Depuis la fuite vendredi dernier d’une vingtaine de milliers d’emails impliquant les membres du DNC, le Democratic National Committee, en charge de l’organisation de la Convention démocrate qui s’ouvre aujourd’hui à philadelphie, de nombreuses figures du parti et certains experts informatiques dénoncent une manipulation du gouvernement russe pour tenter d’influencer les élections américaines en faveur de Donald Trump.
Depuis l’été dernier, Le comité a été victime du piratage de son système informatique mais l’information n’a été révélée qu’au mois de juin dernier par Le Washington Post qui affirmait que ces « hackers du gouvernement russe » auraient ciblé également les messageries de Hillary Clinton et Donald Trump – le porte parole du Kremlin, Dmitry Peskov, avait alors nié toute implicaiton du Kremlin dans cette affaires.
La seule diffusion des emails du Comité National Démocrate, vendredi 22 Juillet, jour de l’annonce du Vice-Président potientiel d’Hillary Clinton, qui révèlent les dissensions au sein de parti démocrate quelques jours avant l’ouverture de sa Convention, a été prise très au sérieux par l’Administration Obama qui y voit une tentative directe du gouvernement russe pour favoriser Donald Trump.
Le FBI a annoncé mardi matin l’ouverture d’une enquête pour tenter d’identifier les auteurs de ce piratage que Wikileaks a bien entendu gardé secret et aurait déjà confirmé l’implication d’agences russes d’espionnage.
La question est maintenant de savoir si ces entités ont agi sur ordre du Kremlin ou non.
L’idée que Vladimir Poutine veuille influencer les élections présidentielles pourrait sembler rocambolesque si le président russe et le candidat républicain ne s’étaient encensés l’un et l’autre ces derniers mois sur leur personnalité, leur idées politiques souvent anti-démocratiques, ou encore leur dédain pour l’OTAN. La fresque d’un artiste lithuanien de Vilnius a même caricaturé au mois de mai cette relation toute sauf froide entre les deux hommes qui s’embrassent comme l’avaient à l’époque le leader soviétique Brejnev et son homologue est-allemand Honecker.
La « Bromance » entre le milliardaire américain et l’ancien officier du KGB s’est construite depuis l’entrée en lice de Trump qui n’a jamais caché son admiration pour les dictateurs: Il lui a donné « A » pour « leadership », ne comprend pas le dédain que lui voue l’actuel président, et agirait en fonction d’un rapprochement que Poutine à lui aussi considéré si Trump était élu en novembre.
Le président russe a qualifié Trump « d’incontestablement talentueux » et de « brillant », un compliment qui semble, une fois n’est pas coutume, avoir profondément touché le candidat républicain.
La relation sans équivoque a poussé The Atlantic a se demander si Donald Trump n’était pas devenu « le candidat moscovite »?
En effet, les emails piratés du Comité National Démocrate n’ont fait que confirmer ce que tous les médias et partisans de Bernie soupçonnaient depuis longtemps, à savoir que le parti démocrate préférait voir leur représentante officielle, Hillary Clinton s’imposer dans les Primaires, plutôt que Bernie Sanders, qui a pris sa carte du parti l’année dernière après avoir été indépendant pendant 36 ans.
L’intérêt de cette fuite est de comprendre pourquoi elle arrive à la veille de la Convention démocrate alors qu’elle eu aurait davantage de répercussions au lendemain des primaires californiennes, qui ont consacré la victoire de Clinton, ou même le jour où Sanders a reconnu la victoire de sa rivale, deux semaines plus tard.
Il y a peu de doutes que Wikileaks ait voulu affaiblir le parti démocrate et Clinton avant son couronnement, et lorsque l’on connait l’inimitié entre Julian Assange et Clinton, on pourrait penser Wikileaks sert les intérêts de Poutine en faveur de Trump autant qu’il assouvit les désirs de Vengeance du lanceur d’alerte.