Mini récession autour de la Trump Tower
Depuis les élections du 8 novembre dernier, la victoire de Trump et sa décision de gérer la transition depuis la Trump Tower, situé Midtown, en dessous de Central Park sur la cinquième Avenue, l’une des plus touristiques et les plus riches du monde, c’est un quartier tout entier qui est entré dans une mini-récession.
Le système de sécurité, les barrages de police et checkpoints de part et d’autres de la tour créé des embouteillages monstres entre le quartier nord, Upper East Side et le sud de la ville.
Mais ce sont également les commerces, boutiques de luxe et restaurants qui patissent de la situation, avec une baisse générale de fréquentation ces cinq dernières semaines, que ce soit à dans le très chic Barney’s ou les chaînes de restaurant comme Hale & Hearty.
Plus vite Trump aura déménagé de la ville, plus ravis seront les New Yorkais de reprendre une vi(ll)e – presque – normal. Il faudra attendre un peu plus longtemps puisque la future First Lady a décidé de rester en ville pour terminer l’année scolaire du plus jeune des Trump, Barron, 10ans.
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Conflits d’intérêts en veux tu, en voilà
Trump a annoncé qu’il allait transférer la gestion de ses affaires à ses enfants, même s’il continue à affirmer que la position de président des Etats-Unis ne l’y oblige pas. Les conditions dans lesquelles Eric et Donald Jr vont conduire les affaires de leur père est lui aussi très flou, et l’étanchéité entre les intérêts du pays et ceux de papa sont très minces.
A l’instar du « Tech Summit » qui s’est tenu dans la Trump Tower mardi avec les principaux dirigeants des plus grandes compagnies de la Silicon Valley que le président à demandé à rencontrer et auxquels ont participé les enfants Trump, Eric, Donald Jr et Ivanka.
C’est le site ThinkProgress qui dénonçait hier un autre exemple de cette collusion évidente qui inquiète les Démocrates mais peu les Républicains, effrayés par leur nouveau patron et réticents à s’intéresser au problème.
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Guide pratique pour résister à la présidence de Trump
Des anciens personnels du Congrès Américain ont préparé et diffusé sur Google Docs, un guide intitulé « Indivisible: A Practical Guide for Resisting the Trump Agenda » qui explique « point par point » aux « individus, groupes et organisations » comment « avoir le pouvoir de résister – et celui de gagner » ces quatre prochaines années.
Il suffit de reproduire les stratégies mises en place par les Tea Party auprès du Congrès pendant la période Obama:
Nous avons vu ces activistes s’en prendre à un président populaire doté d’une importante majorité au Congrès. On les a vu s’organiser localement et convaincre leurs membres du Congrès de rejeter le programme du président Obama. Leurs idées étaient mauvaises, cruelles, et teintées de racisme – Elles ont gagné. (…)
Trump n’est pas populaire (…) Il n’a pas de mandat, il possède une petite marge au Congrès.
Si une petite minorité du Tea Party peut stopper le président Barack Obama, alors, nous, la majorité pouvons stopper un petit tyran comme Trump
Le message est clair et précis et comme des commentateurs l’ont déjà écrit, Démocrates et progressistes doivent se battre de la même manière que les Républicains l’ont fait à l’encontre du président sortant: Pas de compromis, une opposition systématique contre Donald Trump, une défenses des acquis (et non pas la défense d’un programme) et une organisation sur le terrain autour d’un élu (Member of Congress) qui défendra les intérêts de ses partisans – pour pouvoir être réélu.
Le document long de 23 pages est un mode d’emploi pour « protéger nos valeurs et nos voisins, qui demande une résistance importante à l’encontre de la politique de Trump – mais une résistance basée sur les valeurs de l’intégration, de la tolérance et de la justice »
Le changement n’arrivera pas si nous attendons quelqu’un d’autre ou repoussons à plus tard. Nous sommes ceux que nous attendons. Nous sommes le changement que nous recherchons
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Facebook dans le colimateur de breitbart
Facebook a annoncé la mise en place d’un contrôle plus strict du contenu partagé sur sa plate forme pour lutter notamment contre les fake news.
Mais comme le rapporte Quartz, « plutôt que d’engager des équipes internes qui jugeront de la validité de telle ou telle histoire » mais aussi pour éviter d’être taxé « d’arbitre de la vérité », la compagnie a décidé de s’associer avec des organisations tiers en charge de vérifer les faits – Politifact, Snopes et le Washington Post – qui « adhèrent aux standards établis par le International Fact-Checking Network (IFCN) du site journalisitique Poynter.
Le problème pour le site alt-right Breitbart.com, c’est que le IFCN « est ouvertement financé par les fondations de George Soros, Bill & Melinda Gates, Google et le National Endowment for Democracy, qui sont tous de gauche. Le site note également que Poynter compte parmi ses donateurs la fondation Craig Newmark, du créateur de Craigslist, qui finance d’autres associations de gauche comme le Sierra Club (pour la protection de l’environnement), le New America Fondation, et le Sunlight Foundation, ainsi que le Center for Public Integrity.
L’initiative de Facebook qui vise à se débarasser des fake news tomberait de facto dans la sphère d’influence libérale et progressiste et viserait à censurer le genre d’infos diffusé par Breitbart et d’autres sites alt-right.