Pour ceux qui suivent passionnément la campagne présidentielle américaine, il vient de se passer un évènement qu’on espérait ne plus voir venir.
Un mois après la victoire d’Hillary Clinton dans les Primaires californiennes, Bernie Sanders a finalement reconnu aujourd’hui qu’elle avait bien remporté la candidature démocrate aux élections de novembre prochain, et a annoncé qu’il lui apportait officiellement son soutien:
Je félicite la Secrétaire Clinton pour avoir remporté le processus de nomination démocrate. Elle sera la candidate démocrate à la présidence et je ferai tout mon possible pour qu’elle soit élue la prochaine présidente des Etats-Unis
Durant ces derniers jours de négociations avec l’équipe de Clinton et le parti démocrate, Sanders a réussi à faire passer beaucoup de points de son programme, notamment dans le domaine de l’éducation (prêts étudiants), du salaire minimum (fixé à $15/hr) et de l’assurance santé qui seront présentés conjointement lors de la convention nationale démocrate qui aura lieu à Philadelphie à la fin du mois de juillet.
C’est une victoire pour le clan Clinton car le soutien de Sanders représente un capital de plus de 13 millions d’électeurs démocrates et indépendants – si tant est qu’ils reportent leurs votes sur la candidate, ce qui est loin d’être certain.
C’est aussi une victoire pour Sanders qui avait réclamé que ses idées, bien plus à gauche que sa rivale, soient prises en compte par le parti et défendue par Clinton: 80% de ses exigences auraient été honorées – selon son directeur politique, Walter Gunnells, et il a obtenu un speech à la convention!
Enfin c’est une victoire pour le parti démocrate, qui fort d’une alliance Sanders-Clinton, peut se targuer désormais de rassembler les jeunes, les moins jeunes, les hispaniques, les noirs, les mécontents et devrait consolider son avance sur les Républicains et Donald Trump.
Cette alliance attendue depuis les arrangements politiques entre Bernie Sanders et le parti démocrate, en a frustré d’autres, à l’instar de Jill Stein, la candidate du parti des Verts, qui avait proposé de laisser sa candidature à la présidence à Sanders en échange qu’il prenne sa carte du parti:
« Si vous refusez de voter pour une belliciste ou un milliardaire raciste, il y a d’autres options. La révolution politique va continuer » a-t-elle tweeté ce matin avant de continuer « Beaucoup de coeurs qui battent pour Bernie se brisent en ce moment »
Many Berning hearts are breaking right now. 💔
— Dr. Jill Stein (@DrJillStein) July 12, 2016
Effectivement, beaucoup de supporteurs de Sanders ont assez mal accepté ce ralliement. On peut voir sur Twitter les hashtags le traitant de #soldout (« Vendu ») ou voir réapparaître des #BernieOrBust, #NeverHillary pour ceux qui sont prêts à voter Trump plutôt que Clinton