Skip to content →

Standing Rock: Vers une protestation internationale contre le projet du Dakota Access Pipeline

Hier après midi, plus d’un millions d’utilisateurs de Facebook ont activé le « safety check » dans la réserve indienne de Standing Rock, dans le Dakota du Nord, à l’appel des organisations de défense de l’environnement et des tribus amérindiennes qui protestent depuis des mois contre la construction d’un oléoduc susceptible de contaminer les réserves d’eau de leur région, et déplacer certaines de leurs tombes et sites sacrés..

Les internautes, originaires des Etats-Unis mais aussi originaires du Canada, d’Angleterre ou d’Australie ont voulu apporter leur soutien aux manifestants dont les campements sont aujourd’hui menacés.
L’idée était d’essayer de « déborder et d’embrouiller » les forces de police qui ont arrêté ces derniers jours et parfois dans la violence, des dizaines de militants.

La cible?
Le Dakota Access Pipeline Project: La construction d’un oléoduc de 1 900 km de long, de 75 cm de large, estimé à 3,7 milliards de dollars qui acheminera du pétrole brut des bassins de Bakken et Three Forks dans le Dakota du nord jusqu’à un réseau oléoducs déjà existants dans l’Illinois et des raffineries dans le Midwest, la côte est, le Texas et à l’étranger.

daplpipelinefacts.com
daplpipelinefacts.com

Le projet qui vise à réduire le coût du transport du pétrole à été mis en place par Energy Transfer, un partenariat propriétaire de Dakota Access, responsable de la construction de l’oléoduc, dont Donald Trump est l’un des investisseurs, et dont la campagne a d’ailleurs reçu le soutien financier de nombreux autres investisseurs du projet.

Les opposants à cette pipeline sont les groupes écologiques, dont le mouvement « Keep in the Ground«  qui lutte contre l’extraction des énergies naturelles (pétrole, gaz naturel, charbon) et toutes les infrastructures qui la supportent

Ce sont aussi et surtout les populations amérindiennes de ce qui protestent contre l’acheminement d’un « pétrole toxique issu du fracking qui passe sous la rivière Missouri en amont de la réserve de Standing Rock Sioux Nation » et qui « représente une menace pour les terres sacrées, l’eau des communautés indigènes et un désastre pour le climat »

L’organisation de protection de l’environnement 350.org suit depuis plusieurs mois les protestations pacifiques qui ont lieu dans le Dakota du nord, et qu’ils reportent régulièrement sur leur site et sont également à l’origine d’une pétition « Stop de Dakota Access Pipeline » destinée au président Obama qui vise à suspendre le projet, accordé en juillet dernier, et dernièrement à défendre le droit des manifestants.

La semaine dernière, les autorités locales ont fait appel à des renforts de police parés d’équipements anti-émeutes et ont arrêté dans la violence cent cinquante manifestants qui défilaient et campaient depuis plusieurs jours, voire des semaines.

Comme l’explique le site 350.org:

Les tribus indigènes qui mènent ce mouvement n’ont aucune intention de partir – elles se préparent en ce moment pour l’hiver. Il n’y a aucun doute – ils savent qu’ils réussiront à battre la Dakota Access Pipeline à travers leurs prières, leur unité et en mettant leur corps en jeu.
La conséquence directe et les effets de cette lutte sont immenses.
Le mouvement contre cet oléoduc n’a pas seulement engendré un débat national sur la façon dont les tribus sont consultées sur la mise en place d’infrastructures qui ont un impact sur leurs terres, sur le respect de leur souveraineté et des traités, mais il signale aussi la fin des énergies fossiles et le début d’une transition

De nombreux politiques, célébrités et activistes en ont fait leur nouveau cheval de bataille, à l’instar de Al Gore

de Mark Ruffalo

Naturellement le candidat républicain, qui a des intérêts dans le projet, continuera et renforcera son exécution si il est élu président; la candidate démocrate appelle quant à elle à ce que toutes les parties puissent s’entendre les unes avec les autres pour « l’intérêt de tous » – ce que beaucoup d’observateurs ont interprété comme la volonté de ne pas s’impliquer davantage.

Si la lutte inspire militants anti-fracking, anti-réchauffement climatique, aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde, elle en énerve certains, comme le maire de Canon Ball, une petite communauté de 840 habitants, située à quelques kilomètres des affrontements entre militants et policiers.

Interrogé par une journaliste de CNN, ce District Chairman explique que les membres de la tribu de Standing Rock Sioux n’ont pas daigné protester il y a deux ans lorsqu’ils avaient la possibilité de faire valoir leurs griefs.

Allez voir les campements, dit-il, et vous ne verrez beaucoup d’habitants de Standing Rock Sioux. « Ca m’inquiète, les gens viennent de partout dans le monde » dit-il « S’ils pouvaient venir d’une autre planète ils viendraient aussi »
La présence de ces gens est devenue une réelle nuisance pour cette communauté.

 

Pour preuve, lorsque les militants ont demandé l’autorisation d’installer un campement pour l’hiver, la communauté [de Cannon Ball] a refusé.

 

Published in Société