Bon début de semaine à tous
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1. Les quotidiens
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New York, vers la légalisation du cannabis
Duh!
Après l’annonce faite cette semaine par le maire de NYC, de Blasio, d’une révision de la politique de la ville sur la marijuana, qui vise à limiter les arrestations inutiles, le très engagé tabloïd local Daily News a pris part au débat en appelant à la légalisation du cannabis dans l’Etat de New York.
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Grève des enseignants: Au tour de la Caroline du Nord!
Après la Virginie Occidentale, le Kentucky, l’Oklahoma, l’Arizona et le Colorado, c’est au tour des enseignants de Caroline du Nord de protester contre leurs conditions de travail et leurs rémunérations en défilant cette semaine dans la capitale, Raleigh.
Le gouverneur démocrate Roy Cooper a proposé d’augmenter les salaires des enseignants en bloquant les réductions d’impôts prévues par les Républicains [majoritaires au Parlement] pour les entreprises et les foyers à hauts revenus; une proposition rejetée en bloc par les représentants du GOP.
(…)
La marche de mercredi en Caroline du Nord a poussé une trentaine de circonscriptions scolaires supervisant plus des deux tiers des 1,5 millions d’élèves des écoles publiques à annuler les cours.
Mais les Républicains n’ont pas l’intention de céder à la pression des enseignants qui ne sont pas syndiqués et ont donc une marge de manoeuvre plus limitée que leurs collègues syndiqués des autres Etats.
Les enseignants de Caroline du Nord gagnent en moyenne 50 000 dollars/40 000euros par an, 39ème par rapport aux rémunérations des 51 autres Etats du pays
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Les parlementaires républicains sont plus enclins à augmenter les salaires sur le mérite que de les traiter comme s’ils étaient tous équitables. WaPoPour approfondir: « Teachers deserve more than appreciation » de Fareed Zakaria / WaPo
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Centre Présidentiel Obama, tout sauf unanime
Après sept heures de débats houleux et passionnés entre des centaines de résidents, de militants et d’élus, la Commission du Plan de Chicago a approuvé jeudi du Barack Obama Presidential Center (…) Le début d’un long processus avant que la construction ne commence.
Le vote est considéré comme une victoire majeure pour les représentants de la Fondation Obama qui représentent l’ancien président et la première dame.Mais le projet, présenté en mai 2015, est loin de faire l’unanimité dans le South Side, l’un des quartiers de Chicago, historiquement black et défavorisé, où le centre doit être construit.
Certains résidents sont inquiets face à ce nouveau développement tentaculaire qui va favoriser la gentrification du quartier et le départ [des populations les plus défavorisées]. D’autres voulaient préserver le parc [et choisir un autre emplacement pour le projet] ou encore craignent davantage d’embouteillages
De l’autre côté, les partisans affirment que le Centre va fournir les investissements nécessaires à la transformation du quartier, apporter des emplois, former une main-d’oeuvre et offrir des opportunités aux Afro-américains, aux latinos. Chicagotribune.com
- Le Kilauea, le pire est à venir?Un cratère proche du sommet du volcan Kilauea, en éruption depuis le 3 mai dernier sur la plus grande île de l’archipel de Hawaï, a dégagé un immense nuage de cendres à près de 9000 mètres de hauteur.
Deux mille personnes ont déjà été évacuées des zones résidentielles les plus proches du volcan et les autorités appellent à la prudence face aux fumées toxiques et à un risque d’éruption majeure semblable à la dernière de 1920.
2. Une nouvelle tuerie qui ne changera rien
Les quotidiens américains ce matin
Une élève du lycée de Santa Fe répondait hier après midi aux questions de la chaîne de télé locale, ABC-13:
Reporter: Est-ce que vous vous êtes dit, « C’est pas possible, ça ne peut pas arriver dans mon école »
Curry: Non
Reporter: Pourquoi?
Curry: Ca arrive partout. J’ai toujours pensé que ça arrivait ici un jour ou l’autre.
- Dimitrios Pagourtzis, 17 ans, a utilisé deux armes de son père pour tuer hier matin dix personnes (un enseignant et neuf camarades) et en blesser dix autres dans son lycée de Santa Fe, dans la grande banlieue de Houston au Texas, trois mois après la tragédie de Marjorie Stoneman Douglas qui avait fait quatorze morts.
Des équipements explosifs ont été retrouvés tout autour du lycée.
Le jeune Pagourtzis était un élève modèle et réservé, et selon le gouverneur Texas, il n’y avait aucun moyen de prévenir son acte. Houston ChronicleC’est la 22ème tuerie dans un établissement scolaire américain cette année, où au moins un étudiant a été blessé ou tué – soit une moyenne de une par semaine.
214 000 élèves ont vécu cette expérience traumatisante dans l’enceinte de leur établissement depuis Columbine en 1999. WaPoAujourd’hui aux Etats-Unis, au nom du sacro-saint second Amendement, plus de la moitié des élèves ont peur d’être victimes d’une tuerie lorsqu’ils sont à l’école. C’est une génération traumatisée par la violence.Tout a été dit sur ce sujet. Les Républicains et la NRA vont appeler à la prière en défiant quiconque d’attaquer la NRA ou de demander une législation concernant le contrôle des armes à feu, ce que vont précisément faire les Démocrates, les militants et les lycéens … jusqu’à ce que le débat se dissipe en attendant un nouveau massacre.
- C’est devenu la règle à The Onion, le journal satirique américain de poster le même article à chaque nouvelle tuerie, que ce soit dans un stade, ou dans un lycée, pour dénoncer le cycle politico-médiatique qui se répète à chaque fois et jusqu’à l’absurde:
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La couverture du Daily News
3. Trumplandia: A l’assaut de Planned Parenthood
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Defund Planned Parenthood
L’administration Trump s’apprête à supprimer les aides fédérales destinées aux cliniques de planning familial qui pratiquent l’avortement ou qui l’incitent.
La nouvelle loi s’attaque à Title X, l’unique programme fédéral de subvention du planning familial, et va obliger les établissements qui veulent continuer à toucher ces aides, à se séparer physiquement et financièrement des cliniques pratiquant l’avortement.
Cette nouvelle règle est le dernier assaut d’une longue guerre menée par les Républicains pour supprimer les subventions fédérales accordées à Planned Parenthood, le planning familial américain qui utilise Title X pour financer environ 40% des moyens de contraception offerts aux millions de femmes à faible revenus dans le pays. Vox
Planned Parenthood est la structure qui offre le plus grand nombre d’avortements dans le pays. En 2009, l’organisation en a opéré 330 000, soit 40% des avortements réalisés dans l’ensemble du pays.
Mais Planned Parenthood est également un élément du filet de sécurité des soins de la santé et l’un des plus importants fournisseurs de moyens de contraception. Plus d’un tiers des femmes à faible revenu qui reçoivent un contraceptif grâce à Title X, l’obtiennent dans l’une des 817 cliniques de Planned Parenthood.
Il s’agit d’un retour partiel à la politique du président Reagan qui coupe les vivres des établissements pratiquant ou incitant l’avortement, mais continue *tout de même* de subventionner ceux qui offrent des informations sur l’avortement.
Trump remplit ici l’une des priorités des conservateurs sociaux dont l’objectif est d’interdire l’avortement aux Etats-Unis. NYT
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Pourquoi tant de haine?
Je suis allée voir du côté de National Review pour essayer de comprendre les motivations derrière cette volonté de détruire une organisation qui agit comme un service public dans un pays où les soins de santé n’ont jamais été aussi chers.
Au delà d’une défense du « droit à la vie », les conservateurs défendent l’application de la loi telle qu’elle a été énoncée: Le projet Title X, inclus dans le Public Health Service Act sous Nixon, vise à offrir des services de soins préventifs et de planification familiale aux personnes dans le besoin, y compris les moyens de contraception.
Chaque année, Title X reçoit plus de trois cent millions de dollars du gouvernement fédéral dont un quart est perçu par Planned Parenthood, à travers les remboursements de Medicaid, le programme de santé destinés aux plus défavorisés.
L’argument des conservateurs est simple: L’avortement n’est pas un soin préventif comme Title X le requiert, donc ceux qui le pratiquent ne devraient pas avoir droit à ces subventions. National ReviewLa défense de Planned Parenthood, c’est que les avortements une petite partie des services qu’elle offre à ses patients.
4. La disparition d’Obama
- A part la réforme fiscale et la guerre commerciale avec la Chine, les seize premiers mois de l’administration Trump ont consisté à détruire minutieusement et avec brio l’héritage de son prédécesseur, Barack Obama, nous explique dans sa colonne, le journaliste conservateur Andrew Sullivan:
J’ai encore envie de croire mon collègue [de New York magazine] Jonathan Chait, qui affirme que les changements opérés par Obama pendant ses huit années difficiles sont trop importantes pour disparaître. Effectivement, il y a deux tendances qui semblent irréversibles: La mariage pour tous et la légalisation du cannabis. Mais aucun ne figure parmi les objectifs d’Obama.
En politique économique, la réduction lente du déficit malgré une croissance molle a été complètement renversée. On tend à oublier que le plus grand succès de Trump jusqu’ici – une immense augmentation de la dette pendant une période de forte croissance économique – est l’opposé du sens de la responsabilité fiscale prôné par Obama.
Rien dans l’histoire moderne ne peut égaler l’inconscience budgétaire de Trump – ni la foi aveugle de Reagan, ni la débauche de George Bush – et ça en dit beaucoup que les Démocrates et l’intelligentsia libérale s’y sont accommodés si vite. Rien n’est plus ringard aujourd’hui que de se soucier de la dette.Le vandalisme fiscal est aussi un demi-tour important en termes de redistribution. Si Obama a réussi à transférer petit à petit des ressources vers les classes moyennes et pauvres – en laissant les exemptions fiscales de Bush Jr destinées aux riches expirer et en permettant aux travailleurs pauvres d’accéder à une assurance santé, Trump a fait l’opposé en creusant un peu plus les inégalités économoqies, et en empruntant des sommes inimaginables destinés aux plus riches.
En matière de commerce, il a mis fin à la principale initiative de Obama en Asie, le TPP, le Partenariat Trans-Pacifique.
Sur l’environnement, Obama a utilisé son pouvoir réglementaire pour tenter d’éloigner l’économie du charbon, toutes ces régulations sont passées à la trappe grâce au fanatisme de Scott Pruitt [le directeur de l’Agence de Protection de l’Environnement, un climato-sceptique]
L’engagement de Trump à détruire l’environnement, le plaisir qu’il y prend, son projet d’ouvrir l’Alaska au forage pétrolier, la croyance quasi-religieuse dans les combustibles fossiles: A moins d’un miracle technologique, les chances de limiter voire d’inverser la catastrophe climatique ont pratiquement disparu.
(…)
En politique étrangère, Trump a été encore plus efficace. En moins de deux ans, il a fragilisé l’Alliance Atlantique que chaque président américain a défendu et soutenu depuis la Seconde Guerre Mondiale, y compris Obama.
Aucun gouvernement européen ne peut, ni ne doit désormais faire confiance à l’Amérique: Ils savent qu’ils n’ont plus qu’eux.
(…)
Maintenant, regardez où nous en sommes: Une politique américaine qui soutient l’objectif d’Israël d’annexer toute la Cisjordanie, et d’intensifier l’Apartheid. Le « plan de paix » est essentiellement un moyen de forcer les Palestiniens à vivre dans des Bantoustans toujours plus réduits d’un Etat juif toujours plus théocratique et autoritaire.* « Obama’s Legacy Has Already Been Destroyed » de Andrew Sullivan / New York magazine
5. Peterson, défenseur du mâle
- Le professeur de psychologie clinique de l’Université de Toronto et auteur à succès, Jordan Peterson, est devenu ces derniers mois l’une des personnalités les plus controversées de la scène intellectuelle et médiatique américaine. Pour David Brooks, l’éditorialiste conservateur du New York Times, qui lui a consacré une tribune en janvier dernier, « The Jordan Peterson Moment », le mérite du « philosophe YouTube » est d’essayer de redonner confiance aux hommes que « la société essaye de transformer en flocons de neige [« snowflake »] émasculés ».
« La vie est dure », insiste Peterson. Ne vous laissez pas berner par l’optimisme naïf de l’idéologie progressiste. La vie est une lutte sans pitié et douloureuse. Votre instinct est de pleurnicher, de jouer la victime et de vouloir se venger.
Peterson conseille aux jeunes de faire le contraire, de s’élever au delà de la culture de la victimisation qui nous entoure. Arrêtez de blâmer les autres ou de chercher à vous vengez. « L’individu doit conduire sa vie de façon à rejeter la satisfaction immédiate, des désirs naturels et pervers. »
Au lieu de ça, choisissez la discipline, le courage et le sens du sacrifice. « Redressez les épaules et accepter la dure responsabilité de la vie. Dites à votre patron ce que vous pensez. Soyez sévère avec votre enfant, Laissez tomber les amis qui vous laissent tomber.
La méthode Peterson est la méthode dure, mais dans le sens idéologique du terme – et pour des millions de jeunes hommes, ça peut-être la parfaite antidote au cocktail d’apitoiement et d’accusations dans lequel ils sont élevés.
En affirmant que « la virilité est en danger », Peterson a bien entendu suscité de nombreuses critiques de la part de la gent féminine, à l’instar de ce portrait au vitriol signé Neslie Bowles:
Dans le monde de M. Peterson, l’ordre est masculin. Le chaos est féminin. Et si l’overdose de féminité est le nouveau poison, Mr Peterson à la solution dans son nouvel ouvrage [et best-seller] intitulé, « Une antidote au Chaos ».
Il pense que la gauche refuse d’admettre que les hommes dominent parce qu’ils sont meilleurs à cela.L’épisode qui a fait beaucoup de bruit est sa référence sérieuse aux « sorcières qui vivent dans les marécages » et qui « existent en réalité mais pas de la façon dont on le pense » et « auxquelles on ne peut échapper ».
Plus inquiétant encore est la reconnaissance par Peterson du mouvement mysogine dont les membres se surnomment « incels », pour « célibataires involontaires », et dont l’un d’entre eux a tué dix personnes dans une attaque à la voiture-bélier le mois dernier à Toronto.Les attaques violentes arrivent quand les hommes n’ont pas de partenaires explique M. Peterson, et la société doit faire en sorte que ces gens soient mariés. « Il était en colère contre Dieu parce que les femmes le rejetaient » explique M. Peterson sur le tueur de Toronto. « La solution pour cela est l’application de la monogamie. C’est ce pourquoi la monogamie existe.
* « Why Can’t People Hear What Jordan Peterson Is Saying » de Conor Friedersdorf / The Atlantic
6. Scaphandrier, métier de l’extrême
- Atlas Obscura nous emmène à la découverte de l’un des métiers les plus bizarres et les plus risqués au monde, celui des scaphandriers, ces plongeurs sou-marins qui effectuent des explorations, inspections et travaux subaquatiques.
Pendant 52 jours d’affilée cet hiver, Shannon Hovey s’est réveillé en compagnie de cinq autres hommes dans un tube en métal de six mètres de long et deux mètres de hauteur, niché au fin fond d’un navire dans le Golfe du Mexique. Il récupère son petit-déjeuner dans une trappe, lit les rapports journalier et écoute une voix désincarnée qui lui signale qu’il est temps de mettre sa combinaison en caoutchouc et d’aller travailler.
La vie dans le tube est faite pour tourner autour de ces étapes bien précises, tous les jours … tout en essayant de ne pas penser au fait que toute brèche involontaire dans cette maison temporaire en métal entraineraît une mort rapide.
Hovey travaille dans l’une des professions les moins connues, les plus dangereuses et franchement l’une des plus bizarres au monde. C’est un scaphandrier – l’un des hommes (ils le sont tous) qui font des travaux de construction et de démolition à des profondeurs allant jusqu’à trois cent mètres ou plus sous la surface de l’océan.
Plonger à cette profondeur, et à n’importe quelle profondeur, nécessite de respirer de l’air sous pression. Les gaz rares qui sont dans cet air, comme l’azote, se dissolvent dans votre sang et vos tissus tant que vous restez sous la pression de l’eau.
Mais quand vous voulez retourner à la surface, ce gaz doit prendre le temps de se dissiper lentement. Si un plongeur remonte directement à la surface, le gaz commence à faire des bulles, comme une cannette de soda que l’on secoue. A l’intérieur du corps, c’est comme si des millions de petits explosifs commençaient à sauter.
Connue comme la « maladie des caissons » ou plus techniquement, la maladie de la décompression, la condition peut-être très douloureuse et catastrophique pour le corps humain, et suivant la profondeur, presque impossible à survivre.
Plonger à 80 mètres pendant une heure, par exemple, nécessite une remontée de cinq heures pour éviter un problème de décompression.* « the Weird, Dangerous, Isolated Life of the Saturation Diver » de Jen Banbury / Atlas Obscura