Bon début de semaine!
La caravane de migrants est arrivée à la frontière américaine; les enseignants d’Arizona et du Colorado sont toujours en grève, le dîner des correspondants de la Maison Blanche a été désastre, sauf pour Michelle Wolff qui a fait excellent travail et enfin, Trump serait pressenti pour obtenir le prix Nobel de la paix pour son rôle dans la péninsule coréenne.
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1. Les quotidiens
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La Caravane à la frontière américaine
Une caravane [de deux cent] migrants d’Amérique centrale qui s’est attirée les foudres du président et est devenue l’une des poudrières du débat sur l’immigration clandestine, a atteint la frontière californienne pour demander asile (…)
Le spectacle dramatique et symbolique, capturé par de nombreux médias, a dû certainement provoqué la colère de Trump qui a souvent utilisé la caravane pour justifier un durcissement des mesures contre l’immigration clandestine. Los Angeles Times
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Comment le Golden State Killer a-t-il été confondu?
Le « Golden State Killer » a répété à plusieurs reprises « Je te hais Bonnie » lors d’une de ses agressions sexuelles – et c’est cet indice qui a renforcé les soupçons des enquêteurs sur Joseph DeAngelo, qui a eu une relation avec une prénommée Bonnie, et leur a offert un éventuel motif concernant la série de meurtres et de viols dont il est accusé.
DeAngelo, le retraité de 72ans que les autorités accusent d’être le tueur, était fiancé à une femme appelée Bonnie.
(…)
Jeudi, les enquêteurs ont également révélé comment – quarante ans après avoir terrorisé la Californie sous le nom du East Area Rapist et du Golden State Killer – ils se sont intéressés à DeAngelo.
Incapables de confondre un ADN trouvé sur une ancienne scène de crime avec le fichier national des empreintes génétiques, ils se sont servis d’une base de données de généalogie que les gens utilisent pour connaître leur ascendance en soumettant leur salive et d’autres échantillons d’ADN. Sur le site GEDmatch.com, ils ont trouvé le profil d’un ADN similaire qui s’est avéré être un lointain membre de la famille de DeAngelo.
Ils ont reconstitué l’arbre généalogique qui les a mené à ce suspect. mercurynews.com -
Grogne chez enseignants du Colorado et d’Arizona
Après la Virginie Occidentale, le Kentucky, l’Oklahoma, un autre Etat républicain, l’Arizona, doit faire face aux « Walk-ins » et revendications de ses enseignants qui réclament une augmentation de leur salaire et davantage de fonds pour l’enseignement: Des dizaines de milliers d’enseignants ont entamé aujourd’hui leur troisième jour de grève, et défilé en rouge, la couleur du mouvement populaire RedforEd, dans les rues de Phoenix.
Des organisations conservatrices menacent désormais de porter plainte pour obliger les enseignants à retourner travailler.Les salaires des enseignants d’Arizona sont les plus bas du pays; les écoles sont insuffisamment financées, les classes surchargées, le matériel désuet, 2 000 postes restent vacants faute d’enseignants, et 3 400 auxiliaires n’ont pas les qualifications adéquates pour enseigner.
Pour que les salaires atteignent la moyenne nationale, le gouvernement doit injecter au moins un milliard de dollars.Vendredi, environ six mille enseignants ont défilé dans le Colorado, le seul Etat doté d’une législature démocrate à faire face à une grève de l’enseignement public.
Les parlementaires du Colorado sont incapables d’augmenter les impôts sans demander aux électeurs. Donc les syndicats d’enseignants veulent organiser un vote pour augmenter les impôts des personnes qui gagnent plus de 150 000 dollars par an et des entreprises [et pouvoir financer une augmentation du budget de l’enseignement public]. USA Today
Certains parlementaires républicains ont introduit une proposition de loi interdisant aux enseignants de faire grève sous peine d’amende, de renvoi et voire de prison. Lundi la proposition a été abandonnée. Denverpost.com
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La semaine dernière: Bill Cosby condamné
Il était surnommé le “papa de l’Amérique” grâce à son rôle de Dr Cliff Huxtable dans le Cosby Show, une “figure morale” qui vient d’être reconnue coupable par un jury de Montgomery (Pennsylvanie) d’avoir drogué et violé Andrea Constand, la seule de ses victimes dont l’agression ne soit pas prescrite par la loi.
Car une cinquantaine de femmes, dont plusieurs photographiées par New York magazine il y a trois ans, l’accusent d’agressions sexuelles qui remontent à plus de trente ans, à l’époque du Cosby Show!
C’est la première célébrité à être condamnée depuis le début du mouvement #MeToo
2. Trumplandia: NO COLLUSION
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AUCUNE COLLUSION!!!
La Commission parlementaire sur le Renseignement a rendu la semaine dernière les conclusions de son enquête sur l’ingérence russe dans les élections présidentielles de 2016 et n’a « trouvé aucune preuve de collusion, de coordination ou de conspiration » entre la campagne de Trump et la Russie.
Trump a immédiatement réagi en demandant l’arrêt de l’enquête de Mueller, le procureur indépendant.Le document n’a été soutenu que par les treize membres de sa majorité républicaine, et critiqué par les neuf autres membres de la minorité démocrate.
L’enquête russe de la Commission a pris les allures d’un ring de boxe ces douze derniers mois. Républicains et Démocrates se sont battus à plusieurs reprises pour savoir si les dirigeants du GOP avaient tenté de mettre fin à cette enquête.
La Commission est dirigée par Devin Nunes, l’un des alliés les plus loyaux de Trump au Congrès et ancien conseiller de son équipe de transition.
Nunes a été contraint de se retirer de l’enquête quand son éthique professionnelle a fait elle même l’objet d’une enquête qui l’a finalement disculpé. WaPoLes autres conclusions à retenir:
- Si la Commission n’a trouvé aucune preuve de collusion entre les proches de Trump et la Russie, « certains contacts entre des associés du candidat et les Russes, ou leurs représentant, y compris Wikileaks, étaient mal avisés ».
Les Démocrates accusent les Républicains de ne pas avoir interrogé des témoins clés et d’avoir conclu l’enquête prématurément. - Elle reconnaît que la Russie a voulu influencer les élections, mais pas forcément aider Trump.
Les Démocrates avancent que toutes les fake news disséminées sur les réseaux sociaux étaient contre Hillary Clinton et en faveur de Trump - Les Républicains pensent que le dossier Steele – et la fameuse « golden shower » de Trump – une « Opposition Research » commandée par les Démocrates, pourrait contenir des informations directement fournies par Moscou pour incriminer Trump.
Mais le rapport confirme que Wikileaks a bien obtenu les emails des Démocrates de pirates russes, et non d’un employé du parti démocrate, Seth Rich, assassiné au cours de l’été 2016. - Ce sont les agences de renseignements et le FBI – les cibles préférées de Trump – qui n’ont pas réussi à comprendre et répondre efficacement à l’ingérence du Kremlin dans les élections.
- Si la Commission n’a trouvé aucune preuve de collusion entre les proches de Trump et la Russie, « certains contacts entre des associés du candidat et les Russes, ou leurs représentant, y compris Wikileaks, étaient mal avisés ».
- Bottom line: La Russie a réussi son pari, celui de créer le chaos lors des élections présidentielles de 2016 et de remettre en question les institutions démocratiques. L’absence de consensus entre Républicains et Démocrates sur ce qui s’est vraiment passé en 2016 est de mauvaise augure pour les élections à venir, que la Russie, et c’est ce que la plupart des agences de renseignement s’accordent à dire, pourrait une nouvelle fois essayer de perturber.* « 5 Takeaways From the House Report on Russian Election Meddling » – NYT
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L’avocate russe était bien un agent russe
On appris au même moment que Natalya Veselnitskaya, l’avocate russe qui avait secrètement rencontré Donald Trump Jr et Jared Kushner en juin 2016 dans la Trump Tower pour tenter d’obtenir des informations compromettantes sur Hillary Clinton est en réalité une « l’indic d’un procureur russe ».
Depuis les révélations de ce meeting en juin dernier – l’un des points cruciaux de l’enquête du procureur Robert Mueller sur les élections présidentielles américaines – Veselnitskaya a toujours affirmé travailler à son compte.Ce fameux patron pourrait être Yuri Chaïka, le procureur général de Russie, et roi du « Kompromat », l’art russe qui consiste à répandre des informations compromettantes pour discréditer son adversaire ou son ennemi » et qui est devenu l’une des figures les plus importantes de Moscou en utilisant précisément cette stratégie contre ses adversaires. NYT
3. Sarah Huckabee Sanders, sur un ring
- Sarah Huckabee Sanders, la fille de Mike Huckabee, figure du parti républicain, a remplacé Sean Spicer comme porte parole de la Maison Blanche en juillet dernier, et contrairement à son prédécesseur, dirige d’une main de fer les conférences de presse quotidiennes avec les journalistes:
Une performance télévisée au cours de laquelle, sans élever la voix, [elle] parvient à détourner les questions, à contredire catégoriquement les faits et réussit souvent à éteindre les polémiques qui entourent la Maison Blanche.
Elle jure amusée « que la Maison Blanche n’est pas en guerre contre la presse » alors que son patron l’a qualifiée d’ « ennemie du peuple américain ».
Depuis son pupitre, elle a promu des « fake news awards », accusé les journalistes « de délibérément induire en erreur le peuple américain » et affirmait une semaine plus tôt que les médias mettaient en danger la sécurité nationale en publiant des fuites. C’est exactement pourquoi le président l’aime. Elle est très à l’aise. Quand elle dit quelque chose, c’est vraiment sincère. Ca peut paraître insensé mais c’est sincère.
(…)
La plupart des porte-paroles défendent leur patron sur le long terme, de semaines en semaine, d’années en années. Ce n’est pas le cas de Sanders, qui tente survivre au jour le jour. Dans un climat constant de surprises et de scandales, elle est là pour contredire la presse, et calmer ses ardeurs.L’article est passionnant sur cette figure discrète mais centrale de l’administration.
Sanders a développé un certain nombre de « signature move » (« mouvements bien à elle ») sur le podium. Elle va trouver une question « inappropriée » ou changer de sujet avec une blague ou une référence à ses enfants. Elle va dire qu’elle n’a pas de réponse, qu’elle a besoin de temps pour y répondre ou qu’elle n’a simplement pas eu l’occasion d’en parler avec le président.
Elle commence souvent ses conférences en retard pour les écourter ou invite un autre représentant pour faire passer le temps. Mais c’est quand elle s’évertue à défendre coûte que coûte le président alors que toute la salle sait qu’il a tort qu’elle énerve le plus les journalistes.
4. Drame au dîner des correspondants
- Samedi soir a eu lieu à Washington le dîner des correspondants de la Maison Blanche qui réunit le temps d’un soir politiques et journalistes, et selon la plupart des invités – et le président qui n’y a pas assisté, la soirée a été un « désastre ».La raison? Le discours au vitriol de la comédienne Michelle Wolf, invitée par l’Association, contre les membres de l’administration, le président et les journalistes est « allé trop loin », notamment ses attaques « personnelles » sur le maquillage mais surtout les mensonges quotidiens de Sarah Huckabee Sanders qu’elle a osé comparer à Tante Lydia dans « The Handmaid’s Tale ».Si l’intéressée est restée de marbre, certains républicains ont quitté la salle en signe de protestation, et la twittosphère s’est enflammée contre Michelle Wolf, y compris Donald Trump qui y a consacré trois tweets ces 36 dernières heures et l’a traitée de « comédienne immonde ».Comme l’explique Greg Sargent dans le WaPo:
La sagesse instantanée des experts et journalistes [de Washington] a conclu, selon les termes de Mike Allen de Axios, que les médias avaient offert au président Trump « une victoire importante et embarrassante ».
C’est vrai – mais pas de la manière dont ces gens-là le pensent. Les membres des médias d’information ont offert une importante victoire à Trump en refusant de saisir l’occasion de reconnaître que la critique de Wolf sur la performance des médias institutionnels en 2016 et les défis actuels de la presse face à une Maison Blanche qui ne cesse de mentir était juste à 100%.
L’Association des correspondants de la Maison Blanche est même allée jusqu’à s’excuser publiquement du « monologue de l’artiste [qui] n’était pas dans l’esprit de la mission » du dîner, celle « d’offrir un message unificateur » et non pas de « diviser les gens »
Ce qu’il faut retenir du discours de Michelle Wolf au delà des blagues incendiaires mais vraies sur Washington, ce sont ces deux phrases sur la presse:
[Trump] vous a aidés à vendre vos journaux et vos livres et vos programmes télévisés. Vous avez aidé à créer ce monstre et maintenant vous en profitez.
5. Tous au secours de Brokaw
- Tom Brokaw, 78 ans, l’un des présentateurs les plus connus et respectés de la télévision américaine, a été accusé la semaine dernière de harcèlement sexuel par deux femmes sur des faits qui remonte à plus de vingt ans.
Linda Vester, une reporter de guerre accuse le journaliste de NBC d’avoir essayé de l’embrasser quand ils travaillaient ensemble au début des années 90, de l’avoir touchée de manière inappropriée devant des collègues et de s’être présenté à son hôtel pour lui faire des avances: « Même si je sais que ça n’a jamais été ma faute, je continue à me sentir isolée et humiliée » affirme Vester.L’intéressé dément catégoriquement les faits, affirme avoir rencontré Vester à deux reprises et à sa demande, et les « meetings étaient brefs, appropriés et malgré les accusations de Linda, [il] ne lui a fait aucune avances à cette époque ».Vester a travaillé pour NBC pendant des années avant de rejoindre Fox News et de devenir la protégé de Roger Ailes, le grand patron de la chaîne pendant vingt ans, accusé par plusieurs de ses employées de harcèlement sexuel: Un scandale qui l’a forcé à démissionner en 2015. - A la suite de ces accusations, soixante-cinq employées de NBC, anciennes et actuelles, ont décidé de le défendre publiquement Brokaw en publiant une lettre de soutien. Parmi elles, Rachel Maddow, la star de MSNBC; Maria Shriver, nièce de JFK; Kristen Welker, actuelle correspondante de NBC à la Maison Blanche; Mika Brzezinski, présentatrice de Morning Joe. Variety
En tant que professionnelles, nous soutenons pleinement le débat sur l’abus de pouvoir au travail. Dans cette perspective, nous voudrions partager notre propre expérience avec Tom Brokaw, dont nous sommes des anciennes et actuelles collègues, avec qui nous avons travaillé sur une période de trente ans, en tant que productrices, cadres, animatrices, assistantes, éditrices, techniciennes.
Tom nous a traitées avec équité et respect. Il a offert à chacune d’entre nous des opportunités de promotion et défendu nos succès tout au long de notre carrière. Et alors que nous avons évolué dans cette industrie – dans l’information, le droit, les affaires ou le gouvernement – Tom a toujours été une source précieuse de soutien et de conseils. Nous savons qu’il est honnête et intègre.
Le président de NBC News a déclaré vendredi prendre ces allégations très au sérieux, et agir en conséquence lorsque les faits l’imposeront » mais qu’à l’heure actuelle, « les faits n’imposent aucune action dans l’affaire Brokaw ».
* « Who is Linda Vester? » – Newsweek
6. Le père modèle qui braquait les fourgons
- A partir de février 2015, et pendant plus dix huit mois, la région de Houston au Texas a été la proie d’une série d’attaques sanglantes au fourgon blindé qui ont déconcerté les enquêteurs.
A chacune des quatre attaques, les « messengers », ceux qui transportent l’argent du fourgon à la banque ou au distributeur, ont directement été visés, deux sont morts et deux autres ont été grièvement blessés; Aucune des vidéos n’a permis d’identifier les assaillants à part le fait qu’ils étaient afro-américains.C’est finalement le « tip » d’un informateur qui a donné aux enquêteurs le nom du cerveau de ces cambriolages: Red Batiste, un afro-américain d’une trentaine d’années, père de deux enfants, au casier judiciaire assez rempli mais qui n’avait plus eu affaire à la justice depuis sept ans.En l’observant tout autour de Houston dans leurs voitures banalisées, les agents du FBI n’étaient pas convaincus par ce que Batiste voulait montrer de lui.
Ils ont commencé à le soupçonner de mener une double vie que [sa petite amie], ses parents et ses voisins ne connaissaient pas.
(…) Désormais convaincus que Batiste était leur homme, les membres de la Task Force n’avaient pourtant aucune preuve pour l’inculper de crime. Après avoir étudié différentes options, ils ont conclu que la seule solution était de le prendre en flagrant délit. Ils devaient l’attraper en train d’attaquer un fourgon blindé.L’opération a eu lieu le mercredi 7 décembre 2016.
(…)
Batiste aurait pu se rendre. Mais sans dire un mot, il a ouvert la porte la Cherokee, en est sorti et a tiré une fois avec son arme, un fusil semi-automatique avec viseur. Un officier du SWAT a répliqué en le touchant à la poitrine et à la jambe. Batiste est tombé, a repris quelques souffles avant de mourir.La grande question sans réponse sur batiste, c’est pourquoi est-ce qu’il a décidé d’effectuer des opérations aussi sanglantes? Par pure avidité ou autre chose le motivait? Est-il possible qu’il ait cherché à se venger des banques qui refusaient de lui accorder des prêts en raison de ses antécédents judiciaires, ou de sa couleur de peau, l’empêchant de poursuivre ses ambitions immobilières?
« Il ne faut jamais sous-estimer la frustration d’un jeune afro-américain qui essaye de réussir dans cette société, et Red était très frustré de ne pas pouvoir obtenir de prêts des banques » explique l’un de ses collègues.* « The Doting Father Who Robbed Armored Cars » – Texas Monthly
7. Doc: « Three Identical Strangers »
- C’est l’histoire incroyable et dramatique de triplés abandonnés à la naissance et séparés à l’adoption qui se sont retrouvés dix neuf plus tard par le plus grand des hasards dans un collège de New York. C’est le premier jour de Bobby Shafran au Sullivan County College, et tout le monde semble le reconnaître mais sous un autre nom, Eddy. Comme lui, Eddy Galland est né le 12 juillet 1961 et a été adopté.
Leur réunion fait la une du journal local et suscite la curiosité de David Kellman, lui aussi 19 ans, lui aussi adopté, et étudiant dans une université de New York … et qui leur ressemble traits pour traits: Bobby, David et Eddy découvrent qu’ils sont triplés, qu’ils aiment la cuisine italienne, fument la même marque de cigarette et préfèrent les femmes plus âgées.
Mais l’histoire, et l’intérêt du documentaire, réside dans les raisons de cette séparation, bien plus sombres que la réunion des frères et qui aura des conséquences tragiques.
Sortie aux Etats-Unis le 29 juin prochain.
8. On vit une époque formidable
- Aux Etats-Unis, les barmans sont désormais légalement autorisés à refuser de servir des clients qui portent une casquette « Make America Great Again » – Eater
- Salem Media, le propriétaire de RedState, un média conservateur assez influent et souvent cité dans le Kiosque, a gelé son site internet vendredi et viré une dizaine d’employés « qui ne soutenaient pas assez Trump ». Les journalistes travaillent sous contrat et sont rémunérés par rapport au trafic qu’engendrent leurs articles. CNN
- American Stories, c’est la nouvelle série de podcasts produite par le Washington Post sur les grands thèmes de la vie contemporaine américaine. Les épisodes, qui durent en 15 et 40 minutes, explorent « ce qui unit et divise les Américains ». WaPo
- La petite ville de Hanalei dans l’île hawaïenne de Kauai a battu le record absolu de précipitations aux Etats-Unis sur 24 heures, plus tôt ce mois-ci: il est tombé 126 cm d’eau entre le 15 et 16 avril dernier.
- Bob Dylan, 76 ans, sort le mois prochain sa propre marque de Whisky, « Heaven’s Door« : un Rye, un Bourbon et un « double barreled whiskey »
- J’ai regardé le documentaire de Laura Brownson, « The Rachel Divide » sur cette ancienne militante de la NCAAP qui a menti sur sa couleur de peau – elle est blanche et s’est longtemps faite passer pour une afro-américaine – et qui se revendique aujourd’hui « transblack ». Je vous le conseille vivement.
9. Couverture du Jour
- La dernière « cover story » signée Frank Rich dans New York est une plongée dans la Big Apple de la fin des années 70 et début des années 80, au cours de laquelle Roy Cohn, l’avocat et mentor du jeune Donald Trump, ancien conseiller du sénateur Joseph McCarthy dont le rôle a été déterminant dans la condamnation à mort des époux Rosenberg en 1951, « a réussi un retour en force malgré des accusations et scandales y compris l’évasion fiscale, corruption, extorsion, vol et même la mort suspect d’un jeune homme. »
Trump savait qu’il pouvait s’en tirer en trompant l’Establishment de la presse, ostensiblement libéral, car il a vu Cohn faire de même. L’un des exemples mémorables remonte au 17 novembre 1985 – le jour où Trump a fait sa première apparition dans « 60 Minutes » [une émission d’actualité très populaire]. Ce matin là, le Times a publié une interview très lisse de Cohn, mourant à l’époque dans un « hôpital de Washington » d’un cancer du foie – une fiction [Cohn était gai et séropositif] qu’il a défendu jusqu’à la fin, comme Trump affirmant que la vidéo de Access Hollywood est fausse. L’hôpital de Washington était en fait le National Institutes of Health, où le couple Reagan l’avait aidé à recevoir l’un des premiers traitements contre le SIDA.
Il était entendu sous la direction de Rosenthal [le rédacteur en chef] que le New York Times ne révélerait rien de tout cela pour protéger Cohn, un hypocrite et criminel qui menaçait les employés homosexuels du gouvernement à l’époque de McCarthy et s’est opposé toute sa vie aux droits des gays.
Pendant ce temps là, William Safire, l’un des journalistes stars du New York Times avait rejoint William Buckley Jr [créateur la revue conservatrice National Review] et Barbara Walters [présentatrice télé légendaire] et plusieurs dizaines de célébrités pour s’opposer à la radiation du barreau de Cohn. Trump s’était quant à lui distancé de son mentor malade avant de l’abandonner complètement: « Je ne peux pas croire qu’il m’ait fait cela » a déclaré Cohn. Avec l’aide d’un nouvel homme à tout faire, Roger Stone, la dernière faveur de Cohn à Trump a été de garantir à sa soeur, Maryanna Trump Barry un poste de juge fédéral de l’administration Reagan en 1983 malgré une notation moyenne du barreau.* « The Original Donal Trump » – New York magazine