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1. Les quotidiens

  • « Sans coeur. Sans âme. Lâche. Trump »

    Selon les chiffres du Département de la Sécurité Intérieure, 1 995 enfants ont été séparés de leur famille (1 940 adultes) à la frontière mexicaine entre le 19 avril et le 31 mai 2018, après la mise  de la politique de « tolérance zéro », imposée par l’administration, qui poursuit désormais toute personne qui tente de traverser illégalement la frontière.

    Depuis, des histoires d’enfants en pleurs arrachés aux bras de leurs parents effrayés ont inondé les médias et la politique largement critiquée les groupes religieux, les politiciens et les associations de défense des enfants qui affirment que c’est « inhumain ».

    Même la très discrète First Lady a déclaré via sa porte parole dimanche, « détester voir enfants migrants séparés de leurs parents à la frontière » sans attaquer directement la politique de son mari avant d’ajouter que « si un pays doit obéir à la loi, il doit gouverner avec le coeur ». CBS News

  • « On ne fait rien de mal »

    Devant le tollé de critiques, Jeff Sessions, Procureur Général des Etats-Unis, a justifié sa politique de « tolérance zéro » la semaine dernière en citant des passages de la Bible, celui de l’apôtre Paul qui demande aux Chrétiens « d’obéir au gouvernement que Dieu place au-dessus de nous » car il l’a « créé pour établir l’ordre ».

    Comme l’explique Jonathan Wilson-Hartgrove, « La triste réalité est que la chrétienté américaine a été utilisée toute notre histoire de notre nation pour justifier et accepter l’injustice. NBCNews

    Cette semaine, la Chambre des Représentants doit voter deux lois sur l’immigration:

    • La loi dite du « compromis » plutôt modérée offre un statut légal aux Dreamers présents aux Etats-Unis depuis dix ans, qui sont arrivés avant 16 ans, et vont au lycée ou ont un baccalauréat.
      Elle prévoit 25 milliards de dollars la construction du mur et la sécurité des frontières, annule les 55 000 visas alloués chaque année par loterie, limite la politique de regroupement familial – fin des 80 000 cartes vertes destinées aux membres de la famille de citoyens américains et l’annulation de la séparation des familles entrées illégalement sur le territoire.
      Les conservateurs les plus zélés y sont opposés car il veulent se débarrasser des 1,8 millions de Dreamers. Les Démocrates devraient le refuser et seul le président pourrait, en la soutenant, lui offrir une chance de passer – ce qu’il n’a toujours pas fait.
    • L’autre proposition dite « Goodlatte », bien plus stricte des conservateurs, réduit dramatiquement l’immigration légale, finance le mur de Trump à la frontière mexicaine et empêche tout Dreamers d’obtenir la citoyenneté. New York Post
  • Le tunnel du futur à Chicago

    Le milliardaire visionnaire Elon Musk a affirmé jeudi que la construction du tunnel [sous terrain à grande vitesse] qui reliera [en 12 minutes] Downtown à l’aéroport international O’Hare devrait commencer dans trois ou quatre mois et aurait choisi Chicago car les décisions sont prises plus rapidement.
    Musk affirme qu’il n’aura aucun problème à attirer assez de passagers avec un tarif unique de 20 à 25 dollars qui servira à couvrir le coût quotidien des opérations.
    La question étant de savoir quel sera le retour sur investissement, ni comment est-ce qu’il va réussir à soulever le milliard de dollars d’investissements privés dont il a besoin pour financer un projet pour lequel Chicago ne versera pas un centime. 
    Chicago Sun-Times.

  • Une nouvelle ère pour le Los Angeles Times

    Le milliardaire des bio-technologies californien, Patrick Soon-Shiong, prendra la tête demain du Los Angeles Times et du San Diego Union-Tribune qu’il a racheté 500 millions de dollars en février dernier à Tronc, le groupe de médias basé à Chicago Tronc, propriétaire des deux titres depuis 18 ans.

    Soon-Shiong, 65ans, né en Afrique du Sud et ancien chirurgien de UCLA, a amassé une fortune estimée à 7,5 milliards de dollars, grâce à la création et la vente de deux compagnies pharmaceutiques.
    Depuis il s’est donné pour mission de personnaliser le traitement du cancer et développer des vaccins pour des maladies mortelles. Il possède 4,5% des actions des Lakers et a racheté l’année dernière six hôpitaux en difficulté de Californie.
    Mais le rachat du Los Angeles Times est le projet le plus risqué – et son objectif est de revitaliser un quotidien à l’avenir incertain alors que les annonceurs gravitent autour de Google et Facebook, où les lecteurs consomment plus d’informations.
    Los Angeles Times

     

 

 

2. Trumplandia: Le prochain autocrate?

  • Un Trump admiratif de Kim Jong-un?

    Plus Trump s’exprime sur le leader Coréen, plus il semble admirer « l’homme fort », « respecté par un peuple qui l’aime » et vice-versa, sans jamais dénoncer les crimes commis par l’un des pires dictateurs au monde.

    Le Washington Post a publié un article sur les tensions précédent la rencontre entre Trump et Kim, quand un président impatient et ennuyé a demandé à ce qu’elle soit avancée à dimanche plutôt que lundi.

    Finalement, le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, et la porte parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, ont persuadé Trump de respecter le plan initial, qu’il pourraient utiliser le temps libre pour préparer le meeting et que la couverture médiatique de ce somment serait bâclée si le sommet prévu de longue date était déplacé.

    Après avoir regardé la télévision nord-coréenne, dirigée par l’Etat, le président a évoqué sa présentatrice et noté combien elle était positive envers Kim. Il a plaisanté en disant que même Fox News, proche de l’administration, n’était pas aussi généreuse que la télévision d’Etat, et qu’elle devrait décrocher un job à la télévision américaine.
    A un autre moment, Trump s’est émerveillé de voir à quel point les gardes nord-coréens semblaient durs, notant qu’ils avaient toujours un visage de pierre et refusaient de serrer la main.

    On apprend également que trois des quatre mesures prises par Kim et Trump ont été négociées à l’avance, dont la très vague « dénucléarisation complète de la péninsule nord-coréenne » mais l’engagement américain de suspendre les activités militaires avec la Corée du Sud – une concession extrêmement importante – était improvisée et a surpris son allié sud-coréen ainsi que les membres de l’administration.

    Louise Sunshine, ancienne dirigeante de la Trump Organization, décrit le sommet avec humour, « comme regarder un reality show ».
    « Donald représente le concept. Son but est de créer la rencontre, un bond, une relation. Je ne pense pas qu’il était là pour négocier, Il était là pour créer une relation, ce n’était que pour la relation.

  • Selon un sondage ABC, 55% des Américains pensent qu’il est trop tôt pour dire si le sommet avec le dictateur nord-coréen était un succès ou non.* « Why Can’t We Just Do It »  A.Parker, J.Dawsey, C.D. Leonnig and K.DeYoung – WaPo* « Liberal Democracy is under attack » – Der Spiegel

 

 

 

 

 

3. Le dessin de trop

  • Le dessinateur du Pittsburgh Post-Gazette, Rob Rogers, a été viré vendredi dernier après avoir publié ce dessin critique vis-à-vis de la politique de tolérance zéro concernant les familles d’immigrés illégaux mise en place par l’administration Trump.
    Rogers, qui travaille pour le quotidien du Maryland depuis 25 ans, affirme avoir été viré pour ses positions anti-Trump, après l’arrivée d’un nouveau rédacteur pro-Trump, Keith Burris, il y a quelques semaines.Samedi, le patron du Post-Gazette, John Block, lui aussi proche du président, s’est justifié en expliquant que l’artiste « n’était plus drôle depuis longtemps », qu’il « était obsédé par Trump » et « trop en colère pour sa santé et son propre bien ».Ca faisait plusieurs mois que le quotidien refusait de publier des dessins critiques de la politique ou du comportement du président (disponibles ici).

    * « He’s just become too angry » de Daniel Lippman – Politico

 

 

 

 

4. Les blacks, cible des fast foods

  • Comment l’industrie du fast-food a réussi à fidéliser la communauté afro-américaine, malgré une popularité en déclin. 

    Selon le Département de l’agriculture, entre 2013 et 2014, la fast-food représente 20% de la nourriture des Afro-Américains de plus de deux ans contre 15% pour les blancs.
    La raison? L’industrie a travaillé à construire cette relation avec les clients blacks que d’autres industries n’ont pas; elles ont développé un message sur-mesure que les Afro-Américains ont accepté.

    Le thème « Afro-centrique » [qui a accompagné l’émergence de l’idée de fierté et d’un nationalisme noir dans les années 80] est retombé la décennie suivante, mais les compagnies de fast-food ont fait d’autres efforts pour courtiser les Afro-Américains [les campagnes « Pride 360 » de KFC qui sponsorise des évènements dans les « Universités traditionnellement noires » ou « Black365 » de McDonalds qui honorent la communauté et ses célébrités].

    Au delà de leur valeur promotionnelle, ces campagnes ont réussi à créer une relation entre la marque de fast-food et un groupe d’Américains marginalisés. Cette marginalisation et discrimination rend les Afro-américains réceptifs aux entreprises qui font des efforts qui les concernent.
    (…)
    Ces démarches renforcent également la tendance naturelle des fast-foods à traiter les clients de la même façon. Riche ou pauvre, noir, blanc, asiatique ou hispanique, en habits du dimanche ou du Secours Populaire, toute personne peut s’attendre à être traitée de manière respectueuse et prévisible en fréquentant un fast-food – surtout ceux qui ont le souvenir de la ségrégation raciale, cette attente d’un traitement équitable à beaucoup d’attrait.

    * « How the Fast-Food Industry courted African American Customers » de Alex Park – The Washington Post

 

 

 

 

 

5. La tyrannie des Wannabe-stars d’Instagram

  • Les hôteliers et professionnels du tourisme du monde entier doivent faire face à une nouvelle demande d’influenceurs auto-proclamés qui échangent leur « célébrité » sur les réseaux sociaux contre des services gratuits.
    Une pratique qui agace de plus en plus l’industrie.

    Il y a trois ans, Lisa Linh a quitté son travail à plein temps pour parcourir le monde et le documenter sur Instagram, où elle a environ 100 000 abonnés; depuis elle dort dans hôtels luxueux du Mexique, du Québec aux Cook Islands et souvent gratuitement. Linh appartient à cette classe toujours plus importante de gens qui utilisent leur influence sur les médias sociaux pour voyager partout dans le monde, en première classe.

    Si Linh et d’autres influençeurs d’élite sont personnellement invités par les hôtels, une meute de wannabes moins connus ont inondé les hôtels de demande pour des vacances prises en charge en échange de posts sur les médias sociaux. 

    Certains hôtels sont tellement surmenés par ces demandes qu’ils ont tout simplement arrêté de les accepter.
    En janvier, un hôtel luxueux d’Irlande a fait les gros titres en interdisant les YouTubers et autres stars d’Instagram après qu’une jeune femme de 22 ans ait demandé un séjour de cinq nuits gratuites contre de la publicité.

    Instagram dispose désormais de 800 millions d’utilisateurs actifs mensuels, dont beaucoup pour y trouver des idées de voyage, et les influenceurs avancent que les promotions qu’ils offrent permettent aux hôtels de faire d’atteindre un nouveau public d’une manière plus authentique.
    Ils n’ont pas complètement tort. La plupart des hôtels reconnaissent les avantages de travailler avec des influenceurs, mais comment travailler avec eux et gérer leurs demandes est un défi.

    La plupart des influenceurs professionnels « détestent le fait que beaucoup de wannabes leur donne mauvaise réputation, et c’est pour cette raison qu’ils ont rôdé leur présentation, connaissent leur public, et offrent parfois d’autres services que les seuls posts, comme des vidéos, des conseils en marketing numérique [aux hôteliers] pour booster leurs comptes sur les réseaux sociaux.

    * « Instagram’s Wannabee-Stars Are Driving Luxury Hotels Crazy » de Taylor Lorenz pour The Atlantic

 

 

 

 

6. « La prochaine épidémie »

  • Un article rassurant pour bien commencer la semaine:

    Le Congo est l’un des pays au monde où la biodiversité est la plus riche. C’est là que le Sida s’est transformé en pandémie avant d’être détecté à l’autre bout du monde, en Californie. C’est là qu’on a découvert la variole des singes chez les humains. Le pays a connu les épidémies de Marburgvirus, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, le virus Chikungunya, la fièvre jaune. Ce sont toutes des zoonoses, des maladies transmissibles entre l’homme et l’animal.
    Partout où les habitants côtoient des habitats riches en faune, le risque de zoonoses est important.
    La population sub-saharienne va plus que doubler ces trois prochaines décennies, et les centres urbains vont toucher des régions inhabitées, où de large groupes d’autochtones, dont le système immunitaire est très vulnérable, vont rentrer en contact avec des agents pathogènes qui rôdent autour des animaux comme le virus Ebola, la variole des singe, etc …

    En moyenne, une nouvelle maladie infectieuse émerge d’un coin du monde chaque année depuis trente ans. Les chercheurs estiment que les oiseaux et mammifères abritent 631 à 827 000 virus inconnus susceptibles de se transmettre aux humains.
    Des efforts immenses ont été mises en place pour tenter de les identifier, et les détecter dans les élevages de volaille, marchés de viande, où humains et animaux sont plus susceptibles de se rencontrer.
    Mais on ne pourra jamais vraiment prédire quelle sera la prochaine. Même les virus connus depuis longtemps comme Zika, découvert en 1947, peuvent se développer soudainement à travers des épidémies imprévues.

    Face aux risques d’une épidémie, « même » les Etats-Unis sont vulnérables car le pays dépend d’une économie médicale « de la dernière minute » dont les stocks sont limités et certains sont faits à la demande. (…) Peut-être plus important, les USA comme beaucoup d’autres pays, ne sont pas préparés à cette éventualité. Les programmes de santé publique manquent d’argent, les hôpitaux de plus en plus rares, les financements coupés. Et quand on pense à la science pour répondre à cette réponse pandémique, plus la situation est grave, plus la défense repose sur le leadership politique

    * « The Next Plague is Coming. Is America Ready? » de Ed Yong – The Atlantic

 

 

 

 

 

7. On vit une époque formidable

  • Natalie Portman, qui a fait ses études avec Jared Kushner à Harvard, a affirmé hier à la télé américaine qu’ils ne se parlaient depuis qu’il était devenu « le supervillain » de l’administration Trump
  • Laura Ingraham, l’une des personnalités conservatrices les plus influentes de la télé américaine et National Review demandent le départ de Scott Pruitt, le directeur de l’EPA, miné par les scandales.
  • Les Démocrates ont remporté Jeudi soir le Congressionnal Baseball Game contre les Républicains, où Steve Scalise, blessé par balles l’année dernière lors d’un entrainement, a lancé le premier pitch.
  • Elizabeth Holmes, la fondatrice de Theranos, la compagnie qui arnaqué la Silicon Valley en affirmant révolutionner la prise et les examens de sang, été virée de son poste de Pdg trois mois après avoir été reconnue coupable de fraude massive. CNBC

 

 

 

 

 

8. La Couverture du Jour

  • A l’occasion de la fête des pères, cette adorable couverture intitulée « Father’s Day Off » de Christoph Niemann pour le New Yorker

 

Published in Revue de presse