La compagnie de location de DVDs par correspondance est devenu un acteur majeur de la production télévisuelle américaine avec un service de contenu en ligne qui concurrence, en tant producteur, réalisateur et distributeurs, chaînes de télé, câblées et même les studios de cinéma.
Netflix met-il en danger Hollywood?
Les studios et chaînes câblées s’inquiètent que la compagnie, avec ses 83 millions d’abonnés à travers le monde, attire de plus en plus d’audience et fasse monter les prix des programmes qui les rendraient incapable de rivaliser. Et les agents s’inquiètent de voir Netflix se débarrasser des acheteurs concurrents, continuer à acheter tous les droits de ses programmes originaux à travers le monde et supprimer peu à peu les profits réguliers que les shows les plus célèbres (genre Modern Family) apportent à une industrie instable.
Avec six milliards de dollars dépensés en achat et production de contenu et 54 nominations aux Emmys Awards cette année, Netflix continue d’enrichir et de diversifier l’offre de programmes, qui crée « plus d’opportunité et d’argent pour l’industrie » – HBO dépense en comparaison 2 milliards de dollars par an.
Les revenus de la compagnie sont passés de 1,2 à 6,8 milliards de dollars depuis 2007, date à laquelle le service de vidéos à la demande a été mis en place et totalise aujourd’hui 47 millions d’abonnés aux Etats-Unis et 36 millions répartis dans 190 pays étranger.
Trente séries différentes et 600 heures de programmes seront lancés sur le site cette année.
Un succès qui ne va sans critiques, notamment celle d’une compagnie qui tend vers une monopolisation de l’industrie du divertissement, comme Google pour la recherche internet ou Amazon pour l’achat en ligne.
« L’implication est claire: Si Netflix amasse autant d’influence, les généreux contrats vont commencer à s’évaporer et la liberté de création va en souffrir. »
Interrogé par The Hollywood Reporter, Netflix reconnait « avoir modifié le modèle traditionnel de business et créé de nouvelles normes » mais se défend de travailler avec Hollywood, ses studios, ses créateurs « qui comprennent et apprécie [leur] démarche] »
A lire dans The Hollywood Reporter: The Netflix backlash: Why Hollywood fears a Content Monopoly