Donald Trump fait cavalier seul sur Twitter
Ce qui différencie Donald Trump de Hillary Clinton, c’est son caractère entier, à fleur de peau, qui ne mâche ni ses mots ni ses sentiments, comme un livre ouvert – ou un compte Twitter.
Donald Trump en avait gros sur le coeur hier et a tout déversé sur son social media préféré (en une du Boston Globe et du Wall Street Journal ce matin) pour exprimer sa frustration vis-à-vis des Républicains qui refusent de le soutenir – 26% des gouverneurs et membres du Congrès selon USA Today – et ceux qui ont pris leurs distances comme Paul Ryan, malgré « une immense victoire au second débat »
Despite winning the second debate in a landslide (every poll), it is hard to do well when Paul Ryan and others give zero support!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 11, 2016
Parlons-en de Paul Ryan « notre porte parole si fragile et inefficace » qui a essayé lundi de lui retirer son soutien avant d’être remis dans le droit chemin par ses collègues lors d’une conference call semble-t-il très agitée
Our very weak and ineffective leader, Paul Ryan, had a bad conference call where his members went wild at his disloyalty.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 11, 2016
Mais il a rapidement repris espoir, comme il l’a fait durant toute sa campagne puisqu’il affirme une heure plus tard « être enfin débarrassé des menottes » du parti et être « à se battre pour l’Amérique à sa façon » – ce qui suggère encore plus de coups bas, d’insultes, de mensonges à l’encontre de la candidate démocrate dans les prochaines semaines
It is so nice that the shackles have been taken off me and I can now fight for America the way I want to.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 11, 2016
Mais la pilule n’est toujours pas passée, 48 minutes plus tard, et Trump revient sur le manque de loyauté des Républicains, plus difficile à gérer que la Crooked Hillary et qu’il décide donc d’humilier: « Ils viennent vers vous de partout, ne savent pas comment gagner – je leur apprendrai! »
Disloyal R's are far more difficult than Crooked Hillary. They come at you from all sides. They don’t know how to win – I will teach them!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 11, 2016
Dernière attaque personnelle, deux heures plus tard contre « très grossier » John McCain, le candidat républicain malheureux de 2008, ancien prisonnier de guerre, sénateur de l’Arizona, qui a lui a retiré son soutien le weekend dernier « pour des discussions de vestiaires »
The very foul mouthed Sen. John McCain begged for my support during his primary (I gave, he won), then dropped me over locker room remarks!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 11, 2016
Récupérer les votes de Clinton
Trump a donc décidé de couper les ponts avec le GOP et la stratégie « classique » qui visait à aller chercher et séduire des électeurs au delà de sa base de fidèles (les femmes et les minorités) qui a été compromise à cause da la fameuse vidéo.
Il continuera la course à la présidence « à sa façon« , c’est-à-dire en « s’appuyant sur les thèmes nationalistes qui ont fait son succès, et continuer un combat contre Clinton où tous les coups sont permis pour essayer de décourager les démocrates à aller voter. »
Le camp adverse devrait se préparer à une campagne « encore plus sordide » dans les prochaines semaines selon le Wall Street Journal qui rapporte les propos du candidat républicain en déplacement à Wilkes-barre en Pennsylvanie lundi soir: « Je franchirai la ligne d’arrivée en boitant, mais au moins je le franchirai »
« L’ouragan Trump: Catégorie 1 ou 5? »
Le Washington Post rapporte les propos de Greg Walden qui compare la situation du Parti Républicain à « un avion qui tente d’atterrir au milieu d’un ouragan » à savoir maintenant quelle sera l’intensité de « l’ouragan Trump » dans les prochains jours vis-à-vis de son parti.
Les Républicains ont en tout cas bien compris que Trump n’abandonnera jamais la course et même s’ils condamnent ses propos et prennent leur distances, il reviennent aussitôt dans le rang dès qu’ils sentent les éventuelles répercussions électorales: 83% d’entres eux ont déclaré voter Trump après le deuxième débat présidentiel alors qu’ils n’étaient que 60% la veille.
Donald Trump pourra également compter sur une base électorale indéfectible qui continue d’y croire coûte que coûte, qui défend minimise la portée de ses « discussions de vestiaire », qui pense que « le système est pourri », que les médias ont tort et qui vouent une profonde haine contre Hillary Clinton.
Un vainqueur avant le 8 novembre?
Le New York Times rapportait hier que les votes anticipés pourraient déterminer les résultats des élections avant le mardi 8 novembre. Le vote anticipé par courrier est autorisé dans 27 états et en personne dans 33 états aux Etats-Unis, le reste des états requiert une excuse pour voter en avance.
« Tellement d’Américains auront voté avant le jour des élections – plus de 40% dans les swing states, selon la campagne d’Hillary – que le gagnant pourrait être déclaré avant novembre ». En 2012, 30% des électeurs avaient fait leur choix prématurément.
Le reste de l’actualité
Le géant du retail, Amazon compte ouvrir des supérettes de produits frais pour tenter de consolider sa domination sur le commerce mondial et devrait ouvrir sa première antenne, dans la ville natale de la compagnie à Seattle, qui devrait être disponible pour tous les abonnés au service de livraison de nourriture, type Fresh Direct, intitulée, Amazon Fresh