Le futur cabinet du président-élu, qui ravie les plus conservateurs, est en rupture avec les années Obama, marqué des politiques et progressistes. Les Démocrates américains ont du souci à se faire.
« So far so good »
« Jusqu’ici tout va bien » se réjouissait ce weekend le magazine conservateur The National Review en évoquant les choix de Trump concernant sa future administration: la plupart des nommés devraient être approuvés sans problème par le Congrès après l’investiture du président-élu le 20 janvier prochain.
« La plus grande surprise de Donald Trump depuis qu’il est président-élu, c’est son cabinet conservateur » écrivait John Fund hier, et reprenant les propos de Ed Feulner, proche conseiller de Trump, « C’est un cabinet encore plus conservateur que celui que Reagan avait assemblé en 1980 ».
Les Conservateurs, politiques et journalistes, sont plutôt satisfaits que Donald Trump ait mis de coté les « modérés » comme Chris Christie, humilié Mitt Romney, en lui faisant croire qu’il aurait le secrétariat d’Etat et placé des « non-idéologiques » de Goldman Sachs à l’économie.
Mais c’est sur les choix des plus importants départements que Donald Trump a détonné.
Comme l’a signalé Jim Manley, ancien aide de Harry Reid, le porte parole des Démocrates à la Chambre des Représentants, au Washington Post, Trump a choisi de nommer Secrétaire « des individus qui sont en désaccord avec la mission des agences qu’ils sont censés diriger ».
Scott Pruitt, un climatosceptique à la tête de l’Agence de Protection de l’Environnement, Betsy Devos, à la tête du Département de l’éducation soutient fermement la politique du « School Choice » contre l’école publique, Andrew Puzder au Travail et contre la hausse du salaire minimum, Tom Price, un fervent opposant de Obamacare à la Santé et Ben Carson, très critique à l’encontre des public housing (HLM) qui est nommé au département du logement et du développement urbain.
Ce matin, l’ancien gouverneur du Texas, Rick Perry, a été choisi pour diriger le département de l’Energie, la même agence dont il affirmait vouloir se débarrasser en 2011, et avait même oublié le nom.
Un cauchemar pour les Démocrates qui comprennent que Trump n’a aucune intention de collaborer avec eux, en rupture complète avec le style Obama, un président pour lequel il n’a jamais caché don dédain.
Le président-élu est parti pour saper les programmes et initiatives progressistes et libérales défendues par son prédécesseur ces huit dernières années.
Peu de chances pour qu’il s’engage sur une politique plus modérée par rapport à son programme de campagne comme il l’a annoncé au New York Times il y a trois semaines.
Selon le journaliste John Fund, le tournant conservateur de Trump s’explique par le peu d’attache qu’il a envers le Parti Républicain et ses cadres, qui lui permet de nommer qui il veut, « des nouvelles têtes, des nouvelles idées, et des CV qui ne sont attachés à des intérêts spéciaux.
Malgré nombre de ses vulnérabilités, Trump a souvent prouvé être un agent très efficace lorsqu’il se concentre sur ce qu’il veut. C’est précisément ce qui horrifie les groupes de gauche et les Démocrates. Ils l’ont tellement sous-estimé qu’ils craignent aujourd’hui qu’il soit difficile à arrêter ou à influencer dans sa volonté de renverser leur agenda
Effectivement ils ont du souci à se faire.