Une conférence de press rock’n’roll
La blague de ce weekend, c’était la première conférence de presse très agitée de Sean Spicer, porte parole de la Maison Blanche, qui a affirmé samedi que la cérémonie d’investiture de Trump avait réunit plus de monde que celles d’Obama en 2013 et 2009.
C’est le public le plus large qui ait jamais participé à une cérémonie d’inauguration point barre, en personnes et dans le reste du monde.
Il répondait aux nombreuses comparaisons faites par les journalistes vendredi matin qui comparaient les photos aériennes de Washington lors de l’investiture d’Obama, noires de monde et celles moins denses du 20 janvier 2017. Le ton était très agressif envers la presse accusée encore une fois de vouloir remettre en cause la popularité et la légitimité du nouveau président.
La star des éditorialistes conservateurs, Charles Krauthammer, a qualifié la prestation de « surréaliste » et Spicer est devenu en quelques heures la risée d’internet.
Même les médias conservateurs ont reconnu que les propos de Spicer étaient faux.
CNN a décidé de ne pas retransmettre la conférence de presse mais plutôt de la citer dans son contexte, tandis que Fox l’a diffusée en direct et dans son intégralité.
Les journalistes n’ont pas été autorisés à poser des questions.
Bienvenue chez George Orwell
Interrogée hier matin par Chuck Todd dans l’émission dominicale Meet the Press sur NBC, Kellyanne Conway, « conseillère du président des Etats-Unis », a parlé de « faits alternatifs » pour caractériser les propos de Spicer, sans jamais reconnaître qu’ils étaient mensongers.
Une question de sémantique qui pose problème car la Maison Blanche ne représente pas le « intérêts de Donald Trump » mais « parle au nom de tous les Américains ».
Beaucoup de journalistes invoquaient George Orwell ce weekend, et le hashtag #alternativefacts dominait Twitter hier.
« Rien de cela ne devrait choquer » expliquait Margaret Sullivan dans le Washington Post ce matin:
« Les conférences de presse de la Maison Blanche sont du « journalisme d’accès », où les déclarations officielles – obtenues à la source [du pouvoir] – sont prises à leur juste valeur et rapportées comme de l’information. Tout cela est fini. Mort (…)
Les journalistes devront répondre en faisant leur travail avec responsabilité, avec justesse et sans avoir peur et au service du public »
La journaliste de citer Jessica Huseman de ProPublica
Les journalistes n’obtiendront aucune réponse de Spicer. On aura des réponses en creusant. En salissant nos mains. Allons y
Bannon veut renforcer le fossé entre la presse et Trump
Selon Brian Stelter, le journaliste de CNN, cette première conférence est une déclaration de guerre contre la presse.
Selon des sources, Steve Bannon, le « stratège en chef » de Donald Trump et auteur de son discours d’investiture, voudrait creuser le fossé entre le président et les médias grand public pour les affaiblir. « Il veut que son monde n’ait plus confiance en les médias ».
Le coup de poing qui fait du bien
Le Kiosque est pacifiste et ne soutient aucune forme de violence, mais ce coup le coup de poing reçu par Richard Spencer vendredi dernier en marge de l’investiture de Donald Trump a eu des effets cathartiques pour de nombreux internautes sur Twitter.
Richard Spencer est « nationaliste blanc » qui avait fait le tour des médias en novembre dernier quand des saluts nazis avaient été filmés à l’une des conférences. Avec le lancement de son nouveau site altright.com, il espère populariser ses idées extrémistes et est venu en faire la promotion à Washington, à ses dépens, puisqu’il a été frappé violemment par un manifestant cagoulé.
Le tout filmé.
La vidéo a été reprise sur Twitter, et mise en scène avec des chansons, et ça donne ça:
Bruce Springsteen
this is as patriotic as I've felt in a long time pic.twitter.com/yiVxd8semM
— time for a new bit i guess (@DannoVanno) January 21, 2017
ou Phil Collins
I made one of those Richard Spencer videos. pic.twitter.com/ToudvGAPhW
— don (@donswaynos) January 21, 2017
Wikileaks « trumpé »?
Kellyanne Conway, la porte parle du président, a annoncé dimanche comme on pouvait s’y attendre que Donald Trump ne diffusera pas ses déclarations de revenus – une promesse qu’il avait faite en cas de victoire.
Une organisation semble étonnée de ce revirement, Wikileaks, qui a dénoncé la « fausse promesse » du président dans un tweet dimanche et appelé ses abonnés a les lui fournir.
Preuve que l’organisation n’étaient pas en leur possession comme de nombreux Démocrates ont pu l’affirmer après les élections, en accusant l’organisation d’avoir favorisé Trump.
Trump's breach of promise over the release of his tax returns is even more gratuitous than Clinton concealing her Goldman Sachs transcripts.
— WikiLeaks (@wikileaks) January 22, 2017