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Trump suspend les mesures anti-discrimination contre les étudiants transgenres.
Mercredi, le président Trump a annulé une loi fédérale permettant aux étudiants transgenres d’utiliser les toilettes qui correspondent à l’identité de leur choix, différente de leur identité sexuelle.
Le président Obama avait statué sur cette question qui divisait Républicains et Démocrates l’année dernière en imposant une « Bathroom Guidance » contestée dans une douzaine d’Etats du pays.
Jeff Sessions, l’ancien gouverneur d’Alabama, dont la nomination comme ministre de la justice a été l’une des plus difficiles de l’administration Trump, est à l’origine de cette décision, qui met Betsy DeVos, nouvelle Secrétaire à l’Education, dans une situation délicate.
C’est la première atteinte aux droits civils mis en place par Obama qui seraient, semble-t-il, la cible de Jeff Sessions et une victoire pour les conservateurs.
Début février la Maison Blanche avait pourtant annoncé que « le président Donald Trump est déterminé à protéger les droits des Américains, y compris la communauté LGBTQ (…) et continue de soutenir les droits LGBTQ, comme il l’a été durant les élections. -
La travel ban #2 aura les mêmes résultats que la travel ban #1
Stephen Miller est finalement réapparu sur les plateaux télés, Fox News, pour discuter de la seconde « Travel ban » qui sera dévoilée la semaine prochaine au public américain. Comme à son habitude, le jeune conseiller du président, 32 ans, a attaqué la décision de la Cour d’appel de San Francisco en affirmant que la première version n’avait aucune erreur et que la nouvelle version aurait les mêmes conséquences politiques pour le pays. Affirmer que les deux décrets anti-immigration sont les mêmes et les différences purement techniques donnent à l’opposition (ACLU) et aux cours d’appel fédérales une excuse parfaite pour suspendre « travel ban #2 » si elle devait être contestée – ce qui a des grandes chances d’arriver.
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Sur la radicalisation de Stephen Miller.
Dans le dernier numéro de New York magazine, le célèbre journaliste atypique, Andrew Sullivan (homosexuel, catholique et conservateur) écrit sur Miller:
« J’ai l’impression de connaître Stephen Miller … j’ai l’impression de le connaître parce que j’ai été un peu comme lui.
C’est le type classique: un garçon renfermé de centre droit dont le conservatisme a été radicalisé par des gauchos du système éducatif.
Je ne blâme pas les libéraux pour le fanatisme inébranlable de Miller.
Les étudiants de droite sont souvent moqués, isolés et critiqués dans les campus et malheureusement, leur réponse est souvent d’affirmer un peu plus leur haine envers les progressistes. Rapidement, ils adoptent des positions détestables juste pour agacer leurs pairs et professeurs. Après un bout de temps, tu ne défends même plus le conservatisme que tu ne t’attaques à la gauche, et au bout du compte, les questions s’effacent et c’est la haine qui reste. »A lire ici sur New York magazine, « The White House Mole » de Nadrew Sullivan
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Explosion des sites d’infos de droite
Axios a recensé les sites d’infos traditionnels, de gauche et de droite créé depuis les débuts d’internet en 1993.
La présidence de Bush a été marqué par une croissance des sites plutôt libéraux, surtout autour de l’invasion de l’Irak en 2003, et la tendance s’est confirmée avec la création de nombreux sites conservateurs durant la période Obama.
Entre 2009 et 2016, les médias traditionnels ont été accusés de ne pas couvrir assez les scandales de l’administration Obama et certains journalistes ont flairé l’opportunité et créé des sites d’infos conservateurs capables d’offrir l’actualité sous un nouvel angle – en dehors de Fox News.
Conclusion: La plupart des sites d’infos ouverts ces vingt dernières années sont politiquement orientés, et les médias sociaux tendent à polariser davantage l’information offertes aux internautes à travers leurs systèmes d’algorithmes.
La technologie numérique a facilité l’exploitation des divisions politiques
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Breibart privé de continent européen
Après la victoire inattendue du Brexit en juin dernier puis celle de Donald Trump cinq mois plus tard, deux causes défendues et remportées par le site alt-right, le rédacteur en chef américain de Breitbart, Alex Marlow, avait annoncé l’ouverture de bureaux en France et en Allemagne, en prévision des élections présidentielles de mai prochain dans l’hexagone, et celles d’outre-Rhin en septembre prochain.
Deux évènements politiques déterminants pour l’avenir de l’Europe, une « hérésie » politique pour Steve Bannon, qui verrait bien Marine Le Pen remporter les élections et Angela Merkel perdre un quatrième mandat. Le rédacteur en chef de Breibart UK depuis trois ans, Raheem Kassam, était en charge du projet.
Mais selon Politico, « les difficultés à recruter des journalistes, les questions de la langue à utiliser, et le désir d’avoir un impact important lors du lancement ont ralenti les efforts pour mettre en place les éditions françaises et allemandes »: Si Breitbart veux percer dans ces deux pays, ils doivent s’exprimer dans la langue natale et il existe déjà, en France en tout cas, des journaux et sites internet d’extrême droite qui font diligemment leur travail (Valeurs Actuelles, Minute, Egalité et Réconciliation, Boulevard Voltaire). -
Video du jour
L’un des meilleurs journalistes de la télé américaine, avocat de formation, ancien républicain de la Chambre des Représentant et présentateur depuis dix ans de l’émission politique matinale Morning Joe sur MSNBC , Joe Scarborough était l’invité de Stephen Colbert sur CBS mardi soir pour discuter du président.
Donald Trump est un fervent téléspectateur de l’émission depuis ses débuts, et aujourd’hui Mr Scarborough jouit d’un accès privilégié à la Maison Blanche – tout en restant critique lorsqu’il le juge nécessaire – c’est à dire quotidiennement ces trois dernières semaines.Interrogé sur le président:
« Je suis un républicain et un conservateur [comme Stephen Colbert] mais je suis un Américain avant tout (…) C’est aujourd’hui la responsabilité des Américains, et surtout des Républicains, et surtout de tous les républicains du Sénat, de s’opposer à un président qui remet en question l’autorité judiciaire [ pour la travel ban] et la légitimité d’un juge fédéral et de dire « ce n’est pas normal et nous devons le dénoncer », quand il critique la liberté d’expression et le Premier Amendement et les groupes de presse qui font leur travail.
Il tient a mon parti en particulier de s’opposer et de prendre la parole parce que vous pensez être le centre du monde? Cette position ne vous appartient pas, vous l’occupez le temps d’une présidence grâce aux Américains.
Le parti républicain doit savoir qu’il y aura un après Donald Trump et ce dernier sera jugé sur les cinquante prochaines années sur leur gestion des problèmes actuels. » -
La phrase du jour:
Sean Spicer interrogé sur les électeurs américains qui envahissent les conseils municipaux pour protester contre le « Repeal & Replace » d’Obamacare:
« Ce n’est pas parce qu’ils font du bruit qu’ils sont nécessairement nombreux. »
L’état d’esprit de la majorité républicaine envers les Américains inquiets de perdre leur assurance maladie: « il y a des gens en colère mais il y a aussi beaucoup de manifestants professionnels (…) qui veulent attirer l’attention des médias. » -
A ne pas lire: « How to survive the next Four Years like a French Woman »
Le 150 000 ème article sur la femme française qui fait mieux que tout le monde, et cette fois-ci c’est résister avec élégance dans le New Yorker: « Acheter des habits de qualité », « Flirter constamment », « Toujours garder un parfum à portée de main », « Garder un air mystérieux », « Assumer vos imperfections »
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Couverture du Jour:
L’édition « The Future of Work » sur la nouvelle « working class » américaine à lire ici