L’administration a condamné mardi l’attaque chimique du village de Khan Cheikhoun en Syrie attribuée au régime de Bachar El-Assad qui a fait soixante-dix morts dont 23 enfants et 16 femmes tout en insistant sur la responsabilité de la politique attentiste de Barack Obama.
Hier, lors de la visite du roi Abdallah de Jordanie à la Maison Blanche, Donald Trump s’est montré bien plus critique envers le dictateur syrien et a menacé de passer à l’action sans donner plus de détails.
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Trump condamne l’attaque et rejette la faute sur son prédécesseur:
L’attache chimique [mardi] en Syrie contre des personnes innocentes, y compris des femmes et des enfants, est criminelle et ne peut être ignorée par le monde civilisé.
Ces actions haineuses menées par le régime de Bachar Al-Assad sont les conséquences de la faiblesse et du manque de résolution de la précédente administration. Le président Obama a dit en 2012 qu’il établirait une « ligne rouge » contre l’utilisation d’armes chimiques et n’a rien fait. Les Etats-Unis rejoignent nos alliés à travers le monde pour condamner cette attaque intolérable.
C’est la déclaration de Donald Trump mardi concernant le massacre qui a eu lieu dans le Nord Est de la Syrie qui accuse son prédécesseur de ne pas avoir réagi contre une attaque similaire qui a eu lieu en 2013, lors de son second mandat.
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La position de Barack Obama face au conflit Syrien
Barack Obama n’a effectivement jamais fait respecter cette « ligne rouge’ contre Al-Assad accusé d’avoir utilisé des armes chimiques contre la population civile des faubourgs de Damas en août 2013 causant la mort de 1 845 personnes et dix mille blessés.
Joe Biden avait affirmé à l’époque n’avoir « aucun doute sur la responsabilité du régime syrien »
Le président américain avait préféré conclure marché avec le régime syrien, arrangé par la Russie, qui s’était engagé à se débarrasser de ses stocks d’armes chimiques plutôt qu’une intervention militaire.
Un an plus tôt. il avait mis son véto contre son conseil national de sécurité en 2012 pour armer les rebelles modérés qui auraient pu prendre le dessus sur les troupes de Assad.
La guerre civile syrienne qui a éclaté 2011 a été l’un des problèmes majeurs de politique étrangère pour les Etats-Unis (…)
D’un côté, ne pas intervenir avec la puissance de feu américaine a permis à Assad de massacrer sa population en toute impunité et faire gonfler le nombre de victimes à un demi million de personnes.
De l’autre, il n’y a aucune garantie que l’intervention aurait arrêté le massacre.
Comme on a vu avec la guerre en Irak, l’intervention aurait pu créer un dangereux appel d’air même si elle avait réussi à détrôner Assad.* « Trump response to an atrocity in Syria: Blame Obama » – Vox
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La nouvelle administration assouplit sa position envers Assad
La semaine dernière, l’ambassadrice américain des Nations Unies, Nikki Haley, à affirmé devant le Council of Foreign Relations, un think tank non partisan américain, que la nouvelle administration ne chercherait plus le départ d’Assad, comme préalable à la résolution du conflit syrien.
Pratiquement, ça ne change rien avec Obama puisque les deux administrations refusent de s’engager dans le conflit, mais après le massacre d’hier, de nombreux politiques, y compris des Républicains ont dénoncé cette décision:
Malheureusement, le régime d’Assad doit se sentir renforcé aujourd’hui. Cette semaine l’administration Trump a apaisé ses relations avec le boucher de Damas et accepté que Moscou et Téhéran le protègent et le laissent faire.
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Puis change d’avis
Soit la nuit lui a porté conseil, soit le tweet de sa fille, « dévastée et scandalisée par les images de Syrie » lui a ouvert les yeux ou peut-être sa rencontre avec le roi Abdallah de Jordanie, le président américain a changé d’attitude hier en conférence de presse.
L’attaque contre les enfants a eu beaucoup d’impact sur moi. Un énorme impact. C’est horrible, une chose horrible. Ca ne peut pas être pire.
La condamnation était plus ferme, « un terrible affront contre l’humanité » et le président a suggéré un changement de politique en Syrie et contre le président al-Assad:
Ces actions horribles par le régime de Assad ne peuvent être tolérées (…) Elles ont dépassé de limites, bien au-delà de la « ligne rouge ».
Mon attitude sur la Syrie et Assad a beaucoup changé.Donald Trump se retrouve un peu dans la même situation que le président Obama il y a trois ans, et c’est désormais « sa responsabilité ».
L’ambassadrice américaine de l’ONU, Nikki Haley, a affirmé que si rien n’était fait pour répondre aux attaques, les Etats-Unis seraient forcées de prendre leure propres actions.A lui et son conseil national de sécurité de définir une nouvelle politique étrangère.
* « Trump signals Change in Syria Policy » – The Wall Street Journal