Dans son édition dominicale, le Chicago Tribune aborde la violence qui ronge la ville depuis des années à travers le « parcours d’une arme de poing », un Glock de calibre 0.40 impliqué dans cinq fusillades de gang au cours des douze derniers mois.
Le pistolet a été dérobé en janvier 2014 lors du cambriolage d’un appartement situé dans le quartier de South Shore, au bord du lac Michigan, l’un des plus violents de Chicago. Il avait été acquis légalement quatre mois auparavant et a été retrouvé un an plus tard, à deux pâtés de maison de là où il avait été volé, dans la boite à chaussures d’un individu placé en liberté conditionnelle.
Pendant cette période,
Le Glock a servi à tirer 42 balles, dont les projectiles ont été retrouvés sur les trottoirs, les porches des maisons et des petites rues adjacentes. Aux mains d’un street gang, l’arme à été utilisé dans cinq différentes fusillades qui ont fait deux morts et cinq blessés, selon la police.
Le parcours de cette arme est révélateur « d’une période mouvementée pour Chicago avec une recrudescence d’homicides la plus importante en vingt ans« , conséquence de « la prolifération des armes » dans les quartiers pauvres de la ville.
Au cours des neuf premiers mois de 2016, la ville a recensé 530 homicides, 3 250 fusillades. Une violence qui a détérioré l’image de la ville au niveau du pays et sur la scène internationale, qui a « traumatisé les survivants », les familles des victimes et leur communauté, qui coûte cher aux contribuables chargés de payer les soins des blessés envoyés à l’hôpital (entre 30 000 et 50 000 dollars par fusillade) et le millier de policiers qui va renforcer les effectifs de la Wind City ces deux prochaines années.
La violence à Chicago est la conséquence « d’une omniprésence des gangs » et d’un « accès très facile aux armes à feu » – 7000 ont été confisquées par la police en 2015 et 60% proviennent d’autres états que l’Illinois.
Selon les enquêteurs, le Glock aurait circulé entre les membres d’un même gang et été utilisé pour la première fois en avril 2014 dans le meurtre d’un père de famille de 34 ans Shannon Mack, tué sur le coup devant sa maison.
La seconde fusillade a eu lieu en août lors d’un échange de coups de feu entre deux voitures et dont les deux victimes ont survécu; la troisième en octobre, lorsqu’un jeune homme a été tiré dessus, lui aussi dans sa voiture, et lui à réussi à s’en sortir, tout comme la quatrième victime, blessée début novembre.
Drequan Archie, 20 ans, est lui décédé dans un parking au mois de décembre 2014 alors qu’il rentrait chez lui avec un ami.
Aucun de ces crimes n’a été résolu par la police, à la grande frustration des familles mais « si une arrestation est faite, le Glock servira de preuves. Sinon, il finira dans les locaux de la police pour les années à venir ».