La polémique continue cette semaine autour des propos tenus par la doyenne des Justice de la Cour Suprême des Etats-Unis, Ruth Bader Ginsburg, contre Donald Trump.
Dans une interview accordé dimanche dernier au New York Times, l’ancienne avocate de 83ans s’en est prise ouvertement au milliardaire new yorkais en affirmant:
« Je ne peux pas imaginer ce que deviendrait ce pays – avec Donald Trump comme président » et reprenant les propos de son défunt mari, Martin D. Ginsburg, « Il serait temps de déménager en Nouvelle Zélande ».
Elle e réitéré ses propos sur CNN lundi en affirmant que Trump était « incohérent » et « qu’il [disait] tout se qui lui passe par la tête » avant de mentionner « son ego »
Une prise de position très rare chez les Justices qui sont supposés de ne pas prendre parti sur les affaires politiques du pays, et encore moins sur une campagne présidentielle en cours.
Donald Trump a d’abord qualifié ces propos « hautement inappropriés » et demandé qu’elle s’excuse auprès de ses confrères pour sa « disgrâce ».
Il est revenu à la charge ce matin sur un tweet en qualifiant les propos de Ginsburg de « déclarations politiques débiles à [son] propos », que son cerveau [était] « grillé’ et finalement appelé à sa « démission »
Justice Ginsburg of the U.S. Supreme Court has embarrassed all by making very dumb political statements about me. Her mind is shot – resign!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 13, 2016
Si les justices se sont abstenus de tout commentaire, le comité de rédaction du New York Times et du Washington Post ont condamné la prise de position de la Justice sur le futur candidat républicain.
« En tant que journalistes, on préfère davantage d’ouverture et de communication de la part de personnages publics. Mais les remarques tranchées de la Justice Ginsburg sur la campagne sont inappropriées par rapport à sa fonction dans notre démocratie. » Et le Washington Post de rappeler le rôle primordial qu’ont eu les justices lors de l’élection de George W Bush en 2000 et quelles conséquences les propos de Ginsburg auraient dans une telle situation.
Pour le New York Times, même « si il n’y a pas d’exigences légales empêchant les Justices de la Cour Suprême de commenter sur une campagne présidentielle », « les propos de Ginsburg démontrent pourquoi ils devraient rester sous silence » surtout lorsque le prochain président sera amené a élire un nouveau membre de la Cour.
Ruth Bader Ginsburg est la Justice la plus populaire des 8 membres actuels de la Cour Suprême des Etats-Unis, notamment grâce à sa personnalité et à son parcours atypique, et qui lui a valu le surnom de Notorious RBG.
Née a Brooklyn en 1933 d’une famille d’immigrés russo-juifs, passée par Cornell University ou elle rencontre son mari, Marty, à 17ans et avec qui elle restera jusqu’à sa mort en 2010, elle enseigne le droit à Columbia, tout en devenant un pionnière du droit des femmes. Nommée par Clinton à la Cour Suprême des Etats-Unis en 1993, c’est la deuxième femme à occuper cette fonction.
A lire ce portrait paru dans le New Yorker, cette critique du livre « Notorious RBG » du New York Times