ELECTIONS PRESIDENTIELLES AMERICAINES
Le FBI
La principale information à retenir aujourd’hui, c’est la recommandation faite hier par le FBI de ne pas inculper Hillary Clinton, pour la seconde fois cette année et à seulement deux jours des élections.
L’épais nuage de suspicion qui s’était formé au dessus de la campagne de Clinton et l’avait faite reculer dans les sondages s’est donc dissipée, mais à 48 heures de l’ouverture de bureaux de vote, profitera-t-elle vraiment de cette décision?
Et si les médias consacraient leur une ce matin à cette breaking news, c’est une publicité dont Clinton préfère se passer. L’affaire de cette messagerie privée empoisonne sa candidature depuis mars 2015, date à laquelle le New York Times, a révélé l’affaire, et pour laquelle une longue enquête du FBI avait disculpé la candidate en juillet dernier.
Donald Trump n’a pas commenté la décision et continué d’affirmer à ses supporters que Clinton serait sans doute poursuivie si elle était élue présidente – une supposition qui réjouit sa base depuis des mois, aux slogans répétés de « lock her up ». Ses proches ont rapidement accusé le FBI d’avoir abandonné l’enquête et noté qu’il était impossible de revoir 650 000 emails en dix jours seulement.
Heureusement, l’équipe de campagne de Trump lui a retiré son compte Twitter qu’il aurait sans doute bombardé d’insultes hier à l’annonce de James Comey – et ce qui a d’ailleurs beaucoup amusé le président Obama
Le dernier jour de campagne des deux candidats dans les swing states
Les deux candidats vont parcourir le pays et s’arrêter dans les swing states indispensables à leur victoire:
Hillary Clinton sera en Caroline du Nord, dans le Michigan, qu’elle a perdu contre Bernie Sanders durant les Primaires démocrates, Barack Obama lui aussi fera une apparence dans l’états des Grands Lacs. Le président et la candidate se retrouveront a Philadelphie en Pennsylvanie avec Michelle Obama et Bruce Springsteen pour un dernier meeting
Donald Trump sera en meeting en Floride, Caroline du Nord, Pennsylvanie et New Hampshire et finira dans le Michigan.
Les Swing States
Ce sont ces états qui vont déterminer le résultat des élections et sur lesquels les candidats ont concentré leurs derniers efforts:
- la Floride remportée par Barack Obama en 2008 et 2012 est l’état décisif avec 29 grands électeurs à la clé et qui penche aujourd’hui pour Trump malgré une mobilisation précoce des latinos.
Donald Trump est obligé de remporter cet état s’il veut avoir une chance de gagner, alors que Clinton peut remporter les élections grâce à une unique victoire dans cet état - La Caroline du nord (15 grands électeurs) a été très serrée lors des deux dernières élections présidentielles, remportée par Obama en 2008 et Romney en 2012, elle penche aujourd’hui vers Trump.
- La Pennsylvanie avec 20 grands électeurs, a voté pour Obama en 2008 et 2012 et devrait vraisemblablement voter Clinton mais il faudra compter sur la mobilisation des électeurs démocrates.
- New Hampshire qui ne comporte que 4 grands électeurs et pourrait créer la surprise demain. L’état a voté Obama en 2008 et 2012
- Le Michigan, traditionnellement démocrate pourrait bien pencher vers Trump et lui offrir 16 grands électeurs demain.
Les votes anticipés
Record du nombre d’électeurs qui ont choisi de voter dans la trentaine d’états américains qui autorisent le vote anticipé: 40 millions ont déjà fait leur choix et les commentateurs notent que la mobilisation des latinos est sans précédent en Floride, dans le Névada, le Colorado et l’Arizona.
Cible privilégiée de Donald Trump durant la campagne, les mexicains et sans-papiers, à qui le candidat a promis la déportation pour les uns et un large mur en béton pour les autres, ont sans doute convaincu les latino-américains de répondre massivement aux appels de Hillary Clinton.
Les démocrates travaillent sur le terrain depuis des mois pour tenter de convaincre les 55 millions de latinos que compte le pays, dont les deux tiers ont des liens avec le Mexique, et dont la moitié se répartissent en Californie, Floride et Texas.
FiveThirtyEight vs The Huffington post
Les deux médias se sont affrontés vendredi via Twitter à propos des prévisions du génie des statistiques, Nate Silver, le fondateur de FiveThirtyEight, qui donne depuis quelques jours à Clinton seulement 65% de chances de gagner contre 35% pour son adversaire.
Vendredi après midi, Ryan Grim, journaliste au Huffington post et responsable du bureau de Washington, a accusé l’ancienne star du New York Times de faire pencher les prévisions en faveur de Trump alors que le média pour lequel il travaille donne 95% de chances à Hillary de gagner et le New York Times 85%.
Nate Silver serait coupable de « modifier le résultat des sondages pour les calquer sur ce qu’il pense que sont réellement les sondages, plutôt que simplement entrer le nombres obtenus dans son modèle et les critiquer ».
En ajustant la courbe de tendance obtenue, Nate Silver « conformerait les chiffres à son model, et non aux nombres originaux ».
Nate silver n’a pas beaucoup apprécié l’article et répondu sur Twitter
The reason we adjust polls for the national trend is because **that's what works best emperically**. It's not a subjective assumption.
— Nate Silver (@NateSilver538) November 5, 2016
Avant d’ajouter que 98% de chances que Clinton a de gagner était « indéfendable au niveau empirique ».
We constantly write about our assumptions and **provide evidence** for why we think they're the right ones. https://t.co/IhLKXdxGGK
— Nate Silver (@NateSilver538) November 5, 2016