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JAY Z: L’échec total de la « guerre contre la drogue »

Dans une tribune publié dans le New York Times sous forme d’animation, le célèbre rappeur américain revient sur « l’échec total » qu’a été « The War on Drugs », cette politique gouvernementale de lutte contre la drogue popularisée par Richard Nixon lors d’un discours en 1971, qui a fait de la consommation de drogues, l’ennemi numéro un aux Etats-Unis.

Cette politique a non seulement envoyé des millions d’Américains en prison – pour des délits tels que la consommation de cannabis, toujours considérée aujourd’hui comme une autre drogue aussi dépendante que l’héroïne – a stigmatisé tous les consommateurs, sans fournir des outils de prévention et des soins appropriés et enfin a coûté plusieurs dizaines de milliards de dollars à l’administration américaine chaque année depuis plus de quarante ans.

 

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Ce sont enfin les minorités, essentiellement afro-américaine et latino qui ont souffert de cette politique de stigmatisation et d’incarcération quasi-automatique dans les années 90 – la population carcérale a augmenté de 900% entre 1970 et 2010 en passant 200 000 prisonniers à 2 millions à l’heure actuelle, essentiellement pour trafic ou consommation de drogues

 

En 1986, quand j’étais adolescent, Ronald Reagan a renforcé la guerre contre la drogue qui avait été initiée par Richard Nixon en 1971. Les drogues avaient mauvaise réputation et te détruisaient le cerveau, les dealers de drogue étaient des monstres et l’unique raison pour laquelle les quartiers et les villes ne s’en sortaient pas. Personne n’osait parler des « Reaganomics » et de la fin du filet de protection sociale, de l’absence de financement des écoles, et la hausse du chomage dans toutes les villes des Etats-Unis. Des jeunes hommes comme moi qui se battaient pour survivre sont devenus la principale cible, alors que les drogués n’avaient aucune force morale.
Dans les années 90, le taux d’incarcération aux Etats-unis a explosé, et on a emprisonné plus que n’importe quel autre pays au monde, la Chine, la Russie, l’Iran, Cuba – tous les régimes que nous considérons autocratiques et répressifs.
(…)
Même si les blancs consommaient et vendaient du crack plus que les noirs, c’était les noirs que se retrouvaient de toutes façons en prison. Le crack est toujours considéré un « problème noir »

Même aujourd’hui, le business très lucratif du cannabis, dans les états américains qui l’ont légalisé, profite aux entrepreneurs mais pas aux anciens dealers de drogue, qui ne sont pas autorisés à la commercialiser à cause de précédentes condamnations continue Jay Z.

Published in A lire dans la Presse Société Videos