Le président qui aborde avec humour le sujet très sensible de sa calvitie, avant son discours « off script » de 77 minutes à la CPAC vendredi dernier.

3. NRA: Le début de la fin?

• Le président de la NRA a dénoncé vendredi dans un discours enflammé la « nouvelle vague socialiste qui envahit l’Amérique » – un clin d’oeil Bernie Sanders – pour détruire « systématiquement nos libertés fondamentales » – Le Deuxième Amendement – et fustigé tous les autres ennemis du pays: « le FBI, le Département de Justice, l’Agence de protection de l’Environnement, les Démocrates, les médias, Hollywood, les universités, les salles de classe, Black Lives Matter, les élites et Keith Ellison ».Surtout, Wayne Lapierre, a refusé de soutenir les mesures proposées par Trump pour renforcer le contrôle des armes: Augmenter l’âge légal de 18 à 21 ans, approfondir les « background checks » et interdire les « bump stocks », et armer les enseignants qui le souhaitent en échange d’un bonus.

 

• Ce discours très violent aux élans conspirationnistes a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, avec en chefs de file, les lycéens survivants de Stoneman Douglas, qui ont utilisé leur visibilité pour appeler les grandes compagnies américaines à boycotter la NRA.Ce week-end, la compagnie d’assurances Metlife et financières, Chubb et First National Bank of Omaha; aériennes Delta et United, entreprises de location de voitures, Hertz et Enterprise Holdings Inc., les chaînes hotelières, Best Western et Wyndham Hotels, toutes partenaires de la NRA, ont annoncé publiquement qu’elles coupaient les ponts avec l’organisation au nom d’une responsabilité commune, celle de protéger les nouvelles générations à travers un « développement responsable »,

 

• Les seuls qu’on a pas entendu s’exprimer sur le sujet: Les Républicains du Congrès américain.* « No Wonder Wayne Lapierre is Freaking Out » – The Washington Post
  * « Delta and United Join Companies Dumping the NRA – Bloomberg
  * Remember this week: it’s the beginning of the end of the NRA’s reign of terror » – Daily Beast

4. NRA en Floride

• Une enquête passionnante du New Yorker sur Marion Hammer, 78 ans, dont quarante passés a défendre bec et ongle le lobby des armes, dans sa Floride natale, aujourd’hui considérée comme l’une des figures les plus influentes de la NRA.
  

  « Faites quelque chose » implore un étudiant de Stoneman Douglas à Dan Daley, un jeune membre du conseil municipal de Coral Springs. Ce dernier lui répond qu’il ne peux rien faire car le gouverneur pourrait lui prendre son job s’il essayait.

  « C’est l’héritage de Marion Hammer »

  Marion Hammer est la lobbyiste de la NRA en Floride.
  Ses politiques ont offert aux propriétaires d’armes à feu de l’Etat un statut privilégié unique et fait du port d’arme en public, un élément de la vie quotidienne du « Sunshine State ».
  Daley fait référence à une loi que Hammer a aidé à promulguer en 2011, lors de la première année du mandat de Rick Scott. Elle punit les fonctionnaires locaux qui essayent d’imposer des règles plus strictes que celles imposées par l’Etat sur les armes à feu. Ces derniers peuvent recevoir des amendes de plusieurs milliers de dollars et être démis de leurs fonctions.

  Des documents officiels de la NRA prouve l’implication de l’organisation dans cette législation. Hammer en a supervisé chacune des étapes. Lorsque des ajustements mineurs ont été proposés sur le libellé du projet de loi, on a d’abord demandé l’accord de Hammer. (…)

  Hammer n’est pas une élue, mais elle peut faire de la politique, mener à bien des projets et utiliser les ressources du gouvernement pour atteindre ses objectifs. Aujourd’hui, la législature [de Floride], contrôlée par les Républicains, ne laisse quasiment aucun projet de loi passer s’il n’a le soutien électoral des propriétaires d’armes à feu.

  * The N.R.A. lobbyist behind Florida’s pro-gun policies » – The New Yorker

6. Les dégâts des fusils d’assaut

• Heather Sher, radiologue au Broward Health Medical Center de Fort Lauderdale, a diagnostiqué des milliers de blessures par balles au cours de sa carrière mais elle n’a jamais pu observer l’étendue des dégâts causés par les tirs d’un fusil d’assaut sur le corps humain.
  

  Je regardais le scanner d’une des victimes de la fusillade de Stoneman Douglas transportée dans mon centre pendant que j’étais de garde. L’organe ressemblait à un melon très mur écrasé par un marteau qui saignait abondamment. Comment une blessure par balles a-t-elle pu causer autant de dégâts?

  La surprise était générale dans la salle d’urgence. L’un des chirurgiens a ouvert une jeune victime dans la salle d’opération et n’a retrouvé que les lambeaux d’un organe touché par une balle de AR-15, le fusil semi-automatique [utilisé par le tueur de Floride]. Il ne restait rien à réparer et il n’y avait rien faire pour arranger la situation. La blessure était fatale.
  (…)
  Avec un AR-15, le tireur n’a pas besoin de bien viser et la victime n’a pas besoin d’être malchanceuse. Si elle prend une balle dans le foie tirée d’un AR-15, les dégâts seront bien plus importants qu’une simple blessure par balles (…) Elle provoque un saignement tellement important que le patient succombe souvent avant d’avoir pu être transporté à l’hôpital.

  L’un des mes collègues attendait nerveusement son enfant devant le lycée [de Stoneman Douglas alors que les premières victimes étaient évacués par les premiers secours. Même un chirurgien expérimenté dans ce genre de blessures ne peut faire grand chose pour sauver les victimes de blessures de AR-15. La plupart sont mortes sur le coup, sans avoir pû essayer de s’en sortir.

   

• Selon le New York Post, les parents d’élèves se sont rués ces derniers jours sur des sac à dos pare-balles, « BulletBlocker » et ces bouts de métal, « JustinKase » utilisés pour bloquer les portes,* « What I saw Treating Victimes from Parkland Should Change the Gun Debate on Guns » – The Atlantic

7. A lire

• La première autobiographie de l’ancienne first Lady, Michelle Obama, intitulée « Becoming », sortira le 13 novembre prochain aux éditions Penguin Random house, en même temps qu’une version audio, lue par l’intéressée.
  L’ouvrage, traduit en 24 langues, fera l’objet d’une tournée américaine et mondiale, qui passera par la France où les Editions Fayard ont acheté les droits du futur best-seller..