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Treize millions d’internautes ont lu la fameuse tribune anonyme du New York Times publiée mercredi dernier contre Donald Trump, dont la côte de popularité a plongé à 36% lundi.

Le livre-évènement de Bob Woodward, « Fear: Trump in the White House », sur les premiers dix-huit mois de la présidence, édité à un million d’exemplaires, sort demain aux Etats-Unis.

Si vous souhaitez inscrire vos amis, votre famille, vos collègues à cette revue de presse, c’est une très bonne idée et c’est ICI  

 

 

1. Les quotidiens

 

  • « Obama contre Trump: Le choc que tout le monde attend ».

    Barack Obama a été dur. Donald Trump lui a à peine répondu.
    Vendredi était le jour tant attendu par les Républicains, les Démocrates, la plupart des reporters et autres passionnés d’infos, celui où deux présidents on ne peut plus différents, qui font battre le coeur de leurs supporters et effraient leurs adversaires, se confrontent enfin.

    Deux mois avant les élections de mi-mandat, déterminantes pour le futur du pays, Obama a pour la première fois et directement attaqué Trump et les Républicains, allant presque les accuser de trahison envers les idéaux américains. Trump, qui critique Obama dès qu’il en a l’occasion sur Twitter ou en campagne et qui a accusé les Démocrates qui n’avaient pas applaudi son discours de l’Union de trahison, a plaisanté en disant qu’il s’était endormi [pendant le discours de son prédécesseur].
    Quelques heures plus tard, il s’est félicité de sa plaisanterie.
    « C’est la plaisanterie du jour, c’est moi qui l’ai inventée » a-t-il expliqué à des donateurs du Dakota du Sud. Politico

     

 

  • Une université pas comme les autres

    Une université chrétienne privée du sud-ouest du Missouri a attiré l’attention du pays après avoir annoncé mercredi qu’elle allait retirer tous les uniformes sportifs achetés à Nike ou qui portent son logo.
    La décision a été prise par des responsables du College des Ozarks, à Point Lookout, au sud de Branson, en « réponse à la nouvelle campagne publicitaire de la compagnie » avec Colin Kaepernick, un athlète connu pour avoir déclenché une vague de protestation chez les joueurs de NFL contre les violences policières, les inégalités raciales et autres problèmes sociaux.

    « Dans leur nouvelle campagne, nous pensons que les dirigeants de Nike font la promotion de la division et du manque de respect envers l’Amérique » a affirmé le président du College. « Si Nike a honte de l’Amérique, nous avons honte d’eux. Nous pensons également que ceux qui savent ce que c’est que le sacrifice sont plus susceptibles de porter un uniforme militaire que sportif. Joplin Globe

    Les ventes de Nike ont augmenté de 31% cette semaine après la diffusion de la fameuse pub: C’est un pari réussi pour la marque. The Guardian

  • Un accident incompréhensible.

    L’officière de police de Dallas qui a tué Botham Jean dans son appartement jeudi soir a été arrêtée dimanche soir pour homicide. Amber Guyger, 30 ans, a été emprisonnée dans le comté de Kaufman. La caution fixée à trois cent mille dollars.
    (…) Guyger, qui travaille dans la police depuis presque cinq ans, a expliqué aux enquêteurs avoir confondu l’appartement de Jean avec le sien
    . Dallasnews.com

    L’officière qui a tué Botham Jean, 26 ans, dans son appartement, a pu y entrer car la porte n’était pas verrouillée, ont expliqué les autorités. Amber Guyger venait de finir sa journée de 15 heures quand elle s’est garée au mauvais niveau du garage de South Side Flats – le quatrième au lieu du troisième, où elle habite. Elle est arrivée devant la porte pensant que c’était la sienne mais était [en réalité] un étage plus haut.
    (…)
    La nuit de l’accident, Guyger n’a pas remarqué que la porte de Botham avait un paillasson rouge. La sienne n’en n’a pas. Toujours en uniforme, elle a mis la clé dans la serrure, qui n’était pas fermée et l’a ouverte. Les lumières étaient éteintes.
    Elle a vu une ombre s’approcher et pensé que c’était un cambrioleur. Elle a pris son arme et tiré à deux reprises.
    Dallasnews.com

  • Serena dérape à l’US Open

    Tous les médias américains, le public du court Arthur Ashe de Flushing Meadows et la twittosphère s’attendaient à une 24ème victoire de Serena Williams en grand chelem.
    Ca n’a pas été le cas.
    Après avoir perdu le premier (6-2) set et mené dans le second (3-1) elle a été pénalisée à cause du coaching de son entraîneur, pris en flagrant délit par les caméras, même si elle affirme n’avoir rien vu.
    Plutôt que de laisser filer, elle a perdu son sang froid, ruminé sa colère, cassé une raquette, demandé des excuses du juge arbitre « pour avoir été traité de tricheuse », l’a traité de tricheur avant de se prendre un jeu de pénalité, avant que de perdre le match.

    Elle a gâché la finale et la victoire de la jeune japonaise, sifflée lorsqu’elle a reçu le trophée.

    Le plus incroyable dans cette histoire, ce sont les médias qui ont tous pris la défense de Serena expliquant que la victoire lui avait été volée, que le juge arbitre avait « abusé de son autorité », que le tennis était un sport sexiste, « dont les règles ont été écrites lorsqu’il était dominé par des joueurs blancs qui ont systématiquement violé ces règles sans rencontrer les répercussions rencontrées par Williams et Osaka. »
    Pas une seconde le jeu moyen de Serena n’a été souligné, ni celui excellent de son adversaire.
    Seul le New York Post a dénoncé l’attitude inacceptable de la joueuse de 36 ans.

    Sur la victoire d’Osaka dans le Wall Street Journal et son portrait dans le NYT magazine, ce week-end.

 

 

 

2. Trumplandia: Chasse à la taupe

 

 

  • Qui est la taupe?

    Les aides du président Donald Trump ont limité les recherches sur l’auteur anonyme de la tribune à quelques personnes seulement selon une source proche de la Maison Blanche. Trump est toujours déterminé à retrouver la personne même si son directeur de cabinet lui conseille de passer à autre chose pour éviter d’attirer d’avantage l’attention sur les propos de la tribune. La conseillère Kellyanne Conway a déclaré que Trump pensait qu’il s’agissait de quelqu’un travaillant dans le domaine de la sécurité nationale du gouvernement.
    Vendredi, Trump a dit qu’il avait demandé au Procureur Général Jeff Sessions d’enquêter et d’identifier l’individu qui a écrit l’essai (…) La porte parole du Département de Justice a refusé de commenter là-dessus, « nous ne pouvons ni confirmer, ni démentir toute enquête ».
     CNN

  • C’est pas moi

    Depuis mercredi après midi, 25 membres de haut rang de l’administration ont officiellement juré ne pas être l’auteur de la tribune.

    Un par un ils se sont présentés comme lors d’un tapissage virtuel. « Pas moi » a déclaré Mike Pence. « Ni moi », a dit le Secrétaire d’Etat. « Ou moi » a déclaré le Procureur Général.

    Dans un spectacle sans précédent même pour une administration qui en a déjà beaucoup vu, la quasi-totalité du cabinet et de l’équipe dirigeante du président Trump ont plaidé non coupable de l’écriture d’un essai anonyme extraordinaire sur un complot contre lui. L’auteur de l’essai a été la cible d’une chasse à la taupe du président et d’un jeu de devinettes à la télé, en ligne et dans les médias sociaux.
    (…) Le sénateur Rand Paul du Kentucky, un allié de M. Trump, lui a même suggéré d’obliger les membres de son administration à passer au détecteur de mensonges.
    (…) Une autre option suggérée par les proches de Trump consiste à faire signer des déclarations sous serment susceptibles d’être utilisées dans un tribunal si nécessaire. Un conseiller externe a indiqué que la Maison Blanche avait une liste de douze suspects. NYT

    Bottom line de Ezra Klein – Vox sur Twitter:

    Rien de ce que nous avons appris aujourd’hui change l’image que nous avons déjà. C’est chaotique depuis le premier jour. C’est chaotique depuis la campagne. Ce n’a jamais été caché.
    Trump a toujours montré son inaptitude. La démentir est un acte de volonté, l’observer ne l’est pas. 

     

 

 

 

 

3. Le clown de Trump

 

 

  • Rudy Giuliani, fervent supporter de Trump depuis la campagne de 2016, est désormais en charge de sa défense dans l’enquête de Mueller auprès des médias: Depuis avril dernier, il multiplie les interventions télévisées notamment sur Fox News, où il tente de discréditer, par tous les moyens, le travail du procureur indépendant.


    « Prêcher les convaincus … »
    L’arrivée de Giuliani dans l’équipe juridique de Trump s’inscrit dans un changement plus profond de la stratégie du président. La première année, les avocats de Trump ont adopté une approche coopérative (…) qui a fini par frustrer le président. Trump voulait une approche plus combative.

    Depuis qu’il s’est joint à l’équipe [du président], Giuliani interprète chaque nouveau développement comme la preuve de son innocence, quitte à tordre et déformer les preuves devant lui. Comme Trump, il considère l’enquête de Mueller comme une chasse aux sorcières et traite les procureurs de voyous.
    Il est devenu l’auxiliaire juridique des tweets de Trump en offrant un mélange décousu de raisonnements illogiques, d’exagérations, de semi-vérités et de mensonges.
    Giuliani, comme le président, ne cherche pas à convaincre, mais à prêcher les convaincus.
    Cela a profondément entaché sa réputation.

    Giuliani, le nouveau Roy Cohn … Lorsqu’il était procureur, Giuliani était le shérif de Wall Street et le fléau du crime organisé. En tant que maire, il était le leader de la loi et l’ordre qui a chassé les « raclures » des rues de New York. Aujourd’hui, c’est un agitateur qui raconte n’importe quoi sur les chaînes câblées. Mais cette version de Giuliani n’est pas nouvelle; Trump s’est contenté d’en exploiter les qualités évidentes depuis le début. Trump a appris le droit et la politique de son mentor Roy Cohn, le bras droit de McCarthy, devenu lorsqu’il était avocat à New York, un bagarreur légendaire qui utilisait les médias pour attaquer ses ennemis.
    Dans les premiers mois de la présidence, au moment où l’enquête de Mueller a commencé, Trump se serait plaint: « Où est mon Roy Cohn? ».
    Trump semble l’avoir trouvé en Giuliani.


    Sur la loyauté si chère à Trump …

    Le moment charnière de Giuliani dans la campagne a eu lieu en octobre, quand la vidéo de « Access Hollywood » dans laquelle Trump s’est vantée « d’attraper les femmes par la chatte » a fait surface.
    D’autres membres de la campagne, y compris Reince Priebus, ont dit à Trump que l’épisode mais Giuliani a essayé de sauver la situation. Steve Bannon, l’ancien conseiller de Trump, m’a dit que « personne de la campagne n’était prêt à réagir à la télévision ce week-end. Mais Rudy y est allé et a fait un « Ginsburg entier », une référence à William Ginsburg, l’avocat de Monica Lewinsky, qui le premier à inauguré le passage sur les cinq émissions de télé du dimanche en une seule journée.
    « Pendant le pire week-end, Giuliani savait que Trump avait besoin de la figure la plus établie de la campagne pour le soutenir et c’est ce qu’il a fait. Ca inspire vraiment la camaraderie » explique Bannon.
    Le soir des élections, quand Trump a gagné. Giuliani était sur scène.

    * « How Rudy Giuliani Turned Into Trump’s Clown » de Jeffrey Toobin – The New Yorker

 

 

 

 

4. Médias: Le mystère Tucker Carlson

 

  • La semaine dernière, Tucker Carlson, l’un des animateurs les plus populaires de Fox News, s’est attaqué à la notion de diversité, la « devise nationale » des Démocrates, en se demandant « comment elle pouvait être notre force? Pensez vous par exemple que dans d’autres institutions comme le mariage ou l’armée, moins les gens ont en commun, plus ces institutions sont soudées? » WaPoAvant de devenir une star démagogue et raciste d’extrême droite, Carlson était un commentateur conservateur respecté qui appelait ses confrères à suivre l’exemple du New York Times, « à sortir et comprendre ce qu’il se passe … pas seulement à interpréter ce qu’ils lisent dans les médias traditionnels. »

    Qu’est ce qui est arrivé à Tucker Carlson? … Les gens des médias se posent la question avec le même ton étonné et justifié que lorsqu’ils évoquent leur tante du Connecticut qui a voté pour Trump.
    (…) Si on peut comprendre comment un écrivain et conservateur intelligent a pu passer de l’écriture d’articles nominés aux National Magazine Awards et être considéré comme l’un des meilleurs éditeurs de son industrie à des diatribes contre les immigrés sur Fox News, peut-être qu’on saura ce qu’il est arrivé à ce pays, ou du moins au journalisme en 2018.
    (…)
    L’histoire de Carlson est l’histoire du travailleur (« working man »). Il est, à sa façon, un avatar de Trump – espiègle, riche, indépendant et déroutant. Malgré son pedigree ou plus probablement grâce à cela, Carlson a réussi à devenir la vox populi des Déplorables. Son spectacle [Late night with Tucker Carlson] attire [chaque soir] 2,7 millions de téléspectateurs qui le considèrent comme la voix des indépendants américains. Son livre « Ship of Fools » qui s’attaque à la presse libérale, doit sortir en octobre.
    La voix et le pouvoir de l’homme ne font que croître.

    Conseiller occulte du président … Le président des Etats-Unis est également un grand supporter de Carlson, dont il regarde l’émission et s’en inspire pour ses idées politiques. ll y a quelques semaines, après que Carlson ait évoqué une politique sud-africaine de réquisition des terres de propriétaires blancs, le président a annoncé qu’il avait demandé à son Secrétaire d’Etat d’y jeter un coup d’oeil. (Carlson et Trump ont mal interprété la politique et si Carlson a clarifié ses propos sur le sujet plus tard, Donald Trump ne l’a pas fait.
    (…)
    Richard Spencer, David Duke et site nationaliste blanc The Daily Stormer font partie de ses fans. le 24 août 2018, The Daily Stormer a affirmé que Tucker Carlson était la version télé du site: « A part le langage utilisé, il évoque tous nos sujets de discussion ».

    « Mais il n’est pas raciste », insiste Carlson. C’est faux. Juste parce qu’il pense que tout le monde devrait pouvoir dire ce qu’ils veulent sans être puni pour cela ne signifie pas qu’il est raciste.

    * « The Mystery of Tucker Carlson » de Lyz Lenz – CJR

 

 

 

 

 

5. Les Moonves, suite et fin.

  • Le couperet est tombé: Trois heures après la publication dimanche de la seconde enquête de Ronan Farrow sur Les Moonves, le président de CBS, accusé par six nouvelles femmes de harcèlement et agressions sexuelles, la chaîne a annoncé son départ et le gel de son parachute doré estimé à180 millions de dollars en attendant les résultats de l’enquête interne, toujours en cours.
    Le conseil d’administration de CBS a également annoncé le remplacement de six de ses membres et le versement de vingt millions de dollars aux associations qui soutiennent le mouvement #MeToo qui sera soustrait des indemnités que touchera Moonves – s’il en obtient.

    De nouvelles allégations … Alors que les négociations se poursuivent [autour des conditions du départ de Moonves] et que les actionnaires et associations accusent le conseil d’avoir fermé les yeux sur le comportement [de Moonves], de nouvelles accusations ont été lancées.
    Six autres femmes accusent Moonves de harcèlement sexuel ou d’agressions lors d’incidents survenus entre les années 80 et le début des années 2000 – y compris que Moonves les auraient forcées à lui faire une fellation, qu’il se serait exhibé devant elles sans leur consentement et qu’il avait été physiquement violent et menaçant à leur encontre. Un certain nombre de femmes affirment également que Moonves se serait vengé après avoir été repoussé et aurait endommagé leur carrière.

    Le conseil d’administration au courant ... L’une de ces femmes, Phyllis Golden-Gottlieb, ancienne responsable de la télévision m’a dit qu’elle avait porté plainte à la fin de l’année dernière auprès des services de police de Los Angeles en accusant Moonves de l’avoir contrainte physiquement, de l’avoir forcée à lui faire une fellation, de s’être exhibé et de l’avoir poussée violemment contre un mur dans d’autres circonstances. Les deux ont travaillé ensemble dans les années 80.
    Les forces de l’ordre ont trouvé crédibles et cohérentes les allégations de Golden-Gottlieb mais les procureurs ont refusé d’engager des poursuites à cause de l’expiration du délai de prescription. Plus tôt cette année, Moonves a informé le conseil d’administration de CBS de l’enquête criminelle.

    La défense de Moonves … Dans une déclaration, [il] a reconnu trois des relations mais affirme qu’elles étaient consenties: « Les accusations effroyables de cet article sont fausses. Ce qui est vrai c’est que j’ai eu des relations consenties avec trois de ces femmes il y a 25 ans avant que je rentre à CBS. Et je n’ai jamais utilisé ma position pour ralentir la promotion ou la carrière des femmes. Dans mes quarante ans de carrière, je n’ai jamais entendu de pareilles allégations. Je ne peux que deviner qu’elles font surface pour la première fois, des décennies plus tard, dans le cadre d’un effort concerté pour détruire mon nom, ma réputation et ma carrière. Quiconque me connaît sait que la personne décrite dans cet article n’est pas moi. »

    C’est la première fois qu’un patron de chaîne démissionne à cause d’un scandale lié au mouvement #MeToo.

 

 

 

 

 

6. Les enfants séparés de Chicago

  • Plus de quatre cent enfants de migrants n’ont toujours pas retrouvé leurs parents, soit parce qu’ils ont été jugés « incapables » par les autorités, considérés comme des criminels, soit parce qu’ils ont été directement déportés dans leur pays d’origine.

    « Les plus jeunes avaient dix mois et les plus âgés, 18 ans …
    Un tiers des enfants qui ont atterri à Chicago venaient du Guatemala. Les autres ont fui le Brésil, le Honduras, le Salvador, Belize, la Roumanie, l’Inde. Tous ont au moins un parent enfermé, souvent à des centaines de kilomètres.
    Des mois après le scandale provoqué par le sort des enfants séparés de leurs parents dans le cadre de la politique de tolérance zéro de l’immigration de l’administration Trump, les noms et expériences de ces enfants en détention sont encore largement méconnues.
    Mais Propublica a obtenu les dossiers confidentiels de 99 enfants envoyés dans des refuges de l’Illinois gérés par une association, Heartland Human Care Services, en contrat avec le gouvernement fédéral pour loger les enfants de migrants dans neuf établissements de la région de Chicago.

    « Sept des enfants séparés de Chicago n’ont toujours pas retrouvé leur famille …
    L’un d’entre eux, un garçon de douze ans, Erick – détenu depuis plus de quatre mois après l’arrestation de son père – est tellement déprimé qu’il a été admis en hôpital psychiatrique pendant une semaine pour un problème d’adaptation. Depuis qu’il a été placé à Heartland en mai, Erick prend trois médicaments différents pour contrôler sa dépression, ses crises de larmes et son agressivité, il a du mal à dormir et se bat souvent avec le personnel et les autres enfants.
    En juin, un enfant de onze ans originaire du Guatemala, logé dans le refuge de Des Plaines, inconsolable a déclaré « vouloir mourir ici ». Les employés lui ont dit, « il doit vivre pour voir sa famille ».
    Une roumaine de douze ans a affirmé qu’elle se sentait « mourrir sans son père. »
    Et un jeune brésilien de treize ans, qui n’avait aucune information sur sa mère, a attendu un mois pour entrer en contact avec elle.

    Un mal
    Les responsables de Heartland affirment que la politique de tolérance zéro a fait du mal aux enfants, laissant à l’association le soin de recoller les morceaux des politiques très destructrices de l’administration.
    Une action collective fédérale déposée par une coalition d’avocats la semaine dernière demande à ce que le gouvernement prenne en charge les traitements psychiatriques des enfants séparés de leurs parents, en affirmant que l’épreuve traumatisante a causé des dégâts émotionnels et psychologiques graves et permanents. »

    * « Here’s What Happened to The 99 Immigrants Children Separated From Their Parents and Sent to Chicago » de J.Cohen, M. Sanchez & Duaa Eldeib – ProPublica

 

 

 

 

7. Le tweet du Jour

 

  • Après les audiences mouvementées de la semaine dernière, le juge Kavanaugh devrait être confirmé par les 51 sénateurs républicains de la Chambre Haute, même si cette nomination peut mettre fin à l’arrêt historique de Roe v Wade qui légalisé l’avortement aux Etats-Unis en 1973.

    Le vote imminent [des sénatrices républicaines] Colin et Murkowski en faveur de Kavanaugh [à la Cour Suprême des Etats-Unis] prouve que ce sont des fraudes titanesques qui utilisent depuis des décennies la question l’avortement à des fins personnelles. Certaines personnes se sont réellement engagées sur ce sujet difficile. Pas elles. 

     

 

 

8. America to me

 

  • C’est la série documentaire évènement de Starz sur les élèves, professeurs et la direction d’un lycée de Chicago qui « décrit comment les questions de race, de racisme, de privilèges et de classe deviennent des réalités quotidiennes épuisantes. C’est une combustion lente, qui n’en n’est pas moins brûlante. »

    Le réalisateur Steve James et son équipe ont suivi pendant un an plusieurs étudiants noirs et métis du lycée Oak Park and River Forest, un établissement public compétitif de la banlieue de Chicago. L’école est fière d’être libérale et diversifiée mais elle ne sait pas comment servir au mieux sa population qui n’est pas blanche. Variety

     

 

 

 

9. On vit une époque formidable

  • Roy Moore, le candidat républicain malheureux aux élections sénatoriales de l’Alabama l’année dernière, accusé de pédophilie, a porté plainte contre Sacha Baron Cohen, qui l’a piégé dans son émission de Showtime, « Who Is America? » et demande … 95 millions de dollars de dommages et intérêts. Buzzfeed
  • Pour ne plus être dépendant des compagnies pharmaceutiques qui augmentent régulièrement les prix de leur médicaments, certains hôpitaux américains vont commencer à les produire eux-mêmes. WaPo
  • Le NYT a publié un reportage multimédia très instructif sur l’effondrement du pont de Gênes le moi dernier en Italie.
  • L’Académie des Oscars qui avait décidé d’ajouter la catégorie du « Film le Plus Populaire » pour inclure les films de super héros dans ses nominés et booster une audience en berne ces dernières années, provoquant un tollé de critiques, a finalement renoncé à l’idée. Daily Mail
  • L’arbitre de football américain de lycéens a porté plainte contre un lycée, et l’un de ses anciens élèves, qui l’aurait blessé lors d’une rencontre trois ans plus tôt. Le plaignant demande un million de dollars de dommages et intérêts. San Diego Tribune
  • Le SDF, qui avait récolté 400 000 dollars lors d’une campagne de crowdfunding organisée par le couple qu’il avait dépanné de 20 dollars pour acheter de l’essence, et dont il n’aurait jamais vu la couleur – une enquête a été ouverte pour savoir où l’argent est passé – se verra offrir la même somme de la part de GoFundMe, l’entreprise de crowdfunding.

 

 

 

 

10. Couverture du jour

  • L’excellente enquête du NYT magazine sur la condition des enseignants aux Etats-Unis

    Certains enseignants consacrent soixante heures par semaine à leur classe, avant d’aller travailler autre part. Les heures peuvent être longues, le travail éreintant, et le salaire, proche du minimum. Les enseignants du pays sont désormais des baristas, des employés d’Amazon, des employés de cinémas et cuisiniers de fast food. Ils rentrent dans une économie parallèle en dehors des heures de travail et ont du mal à rester éveillés durant les heures de cours. 16% des enseignants américaines ont un deuxième emploi. 

    * The Education Issue – New York Times magazine

Published in Revue de presse