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« Un chaos? C’est tout le contraire »
Donald Trump a donné une conférence de presse pour annoncer le remplaçant de Andrew Puzder au poste de ministre du travail, Alexander Acosta. Il a ensuite abordé les « immenses progrès » accomplis par son administration « que la plupart des gens ont compris [citant un sondage de Rasmussen qui lui donne 55% d’opinion favorable] mais pas les médias, enfin si, ils ont compris mais ils ne l’écrivent pas ».
Il affirme avoir hérité « d’un merdier » en arrivant, dans le pays (la fuite des jobs à l’étranger) et en dehors (le Moyen Orient, la Corée du Nord, ISIS)
Il a utilisé la même défense que mercredi avec Benjamin Netanyahou: Les médias sont responsables de la démission de Michael Flynn parce qu’ils ont illégalement reçu des fuites de la Maison Blanche et des services de renseignement et s’en sont servis « injustement » contre lui. Le problème, ce n’est pas la collusion évidente de l’administration avec la Russie mais les fuites, dont les auteurs doivent être retrouvés et punis … Et même si les fuites sont vraies, les informations qui les rapportent sont des « fake news ». Il a également prévu un nouveau décret sur l’immigration la semaine prochaine pour remplacer la « travel ban ».
Quant à son administration, elle « fonctionne comme une machine bien huilée » et si on vous dit le contraire, ce sont des « fake news » des médias.
Le seul à avoir passé une bonne après midi était le commentateur conservateur Rush Limbaugh, qui affirme avoir « assisté à l’une des conférences de presse les plus efficaces qu’il ait jamais vu » et a eu droit en prime à un article sur Breitbart. -
Un président qui pleurniche
Plutôt que de se concentrer sur les éléments positifs accomplis par son administration depuis un mois, le président s’est surtout plaint des fausses allégations de la presse sur sa présidence et son administration.
Lors des questions/réponses avec les journalistes, Donald Trump a fait encore une fois preuve de manque de professionnalisme et de retenue: il a attaqué ceux qui posaient les « mauvaises questions » et a remercié ceux qui offraient « les bonnes ».
Devant ses plus proches conseillers assis au premier rang, Jared Kushner, Steve Bannon, Stephen Miller et le vice-président, Donald Trump a offert une prestation catastrophique, à la limite du ridicule.
La relation de dépendance qu’il a avec les médias, l’importance qu’il accorde à la façon dont les journalistes le perçoivent et les critiques adressées à ceux qui ne vont pas dans son sens ont donné lieu à des échanges surréalistes en conférence de presse. -
Et puis qui tweete
Axios nous offre un tableau de la fréquence des tweets de Trump sur une semaine – en prenant les trois premières semaines à la Maison Blanche: Il aime tweeter le matin souvent pour commenter les matinales entre 6 et 9 heures du matin (Morning Joe, CNN New Day et Fox & Friends) et un peu le soir pendant le weekend.
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La Russie, faux problème pour les uns
Le Wall Street Journal soutient la position du président sur la gravité des fuites provenant de la Maison Blanche et des agences de renseignement et a eu tendance à minimiser l’affaire Flynn – qui a menti au FBI sur ses communications avec l’ambassadeur russe, un crime selon la loi du pays.
Selon le quotidien économique, certaines informations confidentielles ne seraient pas données au président à cause d’une « profonde défiance entre Donald Trump et les agences de renseignements ».Dans certains cas, les agents ont décidé de ne pas montrer à Trump les sources et méthodes utilisées par les agences de renseignement pour collecter des informations (…) comme par exemple les moyens qu’emploie une agence pour espionner un gouvernement étranger.
Les agents dévoilent rarement leur façon de travailler au président pour protéger leurs sources, et se limitent à communiquer uniquement les résultats, et selon le Wall Street Journal, aucune information cruciale n’a été tenue au secret du président.
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Et puis ceux veulent toute la lumière
Shep Smith, journaliste à Fox News, a bien résumé la situation cet après midi après la conférence de presse du président:
Ce qu’on voit chaque jour est hallucinant (…) Il n’arrête pas de répéter des phrases toutes faites qui sont fausses et essaye d’éviter de parler de la Russie comme si nous étions fous de nous poser la question.
L’opposition a été piratée [pendant la campagne], les Russes en sont responsables et les proches [de Trump] étaient au téléphone avec eux au même moment où cela se passait et on est fous de se poser la question? (…) On a le droit de savoir ce qui s’est passé, on a le droit si [les proches du candidat] étaient bien au téléphone avec [les russes], quelle était la teneur de [leurs] discussions? Nous traiter de fake news parce qu’on pose la question, et nous rabaisser de cette manière est inutile.La revue conservatrice National Review, qui s’appuie sur l’article du New York Times, basée sur l’enquête du FBI concernant l’ingérence de la Russie dans les élections, qui affirme que des proches de Trump étaient en contact avec des officiels pendant toute la campagne, a également appelé à ce que le Congrès américain fasse toute la lumière sur cette affaire.
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La Maison Blanche réalise ses propres sondages
Le comité « Trump make America Great Again » a envoyé un email hier après midi à tous ses abonnés – l’inscription par donation coûte au minimum u dollar – pour leur demander de répondre à « une « Etude sur la responsabilité des Médias » et lutter contre « leurs attaques et leurs mensonges ».
La plupart des 25 questions du « sondage » sont pour le moins orientées:
* Question #5: « Sur quels sujets est-ce que les médias traditionnels ont fait le plus mauvais boulot en couvrant les Républicains? »
* Question #13: « Est ce que vous pensez que le « politiquement correct » a influencé la couverture de l’actualité sur l’immigration illégale et le terrorisme radical islamique?
* Question #16: « Est-ce que vous pensez que les médias ont faussement attribué la violence par armes à feu au Second Amendement? »
* Question #19: « Est-ce que vous pensez que les médias essayent volontairement de diviser les Républicains les uns contre les autres pour faire élire les Démocrates? » -
Oui, les médias sont bien le parti d’opposition
Les propos de Steve Bannon, lancés aux journalistes le 26 janvier dernier lors d’une rencontre « amicale » avec des journalistes, et reprise par le président, ont été confirmés par les évènements de ces derniers jours selon le journaliste Mike Allen:
Les déclarations de Trump selon lesquelles les médias traditionnels représentent un parti d’opposition plus fort, plus efficace que les démocrates sont correctes (…) Les médias qui étaient sans ambiguïté « anti-trump » pendant et après la campagne présidentielle, s’attaquent aujourd’hui aux scandales et faux pas de son administration. La grogne d’une partie de la presse est de plus en plus agressive.
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#ImWithTheBanned
Russes! Le magazine The Economist rapporte que les recherches en ligne pour les voyages aux Etats-Unis ont baissé de 17% entre fin décembre et fin janvier, après l’investiture de Donald Trump et la signature du décret présidentiel interdisant l’entrée sur le territoire des ressortissants de sept pays musulmans. Même après la suspension du décret la semaine dernière, les recherches ont continué à chuter. C’est le Los Angeles Times qui a rapporté les conclusions de l’étude de la firme Hopper qui a étudié près de 300 millions de recherches en ligne, et dont les conclusions sont sans appel: la « travel ban » est en train de d’affecter l’économie du tourisme.
94 des 122 pays inclus dans l’étude ont montré moins d’intérêt pour les Etats-Unis que les années précédentes et le seul pays qui contredit cette tendance avec une hausse de 88% des recherches ces dernières semaines est la Russie! -
Stan Smith: « Les enfants pensent que je suis une chaussure »
Vous connaissez Stan Smith la chaussure, mais que savez vous de l’homme derrière le fantastique succès de Adidas depuis 1971? Il va bien.
New York magazine l’a rencontré lui et sa famille dans sa maison de l’île de Hilton Head en Caroline du Sud et à part le fait que « les enfants pensent qu’il n’est qu’une chaussure », l’ancien joueur de tennis vit des jours heureux avec ses quarante paires de Stan Smith déclinées en trente styles différents.
Les Stan Smith ont bénéficié d’un regain d’attention ces dernières années: 7 millions de paires vendues jusqu’en 1985 puis 22 millions jusqu’en 1988 et le total des ventes a atteint 50 millions de paires en 2016. -
Couverture du Jour
Encore une superbe couverture du Time cette semaine sur la crise qui secoue la Maison Blanche et un excellent article à l’intérieur.
Vendredi 17 février 2017: « Un chaos? C’est tout le contraire » et oui, « les médias sont bien le parti d’opposition »
Published in Revue de presse