Il y a cent ans, la ville de Boston a connu l’une des pires tragédies de son histoire, qui a causé la mort de 46 personnes, le Boston Globe est revenu ce weekend sur cet évènement qui a été depuis oublié.
C’était le mardi 7 novembre 1916, Election Day entre le président sortant Woodrow Wilson et un juge de Cour Suprême, Charles Evans Hughes, lorsque le tramway « car 393 » entame son itinéraire du quartier de South Boston à la gare routière « South Station » rempli pour la plupart d’ouvriers qui travaillent dans les usines aux alentours.
Le wagon qui ne possède que 34 places assises accueille en cette fin de journée quelques 70 passagers excités par une longue soirée électorale en perspective.
Le jour est déjà tombé, et douze minutes après leur départ, le crissement des roues qui freinent sur les rails s’accompagne d’un mouvement de panique à l’intérieur du wagon.
Les passagers s’aperçoivent qu’ils ont franchi les portails de sécurité qui bloquent l’entrée du pont à bascule, et qu’ils déraillent dangereusement sur le côté, tout en freinant pour empêcher que le wagon poursuive sa route tout droit dans l’eau.
Entre temps certains ont eu le réflexe de sauter dans la nuit tombée, mais d’autres sont restés coincés dans le « car 393 » qui approche lentement mais sûrement du bord, vacille en équilibre quelques secondes avant de tomber dans le canal.
Quelques-uns ont pu s’extraire du tramway englouti dans l’eau gelée et l’obscurité la plus complète, en brisant les vitres situées au dessus sièges fixés aux parois.
Le travail des secours est rendu difficile par la pénombre et l’impossibilité de discerner le tramway tombé dans le fleuve, 10 mètres plus bas.
Vers minuit, 44 des 46 victimes ont été remontées à la surface, la dernière est retrouvée flottante au mois mai suivant.
Cet après midi là, le chauffeur et le contrôleur avait été affectés en urgence pour accommoder davantage de passagers pour le rush du soir. Aucun des deux ne connaissait l’itinéraire, et le chauffeur n’a pas aperçu les différentes signalisations indiquant que le pont était fermé à la circulation: ni le panneau « Stop » à l’entrée du pont, ni la lanterne rouge laissée allumée sur le portail en fer qui bloque son entrée.
Le chauffeur n’a eu quelques mètres seulement pour tenter d’arrêter l’engin avant de sauter. Il a été arrêté le soir même pour homicide mais reconnu non-coupable l’année suivante alors que le toute ville a bénéficié de la mise en place de panneaux de circulation bien larges et visibles.
L’itinéraire en tramway a été supprimé en 1953 et remplacé le lendemain par un autobus qui suit encore aujourd’hui la même route.
L’article de Eric Moskowitz est à lire ICI et des photos et journaux sur la tragédie, LA