TRUMPLANDIA
Donald Trump attaque en justice … Washington, D.C.
Jamais un président élu n’a eu autant de conflits d’intérêts entre ses affaires et sa nouvelle fonction à la tête du pays. Une gestion qui commence mal puisque l’une des compagnies de Donald Trump, que ses enfants devraient prendre en charge après son investiture le 20 janvier prochain, Trump Post Office LLC, vient de porter plainte contre la ville de Washington, D.C. à cause d’une taxe d’habitation trop elevée.
Le nouvel hôtel que Trump vient d’inaugurer dans la capitale, le Trump International Hotel, aménagé dans l’ancien Post Office Building de la ville, aurait été surtaxé cette année, selon ses avocats, qui refusent de payer les 1,7 millions de dollars réclamés par l’Etat, sous prétexte que le batiment était en travaux la moitié de l’année. C’est la seconde requête déposée après qu’un juge ait annulé la première cet été.
Quelques équipes de NBA, dont les Dallas Mavericks, propriété du milliardaire Marc Cuban qui a fait campagne avec Hillary mais aussi les Milwaukee Bucks et les Memphis Grizzlies ont d’ailleurs annoncé qu’ils ne séjourneraient plus dans les hotels Trump lors des matchs de déplacement à travers le pays.
Le premier succès de Trump président
A peine élu et le futur président vient de prévenir une catastrophe industrielle pour le pays grâce à un mensonge posté hier soir sur Twitter dans lequel il affirme avoir reçu « un coup de fil de son ami, Bill Ford, le président [du géant automobile] Ford, lui disant qu’il comptait garder l’usine [des voitures] Lincoln dans le Kentucky – pas au Mexique ».
Just got a call from my friend Bill Ford, Chairman of Ford, who advised me that he will be keeping the Lincoln plant in Kentucky – no Mexico
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 18, 2016
Avant d’ajouter dans un autre post, « j’ai travaillé dûr avec Bill Ford pour garder l’usine dans le Kentucky. Je dois remercier l’état du Kentucky pour la confiance qu’il m’a témoigné ».
Le président de Ford aurait effectivement appelé Trump pour confirmer la décision de ne pas délocaliser l’usine de Lincoln – sauf qu’il n’aurait jamais déclaré qu’il comptait la délocaliser au Mexique.
Et selon le Wall Street Journal, Ford s’est dit satisfait du programme économique proposé par Trump mais compte toujours délocaliser la production des citadines Focus dans la nouvelle usine qui est en train d’être construite au Mexique.
Le « victory tour » de Trump
Le « president de tous les Américains » a prévu d’aller faire la tournée de tous les états … qui ont voté pour lui aux élections du 8 novembre dernier, pour faire le plein « de gratification et d’adulation » avant que les choses sérieuses commencent.
Cette tournée triomphante, plutôt inhabituelle pour un président inexpérimenté en matière de gestion du pays, alors que la transation de la nouvelle administration a montré de sérieuses lacunes ces derniers jours, ne passera donc pas les vingt états qui ont voté pour Clinton, dont la Californie et New York.
Le FBI a aidé Trump à gagner
On sait aujourd’hui que Hillary Clinton a perdu le collège électoral à cause des swing states de la Rust Belt et du Midwest dans lesquels elle a concentré peu d’efforts et qui ont préféré choisir un démagogue raciste plutôt qu’une politicienne sur-expérimentée. Cette explication n’est pas suffisante pour expliquer le virage raciste qu’a pris soudainement le pays qui a élu deux fois de suite un président Afro-Américain, selon les propos de Corey Lewandowski, l’ancien manager de campagne de Donald Trump.
Ce dernier a déclaré mercredi soir que l’annonce de la réouverture de l’enquête sur la messagerie d’Hillary Clinton par James Comey, le directeur du FBI, onze jours avant le scrutin, avait bouleversé le cours de campagne au profit du candidat républicain.
« Quand Comey a relancé l’enquête … ça a permis à la campagne de rebondir et de redoubler leurs efforts » et par « rebondir », Lewandowski entend remettre le doute chez électeurs indécis de nombreux états (Arizona, Colorado, Iowa, Michigan, Wisconsin, Ohio, New Hampshire, North Carolina Florida) – ceux la mêmes qui ont élu le nouveau président des Etats-Unis.
This explains so much. Donald Trump won the election in the final days. pic.twitter.com/49z2qwscW1
— Sahil Kapur (@sahilkapur) November 17, 2016
Rudolph Giuliani, ancien maire de New York et défenseur zélé de Trump avait affirmé ce 28 octobre que la décision du FBI avait été directement influencée par « la pression d’un groupe d’agents du FBI » mécontents que Clinton ait été disculpée deux mois plus tôt par le même James Comey dans la même affaire.
« Je le sais d’anciens agents et je le sais même d’agents qui travaillent actuellement au FBI » avait commenté Giuliani avant de se rétracter.
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Steve Bannon vs Paul Ryan
Paul Ryan, le porte parole des Républicains à la Chambre des Représentants depuis 2014 a été réélu à son poste cette semaine où il devra travailler ces quatre prochaines années avec l’un « des stratèges les plus dangereux du pays », Steve Bannon, qui a mené une campagne de diffamation sans précédent à son encontre ces derniers mois.
C’est le côté fairplay de Bannon, la haine et le mépris n’ont ni couleur, ni sexe du moment qu’il/elle appartient à une minorité, qu’il/elle revendique des droits, ou pire encore qu’il/elle appartienne au Parti Républicain et embrasse l’élite bien-pensante de Washington.
Paul Ryan est premier de classe dans cette catégorie et certainement pas rancunier puisqu’il a félicité le nouveau Chief Strategist de la Maison Blanche qui a aidé Trump « à gagner cette incroyable victoire ».
Bannon aurait informé ses collègues de Breitbart en décembre 2015 qu’une des missions du site était de « détruire la carrière politique de Paul Ryan » motivée par la volonté de promouvoir une « conception alternative du conservatisme américain traditionnel« .
Tandis que Ryan imagine une économie fondée sur le rôle prédominant des élites créatrices emplois, Bannon y voit « une corporation de riches, dont l’argent dérive de rentes sécurisés par le gouvernement ».
L’ancien rédacteur en chef de Breitbart pense que « les travailleurs et l’Amérique des entreprises ont des intérêts radicalement opposés » et cette tension se reflète également dans les politiques d’immigration – en faveur d’un stabilité culturelle plutôt qu’un cosmopolitisme, et soutient la fermeture des frontières, le choc des civilisations et le rejet d’un monde globalisé.
Ces différentes conceptions au sein du conservatisme américain promettent d’être intéressantes dans les futurs relations entre la Maison Blanche et le Congrès.
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