Wikileaks, interdit d’internet
Comble de l’ironie, Julian Assange se serait vu retirer sa connexion internet de l’ambassade du Venezuela où il est réfugié depuis déjà quatre ans, a annoncé Wikileaks hier, et ce depuis samedi après midi. Alors que le champion des lanceurs d’alerte s’apprête à tout faire pour torpiller la candidature d’Hillary Clinton à la présidence des Etats-Unis, les autorités vénézuéliennes auraient pris cette mesure après la diffusion d’autres emails du chef de campagne de la candidate démocrate, piratés selon les Etats-Unis, par Moscou.
Julian Assange's internet link has been intentionally severed by a state party. We have activated the appropriate contingency plans.
— WikiLeaks (@wikileaks) October 17, 2016
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Si Trump n’était pas embourbé dans ses problèmes de moeurs ou enclin à créer chaque jour de nouvelles polémiques, il aurait pu capitaliser les fuites qui lui a offert Wikileaks sur un plateau d’argent – il devrait sans doute les utiliser avant le dernier débat présidentiel de demain, qui sera modéré par un journaliste de Fox News.
Clinton aurait beaucoup de problèmes à justifier les révélations contenues dans les emails privés de son directeur de campagne, John Podesta qui révèlent à un public déjà sceptique, les manoeuvres, stratégies déployées durant toute sa campagne, son manque de naturel, son hyper-préparation, tout ce qu’un candidat préférerait que les électeurs ne sachent pas.
Il y a également les emails diffusés par le FBI, qui suggèrent que le Secrétariat d’Etat, ancien office de Hillary, aurait fait pression sur le Bureau pour faire « dé-confidentialiser » certains emails qui seraient passés par la messagerie privée de Clinton.
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Trump et l’après élection
Des rumeurs persistent depuis cet été selon lesquelles Trump aurait déjà un autre projet en cours que celui de la Maison Blanche en cas de défaite le 8 novembre prochain: La création d’un nouveau réseau câblé d’informations, sur le modèle de Fox News, très vraisemblablement intitulée Trump News.
La journaliste Sarah Ellison de Vanity Fair avait révélé l’info en juin dernier en expliquant que l’entourage de Trump « voulait capitaliser le soutien de ses supporteurs vers une nouvelle plateforme d’infos et de chaînes câblées ».
Selon le New York Times, Ivanka Trump et son mari, Jared Kushner à qui le projet aurait été confié, ont rencontré des représentants haut placé dans l’industrie.
Il est difficile de voir Donald Trump continuer avec le parti républicain s’il perd les élections, ni avec NBC, la chaîne qui accueillait son émission The Apprentice, et qui vient de virer Billie Bush, l’interlocuteur de Trump dans la vidéo où il tient des propos obscènes à l’encontre de la gente féminine.
Melania à la rescousse
« Melania prouve qu’elle est aussi répugnante que son mari dans une interview mielleuse avec CNN » commente Slate ce matin à propos de l’entretien entre Anderson Cooper et la femme du candidat républicain, qui a accuse Billie Bush (voir plus haut) d’avoir volontairement piégé son mari, et s’attendait à ce que cette video soit diffusée. Elle a excusé ses propos et mis toute cette fâcheuse histoire sur le compte des médias et de Clinton devant un interviewer très conciliant.
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Nomination du juge de la Cour Suprême
Même si Clinton remporte les élections présidentielles qui lui donnent le droit de nommer le neuvième juge de la Cour Suprême, qui doit remplacer Antonin Scalia décédé en février dernier, l’ancien candidat républicain à la présidence, John McCain a déjà annoncé le blocage illimité de cette nomination, jusqu’en 2020 si nécessaire.
Un choix « partisan » et radical » qui va à l’encontre de toute velléité de travail collectif entre les deux partis, promu par la candidate démocrate. Le parti républicain semble parti pour continuer la même stratégie suicidaire poursuivie ces huit dernières qui a consisté à bloquer systématiquement toutes les politiques proposées par l’administration Obama.
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Un billboard anti-Trump
Une immense affiche écrite en arabe à l’intention de Donald Trump a été placé sur une autoroute du Michigan, entre Detroit et Dearborn, et ce jusqu’au 8 novembre. Le message « Donald Trump, he can read this, but he is afraid of it » fait référence à un jeu de cartes américain, Cards Against Humanity, dans lequel un joueur tire une carte noire, à laquelle tous les autres joueurs doivent répondre avec la plus amusante des cartes blanches »
Le créateur du jeu est le fondateur de la super PAC « Nuisance Committee » à l’origine de cette immense affiche, et a créé également des éditions spéciales élections, Trump against Humanity en rupture de stock
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Amy Schumer gets political
Les Floridiens ne s’attendaient pas à entendre parler politique en allant voir Amy Schumer dimanche soir à l’Amalie Arena de Tampa. Elle n’y est pas allée de main morte puisqu’elle a provoqué le départ de 200 spectateurs mécontents sur les 10 000 présents ce soir là près avoir qualifié de Trump de « orange, sexual-assaulting, fake-college-starting monster. » – et sans avoir cherché à les retenir.
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Deux poids, deux mesures?
L’homme qui a tiré sur « la perpétuelle menace » George Zimmerman l’année dernière « en légitime défense » car effrayé de subir le même sort que Trayvon Martin, a été condamné à 20 ans de prison par un jury de Seminole County en Floride. Un verdict qui rompt avec l’acquittement dont avait bénéficié Zimmerman en 2014 pour le meurtre du jeune Martin.
La femme du condamné, interrogée par le Daily News s’est dite « dégoutée » du « système judiciaire devenu tellement injuste. »