Le Dallas Morning News, le plus important quotidien du Texas et bastion conservateur, paye le prix de son soutien à Hillary Clinton, lancé dans ses colonnes au début du mois de Septembre.
Le comité éditorial du quotidien avait rompu une tradition vieille de 75 ans qui a soutenu les candidats républicains à toutes les élections présidentielles depuis celle de Roosevelt en 1940.
La position était claire: « Il n’y qu’un candidat digne de ce nom dans cette élection: Hillary Clinton ».
Tout en se défendant d’être passé démocrate et en réaffirmant son valeurs conservatrices, le quotidien a longuement critiqué Donald Trump, ses changements de position tout au long de la campagne, ses dérapages et une personnalité trop instable pour représenter le pays.
L’article a suscité 3,579 commentaires au jour d’aujourd’hui, la plupart enflammés saluant ou critiquant la position prise par le quotidien, et l’a même obligé à expliquer comment la décision de soutenir ou non un candidat était prise par le comité éditorial indépendamment de la rédaction.
Surtout » le Dallas Morning News s’engage à aider les citoyens à faire des choix éclairés quand il s’agit de voter. Internet est un outil formidable qui permet au public d’entendre différents points de vue. Mais ça signifie aussi, et particulièrement durant les élections présidentielles, qu’il est bombardé d’opinions, d’informations et de publicités politiques. Cette cacophonie n’affaiblit pas l’intérêt du soutien apporté à tel candidat par le journal, au contraire, il rend plus important et le Dallas Morning News s’engage à poursuivre cette pratique. »
Même cette mise au point n’a pas réussi à convaincre de nombreux lecteurs, qui se sont rassemblés devant les locaux du quotidien et qui en dernier recours ont tout simplement annulé leur abonnement au journal pour protester contre ce choix.
Poynter qui a rapporté les faits ce matin était incapable de préciser le nombre d’annulations, mais a réussi à réussi à interroger le rédacteur Mike Wilson, qui reconnait « payer le prix de notre soutien présidentiel. Nos éditoriaux sont écrits sur des principes qui ont un prix (…) Le plus important c’est que nos lecteurs aillent voter, même si ce n’est pour notre candidat, parce que la démocratie est en panne si personne ne vote »
Comme le remarquait Time magazine la semaine dernière, les soutiens des journaux ne comptent que lorsqu’ils créent la surprise à l’instar du Dallas Morning News mais aussi du Houston Chronicle qui ont tous les deux choisi Clinton plutôt que Trump.
Les autres cas notables l’ont été en faveur du candidat libertarien Gary Johnson, lui aussi aux dépends de Trump, par Richmond Times-Dispatch de Virgine, le Winston-Salem Journal de Caroline du Nord, et enfin The New Hampshire Union Leader du New Hampshire.