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24.01.18

Bon milieu de semaine à tous !

Kamal Harris, sénatrice du Golden State et surnommée « L’Obama Girl de Californie » par le Nouvel Obs, a annoncé sa candidature à la présidence des Etats-Unis lundi matin et son slogan, « For The Poeple ».

Ca fait 33 jours que 800 000 fonctionnaires du gouvernement américain travaillent sans être payés.
C’est pour cette raison que Nancy Pelosi a officiellement refusé que le président vienne prononcer le traditionnel discours sur l’état de l’Union prévu le 29 janvier. Une fois n’est pas coutume, le président a obtempéré.

 

 

1. Les Frontpages

 

  1. Californie: Les instituteurs obtiennent gain de cause

    La grande majorité des enseignants ont approuvé mardi un nouvel accord et [sont retournés hier matin] en classe après une grève de six jours autour du financement et de l’augmentation du personnel du deuxième plus grand district scolaire du pays.
    Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, accompagné des dirigeants du syndicat du Los Angeles Unified School District, a annoncé l’accord à l’hôtel de ville après 21 heures de négociations.
    L’accord devrait inclure une augmentation des salaires de 6%, une réduction des effectifs des classes sur quatre ans et l’ajout de 600 postes d’infirmières ces trois prochaines années, ainsi que des conseillers supplémentaires et des bibliothécaires.
    Sacramento Bee

  2. « AGAIN? »

    Pour la neuvième fois depuis 2002, les New England Patriots de Tom Brady, le fameux quarterback, et Bill Belichick, le coach, participeront au Superbowl, qui aura lieu à Atlanta le 3 février prochain.
    C’est sans doute la meilleure équipe de tous les temps qui dispose du meilleur quarterback de l’histoire, âgé de 41ans, et aussi du meilleur entraîneur … mais c’est la formation la plus détestée des Etats-Unis, celle que personne, à part les habitants de la Nouvelle Angleterre, n’a envie de voir remporter pour la sixième fois la compétition reine du sport américain… Cette année encore, la majorité du pays sera contre les Patriots.

  3. Nathan Philipps rencontrera le jeune MAGA

    Nick Sandman, un lycéen du Kentucky qui s’est fait connaître ce week-end dans une vidéo virale, dans laquelle on l’aperçoit regarder de haut et en riant Nathan Williams, un vieil Amérindien faisant du tambour sur les marches du National Mall de Washington D.C., a reconnu ce matin sur NBC qu’il aurait dû partir pour éviter cette confrontation virale, qui a révolté la moitié du pays.

    « Avec le recul, j’aurai dû m’éloigner pour éviter tout cela (…) Mais je n’ai pas manqué de respect quand je me tenais devant lui pour l’écouter. Je le respecte et je voudrais lui parler. »

    L’interview, diffusée mercredi dans l’émission Today était la première apparition publique de l’élève de 16 ans depuis que la polémique a éclaté ce week-end.

    Quant à Nathan Philipps, présenté par de nombreux médias comme un vétéran de la guerre du Vietnam n’en n’a jamais été un; il a été réserviste pendant plusieurs années.

    Pour Donald Shipley, ancien vétéran des Navy SEAL, « On en revient à cet Amérindien que tout le monde veut que qualifier d’ancien combattant et qui ne l’est pas [l’intéressé n’a jamais menti sur la question]. Beaucoup de médias ont utilisé cette affirmation pour appuyer leur histoire et la rendre encore pire ». WaPo

     

 

2. Médias: Le fiasco de Convington

  • Ce week-end, la vidéo du jeune lycéen pro-Trump, entouré par des camarades survoltés, défiant tout sourire un vieil amérindien devant le Lincoln Memorial de Washington D.C. est devenue virale sur internet, reprises par tous les médias, a provoqué l’indignation générale dans le pays, même chez les commentateurs conservateurs, et forcé l’établissement catholique du Kentucky d’où ils étaient originaires à présenter leurs excuses.

    De nouvelles vidéos de l’incident, en marge de la March For Life et la March For Indigenous, qui avaient lieu simultanément vendredi dans la capitale, montrent un troisième groupe, des Hébreux noirs, insulter les jeunes lycéens et les Amérindiens, avant qu’un vieux chef de tribu ne s’approche de la foule pour tenter de calmer la situation.

    Le montage vidéo a été diffusé vendredi après midi depuis le compte Twitter d’une enseignante de Californie qui s’avère être basée au Brésil. Le compte, ouvert depuis 2016 qui postait en moyenne 130 tweet par jour à ses 40 000 abonnés, a été depuis suspendu. CNN

    Depuis les mêmes conservateurs – Le National Review, qui avaient condamné les jeunes cathos font leur mea-culpa, et bien entendu le président Trump a récupéré la polémique pour discréditer une nouvelle les « Fake News Medias ».

    Comme l’explique Bari Weiss, cette polémique d’une culture de l’indignation, nourrie et amplifiée sur les réseaux sociaux qui agissent comme des rédacteurs d’information, et dont les « outrages » vont être repris par la plupart des médias mainstream, sans un travail préalable et nécessaire de vérification des faits et de critiques.
    Quand des erreurs factuelles sont dénoncées après la période d’indignation, certains journaux n’ont admis qu’à demi-mot leur responsabilité, et le nombre de personnalités qui ont pris part à la diabolisation de jeunes de seize ans, et même appelé à la violence, continuent de le faire.

    Les adolescents ont été identifiés, insultés, leurs adresses dévoilées, leur famille menacée. Ce n’est pas normal.

    * »The Media Botched the Covington Catholic Story »  de Caitlyn Flanagan – The Atlantic

 

3. Le tweet qui déconne

  • Une star hasbeen devenue « Social Justice Warrior » qui compare ceux qui portent des casquettes Make America Great Again aux membres du Ku Klux Klan.

    Avec ces raccourcis idiots qui font passer des millions d’Américains pour des racistes capables des pires crimes, Alyssa Milano empêche tout dialogue et toute tentative de rapprochement entre les deux Amériques. Elle est aussi extrême que certains supporters de Trump … Puis elle n’est pas au courant que certains Afro-Américains ont voté pour Trump?  I see you Kanye …

 

 

4. Trumplandia: La théorie du Chaos

  • S’il existe un point sur lequel tous les journalistes, experts et proches de Trump s’accordent, c’est sa personnalité, la même depuis son plus âge, en tant que CEO puis président: orgueilleuse, méprisante, qui manque d’empathie et son obsession de gagner et à tout prix.

    M.Trump était censé signer un accord [fin décembre préparé par McConnell, chef de la majorité républicaine du Sénat pour financer le gouvernement fédéral] puis des critiques conservateurs [à la limite de l’extrême droite] ont suggéré qu’ils cédaient devant les Démocrates – que c’était un loser. Une perception insupportable pour M.Trump qui a rapidement changé d’avis.

    Les gens qui faisaient des affaires avec lui affirment observer de nombreuses similitudes entre Trump le businessman et Trump, le stewart du plus long shutdown du gouvernement fédéral.
    Son manque d’empathie pour les fonctionnaires fédéraux non-payés ressemble au traitement de certains ouvriers en bâtiment, entrepreneurs et avocats qu’il a refusé de payer pour leurs travaux sur ses projets immobiliers. La détresse des agriculteurs et petits propriétaires d’entreprises qui s’épuisent sans le soutien financier promis par son administration renvoie aux différents prêteurs et investisseurs qui ont financé les projets risqués de Trump et y ont perdu au change.

    « Je pense qu’il a toujours été un mauvais négociateur » affirme Tony Schwartz, co-auteur avec M.Trump de « The Art of The Deal ».
    Mais, selon Schwartz, la vraie « vertu » de M.Trump dans la négociation, c’est son obsession pour rien d’autre que la victoire.

    Barbara Res, qui affirme avoir beaucoup aimé travailler avec Trump comme chef de chantier dans les années 80 et 90, voit dans Mme Pelosi un nouveau défi face à la tactique que Trump a adopté toute sa vie. Un angle mort pour M.Trump qui pense « être meilleur que quiconque » et notamment envers les femmes, qui même les plus intelligentes, sont faciles à écraser.
    « Mais il n’a jamais été confronté à une femme aussi puissante jusqu’à Pelosi. Il ne sait pas comment réagir, il est acculé.

    Je vous conseille l’excellent documentaire de PBS, « The Choice » diffusé pendant la campagne présidentielle de 2016 sur les deux candidats, et qui offre l’un des portraits les plus complets de Donald Trump

    * »In Business and Governing, Trump seeks Victory in Chaos »  de Russ Buettner & Maggie Haberman – NYT

 

 

 

Le graphique du jour

  • Selon un sondage de la chaîne CBS, deux tiers des Américains souhaitent la réouverture du gouvernement sans financement du mur contre un tiers qui veulent à tout prix que la construction du mur commence.

 

 

5. Etre gay & conservateur sous Trump

 

 

  • Il y a deux points intéressants dans ce reportage sur les gays conservateurs, c’est que pour une fois, il ne s’agit pas des provocateurs professionnels alt-lite, comme Milo Yiannopoulos ou Lucian Wintrich et parce que la majorité des homosexuels votent à gauche, d’autant plus sous la présidence de Trump, dont l’administration est plus religieuse que tolérante et alors que la Cour Suprême vient d’autoriser l’interdiction des personnes transgenres dans l’armée américaine – une décision prise l’année dernière par le président.

    Bien qu’il soit libéral sur la plupart des questions sociales et souhaite que le parti républicain prenne le changement climatique au sérieux, Holden s’aligne sur les conservateurs et libertariens sur d’autres sujets – il est anti-avortement, en faveur du libre marché, et sceptique vis-à-vis d’un gouvernement trop important.
    Mais avant tout, Holden rejette ce qu’il considère comme l’un des fondements du libéralisme contemporain: que, selon lui, tes « caractéristiques immuables » comme la race, l’ethnie, l’orientation sexuelle, déterminent ta position sur des questions ou sur ce quoi tu peux t’exprimer. Il affirme se sentir aliéné à l’université par les progressistes qui seraient incapables de débattre sans humilier ou insulter.

    Beaucoup de conservateurs LGBT affirment se sentir acceptés par le parti républicain qui s’est longtemps opposé aux droits LGBT, et certains attribuent cela à Trump …

    * « For Gay Conservatives, the Trump Era is the Best and Worst of Times » de Benoit Denizet-Lewis – NYT 

 

 

 

6. On vit (… ou pas) une époque formidable

  • Génération #Outrage: Twitter s’en est pris ce week-end à un père qui se moquait gentiment – et avec beaucoup d’humour – de la passion de son fils pour les robots Lego, provoquant une levée de boucliers de la part d’internautes qui pensent avoir l’autorité de juger un père … mais bon c’est Twitter. En tout cas, je suis une abonnée de Jesse Kelly sur le réseau social, même si c’est un commentateur conservateur. Buzzfeed
  •  L’application de musique Spotify va offrir une nouvelle option à ses auditeurs qui seront désormais capables de « mute » ou bloquer un artiste, pour éviter qu’il apparaisse dans vos playlists, suggestions, classements et radios. Une idée qui s’est imposée à la suite de la campagne #MuteRKelly. The Verge
  • Une cagnotte de 160 000 dollars a été récoltée pour la restauratrice d’un établissement des Bahamas, qui a perdu la plupart de ses économies pour payer les employés impayés du Fyre Festival – « La plus grande fête [pour les riches] qui n’a jamais eu lieu », objet du documentaire éponyme, que je vous recommande vivement sur Netflix. CNN
  • Ca fait 37 jours que Sarah Sanders, porte parole du gouvernement, n’a pas donné de conférence de presse dans la briefing room de la Maison Blanche. C’est Trump qui lui suggéré de ne plus se donner la peine, tant les médias seront injustes avec elle. WaPo
  • Lors les deux premières années de président, Donald Trump a fait 8 158 déclarations trompeuses ou mensongères, dont 6 000 pour la seule année 2018. SFGate

 

 

7. Couverture du jour

  • Le Machiavel de la politique américaine a obtenu tout ce qu’il voulait – sa plus grande fierté est d’avoir empêché Merrick Garland d’être nommé à la Cour Suprême des Etats-Unis sous Obama – mais semble incapable de contrôler Trump.

    * « Mitch McConnell Got Everything He Wanted » – The NYT magazine

Published in Revue de presse