennes de la société. Les Sackler sont l’une des familles les plus riches des Etats-Unis qui tire une grande partie de leur richesse de la vente d’Oxycontin. Leur nom honore les musées et les facultés de médecine du monde entier mais les nouvelles révélations pourraient renouveler les appels lancés aux institutions pour qu’elles refusent leurs dons philanthropiques.

    * « Sackler Scion’s Email Reveals Push for High-Dose Oxycontin, New Lawsuit Discloures Claim » de Barry Meier – NYT
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  • Rappel:

    Il y a 20 ans, avant que les pilules prescrites sur ordonnance créé une génération de toxicomanes et avant que ces derniers se tournent vers l’héroïne pour des fixes moins chers, les docteurs ne prescrivaient des opiacés de synthèse qu’aux patients atteints de cancer ou en stade terminal.
    Les docteurs connaissaient les risques de dépendance des opiacés trop puissants pour traiter la douleur ou l’arthrite. Puis Purdue est arrivé avec une pilule opiacée appelé OxyContin en promettant qu’elle n’était pas dangereuse.
    Elle l’était. Mais Purdue, à travers une campagne de marketing sans précédent, agressive et variée active entre 1996 et 200, a persuadé les docteurs de prescrire quand même l’OxyContin, et aidé à provoqué la crise des opiacés à laquelle fait face le pays.

    * « OxyContin: How misleading Marketing Got America addicted » de Katie Mettler – WaPo

    Plus de lectures:
    * »Igniting the Opioid Epidemic » – The Palm Beach report
    * « The Family That Built An Empire of Pain » de Patrick Radden Keefe – The New Yorker
    * « The Secretive Family Making Billions From the Opioid Crisis » de Christopher Glazek – Esquire

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6. On vit (… ou pas) une époque formidable

  • La Big Tech, les mastodontes de la Haute Technologie, sont devenus des gardiens avec des pouvoirs immenses via Axios:
    Apple contrôle nos téléphones (si ce sont des iphones)
    Facebook contrôle notre accès aux gens
    Google Contrôle notre accès à l’information
    Amazon contrôle notre accès aux biens et beaucoup de logiciels
  •  L’Economie américaine a créé 304 000 emplois en janvier selon le Bureau Of Labor Statistics, après en avoir ajouté 222 000 en décembre. Politico
  • Cory Booker, le sénateur démocrate du New Jersey a annoncé sa candidature aux présidentielles de 2020, c’est le premier démocrate à se présenter après les annonces de Kamala Harris, Elizabeth Warren, Kristen Gillibrand
  • Un juge américain a décidé que le régime d’Assad était responsable du meurtre délibéré et illégal en 2012 de la journaliste Marie Colvin et devait 300 millions de dollars à sa famille. « A private War », un film sur les derniers mois de sa vie est sorti l’année dernière. CNN

 

 

7. Couverture du jour

California Sunday Magazine. Février 2019

  • En couverture de l’un des mes magazines préférés ce mois-ci, le sort des « Américains Expulsés, ces quelques 600 000 enfants nés aux Etats-Unis de parents illégaux qui vivent au Mexique. »

    En 2011, Nikki Haley, alors gouvenrneure de Caroline du Sud, a signé la loi dite « montre moi tes papiers », inspirée de celle d’Arizona, qui permet à la police de transformer les contrôles de routine en contrôle sur le statut légal. L’Etat a également rendu plus difficile l’obtention d’emplois ou de permis de conduire pour les immigrants sans-papiers; le tout dans un effort visant à leur rendre la vie plus difficile et les forcer à s’auto-expulser.

    C’est le cas de la famille Mantilla, dont les deux filles, Ashley et Julia, sont nées sur le territoire américain, donc américaines.

    Les filles inscrites dans l’école locale [de la ville mexicaine dont sont originaires leur famille], Ashley a été une nouvelle fois victime de moqueries, mais cette fois parce qu’elle était américaine. Les enfants se moquaient de son prénom bizarre et son mauvais accent espagnol. Même si c’était une très bonne élève en Caroline du Sud, elle a dû apprendre une nouvelle langue qu’elle ne savait ni lire, ni écrire et à peine parler.
    Quand les autres élèves lui ont dit qu’elle était différente d’eux, elle a refusé de pleurer devant eux, mais les larmes ont coulé quand elle est rentrée chez elle. Mais ça ne veut pas dire qu’elle était d’accord avec eux.

    * « The Deported Americans » de Brooke Jarvis – The California Sunday Magazine

Published in Revue de presse