Bon mercredi à tous!
Ce matin, le président, dont l’ancien avocat personnel devrait bientôt coopérer avec le FBI et le procureur indépendant Robert Mueller, a déclaré que les « Fake News, surtout NBC et CNN qui tentent de minimiser l’accord avec la Corée du Nord, sont le pire ennemi du pays. »
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1. Les quotidiens
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NYCHA, l’échec de de Blasio
Le gouvernement fédéral a vivement critiqué cinglante de la New York City’s Housing Authority[l’organisme public en charge des logements sociaux et HLMs des cinq boroughs de la ville], accusé ses dirigeants de fautes professionnelles systématiques, d’indifférence et de mensonges dans la gestion du plus ancien et du plus grand parc de logements sociaux du pays.
Les procureurs fédéraux de Manhattan affirment que l’Autorité, qui loge quatre cent mille résidents pauvres ou à faibles revenus, poussé ses employés à tromper les inspecteurs fédéraux et présenté de faux rapports au gouvernement et au public pour se conformer aux régulations concernant le taux de plomb dans la peinture. Ces erreurs ont mis en danger les résidents et employés pendant des années affirment les procureurs, et empoisonné au plomb un plus grand nombre d’enfants qu’on ne le pense.
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Le maire Bill de Blasio a déclaré que Nycha avait choisi de régler l’affaire plutôt que de faire face à un procès; une décision que les experts de la ville et du logement ont qualifié de « moment le plus bas » de décennies de désengagement de la ville dans les logements sociaux, considérés autrefois comme un succès dans tout le pays.
En signant cet accord, en vigueur pour au moins cinq ans, la ville a accepté de dépenser un milliard de dollars dans Nycha ces quatre prochaines années, et ensuite 200 millions chaque année. New York Times
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L’asile refusé aux victimes de violences conjugales et des gangs
Jeff Sessions a annoncé lundi qu’il allait demander aux juges en charge des questions d’immigration de ne plus accorder l’asile aux victimes de violences conjugales et de celle des gangs, interdisant des dizaines de jeunes Centro-américains et de femmes de trouver refuge aux Etats-Unis.
Le Procureur Général a même annulé l’asile accordé par un juge à une Salvadorienne victime d’années de violences physiques et émotionnelles aux mains de son mari car son pays était incapable de la protéger.
Un étranger peut subir des menaces et la violence dans un pays étranger pour toutes sortes de raisons liées à sa situation sociale, économique, familiale ou personnelle » a ajouté Sessions. « Mais la loi sur l’asile ne prévoit pas de réparations pour tous les malheurs du monde ». LATimes.com
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Violence des gangs dans les collèges américains
Les bagarres liées aux gangs sont désormais quotidiennes au collège William Wirt [de Riverdale dans le Maryland] où un petit groupe de membres présumés du MS-13 de cet établissement majoritairement hispanique du comté de Prince George font les signes ou peignent des graffitis du gang, vendent de la drogue et recrutent violemment des étudiants récemment arrivés d’Amérique Centrale, selon une vingtaine d’enseignants, parents et élèves. La plupart n’ont pas voulu être identifiées par peur de perdre leur emploi ou être la cible de MS-13.
Si l’administration refuse de reconnaître l’existence d’un problème de gangs à Wirt, la situation à l’intérieur du vieux bâtiment surpeuplé a laissé certains enseignants tellement effrayés qu’ils refusent de rester seuls avec leurs étudiants. La plupart affirme avoir rapporté à plusieurs reprises des incidents impliquant des membres de gangs aux autorités, qui ont été ignorés.
« Les enseignants se sentent menacés mais ne sont pas soutenus. Les étudiants se sentent menacés mais ne sont pas protégés » explique un éducateur, « l’école est une bombe à retardement ». WaPo
2. Trumplandia: Rien dans le fond, tout dans la forme
- 2 500 journalistes du monde entier se sont rendus à Singapour pour assister au sommet historique entre Kim Jong-un et Donald Trump – dont la poignée de main a duré douze secondes – qui s’est conclu par la signature d’une déclaration commune dans laquelle ils se sont engagés à:
- Etablir des relations pour la paix et la prospérité
- Construire une paix durable et stable dans la péninsule coréenne
- Pour la Corée du Nord a travailler à la dénucléarisation complète de son arsenal
- Trump a présenté à Kim sur un ipad, une vidéo « montrant les bénéfices d’une dénucléarisation complète et une vision prospère et pacifique de la Péninsule Coréenne. »
Le président s’est expliqué devant les journalistes:« Par exemple, ils ont des plages superbes. On les voit à chaque fois qu’ils font exploser leurs bombes dans l’eau.
Ca pourrait faire un super condominium? Il pourrait y avoir les meilleurs hôtels du monde là-bas. D’un point de vue immobilier. Tu as la Corée du Sud. Tu as la Chine. Et eux sont au milieu. C’est parfait, non? »Pour Ian Bremmer, « le sommet sert davantage la Corée du Nord qu’aux Etats-Unis … c’est la même formulation vague sur la dénucléarisation promise aux Sud-coréens lors des deux précédents sommets. Trump est entré dans l’histoire avec ce sommet, et les risques sont bien moins importants que lorsque le président américain parlait de feu et de fureur.
Trump a affirmé à son ami Sean Hannity, à qui il a accordé le premier inteview post-sommet, que « le processus de dénucléarisation devrait commencer immédiatement »
Comme en conclut Mike Allen dans Axios, l’époque de « Little Rocket Man » (« petit homme fusée ») et du « gâteux mentalement dérangé » est semble-t-il terminée, mais « le sommet a donné du temps à Trump plus qu’il ne garantit la dénucléarisation de la péninsule coréenne ».
Ci-dessous, la fameuse vidéo intitulée « A Story of Opportunity for North Korea »
3. Le tweet du jour
- Marco Rubio est un républicain assez docile vis-à-vis des dérapages du président mais pas jusqu’à cautionner les soi-disants qualités du dictateur nord-coréen:
Même si je sais que le président essaye de cirer les pompes de #KJU [Kim Jong-Un] pour obtenir un bon accord, mais #KJU n’est pas un homme talentueux.
Il a hérité du business familial de son père et grand-père. C’est un tordu qui n’aurait jamais été élu dans n’importe quelle démocratie.
4. Le « frenemy » Trudeau
- Lors de la conférence de presse qui a succédé à sa rencontre avec le « très talentueux » dictateur nord-coréen, Donald Trump a dénoncé à nouveau les critiques de Justin Trudeau, le premier ministre canadien, sur l’augmentation des droits de douane sur les exportations de fer et d’acier imposée par l’administration américaine, et prévenu qu’elles « coûteraient cher au Canada. »
L’ignorance des Américains vis-à-vis du Canada est depuis longtemps un fait établi – une blague même – pour les Canadiens. Mais avec l’élection de Trump, la méconnaissance des Américains apparaît soudain dans l’entourage du Premier Ministre Justin Trudeau, comme une menace géopolitique.
Ce qui est plus inquiétant est moins le fait que Trump n’a pas de compréhension profonde des relations entre le Canada et les Etats-Unis mais qu’il ne cherche pas à en développer une.
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Le Canada est le second partenaire économique des Etats-Unis avec un commerce de 673 milliards de dollars en 2017; les Canadiens achètent plus de produits aux Etats-Unis qu’à la Chine, au Japon et au Royaume-Uni réunis; environ neuf millions d’emplois aux Etats-Unis dépendent du commerce avec le Canada. Aucune nation n’est plus profondément entrelacée avec les Etats-Unis.Cette relation interdépendante soulève des questions difficiles pour le gouvernement canadien devant l’animosité évidente et son mépris pour les faits [de Trump]. Comment politiquement défendre le libre-échange et le Nafta sans insulter un président très susceptible?
Comment placer un argument basé sur des faits dans un environnement politique qui les méprise. Comment en attirant le moins d’attention possible – une qualité qu’on les Canadiens – convaincre, avec respect mais de manière ferme, Trump de changer d’avis sur le Canada? Ou formulé autrement, comment lancer une campagne de propagande contre Trump sans froisser son ego éléphantesque.* « First Canada Tried to Charm Trump. Now It’s Fighting Back » de Guy Lawson – New York Times magazine
- Peter Navarro, le conseiller économique de Trump qui s’était emporté dimanche sur Fox News en affirmant qu’il « y avait une place spéciale en enfer » pour Justin Trudeau, s’est finalement excusé pour ces commentaires « inappropriés: J’ai essayé de lancer un signal fort, le problème c’est qu’en faisant, j’ai utilisé un langage inapproprié. J’ai fait une erreur ». Bloomberg
5. L’émergence de la « MSNBC Mom »
- On connait l’expression de la « soccer mom », la mère de famille de classe moyenne, qui consacre la plupart de son temps aux activités extra-scolaires de ses enfants.La journaliste du New York Times Kat Stoeffel a publié une tribune ce week-end intitulée « l’âge de la MSNBC Mom« , en référence à la chaîne libérale qui séduit de plus en plus les baby boomers :
[La MSNBC Mom est] une femme libérale dont les années de retraite coïncident avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir et qui cherchent du réconfort, de la camaraderie et de l’indignation vertueuse sur le câble. MSNBC n’est pas la seule source d’information de ma mère – ni son seul acte d’engagement politique. Mais si les heures passées à regarder MSNBC sont un indice de la préoccupation des libéraux, cet indice n’a jamais été aussi haut, et pas seulement à la maison.
En avril, MSNBC a annoncé des records d’audience lors du premier trimestre 2018 – plus importantes que les premiers jours de 2017. Le réseau se vante d’attirer les téléspectateurs préférés des annonceurs [25 à 54 ans] mais l’audience quotidienne des 55 ans et plus a triplé depuis 2015 – grâce aux « MSNBC moms » (et les papas, oncles et tantes et grands-parents).
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La popularité de MSNBC reflète la montée des médias conservateurs, explique Sarah Sobieraj, sociologue à Tuft University et auteure de « L’industrie de l’indignation ».
« Au cours des 20 dernières années, les émissions de radio de droite et Fox News ont rassuré les conservateurs qui pensaient que leur mode de vie était menacé et que leur opinions politiques faisaient d’eux des personnes peu fréquentables (…) »
Aujourd’hui, ce sont les libéraux qui pensent que leur mode de vie est en danger, explique Sobieraj, parce qu’un président a été élu pour des opinions que leurs adversaires conservateurs ont dû longtemps passer sous silence. Pour les libéraux, voir des valeurs qui les choquent être « applaudies, votées et institutionnalisées est déconcertant, dérangeant et probablement déstabilisant »
Consommer des médias libéraux – que ce soir MSNBC, « Pod Save America ou John Oliver – c’est comme « aller dans une église politique ». « Vous écoutez quelqu’un dire ce que vous ressentez, mais d’une manière plus puissante et dramatique »* « The Age of MSNBC Mom » de Kat Stoeffel – NYT
6. Vice, que du bluff?
- Le conte de fées de Vice Media, née d’un magazine mensuel gratuit créé à Montréal en 1994, « Voice of Montreal », par trois jeunes canadiens, qui a su diversifier et accroître ses activités aux Etats-Unis – édition (Vice Books), sites internet, musique (Vice Records), chaînes YouTube – à travers des contenus éditoriaux impertinents et provocateurs destinés aux Millenials, n’en n’est plus un. Après les investissements de la 21st Century Fox (70 millions en 2012), puis Disney (200 millions en 2016) et TPG Capital (450 millions en 2017), Vice Media, valorisée à près de 5,7 milliards de dollars, a trois mille employés, devrait valoir 50 milliards de dollars à la fin de la décennie, selon son fondateur Shane Smith.
Si elle n’a jamais été aussi riche et si puissante, Vice peine toujours à convaincre, surtout auprès des jeunes, comme l’explique Reeves Wiedeman, dans New York magazine cette semaine.Shane Smith, le co-fondateur de Vice a choqué ses employés et le monde des médias en mars dernier en annonçant qu’il démissionnait de sa position de Pdg. La barbe de Smith et son accent canadien sont devenus un avatar de la compagnie, à l’écran, dans les documentaires de Vice sur les barons de la drogue et seigneurs de la guerre, et les investisseurs de la compagnie, à qui il n’a cessé de répéter le caractère inévitable de la domination mondiale de Vice et avec qui il a réussi à décrocher des contrats grâce un pitch agressif: Paye Vice pour rejoindre sa jeune révolution ou rate le coche.
Mais les dernières années n’ont pas exaucé le succès extraordinaire prédit par Smith.
En décembre dernier, le New York Times a publié une enquête sur les problèmes de harcèlement sexuel au sein de la compagnie, et deux mois plus tard, le Wall Street Journal rapportait que Vice n’avait pas atteint les revenus annuels espérés de cent millions de dollars. Avec un trafic qui croit lentement sur ses sites internet, et sa chaîne de deux ans Viceland, qui n’arrive pas à attirer les millenials vers la télévision, il n’est pas déraisonnable de se demander si Vice avait vraiment plus de prise sur l’attention des jeunes que d’autres compagnies, et si non, comment peut-elle valoir autant d’argent?
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Au delà de la pression financière, Nancy Dubuc [la nouvelle Pdg] doit régler la question existentielle de ce qu’est Vice aujourd’hui (…)
« La réalité est qu’il n’y a jamais eu de plan spécifique qui nous a mené ici » explique Suroosh Avi, l’un des co-fondateurs, sur les 24 dernières années de la compagnie. « Nous n’avons fait que croître sans jamais adhérer à aucune autre philosophie que la survie. Il parle de Vice comme de la « plus grande société de médias de jeunes au monde » qui est à l’apogée des nouveaux médias, et que ce n’est que le début.
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Mais un rapport de 2017 financé par Google révèle que parmi 122 marques, les adolescents pensent que Vice est la deuxième moins cool derrière Yahoo et JCPenney. « Quand vous avez un produit destinés aux jeunes hommes, ils ne durent généralement pas longtemps, car les jeunes vieillissent » explique Jann Wenner, le fonateur du magazine Rolling Stone. « La prochaine tranche des 18-22ans n’en n’a rien à faire de Vice. »* « A Company Built on a Bluff » de Reeves Wiederman – New York magazine
7. « Pose », le nouveau hit de Ryan Murphy
- C’est la dernière excellente série de Ryan Murphy, auteur de Glee, American Horror Story et récemment de American Crime Story: The Assassination of Gianni Versace, « Pose » sur la scène musicale queer de New York dans les années 80 dont les personnages principaux sont des trans joués par des trans, et Evan Peters que j’adore.
Top.* « Strike a Pose with EW’s Annual LGBTQ cover » de Tim Stack – Entertainment Weekly