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28.01.19

Happy Monday!

Trump est la risée de tout le pays depuis qu’il a accepté de financer le gouvernement fédéral pour seulement trois semaines avant d’affirmer qu’il était prêt à le fermer à nouveau si le Congrès n’avait pas trouvé de compromis d’ici là.

Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des Représentants, est sortie victorieuse de ce face-à-face, et a, comme promis, réinvité Trump à donner son discours sur l’Etat de l’Union au Capitole le 5 février prochain.

 

1. Les Frontpages

 

  1. Juste pour le plaisir

    Il en a tellement fait baver à l’Amérique, aux Démocrates, à beaucoup de Conservateurs, aux 800 000 fonctionnaires du gouvernement fédéral, au parc national de Joshua Tree, aux aiguilleurs du ciel, etc … que je n’allais pas vous priver de la une du New York Daily News de samedi, sur la décision de Trump de réouvrir le gouvernement après 36 jours de bluff et sans avoir rien obtenu du camp adverse.

    L’histoire d’amour entre Trump et les médias de droite et les commentateurs conservateurs est entrée ce weekend dans sa phase la plus difficile. WaPo

    Nombreux ont été ceux à critiquer, voire insulter le président à l’instar de la très vocale (et méchante) Ann Coulter:

    Bonne nouvelle pour George Bush: Depuis aujourd’hui, il n’est plus la pire mauviette à avoir été président des Etats-Unis.

    Le soir-même, elle a reconnu sur un plateau télé avoir été stupide de le croire – son livre sorti pendant la campagne de 2016 est intitulé « In Trump We Trust ».

  2. Kamala Harris, front runner

    Kamala Harris, sénatrice de Californie a officiellement lancé sa campagne ce weekend lors d’un meeting dans sa ville natale d’Oakland qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes.

    Même avant le lancement de sa campagne, l’éventualité d’une candidature [aux élections présidentielles de 2020] avait déjà eu beaucoup de succès – une apparition remarquée dans « Good Morning America », une collecte de fonds à 7 chiffres (…)
    Avec ce départ en fanfare, Harris apparaît non seulement comme l’une des candidates sérieuses mais aussi les plus en vue du Parti démocrate – une situation tout aussi dangereuse que prometteuse à ce stade si précoce de la campagne.
     LATimes

  3. Le Vortex Polaire revient dans le MidWest

    Le Michigan presque tout entier ferme boutique lundi devant l’arrivée de la tempête de neige qui devrait frapper tout l’Etat. Les forces de l’ordre espèrent que les criminels prendront également un jour de repos.
    De Romulus à Grand Blanc, les premiers secours utilisent les prévisions météorologiques alarmantes, y compris des températures de – 35 degrés Celsius en milieu de semaine – pour demander une « pause concernant tous les crimes et délits mineurs » comme l’a fait le Département de Police de Romulus dans un post Facebook.
    Il va faire tellement froid, si vous devez commettre un délit, attendez s’il vous plaît le printemps … ou au moins des températures un plue plus chaudes que les ongles de l’ours polaire. Merci d’avance de votre coopération »
    . Freep.com

     

 

2. Trumplandia: Roger Stone inculpé

  • Roger Stone, l’ami et conseiller de longue date du président Trump, figure très controversée du Parti républicain, a été arrêté vendredi matin par le FBI dans le cadre de l’enquête de Robert Mueller qui devrait d’ailleurs être bouclée dans peu de temps.

    Il a été inculpé de faux témoignage, subornation de témoins, mais rien qui soit directement lié à la Russie ou à son influence sur les élections de 2016.

    Selon le chef d’inculpation, Roger Stone a informé, au cours de l’été 2016, un individu haut placé de la campagne de Trump que Wikileaks allait publier des informations compromettantes sur Hillary Clinton, et qui est resté en contact avec lui.

    L’organisation de Julian Assange a publié des emails piratés du Comité National Démocrate à la veille de leur Convention en juillet, et ceux du directeur de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta, début octobre, quelques heures après la diffusion de la fameuse vidéo d’Access Hollywood dans laquelle Trump se vante d’attraper les femmes par l’entre-jambes.
    Deux moments clés de la campagne qui ont sans aucun doute fragilisé la campagne d’Hillary Clinton.

    Roger Stone n’a pas été accusé de collusion car les emails ont été piratés plus tôt dans l’année par des hackers russes à la demande du Kremlin.

    Il est sorti quelques heures plus tard, tout sourire, du tribunal, les bras levés avec le signe de la victoire, comme son idole Richard Nixon.
    Il a affirmé qu’il ne témoignerait jamais contre Trump mais a depuis évoqué une éventuelle collaboration avec Mueller

  • Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le personnage haut en couleur qu’est Roger Stone, je vous conseille l’excellent documentaire de Netflix, « Get Me Roger Stone ».

    The Daily de ce matin sur « The Story of Roger Stone and Wikileaks » est excellent.

 

 

3. Peut-on encore porter une casquette MAGA?

 

  • Bien entendu les avis divergent.
    Mais la question a pris un tournant dramatique depuis la fameuse vidéo de la confrontation à Washington D.C. il y a dix jours, entre un jeune lycéen qui participait à la Marche Pour la Vie et un vieil Amérindien.
    Le jeune homme, Nick Sandman et nombre de ses camarades portaient des casquettes Make America Great Again, et sans cet attirail, la vidéo n’aurait pas soulevé l’indignation nationale, les torrents de haine sur Twitter, et une couverture médiatique et erronée sans précédent – la vidéo, coupée au montage, montre que les jeunes n’ont jamais provoqué Nathan Philips, l’Amérindien.

    Qu’à cela tienne, pour de nombreux commentateurs libéraux, la casquette MAGA est considérée comme une provocation haineuse.

    Combien est-ce que son apparence a changé entre ce moment devant le National Mall et son apparition sur une chaîne nationale. Le monde a connu Sandman quand il portait une casquette MAGA et une parka. Quand il est passé à la télévision pour se défendre contre les accusations de racisme et de manque de respect (…) la casquette MAGA n’était plus là.

    Cette casquette est une provocation. Ce qu’elle symbolise est trop difficile à comprendre pour des élèves du secondaire? Non, ils ont connaissent l’histoire du pays. Ils sont assez conscients des problèmes complexes liés au Second Amendement, au changement climatique et à l’avortement pour avoir un avis et pour essayer de changer l’opinion des autres.
    Ce sont les enfants du numérique qui comprennent le pouvoir des images. Armé d’autant de connaissances, c’est un gâchis encore plus choquant et une réalité d’autant plus inquiétante qu’une jeunesse soit ravagée par la haine symbolisée par cette casquette. 

    * « The MAGA Hat is not a statement of Policy. It’s an inflammatory declaration of Identity » de Robin Givhan – WaPo

 

 

4. L’Affaire Covington, de l’autre côté …

 

  • Beaucoup de médias, de journalistes et de personnalités qui ont nourri le tollé entourant la confrontation filmée, hautement symbolique, entre le lycéen catholique du Kentucky portant une casquette MAGA et le vieux chef Amérindien.
    Une polémique produite par et pour les réseaux sociaux qui nourrissent une culture de l’indignation.

    La réponse de ces médias face à la réalité de la situation – des jeunes insultés par des Israélites noirs, une secte ultra-violente – a été de blâmer les jeunes parce qu’ils n’auraient pas dû porter la casquette, symbole de haine.
    C’est effectivement inquiétant de voir des adolescents porter une casquette à la gloire du président actuel, mais là n’est pas la question.
    Certains ont fait des conclusions hâtives sans reconnaître leurs erreurs, et ont continué de publier des tribunes incendiaires contre ces jeunes.

    Andrew Sullivan, un commentateur conservateur s’indigne de cette réaction dans New York magazine:

     Ce sont des lycéens de seize ans insultés par des adultes; et ensuite, ce sont eux qu’on a accusé d’être intolérants. C’est hallucinant que les mêmes libéraux qui s’inquiètent des micro-agressions contre les jeunes de vingt ans, en voient d’autres de 16 ans se faire violemment insulter par des extrémistes religieux et n’aient qu’un seul souhait, c’est de frapper ces adolescents. 

    * « The Abyss of Hate Versus Hate » de Andrew Sullivan – New York

 

 

5. Masha Gessen sur l’interdiction des personnes transgenres dans l’armée US

  • D’origine russe et homosexuelle, Masha Gessen, réfugiée aux Etats-Unis depuis 2013, est devenu l’une des commentatrices les plus respectées de la Russie contemporaine, et très critique envers Vladimir Poutine.
    Elle a réagi la semaine dernière à la décision de la Cour Suprême d’autoriser l’application d’une loi interdisant les personnes transgenres dans l’armée américaine.

    La décision de la Cour Suprême est à bien des égards, caractéristique de Trump: une politique lancée par un tweet, apparemment sur un coup de tête, qui devrait prochainement être mise en place.
    L’armée est le plus grand employeur de personnes transgenres, mais avec cette nouvelle politique, ne seront acceptées que les personnes transgenres qui servent selon leur sexe de naissance. Comme ceux que je rencontre dans les salles de bains du monde entier depuis des décennies, mais avec un impact bien plus grave: Cette interdiction va faire perdre à des milliers de personnes transgenres l’accès à un emploi et à des soins de santé.

    Des tyrans ou aspirants tyrans comme Trump affirment leur pouvoir en exerçant un contrôle sur la vie des gens simplement parce qu’ils le peuvent. Trump est particulièrement favorable aux mesures cruelles et assorties de lourdes sanctions financières.
    Dans l’Amérique de Trump et autre part, quiconque se détache du genre binaire est instantanément suspect, mais la capacité à passer outre cette suspicion dépend fortement de la couleur de la peau, de ton compte en banque et de ta situation géographique.
    Même ceux qui ne sont pas affectés par la décision de la Cour Suprême ont été une fois de plus avertis que nos droits peuvent être retirés à tout moment, sur un coup de tête – que l’impulsion générale en faveur d’un contrôle du genre est désormais soutenu par la plus haute branche du gouvernement. 

    * « Trump’s transgender military ban and lessons from a lifetime of gender-policing » de Masha Gessen – New Yorker

 

 

6. On vit (… ou pas) une époque formidable

  • Le documentaire, « Conversations With A Killer » sur le premier serial killer américain, Ted Bundy, est excellent.
  •  Schultz, président de Starbucks et milliardaire, à laisser entendre qu’il pourrait se présenter aux prochaines élections présidentielles, en tant qu’indépendant, ce qui lui laisse plus de chances de diviser l’opposition contre Trump, et s’attirer les foudres des Démocrates, que de remporter la présidence. Time
  • Le Shutdown a coûté trois milliards de dollars même si tous les employés du gouvernement recevront leur mois de salaire impayé. Time

 

 

7. Couvertures du jour

 

  • Time magazine a choisi une double couverture cette semaine afin d’expliquer « pourquoi il est impossible d’arrêter les dynamiques d’une migration mondialisée »

    Quand Monterroso et son mari, Candido Calderon sont arrivés fin novembre avec leurs enfants, Kenia Jasmin, 12 ans, Isaac, 11 et Yeimi, 9, ils ont ajouté leur nom à une très longue liste d’attente.
    5 000 migrants demandeurs d’asile y étaient déjà inscrits, et à cause des derniers réforme sur l’immigration, les autorités américaines n’en traitent que 40 à 100 par jour. Monterroso et Calderon s’attendent à ce que le processus prenne des mois.

    Mais, ils sont prêts à n’importe quoi pour y arriver. Retourner au Guatemala n’est pas une option. Monterroso explique qu’en octobre, leur famille a été forcée de fuir après qu’un gang a menacé de tuer leurs enfants s’ils ne payaient pas une somme exorbitante équivalente à cinq mois de profits réalisés par leur petit commerce de jus. « Personne ne peut nous protéger ici » explique Monterroso. « On a déjà vu cela, ils tuent les gens, et leurs enfants. La première chose que l’on recherche, c’est la sécurité, que rien ne leur arrive » continue-t-elle en parlant de ses enfants. 

    * « The Stories of Migrants Risking Everything for a Better Life » de Haley Sweetland Edwards – Time

Published in Revue de presse