Certains médias jubilaient cet après midi devant la réponse « enflammée », « cinglante », « remarquable » du New York Times face aux menaces de poursuites adressées par l’avocat de Trump après la publication d’un article l’accusant d’attouchements sexuels sur deux femmes.
Trump demande au Times de retirer l’article et de s’excuser
Trump qui déteste le New York Times – et vice versa – est allé encore une fois exprimer sa frustration sur Twitter
The phony story in the failing @nytimes is a TOTAL FABRICATION. Written by same people as last discredited story on women. WATCH!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 13, 2016
Mais il ne s’est pas arrêté là: Son avocat a envoyé une lettre au rédacteur en chef du New York Times, Dean Baquet, en lui demandant de retirer l’article publié hier soir « qui n’est rien de plus qu’un effort politique motivé par l’ambition de voir perdre la candidature de Trump ».
« Le New York Times sert de plate forme à quiconque voudrait nuire au nom et à la réputation de Mr Trump avant les élections sans vérifier si ces allégations sont basées ou non sur des faits » qui remontent à onze ans pour l’une des deux victimes et à trente ans pour l’autre, et qui n’ont jamais l’objet d’une plainte.
Il demande enfin au quotidien une lettre de rétractation et d’excuses sous peine de poursuites.
Le New York Times lui répond d’aller se faire voir
La Gray Lady a fait savoir par l’intermédiaire de son équipe légale, qu’elle refusait de s’excuser, de se rétracter et encore moins de retirer l’article.
Les arguments invoqués: Il est impossible de nuire à la réputation de Trump, puisqu’il l’a lui même ruinée, et on ne peut parler de diffamation lorsqu’on aborde un sujet, le harcèlement sexuel, qui a fait la une de l’actualité cette dernière et qui a été même reconnu comme un problème de société par l’intéressé.
« Rien dans notre article n’aura le moindre effet sur la réputation de Mr Trump qui, selon ses propres termes et actions, a déjà créé de lui-même. Mais il existe un point plus important ici.
Les femmes citées dans notre article ont répondu à un problème d’envergure nationale – un problème que Mr Trump a lui-même discuté devant la nation toute entière lors du débat présidentiel de dimanche soir (…) Nous avons fait ce que la loi nous permet: nous avons publié des informations qui font l’actualité sur un sujet qui suscite un intérêt public profond »
L’avocat va même jusqu’à défier Trump de l’affronter directement à la cour:
« Si Mr Trump (…) pense que les citoyens américains n’ont pas le droit d’entendre ce que ces femmes ont à dire et que la loi de ce pays nous contraint et ceux qui osent le critiquer à garder le silence ou être punis, nous attendons l’opportunité de régler cela devant la cour. »
Une campagne présidentielle qui touche le fond
La tension qui montait depuis plusieurs semaines entre le candidat républicain et le quotidien new yorkais vient d’éclater pour de bon et c’est la campagne présidentielle qui va encore une fois en pâtir avec un renchérissement attendu de la part de Trump, très probablement contre les médias, Hillary Clinton et son mari, Bill qu’il a promis de transformer en nouveau « Bill Cosby » auprès des électeurs.
Slate a offert un conseil à Donald Trump et à ses avocats: « un nombre important de personnalités puissantes, y compris un président des Etats-Unis ont déjà essayé censurer le Times. Ils ont perdu. Tu perdras également. »