Comme si cette année n’avait pas été assez consacrée à Donald Trump, Time magazine décide de lui offrir sa septième et dernière couverture, la plus honorifique, celle de Personnalité de l’Année.
Son titre?
« Le président des Etats-Désunis d’Amérique ».
Qu’est ce qu’on n’a pas encore dit sur le président qui n’a déjà été répété, analysé, critiqué ces douze derniers mois.
Pas grand intérêt pour ce numéro annuel, sauf biensur pour l’intéressé qui l’accrochera aux côtés des dizaines d’autres couvertures qui lui ont été consacrées ces derniers mois: « C’est grand honneur » qui « signifie beaucoup pour moi » a-t-il déclaré ce matin sur Today de la chaîne NBC.
Dans le court reportage qui lui est consacré sur le site internet du Time, filmé dans son luxueux penthouse de la Trump Tower à New York, il considère l’opulence et la richesse qu’il a eu « l’honnêteté de montrer » durant la campagne, contrairement à certains « hommes politiques hypocrites » comme un avantage plus qu’un inconvénient auprès des électeurs américains.
« Je n’ai pas eu Jay-Z, Beyoncé, ou Bruce Springsteen pour attirer les foules, je n’avais que moi et des idées que les gens voulaient entendre. »
Nancy Gibbs, la rédactrice en chef intervient également sur le choix du magazine:
« Chaque année nous choisissons la Personne de l’Année, l’individu qui a eu le plus d’influence sur les évènements, pour le meilleur ou pour le pire. C’est difficile d’argumenter sur le fait que personne n’a eu autant d’influence que Donald Trump cette année, à savoir si cette influence a été positive ou négative, les gens sont profondément divisés sur cette question. Et c’est le défi qu’il doit relever. Le pays est sorti de cette campagne plus divisé qu’il ne l’a jamais lors des précédentes élections, autant qu’on puisse s’en rappeler. »
Et d’ajouter dans l’éditorial à paraître cette semaine:
Pour rappeler à l’Amérique que la démagogie se nourrit de désespoir et que la vérité est aussi puissante que la confiance donné à ceux qui la disent, pour avoir renforcé le pouvoir d’un électorat délaissé en exprimant sa colère et en diffusant sa peur, pour avoir forgé la culture politique de demain en détruisant celle d’hier, Donald Trump est la Personne de l’Anné 2016 pour le Time
Comme on pouvait s’en douter, cette décision n’a pas fait beaucoup d’heureux, et appeler à d’autres symbolisme, à l’instar de Shaun King, chroniqueur pour le NY Daily News, activiste et militant de Black Lives Matter.
https://twitter.com/ShaunKing/status/806490161915854853
Pour d’autres, la couverture est bien plus symbolique et militante qu’il n’y parait: Trump aurait été coiffé de cornes pour insister sur côté diabolique.
https://twitter.com/SidizenKane/status/806495518255882241?ref_src=twsrc%5Etfw
Comme si Hillary Clinton n’avait pas été assez humiliée non plus, Time magazine lui a offert la place de « runner-up », de seconde, en indiquant au passage que « La gagnante du vote populaire laisse un héritage compliqué », et celle de troisième aux « hackers » qui « ont fait de la vulnérabilité le nouveau normal et affaiblit la démocratie ».
La piratage des messageries du Comité National Démocrate et du directeur de campagne de Clinton, John Podesta, dont les contenus ont été diffusés quotidiennement par Julian Assange et Wikipedia, lors du dernier mois et demi de la campagne a sans doute eu son influence sur ces élections.
Retour sur les couvertures que Time magazine a consacré à Donald Trump lors de ces élections