Bernie Sanders l’avait promis durant les Primaires démocrates, la Convention du parti fera beaucoup de bruit au mois de Juillet.
Une journée chaotique
Ca n’a pas raté, mais pas forcément comme l’avait envisagé le sénateur de Vermont.
Les supporteurs de Sanders s’étaient réunis à Philadelphie dès dimanche pour protester contre la nomination d’Hillary Clinton, aux clameurs de « Tout sauf elle!« , remontés après les révélations des fuites de Wikileaks qui ont confirmé que le Comité National Démocrate avait essayé d’influencer la Secrétaire d’Etat à ses dépens.
La démission de la présidente de la commission démocrate, Debbie Wasserman Schultz, détestée des « Bernie Bros », qui n’a pas participé à l’ouverture de la Convention, n’a pas réussi à calmer leurs critiques aujourd’hui autour et à l’intérieur du Wells Fargo Center où se déroule la Convention.
Une situation embarrassante pour Bernie Sanders qui s’est officiellement rangé derrière Hillary Clinton au début du mois de Juillet après avoir réussi à faire passer un certain de points de son programme dans l’agenda démocrate.
Cet après midi il est allé s’addresser à un millier de ses supporteurs, dans les rue de Philadelphie, en essayant de les convaincre de rester unis derrière le parti démocrate et Hillary Clinton. Ces derniers l’ont accueilli avec des huées et sifflets, une situation impensable il y a quelques semaines pour un candidat qui a construit son succès grâce à un soutien populaire sans précédent tout au long de ces primaires.
Une soirée illuminée par Michelle…
Le chaos matinal a laissé place à une soirée plus solide pour le parti démocrate qui a offert à Sanders la tribune qu’il méritait, sans encore une fois parvenir à faire taire les sifflets de plusieurs centaines de militants.
Il a été soutenu par Elizabeth Warren et Sarah Silverman, ferventes partisanes de l’unité derrière Clinton quant Michelle Obama a électrisé le public avec un discours digne d’une candidate à la présidence.
Ce soir, Marcia Fudge, la suppléante de Debbie Wasserman, a prononcé le discours d’ouverture de la Convention, sous les huées de plusieurs centaines de militants présents dans la salle, a appelé au à l’unité et s’est engagé à respecté leur positions en mais a fermement demandé davantage de respect provoquant les applaudissements d’une majorité des spectateurs.
Michelle Obama, très attendue ce soir, a été la plus convaincante dans son soutien à Hillary Clinton, rappelant le parcours, l’expérience et la détermination de la candidate démocrate. En évoquant l’avenir ses deux filles, et ceux de millions de jeunes Américains, elle a rappelé l’enjeux des élections de novembre dans ces termes:
Quand je me réveille chaque matin dans une maison (La Maison Blanche) construite par des esclaves, et je regarde mes filles – deux jeunes femmes belles, intelligentes et afro-américaines – jouer avec leurs chiens dans les jardins de la Maison Blanche. Et grâce à Hillary Clinton, mes enfants, et tous les autres garçons et les filles sont convaincus qu’une femme peut devenir président des Etats-Unis.
Ne vous laissez jamais dire que ce pays n’est pas formidable que nous devons le rendre formidable à nouveau … C’est le meilleur pays du monde
… Et dédiée à Bernie Sanders
Sarah Silverman, comédienne et fervente supportrice de Bernie Sanders, parfois très critique envers Hillary Clinton durant les Primaires, a donné l’un des discours les plus forts, drôles et provocateurs de la soirée. Tout en restant fidèle et confiante en l’avenir du mouvement initié par Sanders, elle n’a émis aucun doute sur le fait qu’elle voterait Clinton en Novembre provoquant le tollé de certains militants à qui elle a répondu: « Et pour ceux qui pensent « Bernie or Rien » (Bernie-or-Burst), vous êtes ridicules! »
Elizabeth Warren, que beaucoup de démocrates progressistes auraient voulu voir se présenter face àClinton, a commencé son discours en saluant la campagne de son ami Bernie Sanders avant de confirmer son vote pour Clinton en Novembre: I‘m with Her, I’m with Her, I’m with Her
Elle a ensuite excellé dans son activité favorite depuis le début des Primaires: Attaquer, discréditer et ridiculiser Donald Trump.
L’Amérique de Donald Trump (…) Une Amérique de la peur et de la haine (…) Une Amérique divisée, les blancs contre les noirs et latinos, les chrétiens contre les musulmans, les homosexuels contre les hétérosexuels, Tous contre les immigrants. La Race, la religion, l’héritage, le genre, à la recherche de toujours plus de divisons (…)
Nous ne deviendrons jamais cette Amérique pleine de haine vantée par Trump.
Bernie Sanders était le dernier à intervenir sur la scène du Wells Fargo Center et a reçu la standing ovation de la soirée devant des militants devant ce qui ressemblait au discours d’adieu de sa campagne. Il a remercié ses militants, leurs donations, leur soutien, rappelé les points importants de son programme, dont la plupart avait été accepté par le parti démocrate. Il a enfin apporté un soutien sans équivoque à sa rivale et tenté une nouvelle fois de convaincre ses supporteurs de le suivre:
Hillary Clinton et moi-même sommes en désaccord sur de nombreux sujets, qui ont été au coeur de cette campagne et qui sont la nature même de la démocratie (…) Notre objectif est désormais que ce programme soit appliqué par un Sénat et une Chambre des Représentants démocrates sous la présidence d’Hillary Clinton
Interrogée hier soir sur PBS, Marcia Fudge expliquait que sur les 1900 délégués élus de Bernie Sanders durant les Primaires démocrates, la majorité était acquise à l’idée de voter pour Hillary et que seulement 400 d’entre eux ne voteraient jamais pour Hillary.
Ce sont eux qui sifflaient hier soir Elizabeth Warren, Sarah Silverman et même Bernie Sanders pour soutenir Hillary Clinton, Pour cela, disait-elle, ni Bernie, ni Hillary ne pourront les convaincre.