Happy Tuesday!

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1. Les quotidiens

• Viols: Affaires non-résolues

  

  Chaque année dans le Minnesota, plus de deux mille femmes sont victimes de viols ou d’agressions sexuelles. Des centaines d’entre elles doivent faire face à une dure réalité: Elles auront peu de chances d’obtenir justice.
  Une enquête du Star Tribune sur plus de mille cas d’agressions sexuelles rapportés ces deux dernières années dans l’Etat révèle des erreurs fréquentes de la part des deux grands organismes de police judiciaire du Minnesota, à Minneapolis et à St Paul.

  Dans près d’un quart des cas, la police n’a jamais assigné d’enquêteur.
  Dans un tiers d’entre eux, l’enquêteur n’a jamais interviewé la victime.
  Dans la moitié des affaires, la police n’a pas interviewé de témoins.
  La grande majorité – 75% y compris des viols aggravés de la part d’inconnus – n’a jamais été transmise à un procureur afin d’engager des poursuites judiciaires.

  En tout, moins d’une agression sexuelle sur dix a donné lieu à une condamnation.

  Les victimes y voient une trahison absolue.

  Star Tribune

   

   

• Transsexuels, franchir le fossé
  

  Dans les années 90, le neuroscientifique Ben Barres est devenu une femme.
  Il avait la quarantaine, au début de sa carrière et a su profiter de ce changement extrême dan sa vie professionnelle. La société le voyant comme un homme, ses idées ont été prises plus sérieusement.
  Il a enfin été capable de finir une phrase sans être interrompu par un homme. Un collègue qui ne savait pas qu’il était transgenre a même noté que son travail était « bien mieux que celui de sa soeur. »

  Les cliniques ont noté une augmentation du nombre de personnes qui transitionnent ces dernières années et la recherche avance que de plus en plus de gens se définissent aujourd’hui comme transsexuels.
  (…)
  Mais ce n’est pas toujours évident d’effectuer une transition – surtout celle de femme à homme.
  « Les transsexuels ont un parcours assez simple – Ils prennent de la testostérone et voient leur corps changer » explique Joshua Safer: « Dans les six mois à un an, ils deviennent plus virils – des poils sur le visage, un teint plus rougeaud, une odeur corporelle différente et une voix plus grave.

  Les transsexuelles ont plus de difficulté car elles ont des os plus larges, une apparence plus masculine et ces traits physiques sont difficiles à faire disparaître avec le traitement hormonal.

  « Les transsexuels décrochent un emploi sans que leur nouveau patron sache qu’il soit trans. »

  On a parlé avec quatre hommes qui ont transitionné adultes dans le corps dans lequel ils se sentent le plus confortable. Leur expérience révèle le fossé entre la façon dont la société traite les hommes et les femmes aujourd’hui, autant que lorsque Barres a transitionné.  WaPo

  Passionnant!.

• March for Our Lives

  

  Cinq mois après la tragédie [de Parkland en Floride], March For Our Lives, la petite bande d’adolescents que Cameron Kasky a rassemblé ce soir [du 14 février 2018 après qu’un de ses camarades de classe du lycée Marjory Stoneman Douglas ait tué 17 personnes] pour demander de nouvelles lois concernant les armes, s’est transformé en une association dotée d’un budget de plusieurs millions de dollars, avec des bureaux dans le sud de la Floride, Washington, et dispose même de son propre lobbyiste.

  Le groupe, dirigé surtout par des étudiants survivants du massacre de la Saint Valentin a organisé une manifestation monstre à Washington D.C. en mars dernier qui rassemblé des centaines de milliers de personnes ainsi que des milliers d’autres manifestations à travers le pays, de Tallahasse à Bismarck dans le Dakota du Nord.

  Deux bus remplis de militants de « March For Our lives » traversent en ce moment l’Amérique et sèment les graines de la colère à l’encontre des lois [trop laxistes] sur les armes qui commencent à germer: Des dizaines de groupes affiliés de près ou de loin à March For Our Lives ont éclot à travers le pays, même dans des Etats rouges « écarlates » comme l’Arizona.

   

 

2. The NY Daily News Jobs Massacre

 

 

• Le coup de massue est tombé lundi matin, lors d’un meeting éclair de moins d’une minute, suivi d’un email envoyé à la rédaction du NY Daily News, l’un des deux plus grands deux tabloïds new yorkais: la compagnie mère, Tronc, a décidé de se concentrer sur les « Breaking News » et le numérique pour justifier le licenciement de la moitié de ses effectifs, y compris le rédacteur en chef, Jim Rich.A midi, la plupart des employés licenciés avaient quitté les locaux du Daily Newssous les applaudissements de leurs anciens collègues.

  Le tabloïd de 99 ans, avait été vendu par le milliardaire Mort Zuckerman l’année dernière pour un dollar symbolique à la compagnie de médias, Tronc, également propriétaire du Chicago Tribune, du Hartford Courant (Connecticut), des Orlando Sentinel et Sun-Sentinel de Floride et du Baltimore Sun.

  En février dernier, le Los Angeles Times, alors propriété de Tronc, a sans doute réussi à échapper au même sort que le Daily News en réussissant à être racheté par un milliardaire californien, Patrick Soon-Shiong.

  Le Daily News occupe une place importante au sein des médias new yorkais.
  Il s’est distingué de son principal rival, le New York Post, en adoptant une ligne éditoriale populiste qui a longtemps plue à la classe ouvrière de la ville.

  Ces dernières années, le Daily News est devenu un fervent défenseur du contrôle des armes en publiant des couvertures provocatrices après chaque fusillade de masse. CNN

• L’annonce de ce licenciement collectif a provoqué un onde de choc au sein de la presse new yorkaise mais également auprès des élus de la ville – le maire Bill de Blasio a reconnu ne pas forcément apprécier le tabloïd mais dénoncé « un désastre pour New York » – et de l’Etat: le gouverneur Andrew Cuomo a proposé de venir en aide à Tronc pour qu’elle reconsidère cette décision « désastreuse ».Le tabloïd a enregistré 90 millions de dollars de pertes ces trois dernières années et les problèmes financiers précèdent sa dernière acquisition.

  Malgré leur rivalité légendaire, les journalistes du New York Post exprimaient leur solidarité sur Twitter avec leurs collègues licenciés.

  hier matin, Jim Rich, rédacteur-en-chef, twittait:

  Si vous détestez la démocratie et si vous pense que les gouvernements locaux doivent opérer impunément, cette journée sera remarquable.

  … Avant de changer son statut sur Twitter à celui « de gars qui reste à la maison à regarder le journalisme en train d’être réduit à néant.

  Une bien triste journée pour la presse et pour New York City.

 

 

 

 

3. Elon Musk est-il un escroc?

• En tout cas ces derniers mois, il n’a plus la côte …

  Auprès de ses actionnaires après les multiples délais de production du dernier modèle de sa voiture électrique, Tesla Model 3; auprès des journalistes qu’il snobe pour leurs questions « chiantes » et accuse de vouloir saboter sa marque; auprès du public après avoir traité l’un des plongeurs britanniques responsables du sauvetage des jeunes thaïlandais coincés dans une cave, de « pédophile ».
  Ce dernier avait critiqué le projet de sauvetage du milliardaire – un sous-marin – qualifié de « coup de pub ».

  Sauf qu’à chaque nouvelle polémique provoquée par l’ego surdimensionné et la susceptibilité « trumpienne » de Musk, sur Twitter ou en public, c’est toute la marque « Musk » – Tesla, Space X, Boring Company – qui en prend un coup, c’est-à-dire des centaines de millions de dollars.

  Le New York Post a même qualifié le prodige d’ « escroc »  dans l’article le plus lu du week-end avec 190 000 visites:

  Musk est dans le business depuis 2002. Son ambition est de transformer l’humanité avec ses produits, rien que ça: Voitures électriques, voyage dans l’espace, et l’Hyperloop, un système de transport sous-terrain à grande vitesse. Il n’a encore rien achevé mais d’une manière ou d’une autre, tous ses échecs sont la preuve d’un succès imminent. Sa seule réalisation a été sa force de persuasion digne d’un vieux Jedi.
  (…)
  Musk n’accepte pas les critiques et refuse qu’on doute de lui ou qu’on le défie – trois traits inquiétants pour un leader.
  Lors d’une conférence téléphonique avec des consultants en mai dernier, Musk a rejeté les questions sur le capital décroissant de Tesla et d’autres déclarations douteuses avec des insultes.
  (…)
  Mercredi, il s’est finalement excusé pour ses accusations dégueulasses contre le plongeur, mais seulement après que les actionnaires lui aient demandé et non sans accuser le plongeur de mensonges, en insistant que ses efforts n’avaient pas de vocation promotionnelle mais au contraire « un acte de gentillesse ».
  Oh – et que le sous-marin qu’il a construit suivait les indications de l’équipe de plongeurs.
  En gros, Musk n’est pas désolé et ça n’a jamais été sa faute.

  Comme d’habitude.

   

 

 

 

 

4. Twitter: « An anger video game »

 

• Quand l’une des journalistes les plus influentes de la présidence de Trump décide de raccrocher Twitter.Maggie Haberman, correspondante du New York Times à la Maison Blanche, qui multiplie les scoops sur Trump et son administration depuis 2015, a publié ce week-end une tribune sur sa décision de ne plus utiliser Twitter
  

  Après presque neuf ans et 187 000 tweets, J’ai assez utilisé Twitter pour savoir que je n’en n’ai plus l’utilité. Je m’en resservirai à un moment ou à un autre mais d’une autre manière.
  La méchanceté, la colère partisane et toxique, la malhonnêteté intellectuelle, les motivations douteuse et le sexisme rampant n’ont jamais été aussi importants, et ne sont pas prête de retomber. C’est un endroit où les gens sont en colère, où le rever de la liberté d’expression est le plus rancunier.
  (…)
  Twitter est devenu un jeu vidéo de défoulement pour beaucoup d’utilisateurs, c’est la seule plateforme sur laquelle les gens se sentent libres de dire ce qu’ils n’ont jamais osé dire face à face.
  C’est devenu une énorme perte de temps et d’énergie.
  (…)
  Twitter est une plateforme utile et importantes, c’est un bon agrégateur d’informations et je continue de vérifier régulièrement mon flux d’information pour être au courant des dernières développements, et je continuerai à faire cela. 

  (…)

  Le pd-g de Twitter Jack Dorsey a réagi en reconnaissant les critiques justes de Haberman

  Fondamentalement, on doit se concentrer davantage sur la dynamique de la conversation au sein de Twitter. On ne s’est jamais vraiment penché sur le problème. Une meilleure organisation, plus de contexte pour nous aider à identifier ce qui est crédible pour faciliter son utilisation. 

  * « Maggie Haberman: Why I needed toPull Back From Twitter » –New York Times

 

 

 

 

 

5. Laurene Jobs, « disrupter » de la philanthropie

• Laurene Powel Jobs a hérité d’une fortune de vingt milliards de dollars à la mort de son mari, Steve Jobs, fondateur de Apple, en 2011. 
  Mais ça faisait des années que cette originaire du New Jersey, expatriée dans la Silicon Valley, travaillait à sa propre création, un projet appelé « Emerson Collective » en hommage à son écrivain préféré, Ralph Waldo Emerson, qui inclus « philanthropie, technologie et changement social ».Très discrète, comme l’était Steve, elle a progressivement assemblé « une sorte de « Justice League de progressistes pragmatiques », dont de nombreux démocrates issus de l’Administration Obama et Think tanks progressistes.

  L’année dernière, Emerson Collective est devenu l’actionnaire majoritaire de The Atlantic, l’un des piliers de l’establishment journalistique américain; elle s’est associée avec The Entertainment Industry Foundation et les quatre grandes chaînes nationales pour produire une émission sur l’avenir de l’éducation secondaire.
  Elle a soutenu le projet de « Guerilla Art » avec JR à la frontière mexicaine, devenu viral, a investi dans des équipes de basket des Washington Wizards et de Hockey des Capitals.
  Sa fondation a récemment aidé le réalisateur espagnol Alejandro Iñárritu à mettre en place une installation de réalité virtuelle, « Carne y Arena » – une immersion dans ce que c’est que d’être un migrant à la frontière, …

  Maintenant qu’elle a capté notre attention: qu’est-ce qu’elle va faire?

  Emerson Collective ne rentre pas ans le modèle traditionnel de la philanthropie. Sa vision du monde est une sorte de politique de centre gauche avec une pincée de libertarisme technologique – mais si le projet à long terme n’a pas d’énoncé précis, ses méthodes actives envers le changement social supposent que le simple financement de bonnes oeuvres ne suffit pas.
  Le moteur de Mme Powell Jobsest à la fois un think tank, une fondation, un fond d’investissement, un patron de presse, protecteur des arts et une ruche de militants. Une création originale = et potentiellement très puissante.
  « Je veux que ce soit un endroit où les grands leaders veulent venir et essayer des choses compliquées » affirme Powell Jobs récemment.
  « Je pense que l’on doit apporter bien plus que de l’argent … si tu n’écris que des chèques, tu vas rapidement être à court d’argent et ne rien résoudre.

  * « The Quest of Laurene Jobs » de David Montgomery –Washington Post magazine 

 

 

 

 

6. On vit une époque formidable

• Les utilisateurs de Lyft et Uber sont tellement habitués à ce que leurs chauffeurs connaissent leur itinéraire à l’avance et à ne pas payer, qu’ils oublient ces réflexes lorsqu’ils prennent des taxis traditionnels. WSJ
• Toutes les fois où Meryl Streep est décédée dans ses films, tout en restant la star.Vanity Fair
• Les inscriptions de jeunes électeurs a augmenté de 41% en Floride après la tuerie de Parkland, le 14 février dernier, qui a fait 17 morts. Les jeunes survivants ont depuis organisé une « March For Our Lives » qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes en mars. Miami Herald
• Une militante transgenre qui a gagné un procès en discrimination après que son école lui ait interdit d’utiliser les toilettes pour filles va devenir la première super-héros transgenre, et apparaîtra dans l’émission « Supergirl ». AP
• Selon The Intercept, l’Equateur devrait bientôt retirer l’asile à Julian Assange – le fondateur de Wikileakds qui vit reclus dans leur ambassade de Londres depuis 2012 – et le donner aux autorités britanniques.

 

 

 

 

7. La Couverture du Jour

• “Thumbs-up”  est la dernière couverture du caricaturiste de Trump pour le @newyorkermag, #barryblitt. Il y a 3 ans, Trump annonçait sa candidature après une descente d’escalator ridicule dans la Trump Tower. Le président en carpette fait référence à sa prestation de lundi dernier avec le président russe au sommet d’Helsinki.