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20.02.18

 

 

Dernière minute: Le président a affirmé cet après-midi vouloir interdire la vente des « bump stocks », ces mécanismes permettant aux armes semi-automatiques d’atteindre la puissance de frappes d’armes automatiques – et utilisés par Stephen Paddock, le tueur de Las Vegas, pour tuer 59 personnes et en blesser 851.

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1. Les Quotidiens

 

  • « This Has to Stop »

    En une du Press Citizen ce matin, la manifestation sous la pluie de deux cent lycéens de Iowa City, une petite ville de 75 000 habitants située dans l’Est de l’Iowa, pour demander aux politiques de mettre fin au problème des armes à feu qui touche directement les établissements scolaires.
    La mobilisation a touché l’ensemble du pays hier à l’occasion du President’s Day, un jour férié dans les établissements publics américains. Iowa City Press-Citizen

 

  • Un édito contre les fusils semi-automatiques

    Un appel à l’interdiction des fusils semi-automatiques en une du Reading Eagle, le quotidien de la ville de Reading, 90 000 habitants, en plein coeur de la Pennsylvanie:

    Ce n’est pas une attaque contre le Deuxième amendement qui reste un élément essentiel de notre gouvernement et de notre liberté. Nous, le peuple, avons le droit de nous défendre et de protéger nos familles. Mais nos pères fondateurs n’auraient pas pu imaginer qu’une arme puisse être introduite dans école et tue des enfants à un rythme de 90 coups par minute.

    Ce n’est pas une limitation contre le droit de chasser.
    Ca relève du bon sens. Plus important, c’est une question de vie ou de mort pour des innocents.

    « It’s Time To Stop Enabling Massacres » – The Reading Eagle

 

  • Si la solution venait des banques?

    La Maison Blanche s’est dite favorable à un renforcement du contrôle des antécédents judiciaires (« Background chek ») pour quiconque souhaiterait se procurer une arme à feu – une mesure timide du gouvernement fédéral.

    Mais une solution pourrait être envisagée du côté des banques:

    Et si l’industrie de la finance – les sociétés de crédit comme Visa, Mastercard, American Express, des entreprises spécialisées dans les transactions financières comme First Data, des banques comme JPMorgan Chase ou Wells Fargo – instituait de nouvelles règles concernant les ventes d’armes aux Etats-Unis?

    Ensemble, elles ont plus d’influence sur l’industrie des armes que n’importe quel politique. Et ça ne serait pas si compliqué pour eux de prendre position.
    Par exemple, Visa qui a publié en 2016 un mémo sur la « responsabilité des entreprises » pourrait facilement modifier ses conditions de service et refuser de faire affaire avec des commerces qui vendent des fusils d’assaut, des chargeurs à grande capacité et des bump stocks, qui permettent aux fusils semi-automatiques de tirer plus vite.

    * « How Banks Could Control Gun Sales if Washington Won’t »  – The New York Times 

 

  • La Pennsylvanie respire

    A la gauche de cette une, le charcutage électoral effectué par les Républicains en 2011 sur les 18 districts de Pennsylvanie qui leur ont permis de renverser la balance, jusqu’ici assez équilibrée entre les 4,1 millions de Démocrates et les 3,2 millions de Républicains, avec la victoire consécutive de 13 districts contre cinq seulement pour les Démocrates.

    A droite, le nouveau découpage électoral imposé par la Cour Suprême de l’Etat, bien plus homogène, et dont les différents districts électoraux épousent davantage les frontières des différents comtés.

    Qui s’en est plaint et a appelé à faire appel jusqu’à la Cour Suprême des Etats-Unis? … Donald Trump!

 

 

 

2. Trumplandia

  • Le seul à avoir échappé à #MeToo

    Donald Trump était déjà très en forme ce week-end sur Twitter et la une du Washington Post ce matin n’a rien arrangé: Le témoignage de Rachel Crooks, une jeune femme de 35 ans qui depuis deux ans, ne cesse de répéter la même histoire, faute d’être entendue, celle de sa rencontre avec Donald Trump en 2006, qui l’aurait embrassé de force dans la Trump Tower.

    Trump a nié l’épisode avec sa verve habituelle, « ça n’est jamais arrivé! », « une fausse accusation de plus » publiée par le « Fake News Washington Post » en se demandant au passage « qui [pourrait] bien agir de la sorte en public devant des caméras de sécurité » …

    Mme Crooks, qui s’est présentée au poste de Représentante de l’Ohio, a persisté et demandé la publication des caméras de sécurité de l’époque.

    Le problème de Trump aujourd’hui, c’est qu’il est le seul à avoir échappé à la quinzaine d’accusations de harcèlement et agressions sexuelles, y compris certaines en public, dont il fait l’objet depuis; il a même été élu président après la fameuse vidéo de « Access Hollywood » dans laquelle il se vante d’attraper les femmes par l’entrejambes. The Daily Beast

    D’autres politiciens, surtout démocrates, ont été forcés de démissionner pour des faits anciens bien moins que graves que ceux dont il est accusé (Al Franken).

 

 

 

3. « This is code red »

  • « Notre démocratie est sérieusement en danger » affirme Thomas Friedman dans un édito du The New York Times​ qui a fait un carton auprès des lecteurs et sur les réseaux sociaux ce week-end:

    Le président Trump a été totalement piégé par les Russes ou c’est un imbécile, ou les deux, mais dans tous les cas, il s’est montré incapable de défendre l’Amérique contre une campagne russe destinée à diviser et saper notre démocratie.
    (…)
    Jusqu’à présent, Trump a bafoué toutes les normes de la présidence. Mais aujourd’hui son comportement équivaut à un refus de remplir le serment qu’il a prêté [en acceptant d’être président].
    On peut faire une analogie imparfaite mais qui pourrait résumer la situation:
    Imaginez George Bush déclarer après le 9/11: « C’est pas grave. Je vais faire du golf ce week-end en Floride et tweeté que c’est la faute des Démocrates – pas besoin d’un meeting du Conseil de la Sécurité Nationale

    C’est le code rouge. La plus grande menace à l’intégrité de notre aujourd’hui est le bureau ovale.

  • Deux cas de figure peuvent expliquer le refus de Trump de reconnaître l’agression russe contre la démocratie américaine: Le premier serait que « l’empire immobilier de Trump a reçu tellement d’argent d’oligarques russes que ces derniers le possèdentlittéralement » et l’autre, que « Trump croit vraiment Vladimir Poutine quand il affirme n’être jamais intervenu dans les élections américaines – contre l’avis de la plupart des agences de renseignements du pays »Les institutions du pays sont en danger et la réaction des Républicains: Aucune.* « Whatever Trump is Hiding Is Hurting All of Us Now » – The New York Times

 

 

 

4. Une foi mortelle

 

  • En Idaho, 183 enfants sont morts de « négligence médicale » depuis l’instauration, au début des années soixante-dix, d’une loi sur l’exemption de poursuites pour des motifs religieux, qui autorise les parents à refuser des soins médicaux à leurs enfants au nom d’une foi censée les « guérir »: Sous cette loi, ils ne peuvent être accusés de mauvais traitement sur leur progéniture.Mais dans le « Gem State », comme dans cinq autres Etats américains – Arkansas, Iowa, Louisiane, Ohio, Virginie Occidentale – la « guérison par la foi » protège également des accusations d’homicide qui permet aux parents responsables de la mort de leurs enfants d’écoper de peines très légères voire d’un acquittement.

    Linda Martin, une ancienne membre de l’Eglise [des « Followers of Christ », une secte fondamentaliste chrétienne] et barbier à la retraite, affirme que les « Followers » n’utilisent aucun moyens de contraception, accouchent à la maison, et refusent les soins prénatals. Ils n’ont pas d’actes de naissance et enseignent à domicile, ce qui rend le décompte des décès d’enfants victimes de « guérison par la foi » très difficile.

    La culture et les rituels de l’église aggravent le problème, selon le shérif de Canyon County, car les adeptes n’alertent pas automatiquement les autorités et lorsqu’ils le font, elles trouvent des corps souvent déplacés, lavés, habillés et des dizaines de membres de l’église regroupés autour de la maison du défunt.

    * « In Idaho, medical-care exemptions for faith healing come under fire » – The Washington Post

 

 

 

 

5. On vit une époque formidable

  • #MarchForOurLives
    L’acteur américain George Clooney a donné 500 000 dollars à #NeverAgain, l’association des étudiants survivants de la tuerie de Floride, qui organisera le 24 mars prochain une manifestation à Washington D.C., #MarchForOurLives. Twitter
  • San Francisco est sale
    San Francisco est l’une des villes les plus riches du monde, mais aussi l’une des plus sales, dont certains quartiers ont des conditions aussi insalubres que les favélas de Rio, les bidonvilles d’Inde ou du Kenya.
    30 millions de dollars sont pourtant consacrés chaque année au nettoyage des rues, des excréments et du ramassage de seringues. NBC
  • « Bitter Rivals »
    Pour les résidents des Etats-Unis, Frontline, le magazine de documentaires de la chaîne publique PBS diffuse ce soir un documentaire sur la rivalité entre l’Iran et L’Arabie Saoudite, essentielle pour comprendre les dynamiques géopolitiques actuelles du Moyen Orient, « Bitter Rivals ».
  • Mitt Romney, futur sénateur de l’Utah
    Il était déjà ultra favori des prochaines élections pour le poste de sénateur de l’Utah, grâce en partie à son intégrité – oui ça existe encore – et sa foi mormone, avant même d’avoir annoncé sa candidature, ce qu’il a finalement fait vendredi dernier; mais avec le soutien officiel et inattendu de Trump – Romney est considéré comme un « Anti-Trump » chez les Républicains – ce week-end, l’adversaire malheureux de Obama aux élections présidentielles de 2012, n’a pratiquement plus besoin de faire campagne.
  • Nouveau Slate
    Le site internet en difficulté ces derniers mois, a opéré un makeover qui ressemble à cela:

 

 

 

 

7. La Couverture du Jour: La révolution Black Panther

  • La révolution « Black Panther » en couverture de Rolling Stone. Le film réalisé par un afro-américain avec un casting entièrement black  des studios Marvel a encaissé 235 millions de dollars depuis sa sortie vendredi dernier. Un record.
    Michelle Obama a adoré!* « The Black Panther Revolution » – Rolling Stone

Published in Revue de presse