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Vendredi 10 février 2017: « See you in court »

  1. Gros revers pour Trump
    A force de dénigrer les juges et cours fédérales sur Twitter et dans ses interventions publiques, Trump a finalement reçu la monnaie de sa pièce: Les trois juges de la Cour d’Appel fédérale de San Francisco ont unanimement maintenu la suspension de la « Travel Ban », imposée par le « soi-disant » juge de Seattle, James Robart, vendredi dernier.
    La demande d’appel d’urgence déposée par le gouvernement a été refusé au « nom de l’intérêt général » et parce que l’administration n’avait fourni aucune preuve que les ressortissants des sept pays incriminés avaient commis un acte terroriste aux Etat-Unis 

    Un revers pour le président et les auteurs du décret, Steve Bannon et son protégé, Stephen Miller.

    Extrait de la décision de la Cour d’appel fédérale de San Francisco sur la « Travel Ban » rendue le 9 février 2017

    La réponse, très sèche de Trump ne s’est pas faite attendre : « See you in court ».
    Le gouvernement va déposer une plainte auprès de la Cour Suprême de Justice qui décidera en dernier lieu de la constitutionnalité du décret.

  2. Une réaffirmation de l’indépendance du système judiciaire et de la séparation des pouvoirs
    « La cour d’appel bloque la ‘travel ban’ de Trump. Au moins une partie du gouvernement fonctionne normalement » affirmait hier soir le Los Angeles Times. Sans grande surprise, Breitbart a repris les propos du président qui a accusé la cour d’appel de San Francisco d’être « partisane » et « politisée »: La cour « de gauche » du 9ème circuit a « usé d’un pouvoir sans précédent » pour bloquer le « décret de Trump sur la sécurité ». En gros, elle a limité les prérogatives de l’exécutif en matière d’immigration et le site alt-right a du mal à le digérer.
    Pour sa défense, le département de Justice a affirmé que le Congrès avait toute l’autorité sur les décisions en matière d’immigration, qu’il avait délégué cette autorité au président car il s’agissait d’un problème de sécurité nationale » – ce à quoi les trois juges ont répondu:

    Bien que notre jurisprudence a longtemps laissé les questions d’immigration et de sécurité nationale à la considération des branches politiques, ni la Cour Suprême, ni notre cour n’ont jamais affirmé que les cours n’avaient pas l’autorité de revoir une décision de l’Exécutif dans ces domaines et concernant sa conformité à la constitution.

    Une façon de rappeler au président et à son gouvernement le concept de « Check and Balance », c’est-à-dire de l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif (le président), le législatif (le Congrès) et le Judiciaire (La Cour Suprême) et qu’il appartient au pouvoir judiciaire d’interpréter la loi conformément à la Constitution.

  3. Kellyanne Conway, VRP de Ivanka Trump
    Après le président, le porte parole de la Maison Blanche, c’est au tour de Kellyanne Conway, conseillère de Donald Trump de faire la promotion de la marque d’Ivanka Trump sur Fox News jeudi matin où elle a explicitement appelé les téléspectateurs à acheter ses produits. 

    Allez acheter les produits d’Ivanka, je vais faire de la publicité gratuite. Allez l’acheter aujourd’hui. Tout le monde. Vous pouvez les trouvez en ligne.

    Le Représentant démocrate Elijah Cumming et son confrère républicain Jason Chaffetz ont dénoncé les propos contre Conway qui a clairement abusé de sa position au sein du gouvernement pour défendre les intérêts de la fille du président – une violation de la loi fédérale sur l’éthique du gouvernement.
    Interrogé sur la prestation de Conway en conférence de presse hier après midi, Sean Spicer a affirmé qu’elle avait été « conseillée » auparavant sur la question sans approfondir.
    Interviewée plus tard dans la journée sur Fox News, Conway a « refusé de commenter » sur l’incident mais affirmé s’être entretenue avec le président qui l’a soutenu à 100% et a vendu aux femmes américaines les mérites d’un patron « qui devrait vous traiter comme me traite aujourd’hui le président des Etats-Unis.

    Ivanka Trump, l’intéressée n’a pas réagi.

  4. Under Armour: « Trump est un avantage pour ce pays »
    Toutes les marques n’ont pas décidé de boycotter Trump: Le P.D.-G. de la marque américaine d’équipements sportifs Under Armour a soutenu publiquement la politique économique du président sur CNBC:

    « Il veut construire des choses. Il veut prendre des décisions importantes et être vraiment efficace (…) J’admire les gens qui opèrent dans la sphère du « je le dis, je le fais » plutôt « je pense, je pense, je pense ».
    Je respecte beaucoup cette vision ».

    Même s’il s’agit de considérations sur le potentiel du président dans les affaires économiques, il est déjà allé trop loin pour beaucoup de consommateurs et la marque a été rajoutée à la liste de l’association Grab Your Wallet qui recense toutes les compagnies qui soutiennent ou commercent avec Trump.
    Les principaux rivaux de la marque, Nike, Asics et Adidas ont quant à elles condamné la semaine dernière la travel ban. Pas Under Armour.
    Stephen Curry, la star de l’équipe de basket des Golden State Warriors, sous contrat avec Under Armour, pense lui que « Trump est connard pour le pays » et il est prêt à quitter son sponsor si la direction prise par l’entreprise va contre ses principes.

  5. Fox News veut convaincre ses téléspectateurs que Steve Bannon n’est pas l’ISIS
    Tucker Carlson, présentateur d’une émission politique pro-Trump sur Fox News a reçu mercredi soir David Mastio, l’éditorialiste de USA Today, qui a récemment écrit que Steve Bannon, le plus proche conseiller de Trump et Al-Baghdadi, le chef de ISIS, partageaient la même vision d’un « choc des civilisations » entre l’Islam et l’Occident qui aboutirait inévitablement vers un conflit.
    Carlson a essayé de faire croire à ses téléspectateurs que Mr Mastio comparait les exactions et caractères des deux individus et à voulu leur prouver le contraire avec ce schéma ridicule

    Fox News

     

  6. Crooked Media, le nouveau média spécialisé dans les Podcasts
    Intitulé « une conversation politique pour les gens qui ne sont pas prêts à abandonner ou devenir fous », le site internet a été créé par trois anciens employés de Barack Obama, John Favreau, ancienne « plume » du président entre 2005 et 2013, Jon Lovett, ancienne plume de Hillary Clinton et de Barack Obama, et enfin Tommy Vietor, qui été porte-parole de Barack Obama sur les questions de sécurité nationale.
    Les trois avaient commencé un podcast intitulé « Keepin’ It 1600 » pendant la campagne présidentielle « pour avoir une conversation sur la politique qu’on trouvait nulle part » en « pensant que Donald Trump perdrait en novembre ».

    On s’est trompé la dessus. On n’a pas seulement eu tort sur le résultat des élections. On a eu tort de trop se concentrer sur l’expertise et pas assez sur la sensibilisation. On a eu tort de parler de ce qui pourrait arriver au lieu de ce qui devrait arriver (…) Plus que jamais on a besoin d’une conversation sur la politique dans ce pays. La victoire de Trump est une réflection de tout ce qui va mal autour de nous – nos partis politiques, notre gouvernement, nos institutions démocratiques et notre culture.

    Que faut-il retenir de Crooked Media? C’est un média libéral et progressiste avec des gens expérimentés qui veulent participer au débat civique dans ce pays. Les  Podscats d’une heure environ sur des sujets d’actualités avec des titres accrocheurs « Protest is the New Brunch », « A season for Happy Warrior » ont l’air intéressant. On vous le conseille.

     

  7. Couverture du jour
    « Do the Democrats Matter » de Sam Frizell. Comment Chuck Schumer, le représentant de la minorité démocrate au Sénat va-t-il essayer de coordonner la mobilisation populaire et un parti démocrate affaibi pour mener une lutte efficace contre Donald Trump.

    Time magazine – 20 février 2017

Published in Revue de presse