-
« Si y’en a un qui moufte, c’est moi qui m’en occupe »
C’est en substance ce que le président a promis aux Parlementaires républicains qui oseraient aller contre l’American Health Care Act (AHCA) qui passera son premier grand test demain devant la Chambre basse du Congrès Américain.
Paul Ryan travaille sans relâche depuis dix jours – sur Twitter notamment – pour donner toutes ses chances à Trumpcare, alors que Donald Trump enchaine les meetings pour convaincre son électorat de lui faire confiance sur l’une de ses plus importantes promesses de campagne.
Alors quand la rébellion vient de son propre parti, l’intéressé n’y va pas par quatre chemins: Le président s’est entretenu en privé hier matin avec les Parlementaires de son parti et a menacé « de s’en prendre directement » au meneur de la fronde, Mark Meadows s’il ne rentrait pas dans le rang « mais je n’aurai pas besoin de le faire parce que je sais qu’il votera oui« .
Certains membres du parti républicain restent toujours opposés à cette législation – une douzaine – et pourraient réussir à faire bloquer la loi étant donné que tous les Démocrates vont voter contre.
Ils représentent la ligne conservatrice du GOP qui pense que l’AHCA a gardé trop d’éléments d’Obamacare, mais aussi les modérés qui craignent que cette loi leur coûte leur siège aux prochaines élections.
La menace non dissimulée du président qui montre la détermination de Trump à remporter ce défi, un enjeu majeur pour son début de présidence.
Mr Meadows ne semble pas convaincu: « Ce n’est pas une décision personnelle, c’est une décision politique ».
* « Trump to GOP critics of health care bill: I‘m gonna come after you » – Le Washington Post
***
-
Laptop Ban
Le Department of Homeland Security va interdire temporairement le transport de matériel électroniques plus larges que le smartphone dans les avions arrivant d’une dizaine d’aéroports situés dans huit pays … musulmans, nord-africains et du Moyen Orient, en réponse à des nouveaux risques de menaces terroristes.
Tous ces objets devront être laissés en soute.
Il existe plusieurs théories qui pourraient expliquer cette mesure assez inhabituelle:
* L’islamophobie puisque encore une fois ce sont des pays musulmans qui en sont la cible.
* Le protectionnisme économique: les compagnies aériennes américaines se plaignent depuis plusieurs années de la compétition féroce de compagnies comme Emirates ou Turkish airlines – (lire cet article de Bloomberg Businessweek )
* Enfin il s’agit d’une mesure nécessaire pour renforcer la sécurité des vols et les manquements qui peuvent être effectués lors des contrôles dans les aéroports.
Ce sont les aéroports des huit pays qui vont être les plus touchés économiquement par cette mesure puisque de nombreux voyageurs décideront de les éviter pour pouvoir profiter de leur appareils électroniques durant de longues heures de vol
***
-
Le Wall Street Journal hausse le ton contre Trump
Si la rédaction du Wall Street Journal essaye tant bien que mal d’être « objective » avec la présidence de Trump et a reçu la consigne de ne pas employer le « L-Word » (« lies » pour mensonge) par respect pour leurs lecteurs qui sont libres choisir qui croire – eux ou le président – le comité éditorial est lui bien plus libre.
Pendant la campagne présidentielle, il n’a pas hésité à critiquer le candidat républicain, avant de tempérer sa position lorsque le président est entré à la Maison Blanche, mais cette douceur a pris un tour dramatique mardi soir.
L’éditorial du prestigieux quotidien économique new yorkais, propriété de Rupert Murdoch, a été « brutal », selon les propos de Joe Pompeo de Politico, avec le président:
Si le président Trump annonce que la Corée du Nord a lancé un missile qui a atterri à 150 km de Hawaï, est-ce que les Américains vont le croire? Et le reste du monde?
Rien n’est moins sûr aujourd’hui, ce qui montre l’étendue des dommages infligés par Mr Trump a cette présidence qui est une succession d’exagérations, d’accusations sans preuves, de démentis invraisemblables et autres contre-vérités …
Le président s’accroche à ses affirmations comme un ivrogne à sa bouteille de Gin, qui envoie son porte parole pour lancer des affirmations encore plus douteuses.
Le président ne boit d’alcool.
* « A President Credibility » – The Wall Street Journal
***
-
Un pureplayer conservateur en pleine crise.
L’Independant Journal Review, un pureplayer d’infos, marqué à droite et destiné aux Millenials, est en train de traverser sa première crise en quatre ans d’existence alors qu’il faisait, il y a à peine dix jours, la une des journaux pour toutes les bonnes raisons.
L’une de ses journalistes, Erin McPike a été la seule choisie, parmi d’autres vétérans du métier, pour accompagner Rex Tillerson, le Secrétaire d’Etat, dans son voyage en Asie – il aurait refusé d’embarquer les autres reporters par souci d’économie.
Une entrée dans la cour des grands sapée par la publication la semaine dernière d’un article à tendance conspirationniste qui expliquait la décision d’un juge de Honolulu de suspendre la seconde travel ban avec le voyage de Barack Obama à Hawaï, son lieu de naissance.
L’article a rapidement été enlevé du site qui s’est excusé.
Selon Business Insider, trois membres de l’équipe de rédaction se sont faits virer, dont le responsable du « contenu viral » du magazine.
Quant à Mme McPike, elle n’a fourni aucun compte-rendu en temps réel de son voyage avec le Secrétaire d’Etat – au grand dam de ses collègues journalistes
Le site, spécialisé dans le contenu viral et politique, a eté boosté par la victoire de Trump qui lui a donné un accès sans précédent à la Maison Blanche. Mais pour gagner le respect de ses pairs, le site ne peut plus relayer des informations trop baisées et partisanes qui font pourtant ses choux gras – contrairement au contenu politique plus sérieux.
Un cas de figure qu’on peut retrouver dans de nombreux pure players d’infos aux Etats-Unis, surtout ceux de droite.
* « Inside the identity crisis art the IJR, the outlet that has become a powerhouse in the Trump era » – Business Insider
***
-
Tentatives d’intimidation contre les villes sanctuaires
Chose promise, chose due.
Il va falloir s’y habituer: Presque toutes les promesses faites par Donald Trump durant la campagne et les premières semaines de sa présidence se réalisent, notamment en matière d’immigration, l’obsession de ses plus proches conseillers, Steve Bannon et Stephen Miller.
Parmi elles, dénoncer publiquement les villes qui ne se plieraient pas aux injonctions de l’ICE, Immigration and Custom Enforcement, l’agence fédérale en charge d’arrêter les immigrés en situation irrégulière.
Lundi, le Department of Homeland Security a diffusé une première liste des comtés qui ont libéré 206 des 3 083 individus malgré la demande d’autorisation de détention dont ils ont fait l’objet entre le 28 janvier et 3 février.
Une démarche que l’Agence fédérale considère comme « un manque de coopération et une entrave à la sécurité publique ».
Chaque cas est recensé sur cette liste ainsi que le crime pour lequel il est accusé.
La décision de libérer un prisonnier correspond généralement à différents critères de détention selon les lois locales et fédérales.
Dans cette première liste, 142 des 206 libérations ont eu lieu dans le comté de Travis au Texas qui a mis en place le 1er février dernier, une « politique sanctuaire » qui a permis à beaucoup de prisonniers de pouvoir sortir en échange d’une caution s’ils n’ont pas été accusés de crimes sérieux, comme des meurtres, agressions sexuelles ou trafic d’humains.
* « ICE agency is publicly calling out counties that don’t detain immigrants for deportation » – Think Progress
***
-
Brigitte Gabriel à la Maison Blanche
C’est l’une des plus ferventes islamophobes des Etats-Unis, fondatrice de ACT for America, une organisation qui milite pour éradiquer le terrorisme, protéger la constitution, sécuriser les frontières et soutenir Isräel – considérée comme un hate group par des organisations de surveillance de l’extrême droite américaine.
Mme Gabriel a soutenu Donald Trump très tôt dans la campagne (voir notre article du 24 octobre dernier) et a eu le privilège d’y être invitée hier à la Maison Blanche comme en témoigne des photos postées sur son compte Twitter – aucune confirmation officielle de cette invitation a été diffusée.
* « American Most prominent Anti-Muslim Activist is Welcome at the White House » – The Atlantic
***
-
Couverture du Jour
Variety: « TV’s Dead Zone: How the Cable Sector Is Killing Off Struggling Networks »