ELECTIONS PRESIDENTIELLES AMERICAINES
Une course toujours plus serrée
A six jours des élections et à l’allure à laquelle Donald Trump remonte dans les sondages, Nate Silver, le génie des pronostics confirme qu’il a bien des chances de remporter la Maison Blanche alors que la campagne d’Hillary a du mal à se remettre des évènements de ce weekend – la bourse s’en est d’ailleurs ressentie avec une baisse conséquente du dollar depuis vendredi dernier.
Selon le Washington Post, la confiance des Américains envers Donald Trump (45% d’opinions favorables) a légèrement augmenté depuis le début du mois de septembre au contraire de sa rivale, qui a nettement reculé (seulement 38%).
Les votes anticipés révèlent que la mobilisation des jeunes et afro-américains, censés pencher vers les démocrates, est moins importante qu’en 2012.
Seuls les latinos se sont déplacés en masse jusqu’ici, et notamment en Floride, ou Hillary Clinton était en meeting hier. « Restez concentrés » a-t-elle demandé à la foule de supporters venus l’encourager dans un état qu’elle doit absolument gagner et où Donald Trump arrive en tête dans les sondages aujourd’hui.
Jusqu’aux élections, la Floride restera l’un des centres d’intérêts de la campagne des Démocrates: Bill Clinton y a tenu trois meeting hier, Barack Obama doit s’y rendre jeudi et le colistier de la candidate, Tim Kaine y passera la journée de vendredi.
Stratégies d’intimidation de l’extrême extrême droite
Hier, le candidat républicain a reçu le soutien de l’organe officiel du Ku Klux Klan, « La voix politique de l’Amérique branche et chrétienne », qui affichait en une le slogan de la campagne de Trump « Make America Great Again ». Des proches du milliardaire ont dénoncé hier soir la promotion de « toutes formes de haines » et ont refusé le soutien du Crusader.
Encouragés par la remontée dans les sondages de Donald Trump, KKK, néo-nazis et milices envisageraient selon Politico, d’aller contrôler le déroulement des élections dans les bureaux de vote, « d’y placer des caméras cachés » mais aussi « d’aller apporter de l’alcool et de la marijuana aux cités-ghettos » pour dissuader certaines électeurs d’aller voter.
Ces derniers sont toujours convaincus que les élections seront truquées en faveur de la candidate démocrate, et les risques de violence sont réels selon certains activistes, notamment de l’association Southern Poverty Law Center.
Chaque groupe d’extrême droite a mis en place une stratégie pour être présent, se faire remarquer et pourquoi pas intimider les électeurs le 8 novembre prochain. Le président Obama n’a pas réagit dessus mais les Démocrates ont appelé à davantage de sécurité autour des bureaux de vote, et auront également des militants présents qui veilleront à empêcher tout dérapage.
Les économistes contre Trump
Une lettre signée par 370 économistes, y compris 8 Nobels d’économie, et publiée dans le Wall Street Journal, dénonce le programme économique de Donald Trump:
Donald Trump est un choix dangereux et destructeur pour le pays. Il induit en erreur les Américains, dégrade la confiance dans les institutions publiques avec des théories du complot, et promeut avec véhémence la désillusion plutôt qu’un engagement avec la réalité. S’il est élu, il pose un danger au fonctionnement de la démocratie, aux institutions économiques, et à la prospérité du pays.
Ils n’ont pour autant pas appeler à voter pour Hillary Clinton.
Les conflits d’intérêts si Trump est président
Dans toutes les absurdités que les dernières révélations du FBI ont permis de passer sous silence concernant le candidat: Que deviendront les affaires de Trump s’il devient président?
Comme l’explique le Wall Street Journal, jamais un conflit d’intérêts entre politique et business n’avait entouré l’élection d’un président, et même s’il venait à perdre mardi prochain.
« Aucun président n’a un portfolio d’intérêts internationaux liés aux affaires aussi important que Mr Trump – un tel niveau d’engagement au nom de ses enfants qui ont activement participé à cette campagne. »
Lorsqu’ils ont été élus présidents, George W Bush Jr et senior, Clinton et Reagan ont tous mis leurs actifs dans des blind trusts, un transfert de propriété soumis à des conditions d’usage et/ou de durée et sans que le propriétaire dans leur gestion. Encore une fois, Donald Trump rompt avec la tradition et a annoncé qu’il léguerait ses affaires à ses trois enfants, Donald Jr, Ivanka et Eric, et non a blind trust, ce qui provoquerait un conflit d’intérêt flagrant avec les activités politiques de leur père.