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Bonjour à tous.

Une fois n’est pas coutume, Trump a cédé à la pression populaire, celle de sa fille, Ivanka, de sa femme, Melania, et signé mercredi après midi un décret présidentiel qui continue à poursuivre les migrants arrêtés à la frontière mais garantit de ne pas séparer les familles quitte à les garder en détention plus longtemps.

Le Congrès n’a lui toujours pas trouvé d’accord sur la politique d’immigration

Si vous souhaitez inscrire vos amis, votre famille, vos collègues à cette revue de presse, c’est une très bonne idée et c’est ICI  

 

 

 

 

1. Les quotidiens

  • Laissé pour mort sur une scène de crime

    Des représentants du Chicago Fire Department tentent de déterminer pourquoi les premiers secours n’ont pas « correctement » pris en charge un adolescent de 17 ans, qu’ils ont recouvert d’un drap blanc pendant plusieurs minutes avant de réaliser qu’il était toujours vivant, à la suite d’une fusillade lundi matin dans le quartier du Near West Side.

    Erin Carey fait partie des six personnes pris pour cible à 4h50 du matin selon la police de Chicago et le médecin légiste du Cook County. Les premiers secours ont placé un drap sur Carey puis l’ont transporté à Stroger Hospital dans un « état alarmant », affirment les autorités.
    L’adolescent est décédé mardi matin.

    WLS-TV a filmé l’adolescent bouger sous le drap et affirme qu’il est resté dans l’état pendant plusieurs minutes avant qu’un sauveteur le découvre et lui fasse un massage cardiaque.  Chicago Tribune

     

 

  • Detroit is back

    Pour résumer la portée du projet de [l’entreprise automobile] Ford avec la gare centrale du Michigan [l’immense bâtiment construit en 1913, inscrit au Registre des lieux historiques depuis 1975 et fermé au public depuis 1988], une citation de Winston Churchill semble la plus adaptée.
    « Aujourd’hui, ce n’est pas la fin » a déclaré Churchill après une victoire des Alliés au début de la Seconde Guerre Mondiale. « Ce n’est même pas le commencement de la fin. Mais sans doute, la fin du commencement »

    C’est ce que représente pour Detroit l’achat par Ford de son ancienne gare ferroviaire. Des années de dur labeur seront nécessaires à la ville pour son opérer son comeback. Mais l’acte de foi de Ford dans l’avenir de Detroit à travers cet énorme investissement est le signe d’une nouvelle ère. freep.com

     

 

  • Les protestations dans tout le pays

    Le gouverneur [du Texas] Greg Abbott et son adjoint, Dan Patrick dénoncent souvent l’immigration illégale mais refusent de soutenir publiquement la politique de tolérance zéro de l’administration Trump qui a créé l’indignation en arrachant des milliers d’enfants sans-papiers à leurs parents.

    Ils ne la critiquent pas non plus.

    Les Républicains du Texas ont choisi de ne pas réagir à la crise humanitaire qui agite leur Etat par peur de froisser leur base électorale.
    Le gouverneur a essayé d’en dire le moins possible sur la politique de la Maison Blanche en réagissant une seule fois en public pour soutenir l’argument de Trump qui veut utiliser l’expérience traumatisante des enfants et de leurs parents comme un levier pour réformer l’immigration. Chron.com

    Non seulement la proposition est impopulaire mais elle coûte cher: La coût de détention d’un enfant de migrant dans un centre de rétention est de 775 dollars par jour, bien plus cher quelorsqu’ils sont retenus dans des établissements avec leurs parents.

 

  • « Maintenant libère tes otages! »

    Le président a finalement cédé devant le tollé provoqué par la politique de séparation des familles de migrants à la frontière et signé mercredi après midi dans le Bureau Ovale un décret présidentiel qui assure que le maintien des familles pendant leur détention, en attente du jugement des parents.

    Devant les journalistes et pour la première depuis son investiture, il a fait voeu d’impuissance, « Je préférerais être fort mais c’est un dilemme » a-t-il affirmé devant les caméras.
    C’est sa femme et sa fille qui l’auraient fait changer d’avis.

    Mais il faudra du temps aux autorités pour que les 2 300 enfants arrachés à leurs parents depuis le milieu du mois d’avril retrouvent leur famille, sous l’oeil vigilant des médias et l’opinion publique.

    Dernière chose: Trump n’aura pas le prix Nobel cette année, si sans doute d’ailleurs jamais. The Hill

 

 

 

 

 

2. Trumplandia: Trump résout une crise qu’il a provoquée

  • … Et ce n’est pas la première fois

    Trump et ses alliés répètent depuis des jours qu’il est incapable de mettre fin à la politique de séparation des familles qu’il a pourtant demandée à son ministre de la Justice de mettre en place après une augmentation de 160% des arrestations à la frontière par rapport à l’année dernière.

    Cet après midi, il a mis dans l’embarras tous ceux qui l’ont défendu, y compris ceux qui n’étaient pas forcément d’accord avec cette « tolérance zéro », notamment sa porte-parole, Sarah Sanders, et Kirstjen Nielsen, la directrice du Département de la Sécurité Intérieure.

    Comme pour la « travel ban » signée une semaine après son investiture, à la surprise de tous, annulée dans la foulée par des juges fédéraux, puis remplacée un mois et demi plus tard par le président, la crise provoquée par la politique de séparation des familles a été initiée, entretenue et en partie résolue – car le mal est fait pour plus de 2 300 enfants – par le Chef de l’Etat.

    Pour Maggie Haberman, journaliste au New York Times, « à un moment donné, il va y avoir une crise qui ne sera pas directement le fruit de l’administration et pour laquelle ils auront besoin d’autres gens que la base électorale du président pour les soutenir ».

  • L’immigration, le talon d’Achille de l’administration

    L’immigration devrait être un sujet gagnant pour une Maison Blanche plus répressive. Au lieu de cela, l’administration Trump continue de se tirer une balle dans le pied.
    A Chaque fois que les conseillers populistes de la Maison Blanche ont le dernier mot en matière d’immigration, ça finit en chaos, désordre, hystérie, scandale une popularité en chute pour le président et une résistance toujours plus intense contre leurs objectifs politiques.

    C’est une erreur politique.

    L’une des craintes qui a accompagné l’élection de Donald Trump et qu’on nourri beaucoup de ses supporters, c’est que son inexpérience provoque le chaos. Avec la Travel Ban et la politique de séparation familiale, la Maison Blanche a sciemment provoqué le chaos. 

    National Review

  • Stephen Miller, le facho de l’administration.

    Comme pour la travel ban, à laquelle avait également participé Steve Bannon, on retrouve derrière l’application de la tolérance zéro, Stephen Miller, le jeune idéologue d’extrême droite, ancien conseiller de Jeff Sessions, partisan d’une restriction drastique de l’immigration légale et illégale, et le « troll en chef du président »

    Stephen semble être l’un des rares au sein de l’administration, y compris le président, à n’avoir eu aucun scrupule, à mettre en place « l’option nucléaire » en terme d’immigration – abandonnée par Bush, Obama, et plus récemment John Kelly, lorsqu’il était à la tête du Département à la sécurité intérieure, avant de passer chef de cabinet – qu’il décrit comme une « simple décision ».

    L’idée était de mettre fin à la pratique du « catch and release » qui consiste à libérer les immigrés illégaux aux Etats-Unis en attendant le traitement de leur dossier. Selon M. Miller, cette politique pousse les migrants à venir à traverser la frontière, à plaider la persécution dans leur propre pays pour obtenir l’asile, au moins temporairement. Des milliers de dossiers en attente d’être traités leur permettent de séjourner jusqu’à plusieurs années sur le territoire américain avant d’être convoqué par un juge, et que la plupart choisissent d’éviter.
    NYTimes

    Gabriel Sherman rapporte ce matin dans Vanity Fair les propos d’un conseiller de la Maison Blanche selon lesquels « Stephen Miller se délecte des photos prises à la frontière, il est tordu, la façon dont il a été élevé et harcelé. C’est un Waffen SS ».
    Des propos extrêmes compte tenu qu’il est juif et a été élevé dans une famille libérale de Californie.

    Le site internet Splinter a utilisé les mêmes manières du président et publié le numéro de téléphone de Stephen Miller, pour « avoir une discussion productive » avec lui.
    Et le satirique The Onion a lui aussi émis son opinion.

    * The Outrage Over Family Separation Is Exactly What Stephen Miller Wants » de McKay Coppins – The Atlantic

 

 

 

 

3. Le tweet du Jour

  • Un communiqué officiel de la compagnie aérienne américaine United qui annonce avoir demandé au gouvernement américain de ne pas utiliser ses avions pour transporter des jeunes enfants de migrants.Des enfants séparés de leurs parents étaient encore en transit mercredi soir aux Etats-Unis.

 

 

 

4. Opinion: Les USA quittent le conseil de Droits de l’Homme au bon moment.

  • La décision des Etats-Unis de quitter le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, accusé par l’actuelle ambassadrice américaine à l’ONU de « protéger les auteurs de violations des droits de l’homme » – ce qui n’est pas faux – et d’être « un cloaque de partis pris politiques » opposé à Israël, correspond à la faillite du « leadership moral » des Etats-Unis de Trump sur la scène internationale:

    Il y a quelques années, un retrait des Etats-Unis du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies aurait été impensable. Mais aujourd’hui, alors que le monde, y compris le chef des Droits de l’Homme des Nations Unies, est horrifié de la façon dont le gouvernement américain traite les enfants de migrants, « inévitable » est le mot juste.

    Sous l’administration Trump, les Etats-Unis ne peuvent assumer le rôle dont le monde a besoin, en mobilisant les pays alliés – en particulier les membres du G7 que Trump s’est mis à dos – pour promouvoir une vision claire de ce que sont les valeurs universelles dans les résolutions du conseil.
    Aujourd’hui, on n’arrive même pas à avoir le Canada de notre côté.
    (…)
    Même si le Conseil était réformé dans le sens voulu par l’administration Trump, les Etats-Unis n’auraient pas grand chose à apporter.
    Si Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU, est la championne des droits de l’homme, elle n’a pas réussi à transmettre ces valeurs dans les plus hauts rangs de l’administration. Tout ce qui compte semble être la défense d’Israël et cette idée contre-productive que quitter le conseil protégeait davantage l’Etat Juif, ou dépouillerait le Conseil de sa légitimité.
    (…)
    Je ne serai pas surpris de voir les Etats-Unis jouer un rôle central dans le Conseil des Droits de l’Homme après son départ – Les Etats-Unis pourraient être à l’ordre du jour pour violer régulièrement les droits de l’homme. Et pour les alliés qui sont restés assis autour de la table, il serait difficile de les empêcher.

    * « This is Exactly The Right Times For The US To Leave The UN Human Righs Council » de Hayes Brown – Buzzfeed News

 

 

 

 

5. Les Kochs contre les transports publics.

  • Comment les plus importants donateurs du Parti Républicain, les frères Koch, tentent de limiter la construction de transports publics à travers le pays … pour payer moins d’impôts.

    Dans des villes et comtés à travers le pays – Little Rock en Arkansas, Phoenix en Arizona, dans le sud ouest du Michigan, le centre de l’Utah et le Tennessee – les frères Koch financent une lutte contre les transports publics qui s’inscrit dans leur croisade de longue date en faveur d’un minimum d’impôts et d’un gouvernement limité.

    Au coeur de leur effort, un réseau de militants qui utilisent un service sophistiqué de données, appelé i360, construit par les Koch, qui leur permet d’identifier et d’attirer les électeurs qui partagent leur point de vue. C’est une version plus puissante que les technologies utilisées par les grands partis politiques.

    Dans des endroits comme Nashville, des militants financés par Koch ont eu beaucoup de succès. 
    Les premiers sondages laissaient penser que le projet de transport en commun de 5,4 milliards dollars passerait facilement, soutenu par le maire populaire de la ville, une coalition d’entreprises, des supporters qui avaient surpassé l’opposition et Nashville qui étouffait à cause des voitures.

    Mais les résultats du vote du 1er mai ont surpris la ville: Un raz de marée du camp opposé au projet, qui l’a attaqué comme un immense gâchis de l’argent du contribuable.
    « C’est comme ça que marche les mouvements populaires » explique Tori Venable, directeur de Americans For Prosperity dans le Tennessee, qui a passé 42 000 coups de téléphone et frappé à plus de six mille portes.
    (….)
    L’opposition des Koch au projet de transport résulte de leur philosophie du libre-échange et libertarienne, et sert également leurs intérêts financiers qui reposent sur les automobiles et autoroutes.
    L’une des principales entreprises de Koch industries, le Conglomérat de Koch, est un important producteur d’essence et d’asphalte, fabrique également des ceintures de sécurités, des pneus et autres pièces automobiles.

    Même si Americans For Prosperity s’oppose à l’investissement public dans les transports en commun, il soutient les dépenses consacrées aux autoroutes et aux routes.

    * « How the Koch Brothers Are Killing Public Transit Projects Around the Country » de Hiroko Tabuchi – NYT

 

 

 

 

6. La fenêtre d’Overton

 

 

 

  • On retrouve l’un des journalistes les plus talentueux de Vox, Carlos Maza, qui explique comment depuis le lancement de sa campagne et son arrivée au pouvoir le président américain a réussi à nous à habituer à l’inacceptable.La fenêtre d’Overton

    C’est un concept de Science Politique qui définit une fenêtre de discours, c’est-à-dire un ensemble d’idées acceptables par le grand public, qu’il soit démocrate ou républicain. Si l’on déplace cette fenêtre en adoptant des idées « impensables » – comme par exemple séparer les enfants de migrants leurs parents – on pourra plus facilement faire passer des idées « marginales » – comme l’emprisonnement des parents et enfants de migrants.
    Trump est passé dans cette stratégie.

    Passionnant.

 

 

 

 

8. La Couverture du Jour

  • Le dernier numéro du New York magazine consacré à l’Empire Netflix avec en couverture les stars de la compagnie: Robin Wright (« House of Cars »), Jason Bateman (« Arrested Development »), Spike Lee (« She’s Gotta Have It »), Allison Brie (« GLOW »), Laverne Cox (« Orange Is The New Black »), Jane Fonda (« Grace and Frankie ») et l’excellent Ryan Murphy.* « How Netflix Swallow the TV Industry » de Josef Adalian – New York magazine

Published in Revue de presse