Selon les dernières estimations de FiveThirtyEight, Clinton aurait 87.7% chances de gagner.
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Le cauchemar est bientôt terminé avec le troisième et dernier débat présidentiel qui se tient ce soir, à l’Université du Nevada, Las Vegas » qui sera modéré pour la première fois par un présentateur de Fox News, Chris Wallace, réputé et expérimenté. La chaîne a d’ailleurs promis un face-à-face « juste et équilibré » – un pied-de-nez aux précédents journalistes accusés par Trump de faire le jeu de sa rivale.
Les thèmes abordés devraient être la dette, l’immigration, l’économie, la Cour Suprême, la politique étrangère et les qualifications pour être président, si tant est que la politique est abordée ce soir.
WEDNESDAY at 9p ET: It's the final #debate – fair and balanced! Fox News' Chris Wallace moderates from Las Vegas. #FoxNews2016 pic.twitter.com/4iueajyPIH
— Fox News (@FoxNews) October 17, 2016
Rupert Murdoch sera présent dans la salle pour la plus importante soirée télé de l’année pour Fox News qui acquiert ici une légitimité qui la place désormais aux rangs des autres grandes chaînes nationales (ABC, NBC, CBS et PBS). Un bol d’air frais pour la compagnie qui attend cette reconnaissance depuis vingt ans, date de création de la chaîne et après la période la plus mouvementée qu’elle ait jamais connu cet été avec le départ de Roger Ailes, et les dissensions entre ses journalistes sur le candidat républicain.
Personne ne veut de ce troisième débat
Les journalistes et les téléspectateurs américains n’ont aucune envie d’assister à cette ultime rencontre qui pourrait être encore plus cauchemardesque que le second débat, au cours duquel le candidat républicain a insulté à plusieurs reprises la candidate, lui a tourné autour comme un rôdeur, et tenté de la déstabiliser en invitant trois femmes ayant accusé son mari de harcèlement sexuel et de viol.
On sait Clinton résistante mais la difficulté dans laquelle se trouve la campagne de Trump à moins de trois semaines des élections, pourrait bien le pousser dans ses retranchements injurieux, mensongers et agressifs.
Pour tenir le coup durant les 90 minutes, le Wall Street Journal propose un guide de yoga qui vise à calmer le stress des Démocrates sur « les perpétuels emails », « les discours de Wall Street » et des Républicains sur « les élections truquées », sur « la discussion de vestiaire » – des sujets qui vont faire grincer beaucoup de dents.
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« Drain the Swamp »
Trump a lui décidé de « transformer le débat en Jerry Springer Show » en invitant le demi-frère de Barack Obama, Malik, un citoyen de Washington, DC, qui partage sa vie entre les Etats-Unis et le Kenya. Il y aura aussi Pat Smith, la mère d’une victime de l’attaque de Benghazi qui avait déjà fait une intervention très solennelle lors de la convention républicaine au mois de juillet dernier.
Quant à ses attaques, elles sont désormais systématiquement dirigées contre Hillary Clinton: Chaque tweet du candidat contient le hashtag « Hillary Corrompu » (« Crooked Hillary »), « la candidate la plus corrompue » mais aussi celles des élites de Washington.
Le dernier slogan de la campagne, « Drain the Swamp » (littéralement « assécher le marais ») renvoie à une rhétorique bien connue des politiciens qui vise à « nettoyer la corruption » personnifiée par Clinton, et les élites de Washington.
Cette nouvelle formule est apparue après la nouvelle proposition faite par Trump d’un « Plan de Réformes Ethiques pour Washington D.C » en cinq points.
Hillary is the most corrupt person to ever run for the presidency of the United States. #DrainTheSwamp pic.twitter.com/xA3YO8YzCq
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 19, 2016
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La rédemption pour Trump?
Michael Goodwin du New York Post est confiant dans ce troisième débat où Trump qui « n’a plus rien à perdre » devrait « jouer l’humilité » et lancer un appel solennel à tous les Américains « à lui faire confiance avec leur vote et leur promettre de ne pas violer cet engagement, ni de les embarrasser ».
La performance du candidat ce soir est un « make-or-break » devant 50 millions de spectateurs qui pourrait bien renverser la campagne, et « c’est pourquoi l’humilité doit être au coeur de sa stratégie »
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Un piège pour Clinton?
Clinton a vécu une semaine agitée avec la diffusion des emails de sa messagerie privée par le FBI et ceux de son directeur de campagne, John Podesta, par Wikileaks, qui n’apportent pas de nouveaux éléments capables de faire inculper Clinton mais qui sont embrassants aux yeux de ses électeurs.
Heureusement pour elle, l’ambassade équatorienne a coupé la connexion internet de Julian Assange pour éviter qu’il intervienne dans le déroulement des élections présidentielles américaines.
En attendant, le magazine Vogue et le Miami Herald , The New Republic, la soutiennent officiellement, tout comme 70 Prix Nobel et les cinq derniers présidents sortants des Etats-Unis.
Michael Moore vient lui d’annoncer à la dernière minute la sortie d’un documentaire mercredi, Trumpland, qui selon les critiques, ressemble davantage à un plaidoyer pour Clinton qu’un brûlot contre le candidat républicain.
Le meilleur documentaire pour comprendre les candidats démocrates et républicains reste « The Choice » diffusé dans l’émission Frontline de PBS, disponible en ligne aux Etats-Unis, mais peut-être pas encore à l’étranger.
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La dynastie Sulzberger continue
Le New York Times vient de nommer Arthur Gregg Sulzberger, 36 ans, directeur adjoint du New York Times, une position qui devrait éventuellement lui donner les rênes du quotidien, actuellement tenus par son père, Arthur Sulzberger Jr, président et éditeur de la Gray Lady. C’est la cinquième génération de la famille Sulzberger qui garde le contrôle du journal mais aussi d’une majorité des parts de l’entreprise, The New York Times Company évaluée à 2 milliards de dollars.