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Bonjour à tous

Une journée noire pour les médias américains, la cible d’une attaque meurtrière qui a fait cinq morts et deux blessés à la rédaction du Capital Gazette, un quotidien du Maryland.

Si vous souhaitez inscrire vos amis, votre famille, vos collègues à cette revue de presse, c’est une très bonne idée et c’est ICI  

 

 

 

 

 

1. Fusillade au Capital-Gazette

 

  • La fusillade qui a eu lieu cet après midi dans les locaux du Capital Gazette, le quotidien d’Annapolis dans le Maryland, a fait cinq morts et deux blessés graves.

  • Le meurtrier, Jarrod Warren Ramos, originaire de l’Etat, âgé de 38 ans, qui a été arrêté, avait minutieusement préparé son attaque contre le journal avec qui il était en conflit depuis la parution en 2011 d’un article, intitulé « Jarrod Wants to Be Your Friend », sur ses démêlés avec la justice.Ramos avait alors porté plainte pour diffamation, sans succès et depuis menaçait régulièrement les journalistes du quotidien sur les réseaux sociaux en utilisant un pseudo.

  • Soutenir le journalisme local est essentiel, ce qui est arrivé aujourd’hui est ignoble.
    Le tireur présumé en voulait depuis longtemps au journal et on n’en sait pas plus. Mais Trump est le seul président, de mémoire, à avoir appelé la presse « l’ennemi du peuple ».
  •  D’où la question du New York Daily News 

    La nouvelle de la fusillade a jeté un froid dans toutes les salles de rédaction du pays. Même s’il s’agit d’une attaque ciblée, nous sommes conscients de la recrudescence de menaces contre les membres des médias ces dernières années.
    Les forces de l’ordre ont été placés par précaution jeudi soir devant les sièges des grandes rédactions. 
    Reliable Sources 

 

 

 

 

 

2. Les quotidiens

 

  • « Jour de paye » chez les Républicains

    Si l’annonce de la retraite du juge « pivot » de Cour Suprême des Etats-Unis, Anthony Kennedy, a provoqué une onde de choc chez les Démocrates et libéraux du pays, elle a au contraire ravi les Républicains américains, dont une partie n’a voté Trump uniquement pour qu’il puisse nommer des juges capables de renforcer l’aile conservatrice de la SCOTUS pour les années voire les générations à venir.
    Pour ces électeurs, le pari est gagné.

    C’est ce qu’il se passe quand on élit un président. C’est ce qui arrive quand Hillary Clinton n’a pas daigné se déplacer dans le Wisconsin, et a limité ses visites dans le Michigan. Quand on voit une jeune femme [Alexandria Ocasio-Cortez] avec un message de campagne de trois minutes bien plus exaltant que les deux années de campagne d’Hillary Clinton, [les Démocrates] peuvent rejeter la faute sur internet, les médias, le fait est que Hillary n’a jamais eu de message, elle a mené une horrible campagne, et en voici la conséquence directe.
    Joe Scarborough / MorningJoe

     

 

  • « Une bataille épique » difficile à gagner pour les Démocrates

    Des Démocrates en colère ont demandé au chef de la majorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell – qui avait refusé de considérer la nomination de Merrick Garland proposé par Obama en 2016 après la mort soudaine du juge Anthony Scalia sous prétexte qu’il s’agissait d’une année électorale – de procéder au vote du prochain juge de la Cour Suprême après les élections de mi-mandat.
    Ce que l’intéressé a bien entendu refuser, en expliquant qu’il ne s’agissait pas de l’élection d’un président.

    En avril 2017, les Républicains ont changé les règles de confirmation d’un juge de la Cour Suprême, en réduisant le nombre de voix nécessaire soixante à la majorité simple de 51 sénateurs sur les cent que compte la Chambre haute permettant au passage de confirmer Neil Gorsuch, le remplaçant de Scalia.
    Le rapport de force actuel est à l’avantage des Républicains 51 contre 49. Le seul moyen pour les Démocrates d’empêcher une confirmation est donc:

    • Convaincre les deux sénatrices républicaines modérées, Susan Collins ou Lisa Murkowski, de s’abstenir de voter pour un juge susceptible de revenir sur la décision Roe v Wade de 1973 qui a légalisé l’avortement aux Etats-Unis.et
    • Convaincre les sénateurs démocrates en difficulté, Joe Manchin et Heidi Heitkamp, qui cherchent à être réélus en novembre prochain, de ne pas céder à la pression des Républicains qui de l’élection du prochain juge l’enjeu majeur des prochaines élections dans leur Etat.

 

  • Un rayon d’espoir?

    « Avec sa victoire historique aux primaires de mardi, Alexandria Ocasio-Cortez a bouleversé le paysage politique de New York et de la nation » titrait ce matin, le quotidien gratuit « Metro »; un sentiment relayé par de nombreux quotidiens du pays et du reste du monde.

    Pour certains analystes et commentateurs, elle représente l’avenir progressistes du parti démocrate, la succession de Bernie Sanders qui a été ignoré par de nombreux médias.
    Sauf que, comme le remarque Corentin Sellin, spécialiste de la politique américaine, Ocasio-Cortez a remporté les primaires d’une des circonscriptions les plus à gauche des Etats-Unis, le 14ème district de New York, où le taux de participation n’a pas dépassé les 13%.

    Sa victoire donne de l’espoir aux progressistes du pays mais il existe d’autres tendances importantes au sein du parti démocrate dans des circonscriptions plus difficiles à l’instar de la victoire à l’arrachée du centriste Conor Lamb, 34 ans, contre le républicain Rick Saccone dans l’élection spéciale de la 17ème circonscription de Pennsylvanie en mars dernier.

    Les résultats des élections de mi-mandat donneront une idée du nouveau rapport de force au sein du parti démocrate.

 

 

  • En tout cas un peu de justice

    L’officier de police de East Pittsburgh qui a tiré sur Antown Rose, un jeune de dix-sept ans non-armé, dans le dos, alors qu’il s’enfuyait, « n’aurait jamais dû ouvrir le feu » a déclaré le procureur Stephen Zappala mercredi après avoir inculpé le policier d’homicide volontaire.
    L’officier Michael Rosfeld, trente ans, a donné plusieurs versions de l’incident du 19 juin, en expliquant dans un premier temps avoir vu quelque chose de sombre dans la main de l’adolescent, pensé qu’il s’agissait d’une arme ce qui l’aurait poussé à tirer à trois reprises, puis s’est rétracté et a affirmé que l’adolescent n’avait finalement rien dans les mains.
    Le jeune homme n’était pas armé affirme M. Zappala et la vidéo et les témoins suggèrent que Antown avait bien montré qu’il n’avait rien dans les mains avant de prendre la fuite
    Post-gazette.com

    Antown Rose était le passager d’une voiture que les policiers suspectaient d’être impliquée dans une fusillade qui a eu lieu un peu plus tôt ce jour là dans le quartier.
    La mort du jeune homme a provoqué la colère de la communauté de Pittsburgh.

 

 

 

 

3. Trumplandia

  • Trump avec la RussieDepuis le sommet de Singapour, la confirmation du Travel Ban et l’annonce de l’annonce de la retraite d’Anthony Kennedy, Trump n’a jamais été aussi populaire auprès des électeurs républicains, 90% d’opinions favorables, et de sa majorité qui n’ose plus le critiquer ou préfère garder le silence.

    La preuve: Après la confirmation de sa rencontre avec Poutine qui aura lieu lors de son séjour en Europe le 16 juillet prochain à Helsinki, le président des Etats-Unis d’Amérique a pris fait et cause pour la Russie, qui « affirme ne s’être jamais ingérée dans les élections [présidentielles de 2016] » plutôt que les conclusions des services de renseignements américains, qu’il a une nouvelle fois attaqué.

    Encore une fois, la majorité républicaine reste silencieuse.

 

 

4. Jim Jordan v. Rod Rosenstein

 

 

 

  • Un groupe de parlementaires républicains, dont certains appartiennent au Tea Party, ont pris fait et cause pour le président contre la soi-disant « chasse aux sorcières » que mène le procureur indépendant Bob Mueller, dans son enquête sur le rôle de la Russie et de l’équipe de Trump pendant la campagne présidentielle de 2016.Ils défendent une théorie du complot lancée par Trump et relayée par Fox News selon laquelle le FBI aurait tout fait pour empêcher Trump de gagner et aurait volontairement disculpé Hillary Clinton dans l’affaire de sa messagerie privée. 

    Or une enquête de l’Inspecteur Général a récemment conclu que, si certains agents n’étaient pas favorables au candidat républicain, le Bureau a infligé plus de mal à la campagne d’Hillary – l’éventualité d’une réouverture de l’enquête sur sa messagerie à dix jours du scrutin – qu’a celle de Trump, au bout du compte victorieuse.

    Qu’a cela ne tienne.

    Jeudi après midi, Jim Jordan, Représentant républicain de l’Ohio a accusé Rod Rosenstein, l’adjoint de Jeff Sessions, Procureur Général des Etats-Unis, d’avoir menacé des employés du FBI, de cacher des informations embarrassantes sur le FBI au Congrès américain, et même d’avoir voulu perquisitionner des « coups de téléphone » passés par le staff de la Commission permanente sur le Renseignement , ce à quoi l’intéressé à répondu qu’il n’existait pas de telles pratiques, provoquant l’hilarité du public.

    Jordan est l’incarnation parfaite du Parti Républicain en 2018 – déséquilibré, menaçant, ignorant volontairement les faits et indifférent aux normes du gouvernement démocratique (…) Et la personne responsable de ces abus est le président de la Chambre des Représentants, Paul Ryan, qui n’exerce aucun contrôle sur sa majorité.

 

* « Jim Jordan reveals just how nutty Republicans have become » de Jennifer Rubin – The Washington Post

 

 

 

 

5. A la recherche des enfants séparés

  • Les sites d’information et d’investigation Buzzfeed News, The Intercept, Univision News, Propublica se sont associés avec le site d’information mexicain, Animal Politico, guatémaltèque, Plaza Publica et salvadorien El Faro pour tenter de localiser les 2 047 enfants séparés de leurs parents sous la politique de tolérance zéro de l’administration Trump suspendue à la demande du président la semaine dernière.

    ProPublica a répertorié et cartographié 97 lieux où sont retenus les enfants de migrants, y compris des foyers et centres d’accueil. En plus de ces enfants, ces abris accueillaient déjà 8 886 enfants ayant traversé la frontière non-accompagnés avant le durcissement de la politique d’immigration du président [mise en place fin avril dernier].

    Parmi les centres [recensés] figure Casa Padre, l’ancien supermarché WalMart de Brownsville au Texas transformé en un centre qui accueille 1 450 enfants; Un nouveau campement près de la frontière à Tornillo au Texas où les températures atteignent les 40 degrés celsius; des cottages dans le nord de l’Etat de New York, un ancien YWCA dans le centre ville de portland dans l’Oregon. Il existe des centres dans les grandes villes comme Houston, Phoenix, Tucson et El Paso. D’autres sont dans zones résidentielles.

    Ces endroits sont gérés par différentes organisations, de l’association SouthWest Key présente en Arizona, au Texas et en Californie à des organisations religieuses qui hébergent une dizaine d’enfants.

  • Les autorités américaines affirment que cinq cent enfants ont déjà retrouvé leurs parents mais elles sont incapables de préciser combien de familles ont été séparées pendant l’application de la politique de tolérance zéro: Kirstjen Nielsen, directrice de la sécurité Intérieure parle de deux mille enfants et le Service des Douanes et de la protection des frontières, trois mille. CNN* « About The Immigrant Children Map » de Decca Muldowney et Adriana Gallardo – ProPublica

 

 

 

 

 

6. « Comment j’ai révélé et foiré l’histoire de Brandon Teena »

 

  • Donna Minkowitz est une journaliste de Village Voice qui a révélé en 1994 au grand public l’histoire de Brandon Teena, 21 ans, un transgenre frappé, violé et assassiné un an plus tôt par deux jeunes hommes de Lincoln dans le Nebraska.
    Vingt cinq ans plus tard, Minkowitz affirme n’avoir rien compris à l’époque à la transidentité de la victime et tenu à dans un nouvel article à « faire amende honorable en revisitant la vie et le meurtre de Brandon » qui reste « l’un des moments marquants de l’émergence du mouvement trans et qui peut être plus qu’aucun autre, a influencé la façon dont les Américains considèrent les transgenres ».

    Kimberly Pierce, la réalisatrice de Boys Don’t Cry [2000] a dit dans une récente interview que mon article avait été la principale source d’inspiration pour son film sur la vie et le meurtre de Brandon Teena.
    « Votre article était du tonnerre.  Je l’ai lu et je suis tombée amoureuse de Brandon. Il m’a fait aimer sa vulnérabilité, son audace, son innocence, la façon dont il donnait du plaisir. J’aimais cette personne qui s’est faite toute seule. »

    Sauf que c’est l’article le plus insensible et erroné que je n’ai jamais écrit.

    Pendant des années, j’ai voulu m’excuser pour le caractère « anti-trans » de l’article que j’ai compris plus tard et non sans une certaine honte. Sans l’écrire explicitement, il suggérait que Brandon était une lesbienne qui détestait son corps à cause d’expériences sexuelles traumatisantes dans son enfance et un viol. (L’un des proches de Brandon m’a dit qu’il était « dégoûté par les lesbiennes » et plusieurs de ses amis rapportent que Brandon refusait « d’être avec une femme en étant une femme. C’est dégoûtant. »)

    J’ai considéré la décision de ce jeune de vivre la vie d’un hétérosexuel comme un choix audacieux – tout en assumant qu’il l’avait fait par peur, motivé par une homophobie réprimée.

    A l’époque, je ne connaissais rien aux transgenres. Comme beaucoup d’autres « cis queer » à l’époque, je ne savais pas qu’il existait des transgenres gays et lesbiennes, bisexuels, qu’être trans n’avait rien à voir avec le fait d’être hétéro ou gay, que le trans-activisme n’était pas, comme certains le craignaient, un effort pour éviter d’être queer et mener une vie plus facile entant qu’hétérosexuel.

    Même à New York, quelqu’un comme moi qui se considère comme très impliquée dans la politique radicale queer, pouvait ignorer ce que cela signifie d’être transgenre.
    C’est surtout l’idée dans mon article de l’époque que ce sont les abus sexuels dont a été victime Brandon et un viol au lycée qui l’ont dégouté de ses organes génitaux féminins et de sa poitrine qui m’horripile le plus aujourd’hui.

    * « How I broke, and Botched, the Brandon Teena Story » de Donna Minkowitz – Village Voice

 

 

 

 

7. Le tweet du Jour

  • C’est la première photo de Kristen Wiig (« Bridesmaids » & Ghostbusters ») dans la suite de l’excellent Wonder Woman de Patty Jenkins, intitulée « Wonder Woman 1984 » dans laquelle l’actrice va jouer Barbara Minerva, l’ennemi juré de Gal Gadot.
    Le tournage a lieu en ce moment à Washington D.C.
    Sortie prévue en novembre 2019.

 

 

 

 

8. La Couverture du Jour

 

  • C‘est le numéro spécial consacré aux « braquages » de Bloomberg Businessweek qui évoque des vols en tout genres, des abeilles au Bourbon en passant par des roupies ou de l’art.
    Mais celui du plus important braquage numérique de l’Histoire vaut son pesant d’or:

    La nuit était tombée sur Taipei ce 10 juillet 2016 et la plupart des gens étaient encore barricadés chez eux en attendant la fin d’un typhon. Pas Sergei Berezovsky ni Vladimir Berkman. Les deux Russes ont bravé la pluie pour se rendre à un guichet automatique de la First Commercial Bank, l’une des plus importantes de Taïwan. Couverts de chapeaux et de masques anti-pollution, ils sont restés devant la machine un moment.
    Puis, selon le témoignage d’un couple qui attendait derrière eux, le distributeur a commencé a délivré des billets sans qu’aucun des deux hommes ne touche à rien. Ils ont mis tous les billets dans un sac et se sont enfuis en voiture.
    Le couple a alors remarqué que l’un d’eux avait laissé tomber sa carte de crédit.

    Quand les détectives ont retrouvé Berezovsky et Berkman à l’hôtel Grand Hyatt le lendemain, les Russes étaient déjà repartis pour Moscou après une escale à Hong Kong. Ils faisaient partie des quinze « money mules » qui ont braqué 41 guichets automatiques de 22 branches de First Commercial ce week-end là et amassé environ 2,6 millions de dollars.
    Les policiers ont découvert que les pirates informatiques avaient forcé les machines de sortir du liquide.
    Le gang Carbanak avait à nouveau frappé.
    (…)
    Depuis 2013, ce groupe de cybercriminels s’est introduit dans les coffres forts de plus d’une centaine de banques de quarante pays différents, en Allemagne, Russie, Ukraine et aux Etats-Unis, volé plus de 1,2 milliards de dollars selon Europol, la police européenne. La série de vols, surnommée « Carbanak », le mot-valise formé par le nom d’un programme de piratage informatique et le mot banque, est considéré comme le plus grand braquage numérique de l’histoire.

    * « The Biggest Digital Heist in History Isn’t Over Yet » de C.Devereux, F.Wild et E.Robinson – Bloomberg Businessweek

Published in Revue de presse