Bon mardi à tous!

Trump a fêté dimanche son 500ème jour à la Maison Blanche et il n’a jamais été aussi populaire au sein de son propre parti.

Les Warriors ont remporté leur second match à domicile dimanche soir contre les Cavaliers de Cleveland et se rapprochent d’une troisième victoire du championnat NBA en quatre ans.
Prochaine rencontre à Cleveland, demain soir.

Le FranceRocks Summerfest 2018, le plus grand festival de musique française aux Etats-Unis, a commencé la semaine dernière jusqu’au 5 juillet prochain à New York City avec plus 25 artistes dont Polo & Pan, Amadou & Mariam ou Vianney.

Si vous souhaitez inscrire vos amis, votre famille, vos collègues à cette revue de presse, c’est une très bonne idée et c’est ICI  

 

 

 

 

1. Les quotidiens

• Primaires en Californie

  

  Les primaires des « midterms » ont lieu aujourd’hui en Californie, l’Etat le plus progressif et anti-Trump du pays, et sur lequel compte les Démocrates pour reprendre le pouvoir à la Chambre des Représentants en novembre prochain … un pari tout sauf évident.

  Les électeurs du sud de la Californie vont devoir choisir un nouveau gouverneur, remplir des sièges laissés vacants à cause de scandales et donner une idée de ce que sera la lutte entre Républicains et Démocrates pour le contrôle du Congrès américain.

  A un moment critique de l’histoire politique de ce pays, les résultats des Primaires en Californie pourraient répondre à d’importantes questions  concernant l’attitude des électeurs face au président Donald Trump, aux deux principaux partis et au mouvement #MeToo. Les résultats pourraient également alimenter la polémique sur le système des « deux premiers » des primaires, appelé la « jungle des primaires » [dans lequel les deux candidats avec le plus de voix se qualifient même s’ils sont du même parti]. ocregister.com

  D’autres primaires ont lieu aujourd’hui dans l’Iowa, le Montana, le New Jersey et le Nouveau Mexique.

• Serial killer de Boston

  

  Les corps de trois femmes ont été retrouvées la semaine dernière dans la maison de Stewart Weldon, à Springfield dans le Massachusetts, après un coup de téléphone de sa mère à la police locale pour signaler une odeur nauséabonde.

  Le suspect était en prison pour s’être engagé, quelques jours plus tôt, dans une course-poursuite avec la police après avoir voulu échapper à un contrôle de routine.
  Une femme de 25 ans, qui circulait avec Weldon lors de son arrestation, a expliqué aux policiers qu’il la retenait depuis plusieurs semaines contre sa volonté et l’utilisait comme esclave sexuel.

• Encore une polémique inutile …

  

  Mais qui devrait satisfaire le président puisqu’il a décroché une énième une du New York Post, propriété de son ami, Rupert Murdoch, avec l’une de ses photos préférées.
  Trump a littéralement fait « un bras d’honneur » (« flip the bird » en anglais) à l’équipe championne du SuperBowl, les Philadelphia Eagles, surnommé les « birds » en annulant la cérémonie prévue par la Maison Blanche pour fêter leur victoire après que certains joueurs aient décliné l’invitation.
  Le président a faussement accusé les joueurs de ne pas respecter l’hymne national alors qu’aucun joueur de l’équipe n’a mis un genou à terre lors de la dernière saison.

  Le maire démocrate de Philadelphie, Jim Kenney, a répliqué en affirmant que « Trump [était] un fragile égomaniaque et n’était pas un vrai patriote ».

 

 

 

 

2. Trumplandia: les super-pouvoirs du président

• La polémique de lundi

  Hier, le président a lancé une nouvelle polémique en affirmant qu’il avait « le droit ABSOLU de se gracier, mais pourquoi le faire [s’il] n’a rien à se reprocher? ».
  Le président peut effectivement gracier toute personne condamnée par un tribunal fédéral et quel que soit son crime mais ne peut échapper à une procédure de destitution, l’une des prérogatives fondamentales du Congrès et de l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif.
  La porte parole de la Maison Blanche a confirmé hier en conférence de presse que « personne n’était au dessus de la loi. »

• Les 500 jours du président

  C’est le bilan assez inquiétant dressé par Jim VandeHei, dans la newsletter de Axios, hier matin:

  De notre vivant, aucun président n’a égalé la capacité de Donald Trump à abuser de son influence, des médias conciliants et du pouvoir de répétition et de persuasion pour influencer l’opinion de la masse.

  Pour preuve: Le silence des critiques républicains, le volte-face du GOP sur le FBI [« anti-Trump »], Poutine [plus vraiment un ennemi] et le déficit [pas si horrible que cela] et l’adoption de slogans [lancés par Trump] contre le « deep state », « Spygate » et le « Pas de Collusion ».

  Il est tellement omniprésent qu’on est devenu insensible à ce qu’il fait et ce qui lui permet d’accomplir des actes extraordinaires qui semblent anodins comme les changements fondamentaux dans la façon de gouverner.

  Ca permet à l’entourage de Trump de repousser toujours un peu plus les limites, et cette fois-ci sur le terrain juridique: Le président ne peut pas entraver la justice ou peut mettre un terme à l’enquête de Mueller ou même se gracier. Si vous pensez qu’il ne va pas essayer – et s’en sortir, au moins du côté des Républicains – vous n’êtes pas assez attentifs.

  Malgré tous les drames, les « ça n’est jamais arrivé », après 501 jours de présidence, Trump a plus de soutien au sein de son parti que n’importe quel président auparavant, à l’exception de George W Bush après le 11 septembre.

  D’où l’importance d’être vigilants, critiques et de continuer à défendre les médias qui sont là pour nous rappeler, chaque jour, ce qui n’est pas normal.

 

 

 

3. Cette histoire de cake

 

 

• La Cour Suprême de Justice des Etats-Unis a donné raison ce matin à Masterpiece Cakeshop, la pâtisserie de Jack Phillips, située à Lakewood, dans le Colorado, qui avait refusé de servir un couple homosexuel à cause de sa croyance religieuse: 
  

  Le traitement de la Commission des droits civils [du Colorado] dans cette affaire contient des éléments hostiles et inacceptables contre les croyances religieuses qui ont sincèrement motivé les objections [de M. Phillips].

  Il y a cinq ans, ce dernier n’avait pas voulu réaliser la pièce montée des nouveaux mariés, David Mullins et Charlie Craig, car sa religion ne reconnaît l’union sacrée qu’entre un homme et une femme: une « liberté d’expression » protégée, selon lui, par le Premier Amendement.

  Le couple avait alors porté plainte pour discrimination auprès l’Etat du Colorado, qui avait statué en leur faveur en expliquant que les commerces n’ont pas le droit de discriminer ses clients à cause de leur race, religion ou orientation sexuelle.

  M. Phillips a fait appel, soutenu par des associations religieuses, en affirmant que le gouvernement n’avait pas le droit de le forcer à accepter un message contraire à ses croyances.
  L’affaire est remontée jusqu’à la Cour Suprême.

  « Ces dernières années, la Cour a été exceptionnellement conciliante envers les arguments de défense de la liberté d’expression, que ce soit des Eglises, des entreprises, des compagnies pharmaceutiques ou des musiciens. Et a souvent décidé que le gouvernement ne peut forcer les citoyens à relayer des messages auxquels ils ne croient pas.
  (…)
  Mais si une boulangerie a le droit de discriminer, les associations gays affirment que les fleuristes, photographes, tailleurs, chorégraphes, salons de coiffure, restaurants, bijoutiers, architectes et avocats le pourront également.
  Une décision en faveur de M. Phillips revient à autoriser la discrimination. NYT

  Sauf que la Cour de Justice a bien souligné ici qu’elle condamnait la décision « anti-religieuse » de la Commission du Colorado et que cette décision n’était pas un passe-droit pour discriminer les homosexuels. 

  C’est une question vitale, qui s’inscrit dans une campagne ambitieuse de la droite religieuse et du Parti républicain pour transformer les chrétiens conservateurs en une classe avec des droits spéciaux. Ils n’ont pas encore gagné, mais ils y arrivent. WaPo

• De l’autre côté, l’ACLU tente de faire voter « The Equality Act », une loi qui protège le genre et l’orientation sexuels des individus dans tous les secteurs de la vie publique, devant le Congrès.

 

 

 

5. Crise des opioïdes: Quand l’overdose devient un crime

• Depuis 2015, le New York Times a recensé dans une quinzaine d’Etats américains un millier d’arrestations et de poursuites liées à des overdoses, la principale cause de mort accidentelle aux Etats-Unis; un chiffre qui a doublé entre 2015 et 2017 et  comprend des charges allant de l’homicide involontaire au meurtre avec préméditation.

  Ce ne sont plus seulement les dealers qui sont poursuivis, mais les proches et la famille des victimes à l’instar de ce toxicomane, condamné à la perpétuité en Louisiane pour avoir injecté de la drogue à sa petite-amie, elle aussi toxicomane, qui en est morte; ou cette femme de Long Island, condamnée à six ans de prison pour avoir fourni à sa meilleure amie la drogue responsable de son overdose, même si elle n’était pas présente aux moment des faits.

  Devant l’augmentation des overdoses mortelles, Les procureurs considèrent de plus en plus les overdoses mortelles, en constante augmentation, comme des homicides dont les responsables doivent être punis.
  Ils utilisent les lois destinées aux trafiquants de drogue contre les amis, partenaires et membres de la famille [des victimes]. Les accusés sont des jeunes gens qui prennent de la drogue à une soirée ou un fils qui donne de l’héroïne à sa mère car ses ordonnances d’anti-douleurs ont été suspendues. Beaucoup d’entre eux sont toxicomanes.

  Ce genre d’affaires se multiplie même si le rôle du système judiciaire dans la lutte contre la toxicomanie est régulièrement critiqué et même si les procureurs – y compris ceux qui traitent les cas d’overdoses mortelles – affirment qu’il faut traiter la toxicomanie plus comme un problème de santé publique que de criminalité.

  * « They share Drugs. Someone Died. Does That Make Them Killers? » de By Rosa Goldensohn – NYT

 

 

 

6. Les camions de l’enfer

• Une enquête passionnante sur l’univers du ramassage des ordures à New York City, à travers l’une des pires compagnies du marché, accusée d’exploiter ses travailleurs, soumis à des conditions de travail très dangereuses et éreintantes, également responsable de la mort accidentelle de deux personnes ces dix huit derniers mois.
  

  Le siège de Sanitation Salvage, l’une des grandes entreprises privées de collecte de déchets de New York City est un petit immeuble en brique situé entre des bennes à ordure et fils barbelés dans le quartier de Hunt Point dans le sud du Bronx.

  Les frères Suitieri, propriétaires depuis des décennies sont très riches et hommes influents dans la politique locale, et l’un d’entre eux se déplace en Rolls Royce blanche pour les évènements importants. Ils sont également, selon les employés, des patrons intransigeants, des managers impitoyables qui poussent une armée de chauffeurs et d’employés non déclarés à travailler des sessions de 18 heures de travail d’affilée.

  (…)

  En 2016, Mouctar Diallo, un adolescent et immigré africain est entré dans l’univers tumultueux de Sanitation Salvage. Engagé dans la rue pour une poignée de dollars, il a passé dix-huit mois à être le « troisième homme », celui qui précède le camion-poubelle en déplaçant les poubelles du trottoir afin d’être collectées plus rapidement.
  Le 07 novembre 2017, à la fin de sa journée, Diallo a été écrasé par un camion de Sanitation Salvage. Les hommes avec qui il travaillait ont menti à la police et affirmé que leur collègue décédé était un sans-abri qui avait surgi de nulle part. La police les a crus et Diallo a été enterré par sa famille, les circonstances de sa mort, un drame cynique.
  Même dans l’univers chaotique et pénible de la collecte nocturne des ordures, Sanitation Salvage est particulièrement brutale. Son rôle dans la mort de Diallo – et celui en avril d’un veil homme du Bronx qui traversait la rue avec une canne – a déclenché un scandale au sein de la compagnie et de l’agence de la ville en charge de l’industrie des déchets commerciaux.

  * « Hell on Wheels » de Kiera Feldman de Propublica & Voice of America

7. Le tweet du jour

• Vous ne rêvez pas, il s’agit de la réponse – un GIF du film culte « Mean Girls » avec Rachel McAdams qui demande à Lindsay Lohan: « Pourquoi est-ce que t’es tellement obsédée par moi? » – de l’ambassade d’Israël aux Etats-Unis au Guide suprême de la République Islamique d’Iran, Ali Khamenei, qui a qualifié l’Etat juif de « tumeur cancéreuse maligne ».

 

 

8. Clip: Pourquoi les sitcoms se ressemblent?

 

• Des petits reportages toujours intelligents et instructifs dont Vox s’est fait une spécialité.
  A consommer sans modération!

 

 

 

 

9. On vit une époque formidable

• Woody Allen affirme un grand défenseur du mouvement #MeToo. J’attends les réactions de son fils, Ronan Farrow, qui a reçu le #pulitzer pour avoir révélé le scandale Weinstein et de sa fille Dylan Farrow qui l’accuse d’attouchements sexuels lorsqu’elle était jeune.
• Apple lance un Group FaceTime, auquel peuvent participer jusqu’à 32 personnes.
  Il offre également a ses utilisateurs accro aux applications un « Time Limits », qui leur permet de déterminer combien ils sont autorisés à passer sur une application.
• La ville de Lawrenceburg dans le Kentucky a inauguré ce week-end le Wildman Days festival, un festival consacré au BigFoot, la grande créature des bois, qui réunit tous ceux qui y croient. La Kentucky Bigfoot Research Organization a recensé 27 aperçus du Bigfoot dans la région de Lawrenceburg ces dernières années. Kentucky.com
  
• Le premier combat de boxe a mains-nues  depuis 1889 a eu lieu samedi soir à Cheyenne dans le Wyoming, le seul Etat à autoriser cette pratique, et s’est terminé dans le sang. Denver Post
  

 

 

 

 

10. Couverture du jour

• La « cover story » du Washington Post magazine s’intéresse à la grande tendance politique de cette année 2018: la multiplication des candidatures de femmes aux postes de élus locaux, Représentants, sénateurs et gouverneurs, essentiellement du côté démocrate mais aussi chez les Républicains … pro-Trump.
  

  Michelle Mortensen, [candidate républicaine au siège du troisième district du Nevada] se présente pour la première fois et sans le soutien de son parti. Comme le président, elle est une candidate atypique. Et comme Trump, elle comprend combien cette idée plaît aux médias. Si c’était une candidate comme les autres, « elle ne serait pas l’objet de cet article ».

  Dans une année électorale où la ferveur anti-Trump a alimenté les candidatures au Sénat et à la Chambre d’un nombre record de femmes libérales – y compris celles qui se sont déjà présentées, elles sont quatre cent – Mortensen appartient à une autre tendance: Elle est l’une des 140 femmes républicaines qui se présentent au Congrès américain cette année, un chiffre en hausse par rapport aux 107 de 2016.

  Ces femmes n’ont pas défilé après l’investiture de Trump et vous ne les verrez jamais porter des « pussyhats ». La plupart se présentent pour la première fois, sans le soutien des élites de Washington et, inspirée par l’ascension improbable du président, elles ont adopté sa tactique insurrectionnelle et son impertinence, en faisant campagne pratiquement à son image.
  « La vague rose » contient en réalité quelques nuances de rouge

  * « Trump has spurred hundreds of women to run for office. Guess What? Some are Republican. » de Rebecca Nelson – The Washington Post