Bon vendredi à tous!
Donald Trump a fêté hier ses 72 ans et les mauvaises nouvelles se sont accumulées pour le président qui a exprimé une fois de plus sa frustration sur Twitter.
Une maire afro-américaine à San Francisco; hystérie collective autour d’un t-shirt à Houston; l’incendie de la tour Grenfell un an après et les blessures morales des drones.
C’est le kiosque du 15 juin 2018.
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1. Les quotidiens
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Une Afro-américaine à la tête de San Francisco
Après une semaine de décompte, les résultats des élections du maire de San Francisco sont tombés mercredi.
La présidente du conseil municipal [Board of Supervisors], London Breed, est entrée dans l’histoire de San Francisco mercredi en devenant la première Afro-américaine à être élue maire.
« J’ai plein d’espoir quant à l’avenir de cette ville. Je suis impatiente de devenir votre maire, je suis très émue et honorée » a déclaré Breed sur les marches du City Hall après que le seul candidat capable de la battre, ancien sénateur de l’Etat Mark Leno, ait concédé sa victoire.
La victoire de Breed brise une barrière politique pour les femmes de couleur à San Francisco, et la ville est désormais la plus importante des Etats-Unis à avoir une maire à sa tête.
Ca marque aussi le couronnement d’une incroyable vie. Elevée dans la pauvreté par sa grand-mère, dont la soeur est morte d’une overdose de drogue et un frère en prison, Breed considère ses réalisations comme un exemple pour tous ceux qui tentent de se libérer de circonstances difficiles. Sfchronicle.com
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Des enseignants étrangers menacés d’expulsion
Un autre exemple du durcissement de la politique d’immigration de l’administration Trump
La majorité de ces enseignants viennent des Philippines et ont été recrutés au milieu des années 2000 pour combler la pénurie de professeur de maths, de sciences et d’éducation spécialisée.
Les enseignants sont présents grâce à un visa H1-B que les conservateurs, y compris le président Trump, ont longtemps critiqué car il prendrait les emplois des travailleurs américains. Trump a signé un décret l’année dernière demandant au gouvernement fédéral de réévaluer le programme qui laisse rentrer 85 000 nouveaux travailleurs étrangers chaque année.
L’annonce a conduit à des mois d’anxiété accrue parmi les 250 enseignants qui travaillent encore dans les écoles publiques de Baltimore cette année. Baltimoresun.com -
Pence fait la promo de Trump auprès des évangélistes
Et ça ne passe pas très bien …
Le vice-président Mike Pence a prononcé un véritable discours de campagne mercredi lors de la clôture de la conférence annuelle de la Convention baptiste du Sud [un regroupement d’églises chrétiennes évangéliques, de courant baptiste, qui compte 15 millions de membres aux Etats-Unis] et remporté plusieurs ovations malgré les critiques de certains évangélistes [opposés à la politique du président].
Pence a indiqué à plusieurs reprises que la SBC – la plus grande dénomination protestante en Amérique – est considéré par le président et lui comme une partie essentielle de leur base conservatrice à l’approche des élections de mi-mandat.
Il a qualifié la SBC de « l’une des plus grandes forces du Bien partout aux Etats-Unis.
Pence a consacré une grande partie de son discours à Trump vantant les réalisations de l’administration depuis sa prise de fonction.« Ca a été 500 jours d’actions, 500 jours de réalisations, 500 jours de promesses faites et tenues. »
Au delà du discours de Pence, la conférence annuelle a été marquée par les dernières affaires de violences sexuelles dans la communauté SBC (…)
L’une des plus importantes figures de la Convention, Patterson a été viré à cause de son attitude vis-à-vis de deux accusations de viol par des étudiantes à des années d’intervalle. Il a également été accusé d’avoir fait des remarques inappropriées sur le corps d’une adolescente et affirmé que les femmes qui sont dans des relations abusives devraient rester avec leur mari. Star-Telegram.com
2. Trumplandia: Une rencontre historique qui coûte cher
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Un sommet de plus en plus critiqué
Plus les jours passent, plus les critiques s’élèvent contre le sommet historique entre Trump et Kim Jong-un.
Certes la situation est bien plus rassurante que lorsque les deux hommes s’insultaient mais la « dénucléarisation » promise par le leader nord-coréen n’a aucune garantie sur le papier tandis que le président américain a offert une concession importante: la suspension des exercices militaires en Corée du Sud.En Corée du Nord, le « lien très spécial » que Trump prétend avoir formé avec Kim sera présenté de cette façon: Kim a forcé le président américain, à travers ses essais nucléaires et de missiles, à accepter l’égalité nucléaire de la Corée du Nord, de lui fournir des garanties de sécurité et d’annuler les « jeux de guerre » avec la Corée du Sud que le Nord critique depuis des décennies. Nicholas Kristof / NYT
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La Fondation Trump poursuivie
La Procureure Générale de l’Etat de New York, Barbara Underwood, a engagé des poursuites judiciaires contre la Donald J. Trump Foundation, son fondateur, les enfants Trump, pour malversations caritatives: Les dons soulevés par la fondation auraient servi « à rembourser les obligations légales des entités qu’il contrôle, à promouvoir les hôtels Trump, à acheter des objets personnels et à financer sa campagne électorale ». Axios
« Comme le révèle notre enquête, la Fondation Trump n’était rien d’autre qu’un carnet de chèques utilisé pour M.Trump ou ses entreprises à des organismes, indépendamment de leur but ou de leur légalité (…) Donald Trump a géré cette charité selon ses caprices plutôt qu’en respectant la loi (…)
Ce n’est pas la façon dont les fondations privées doivent fonctionner et mon bureau compte bien tenir la fondation et ses directeurs responsables de la mauvaise utilisation de ces fonds » a déclaré Mme Underwood. PoliticoL’affaire avait été révélée en pleine campagne présidentielle par le journaliste du Washington Post, David Fahrenthold, qui avait prouvé que le candidat républicain n’avait rien reversé des six millions de dollars récoltés lors d’un gala de charité destiné aux vétérans américains; des faits confirmés par l’enquête de l’Etat de New York.
Marc S. Owens, ancien responsable de la division des organismes à but non lucratif de l’IRS qualifie la plainte de « catalogue extraordinaire de la mauvaise gestion d’une fondation privée. Il n’y a pas grand chose d’autres que Trump aurait pu faire de pire ». WaPo
La procureure demande la dissolution de la fondation, le versement du million de dollars restant à des oeuvres caritatives et une amende de 2,8 millions de dollars.
Puisqu’il s’agit d’une enquête de l’Etat, et non pas du gouvernement fédéral, Trump ne peut pas compter sur la grâce présidentielle, ni sur l’aide du Département de Justice pour se tirer d’affaire.Trump a directement dénoncé une « attaque politique » de Underwood, qui contrairement à son prédécesseur, le Démocrate Eric Schneiderman, qui a ouvert l’enquête en 2016 avant de démissionner en avril dernier pour des accusations d’agressions physiques et sexuelles, est une fonctionnaire de carrière indépendante.
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Comey: Des erreurs mais sans motivation politique.
L’affaire de la fondation Trump a éclipsé la publication du rapport de l’Inspecteur Général du Département de Justice sur la gestion par l’ancien directeur du FBI, James Comey, de l’enquête sur la messagerie privée de Clinton qui l’avait handicapée pendant toute la campagne présidentielle avant d’être disculpée en juin 2016.
Il conclut que Comey n’a pas suivi la procédure normale du FBI et remis en question la réputation d’impartialité de l’agence mais rejette toute motivation politique derrière ses actes.
3. Le Tweet du Jour
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Décidément, un #unhappy birthday pour le président.
La diffusion de cette vidéo par les autorités nord-coréennes n’est pas anodine puisqu’il est « complètement inapproprié pour le Commandant en chef de nos forces armées de saluer le militaire de notre adversaire, en particulier celui responsable d’un régime de terreur et d’horreur indicible contre son peuple. » NBC News
4. Un Walmart transformé en centre d’accueil pour jeunes migrants.
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Le nouveau rêve américain?
C’est l’une des plus politiques les plus controversées de l’administration Trump, celle de la tolérance zéro en matière d’immigration clandestine qui consiste à poursuivre et emprisonner tous les migrants qui tentent de traverser la frontière – en attendant leur jugement – quitte à les séparer de leurs enfants.
Les Républicains justifient cette mesure en accusant les parents de négligence et d’irresponsabilité, tandis que les libéraux accusent le gouvernement de traiter les enfants comme une force de dissuasion contre l’immigration illégale.
Une journaliste du New York Times a visité l’un des centres de rétention de ces jeunes migrants, à Brownsville au Texas, où une ancienne grande surface Walmart a été reconvertie pour accommoder le durcissement de la politique du président.
L’ancien supermarché situé tout en bas du Texas est devenu le plus grand refuge pour les enfants de migrants du pays – un entrepôt pour 1 500 garçons âgés de dix à dix-sept ans qui ont été arrêtés après avoir franchi illégalement la frontière.
L’installation de 2 500 m2 est un exemple de la vie frontalière dans l’Amérique de Trump, qui s’inscrit dans une industrie croissante de centres de détention et de refuges face à l’empressement des autorités fédérales de se conformer à l’annulation par le président de la politique dite « d’arrestation et de libération » des migrants entrés illégalement dans le pays.
Maintenant que les enfants sont souvent séparés de leur parents, ce bâtiment a dû obtenir une dérogation de l’Etat pour accroître sa capacité.
Des lits sont ajoutés aux zones de couchage. Le personnel augmente. Mais ça ne suffit pas. Les autorités fédérales envisagent d’établir d’immenses campements sur les bases de l’armée et des forces aériennes, et ont déjà transféré des centaines de détenus migrants de logements temporaires à des prisons fédérales.
Jeudi, Le Département de la Santé américain a annoncé qu’un campement temporaire serait mis en place près de la gare frontalière de Tornillo au Texas pour accueillir 360 jeunes.Ce qui a provoqué la colère du sénateur démocrate de l’Etat, Jose Rodriguez, qui a noté que les températures pouvaient y atteindre les 40 degrés: « C’est ce que Etats totalitaires du Moyen Orient ou d’ailleurs font » a-t-il déclaré.
* « Inside the Former Walmart That Is Now a Shelter for Almost 1,500 Migrant Children » de Manny Fernandez – New York Times
- CNN rapporte le témoignage d’une migrante du Honduras qui affirme que les autorités fédérales lui ont enlevé sa fille alors qu’elle était en train d’allaiter dans un centre de détention en attente de son jugement pour être entrée illégalement sur le territoire.
5. Hystérie collective à Houston
- C’est le genre d’histoires sans importance mais qui à cause du climat politique délétère et de la dérive des réseaux sociaux, s’est transformée en hystérie collective dans tout le pays.Une mère de famille de Houston, Kellye Burke, choquée de voir une jeune adolescente porter un T-Shirt Trump a eu la mauvaise idée de lui crier haut et fort, à elle et ses copines, « Grab’ them by the pussy » – La désormais fameuse phrase de Trump sur son traitement misogyne des femmes.
L’une des mères des jeunes filles, Stasie Smith, choquée par l’incident, a rapporté l’épisode sur Facebook, et obtenu les excuses de la mère fautive, avant que d’autres parents s’en mêlent.De retour à la maison, Stasie est allée sur Facebook rassurer ses voisins et amis en leur expliquant avoir rencontré la « mère fautive » dont elle a accepté les excuses et qui s’est engagé à rencontrer les parents des trois autres filles [présentes lors de l’incident].
A ce moment, Kellye était soulagée et avait hâte de parler aux autres familles de visu, loin de la poudrière des médias sociaux: »Ce serait génial si on se rencontrait et on pouvait en faire une expérience positive ».
A la méconnaissance de Kellye, le processus de paix s’était complètement effondré les 36 heures qui ont suivi. Les parents offensés, y compris les Smiths, se sont rencontrés le dimanche soir et ont décidé, malgré les excuses sincères de Kellye, que cette dernière avait commis une offense sérieuse et devait en payer les conséquences, en la dénonçant à la police.
La plainte a accusé Kellye de troubles à l’ordre public, un délit mineur passible d’une amende de 500 dollars.Sauf que l’intéressée n’a pas eu le temps de payer l’amende car la plainte a été gérée par la juridiction du comté, et le soir même des journalistes étaient à sa porte le soir même pour réagir au scandale qui est passé aux infos de la chaîne locale.
Le lendemain, l’email du conseil municipal où Kellye travaille, la page Facebook du conseil, sa page et son email personnel, son compte Twitter, sa messagerie vocale ainsi que la page Facebook et le site internet de West University [où elle réside] étaient infectées par une sorte un virus de fureur qui s’est rapidement propagé (…)
Les posts d’insultes se sont multipliés par milliers mais les commentaires ne venaient pas de Houston ou de West U. Ils provenaient de Noonday au Texas, de Buffalo à New York, de Baton Rouge en Louisiane ; d’Atlanta en Géorgie, de Temecula en Californie, et au delà. Quelqu’un a même envoyé à Kellye une carte postale de Tampa, en Floride, prétendant avoir diffusé ses informations personnelles sur internet.
Des étrangers lui ont laissé des menaces sur son téléphone personnel.Dans les jours qui ont suivi, l’histoire était partout, du New York Post au NY Daily News, le Miami Herald, le Guardian de Londres, sur Fox News.
En cinq jours, une erreur stupide de Kellye a transformé sa vie en un jeu très toxique de ragots pour le plus grand plaisir des adultes et qui a attiré l’attention de n’importe quelles causes que les gens voulaient défendre. « Kelly the bully » était la preuve de la dangerosité et de la folie des Démocrates. Kelly la victime était la preuve de la dangerosité et de la folie des gens de droite.
L’affaire Kelly était parfaite pour les médias. Comme Kellye l’a affirmé plus tard: Il ne s’agissait plus de moi.* « How Houston lost his Mind Over a Trump Shirt » de Mimi Swartz – Texas Monthly
6. « The Tower »
- Le 14 juin 2017, l’incendie de la tour d’habitation Grenfell, un immeuble de logements sociaux de 24 étages, situé dans le quartier de North Kensington à Londres, a fait 71 morts, 8 disparus et 77 blessés.
Dans une enquête longue (60 000 mots) et minutieuse, le journaliste Andrew O’Hagan nous livre le récit de cette nuit dramatique.Dans la tour, il y avait un panneau a côté des ascenseurs qui disait: « Vous êtes en sécurité chez vous, si un incendie se déclare dans l’immeuble, restez d’abord dans votre appartement avec les fenêtres et les portes fermées.
Vers minuit et quart, un feu s’est déclenché dans l’appartement numéro seize au quatrième étage. Il était loué par un chauffeur de taxi éthiopien, Bahaulu Kebede, père d’un enfant.
Les voisins d’à côté ont entendu un bang, mais le reste n’était au courant de rien avant que vingt minutes plus tard, M. Kebede sorte dans le couloir, pieds nus, pour prévenir qu’un feu s’était déclaré dans son appartement, derrière son frigo. Il a appelé la police puis est allé prévenir la voisine d’à côté, Maryam Adam, enceinte de trois mois.« Il était exactement 00h50 » explique-t-elle « parce que je dormais et ça m’a réveillé ». Elle a regardé sa montre en allant vers le palier et pouvait apercevoir à travers la porte ouverte de M. Kebede, sa cuisine et le feu qui n’était si important que cela.
Aucune alarme ne s’était déclenchée mais d’autres voisins ont été réveillées par les coups sur leur porte et sont sortis à leur tour.
Un appel a été passé à la caserne de North Kensington à 00h54.
Maryam Adam a immédiatement quitté l’immeuble sans penser à prendre son téléphone, ce qu’elle a eu du mal à comprendre plus tard. « J’avais beaucoup d’amis dans l’immeuble ».Les flammes du frigidaire avaient recouvert la cuisine et s’étaient propagé autour de la fenêtre ouverte, mettant le feu à l’isolation de la cavité entre l’immeuble et le nouveau revêtement.
Les pompiers ne l’ont pas tout de suite compris, quand ils sont arrivés, à huit. Ils se sont précipités dans l’appartement 16 et ont éteint le feu dans la cuisine sans remarquer que les flammes étaient passées par la fenêtre et avaient propagé le feu dans la cavité et vers les étages supérieurs.Alison Moses qui vit en face de l’appartement 16, était au téléphone avec sa fille Malikah située à quelques pâtés de maison, et pouvait entendre les sirènes passer à côté de l’appartement de Malikah. Elle a trouvé qu’il y en avait beaucoup, et elles étaient de plus en plus fortes comme si elles se rapprochaient de la tour.
Tout d’un coup, elle a entendu des coups à sa porte et a ouvert, le téléphone à la main. « C’était l’homme de l’appartement 16 qui avait l’air effrayé en me disant qu’il y avait le feu. Il frappait à toutes les portes du palier. Je suis sortie et j’ai vu un berceau par terre, donc je me suis dit que ça devait être dans l’appartement 15 parce qu’ils ont des enfants en bas-âge. »
Alison a enfilé une robe pensant partir pour vingt minutes.Quand elle a pris les escaliers, elle a vu des pompiers et un couple descendre. « D’où vous venez? » a-t-elle demandé.
« Du 13ème étage » a répondu l’un d’eux, « c’est rempli de fumée là-haut ».* « The Tower » de Andrew O’Hagan – London Review of Books
7. On vit une époque formidable
- Le sénateur républicain et mormon Orin Hatch, 84ans, qui part à la retraite cette année après plus de quarante ans à la Chambre Haute, et l’un des plus anciens critiques de la communauté, a offert mercredi « un message d’amour à ses frères et soeurs LGBT ». Un symbole d’autant plus important que Trump et Pence ont refusé de reconnaître le mois de la fierté homosexuel, qui a lieu tous les ans au mois de juin. WaPo
- Le titre du prochain Wonder Woman sera « Wonder Woman 1984 » avec Gal Gadot et le retour de Steve Pine, qu’on pensait décédé dans le premier opus. Gizmodo
8. « Les blessures des pilotes de drones »
- En cover story du New York Times magazine ce week-end, un sujet assez peu abordé, celui des traumatismes des soldats aux commandes des drones de l’armée américaine: « Est-ce ces blessures peuvent-elles morales? »
Selon le Bureau of Investigative Journalism, une organisation non gouvernementale britannique, depuis 2010, les frappes de drones américains ont tué entre 7 584 et 10 918 personnes, dont 751 à 1 555 civils au Pakistan, en Afghanistan, au Yemen et en Somalie. Les chiffres du gouvernement américain sont bien moindres, entre 64 et 116 de non-combattants en dehors des zones d’hostilité auraient été tués par des drones entre 2009 et 2016.
(…)
L’intensification de la guerre des drones a rencontré peu ou pas d’opposition politique ou populaire contrairement à la politique de capture et d’interrogation mise en place après le 11 septembre 2001.
(…)
Le langage aseptisé que les fonctionnaires utilisent pour décrire les frappes de drones (« localisation précise », « frappe chirurgicale ») font penser que les drones ont transformé la guerre en un exercice sans coût, ni effusion de sang.
La guerre des drones n’a pas éliminé le traumatisme du combat, il l’a rendu plus aigu et plus répandu chez une génération de guerriers virtuels dont le stress en apparence diminué est démenti par le taux élevé d’épuisement professionnel dans le programme des drones.* « The Wounds of the Drone Warrior » de Eyal Press pour le New York Times magazine