Bonjour à tous,
A deux semaines des midterms, Trump est partout, il sature les ondes et bien décidé à continuer à dire tout et n’importe quoi et continuer à « polluer l’écosystème d’information ».
Comme l’avait twitté Gary Kasparov en décembre 2016:
L’objectif de la propagande moderne n’est pas seulement de désinformer ou de soutenir un programme. C’est d’épuiser votre esprit critique, d’annihiler la vérité.
1. Les quotidiens
- La caravane poursuit sa route.
Une caravane d’environ sept mille migrants d’Amérique Centrale continuait dimanche sa marche vers les Etats-Unis, après avoir bravé la police et les agents de l’immigration mexicaines.
Les migrants presque tous originaires du pays pauvre et violent du Honduras ont provoqué une calamité politique et humanitaire croissante pour le Mexique, qui subit une pression intense du président Trump pour les arrêter.
Vendredi, la police mexicaine a utilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher les migrants de prendre d’assaut un poste frontalier officiel. Mais depuis, le Mexique semble refuser d’utiliser la force pour arrêter les milliers de personnes qui ont illégalement traversé le fleuve Suchiate qui relie le Guatemala au Mexique et ont commencé à marcher vers le nord.
C’est sans doute à cause de la présence de femmes et d’enfants, certains dans des poussettes. Ca peut être aussi à cause de la taille de la caravane, qui s’étend sur au moins trois kilomètres.
LA Times -
Immigration illégale: Taux records d’arrestation.
C’est le genre de gros titres qui n’a pas dû plaire à l’administration: Les agents de la Border Patrol américaine ont arrêté 16 658 personnes arrivées en famille à la frontière mexicaine au mois de septembre, le chiffre le plus important jamais enregistré, en augmentation de 80% par rapport à juillet.
Le nombre de migrants entrés aux Etats-Unis avec leurs enfants a atteint des niveaux records ces trois derniers mois, depuis que le président Donald Trump a mis fin [à la politique de] séparation des familles à la frontière, ce qui a contribué à aggravé la crise, trois semaines avant les élections de mi-mandat.
De larges groupes de centaines de parents venus d’Amérique Centrale accompagnés de leurs enfants ont franchi le Rio Grande et les déserts de l’Arizona pour se rendre aux autorités et demander asile. Les familles reçoivent alors une convocation au tribunal et sont libérées.Après avoir fait campagne sur la promesse de stopper l’immigration illégale et de construire un mur à la frontière, Trump doit maintenant faire face une situation qui s’envenime sans solutions prêtes à l’emploi. Le nombre croissant d’arrestations – et une nouvelle caravane de migrants venus d’Amérique Centrale – l’ont rendu furieux ont déclaré des collaborateurs de la Maison Blanche. The Denver Post
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Chez les prisonniers aussi on vote!
Sascha Atkins-Loria n’a eu que quelques heures à la prison du comté d’Alameda de Oakland pour enregistrer les détenus qui voulaient voter, donc elle leur a rapidement expliqué les règles. (…)
Ceux qui ne peuvent voter en Californie sont les détenus des prisons de l’Etat et fédérales, ceux en liberté conditionnelle, les non-citoyens et ceux mentalement incapables. Les détenus qui purgent leur peine dans la prison d’un comté n’ont également pas le droit de voter.Mais les détenus qui attendent d’être jugés ou condamnés, qui ont été condamnés à des peines de moins d’un an et ceux qui ont fini de purger leur peine ou on finit leur liberté conditionnelle peuvent voter.
425 détenus, dont beaucoup n’avaient jamais voté auparavant, se sont inscrits sur les listes électorales (…)Dans treize Etats [américains], les condamnés doivent observer un certain délai après leur peine ou obtenir le pardon du gouvernement avant de retrouver leurs droits. A l’inverse, les condamnés ne perdent jamais leur droit de vote dans le Maine et le Vermont, même en prison. La Californie se situe entre les deux. San Francisco Chornicle
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Un magasin à la gloire de Trump
Oui, le Trumped Store est un endroit entièrement dédié au président avec des T-shirts, des casquettes, des ours en peluche Trump ou des rouleaux de papier toilette à son effigie.
Mais le commerce ne vit pas seulement de la vente de souvenirs. Il sert aussi de social club, un lieu où les supporters de Trump peuvent avoir le genre de conversations qui feraient tourner les têtes et lever les sourcils au restaurant ou au café d’en face.Certes, New York à la tour Trump. Mais Show Low, la petite ville du nord-est de l’Arizona, dispose du seul magasin des Etats-Unis dédié à la vente de produits Trump – et rien d’autre.
Enfin presque rien: on peut acheter du café italien [l’établissement fait office de Coffee Shop] car il n’existe pas encore de grains de café estampillé Trump.
Et ses propriétaires, Steve Slaton et Karen McKean, veulent obtenir une licence d’alcool et ajouter du vin sur leur menu, du vignoble Trump, bien entendu. Arizona Daily Star
2. L’Arabie Saoudite admet la mort de Khasogghi
- Riyad a finalement reconnu vendredi la mort du journaliste saoudien, Jamal Khashogghi, dix-sept jours après sa disparition et de nombreux démentis, mais ses explications n’ont convaincu … presque personne.
Le porte parole du président Recep Tayyip Erdogan a promis que la Turquie « allait révélé [mardi] ce qu’il est arrivé » au journaliste saoudien Jamal Khashoggi, quelques heures après que les autorités saoudiennes ont annoncé que le chroniqueur du Washington Post avait été tué lors d’une bagarre qui avait mal tourné à l’intérieur du Consulat à Istanbul.
La version saoudienne – qu’une rixe au Consulat à conduit à la mort de Khashoggi – contredit les conclusions des enquêteurs turcs qui pensent que le journaliste a été délibérément tué par une équipe d’agents saoudiens envoyés à Istanbul
(…)
Si les alliés arabes les plus proches de l’Arabie Saoudite ont rapidement pris sa défense samedi, les résultats de l’enquête saoudienne ont été reçus avec scepticisme et dérision autre part, y compris chez les législateurs américains et la chancelière allemande, Angela Merkel.C’est la réaction de la Turquie que beaucoup observent étant donné les versions contradictoires et parce que les autorités turques disposeraient de preuves, notamment des enregistrements audio, susceptibles de révéler les circonstances de la mort de Khashoggi.
Le gouvernement d’Erdogan a refusé jusqu’ici de divulguer publiquement ces preuves, probablement pour protéger les méthodes de surveillance turques, mais aussi, selon des analystes, pour préserver leur influence sur les Saoudiens et l’administration Trump, qui tente de les protéger. WaPo« Des conneries » a commenté sur Twitter Karen Attiah, la rédactrice du service « Opinion » Washington Post qui travaillait avec Khashoggi.
- La seule personne à croire à une mort accidentelle du journaliste, c’est le président des Etats-Unis:
M. Trump, qui a fait du prince héritier Mohammed ben Salmane et de l’Arabie Saoudite, le pivot de sa stratégie au Moyen Orient, a été très réticent à le pointer du doigt, malgré les preuves le liant à des agents saoudiens entrés dans le consulat du pays à Istanbul le jour où M.Khashoggi a disparu.
Interrogé lors d’une visite dans une base aérienne de l’Arizona pour savoir s’il considérait l’explication saoudienne comme crédible, M. Trump a répondu « Oui ».La réponse de Trump a suscité les critiques du Congrès, républicains et démocrates affirmant que l’explication saoudienne manque de crédibilité.
(…) Le sénateur républicain de Caroline du Sud et proche allié de Trump, Lindsay Graham, a déclaré sur Twitter: « Dire que je suis sceptique quant à la nouvelle version saoudienne concernant M. Khashoggi est un euphémisme » avant d’ajouter qu’il était « difficile de trouver cette explication crédible ».Pour le président, l’Arabie Saoudite est devenue un allié essentiel, mais aussi un partenaire gênant. Le soutien saoudien est essentiel à ses efforts pour isoler l’Iran. Mais il a vu le prince Mohammed poursuivre une guerre meurtrière au Yémen, se disputer avec le Qatar, emprisonner des dissidents et des centaines de riches saoudiens. NYT
- Les affaires ne s’arrangent pas pour l’Arabie Saoudite, notamment en ce qui concerne le corps du journaliste:
Le ministre des Affaires Etrangères saoudien a démenti dimanche le puissant et jeune prince héritier avait ordonné l’assassinat de Jamal Khashoggi, mais la tentative visant à éloigner Mohammed ben Salmane de la mort du journaliste n’a guère atténué le tumulte international qui pourrait mettre à l’épreuve le statut de l’Arabie Saoudite en tant que grande puissance régionale.
Les autorités saoudiennes n’ont pas de réponse aux questions concernant les restes du corps de Khashoggi et ont offert des récits contradictoires sur la manière dont il a été tué, qui discréditent les déclarations du gouvernement selon lesquelles, Khashoggi serait mort à la suite d’un bagarre à coups de poing. WaPo
3. La dernière tribune de Kashogghi
- Le Washington Post a reçu « cette tribune du traducteur et assistant de Jamal Khashoggi le lendemain de sa disparition à Istanbul et attendu de la publier en espérant qu’il reviendrait et qu’ils la corrigeraient ensemble » explique Karen Attiah, la responsable de la section Global Opinions.
« Cette colonne capture parfaitement son engagement et sa passion pour la liberté du monde arabe. Une liberté qu’il a payée de sa vie. »Le thème de cette dernière tribune est la liberté de la presse dans le monde arabe.Le monde arabe était porteur d’espoir au printemps 2011.
Les journalistes, les universitaires et la population en général s’attendaient, optimistes, à l’avènement d’une société libre et brillante dans leur pays. Ils pensaient s’émanciper de l’hégémonie de leurs gouvernements, de ses interventions constantes et de la censure de l’information.
Ces attentes se sont rapidement brisées; soit elles ont fait un retour au statu quo, soit elles ont du faire face à des conditions encore pires qu’auparavant.Dès lors, les gouvernements continuent en toute impunité de réduire au silence les médias, ce à un rythme croissant.
Les journalistes ont pensé un moment que l’internet allait libérer l’information de la censure et du contrôle de la presse écrite. Mais ces gouvernements, dont l’existence repose sur le contrôle de l’information, ont bloqué internet.
Ils ont également arrêté des reporters locaux et exercé des pressions sur les annonceurs pour qu’ils amenuisent les revenus de certaines publications.Sa vision de l’avenir:
Nous devons offrir une plateforme à la presse arabe.
On souffre de pauvreté, de mauvaise gestion et du manque d’enseignement.
A travers la création d’un forum international indépendant, isolé de l’influence des gouvernements nationalistes qui répandent la haine à travers leur propagande, les gens ordinaires du monde arabe seraient capables d’adresser les problèmes structurels auxquels fait face la société.* « What the Arab work needs most is free expression » de Jamal Khashoggi – The Washington Post
4. McGinves, et ses « Proud Boys »
- Début octobre, l’intervention de Gavin McGinnes, co-fondateur de Vice magazine, un « ancien hipster de Brooklyn devenu provocateur d’extrême droite » dans un meeting républicain de l’Upper East Side, s’est terminé en affrontements entre supporters et Antifas, à l’extérieur de l’établissement.
Créateur en 2016 des « Proud Boys », une « organisation fraternelle pro-Occident qui refuse de s’excuser pour avoir créé le monde moderne », il semble avoir réussi son coup puisque la rixe a attiré l’attention et la condamnation de nombreux médias, dont la conservatrice National Review.D’ailleurs, la publication dans le New York Times la semaine dernière d’un portrait de McInnes a provoqué un [énième] tollé sur les réseaux sociaux car « trop complaisant » à l’égard du personnage. The WrapAvec sa chemise à poche et une esthétique de d’intello-alcolo en colère, McInnes s’est distingué ces dernières années du reste des enragés d’extrême droite à travers une rhétorique agressive et un penchant pour la bagarre.
M.McInnes admet être islamophobe (…) Il reconnaît également être sexiste.
A la télévision et lors de ses conférences, M.McInnes, qui a 48 ans, ressemble à un Trump en plus jeune et plus grossier, qui dénigre les féministes, qui se moque de Black Lives Matter et ridicule les théoriciens du complot. Et comme le président, il condamne publiquement la violence tout en insistant que lui et ses « Proud Boys » ne reculeront jamais devant une bagarre.En 2016, M.McInnes a fondé le premier chapitre officiel des Proud Boys à New York après avoir réalisé que les fans de son ancienne émission de télé, « The Gavin McInnes Show » aimaient passer du temps dans son studio, à boire de la bière avec lui et faire des blagues.
Les rencontres mensuelles sont des « évènements sociaux où les gens s’amusent, boivent et partagent des anecdotes sur leurs enfants, les affaires, et des trucs comme ça » explique Pawl Bazile le rédacteur en chef de Proud Boy Magazine.
« C’est une célébration de l’Occident, de l’Amérique et la de la liberté »Pour Andy Campbell du HuffPost, le portrait « manque incroyablement de sensibilité » et selon lui, la Gray Lady aurait « tout fait pour éviter de qualifier le fondateur de raciste, sexiste, leader d’un gang fasciste bien qu’il puisse être décrit comme tel. » D’autres ont affirmé que l’article lui offre de la publicité gratuite
Le New York Times est resté sur ses positions, a expliqué que l’article offrait « un regard sans faille sur Gavin McInnes, ses propos racistes, sexistes et xénophobes, ainsi que la violence des Proud Boys » et a rappelé que « sa mission était de rapporter ce qu’il se passe dans le monde ».
* « Proud Boys Founder: How He Went From Brooklyn Hipster to Far-Right Provocateur » d’Alan Feuer – NYT
5. Le tweet du jour
- L’idée du magazine ELLE américain d’annoncer la fausse séparation du couple Kim/Kanye, pour inciter ses lectrices à cliquer sur l’article qui les renvoie sur un site les poussant à s’inscrire sur les listes électorales assez gonflée et originale.Le problème, c’est qu’aujourd’hui, dans un éco-système politique et d’information gangréné par les fake news, ce n’est pas forcément le meilleur exemple à donner, et l’initiative comme on pouvait s’y attendre a été critiquée.
Le magasine s’est excusé depuis.
6. Longform: Gladiator, la vie et la mort d’une jeune star du football
- La dernière enquête de Spotlight, l’équipe d’investigation du Boston Globe, sur le parcours dramatique de Aaron Hernandez, un prodige du Football américain et meurtrier, qui s’est suicidé l’année dernière en prison, à l’âge de 27 ans est remarquable:
L’agent sportif Ryan Murphy et l’un des plus jeunes et meilleurs clients, Aaron Hernandez, avaient beaucoup à célébrer à la fin de l’été 2012. Murphy a aidé le receveur à signer un contrat de 41 millions de dollars avec les New England Patriots, et Hernandez a expliqué à une foule de supporters qu’être un Patriot l’avait débarrassé de ses mauvaises habitudes.
Quand Murphy s’est rendu à Boston pour rencontrer Hernandez, quelque chose le tracassait, mais allait révéler si son client avait vraiment changé.
Un concessionnaire Toyota avait prêté à Hernandez un SUV contre des billets gratuits pour aller voir les Patriots et de la publicité gratuite. Mais Hernandez, 22 ans, n’avait pas tenu sa promesse.
Ce n’est pas la bonne façon de se construire une réputation, Murphy lui a dit. Pour gagner le respect, tu dois tenir parole.
« Non, non », lui a répondu Hernandez.
Il a ouvert son placard et sorti un fusil. « C’est avec les armes que je me fais respecter. »
Murphy a expliqué plus tard à un jury qu’il avait pris ça pour une plaisanterie.Il sait désormais qu’il s’agissait d’un autre signe qu’il n’a pas relevé.
Il y en a eu tellement, et il y en aura beaucoup d’autres que les amis, la famille, les entraîneurs et associés de la star montante ont loupé ou minimisé et qui ont précipité sa chute vers le meurtre, la prison et le suicide.L’infamie a dépassé la célébrité – et à la fin [de sa vie] de très loin. Ce qui était si évident chez lui – son physique, sa personnalité démesurée, son goût accru pour la violence – s’est avéré bien moins important que ce qu’il avait caché.
Et il en a caché des choses: Une enquête de Spotlight révèle un homme entouré de secrets – sur son enfance [avec un père autoritaire et violent], une carrière de football [jonchée d’incidents violents], sa sexualité [des rapports homosexuels au lycée], sa consommation de drogue [excessive de marijuana] et une fascination pour la violence. Si on regarde de plus près, beaucoup de choses sur lui n’avaient rien à voir avec ce qui a été rapporté.
Une grande partie de sa déchéance a eu lieu devant les caméras, mais ceux qui ont profité de ses exploits héroïques sur le terrain s’y sont rarement intéressés ou souciés.
Dans la vraie vie, l’un des gladiateurs vedette n’était pas ce qu’il paraissait. L’athlète d’élite derrière les fossettes et le drôle de sourire est devenu un véritable voyou. Sa mort fournit un exemple accablant de l’indifférence du football par rapport au prix que payent certains joueurs.Pour Hernandez, comme pour tant d’autres joueurs [de NFL], la preuve est désormais visible sur une lame de microscope: Son cerveau était ravagé par l’encéphalopathie traumatique chronique, ou ETC, la maladie neurodégénérative causée par les coups [répétés] à la tête, d’une sévérité jamais observée chez quelqu’un d’aussi jeune.
* Gladiator – The Spotlight Team – The Boston Globe
8. On vit une époque formidable
- Dennis Hof, pimp et candidat républicain « pro-Trump » à un siège de l’Assemblée du Nevada, a été retrouvé mort à 72 ans dans une chambre de son célèbre brothel « Love Ranch » avec un vibrateur à côté de lui. CNN
- Trump a donné la semaine dernière sa 37ème interview à Fox News/Fox Business/Fox Radio contre six interviews avec le NYT, cinq avec le WSJ, NBC News & CNBC, quatre avec CBS News, deux avec ABC, … et zéro avec CNN.
- Les Démocrates ont dépensé plus d’un milliard de dollars pour les élections de mi-mandat qui auront lieu le 6 novembre prochain, les Républicains, qui avaient dépensé 900 millions en 2014, n’ont utilisé que 700 millions cette année. WaPo
- Décidément, Michael Cohen, l’ancien de Donald Trump, a retourné sa veste, et pas qu’à moitié: Non seulement il s’est enregistré en tant que démocrate, mais il prévient les électeurs que s’ils ne vont pas voter aux élections de mi-mandat, « vous en aurez encore pour six ans de cette folie ». CNN
9. Les couvertures du jour
- New York magazine célèbre en fanfare les femmes et le pouvoir avec plusieurs couvertures qui regroupent des femmes très influentes (Nikki Haley, Nancy Pelosi, Barbara Streisand, Stormi Daniels) des anonymes.* « Women & Power » de Hanna Rosin – New York Magazine