Depuis cet été, de nombreuses rumeurs affirment que Donald Trump envisagerait de créer son propre réseau d’information, Trump News, pour concurrencer directement les grandes chaînes nationales et Fox News … dans l’éventualité d’une victoire le 8 novembre prochain.
L’idée était de faire avancer le programme de l’administration Trump à travers une chaîne de télé qui lui soit dévoué. Un projet très ambitieux qui nécessite non seulement un immense investissement financier mais aussi l’accord des réseaux câblés pour accueillir la chaîne et la création de programmes quotidiens capables de faire de l’audience.
Trump aurait confié ce projet long et coûteux à sa fille, Ivanka, et son gendre, Jared Kushner, propriétaire du New York Observer.
Le semaine dernière, le New York Times a rapporté que ce dernier avait « discuté la possibilité d’un réseau de télévision appartenant à la marque Trump avec un professionnel aguerri à ce genre de marché ».
Même s’il a affirmé au Washington Post en septembre dernier ne pas y être intéressé, Trump pourrait se lancer dans cette aventure en comptant sur la fidélité des millions d’électeurs et de citoyens américains qui l’ont élu face aux cadors du parti républicain.
Homme de télé à succès, Trump est très à l’aise sur scène et le mouvement populaire qu’il a enclenché devrait se prolonger au-delà des élections qu’il perde ou qu’il gagne – ce qu’il a laissé entendre au dernier débat en « entretenant le suspens » sur sa décision ou non d’accepter le résultat des élections.
Le lendemain du dernier débat, Jonah Goldberg, du journal conservateur National Review, a qualifié cette instance « d’horrible » et de « stratégiquement stupide – à moins que le but soit d’aliéner ses supporters des médias grand public pour créer un réseau télé pour les laisser-pour-compte »
Pour le New York magazine,
« Cette théorie expliquerait pourquoi Trump a donné le contrôle de sa campagne à un media mogul, Steve Bannon, [ancien directeur en chef du site d’extrême-droite Breitbart News au mois d’août], pourquoi est-ce qu’il a inutilement attaqué les membres de son propre parti, et pourquoi est-ce qu’il a failli démoraliser ses propres électeurs en leur répétant que les élections étaient truquées. Ce sont des décisions logiques si le but final est de récupérer la loyauté d’une large minorité du pays aux dépens des organes républicains et la regrouper autour d’une enseigne médiatique qu’il peut contrôler
Qu’en est-il de Fox News, la chaîne de Rupert Murdoch qui a pris fait et cause pour le candidat républicain depuis le début de sa candidature et dont l’ancien président, a rejoint son équipe de campagne après s’être viré cet été pour des accusations de harcèlement sexuel?
Selon le site Salon, Roger Ailes aurait réussi à « détourner les Républicains » et supporters de Trump de « leur chaîne préférée » qui n’est plus digne de confiance selon un dernier sondage réalisé auprès de citoyens conservateurs.
Les relations entre la chaîne et le candidat ont été plus que houleuses depuis les primaires Républicaines, notamment à cause de sa présentatrice vedette, Megyn Kelly, insultée à plusieurs reprises par Trump l’année dernière, accusée par ses confrères journalistes de défendre Clinton pour avoir critiqué Trump à plusieurs reprises et hier encore, attaquée par Newt Gringich pour avoir aborder les accusations faites par 11 femmes à l’encontre du candidat.
« Si vous êtes fatigués du parti pris des médias grand public (autrement dit la super PAC de Hillary la corrompue) connectez vous sur mon programme Facebook en direct » a annoncé Trump à la veille du dernier débat présidentiel – modéré par un Chris Wallace, un journaliste de Fox News.
Selon The Fiscal Times, 8,9 millions d’internautes se seraient branchés sur le compte Facebook de Donald Trump ce soir là, et que beaucoup ont comme les prémices de sa future aventure post-électorale.
Depuis lundi, il a d’ailleurs lancé sur le réseau social, Trump Tower Live, une émission quotidienne et en direct de 30 minutes jusqu’au jour des élections, programmée avant chacun de ses meetings, également retransmis « pour contourner les médias libéraux ».
La première diffusée lundi a été vue plus d’un million et demi de fois, et ridiculisée par le New York Times pour son amateurisme et sa propagande pro-Trump.