- Les positions dangereuses de Stephen Miller
Hier matin, Stephen Miller, 31 ans, l’un des plus proches conseillers de Donald Trump a fait le tour des plusieurs plateaux télés pour dénoncer la décision « idéologique » des trois juges fédéraux qui ont « abusé de leur pouvoir » en maintenant la suspension de la « travel ban ».
Il a même affirmé que le pouvoir judiciaire n’avait rien de « suprême » et prévenu « les ennemis, les médias et le reste du monde que les « prérogatives du président pour assurer la sécurité du pays sont bien réelles et ne seront pas remises en question ». Concernant les accusations de fraude électorale, il a affirmé qu’il avait 100% raison.
Les journalistes de l’émission Morning Joe étaient choqués par la violence des propos du jeune Miller, très à l’aise, à « défendre la vision un pouvoir autoritaire – visiblement ignorant de la Constitution américaine. Donald Trump a ensuite félicité son assistant pour avoir « représenté » ses positions qui pourraient le mener tout droit vers sa destitution.
Les Républicains n’ont pas commenté. - Miller, la star du weekend
Le Jeune Miller a été l’objet de deux portraits ce weekend dans le Washington Post et le New York Times. Il a grandit dans la communauté très libérale de Santa Monica en Californie dans laquelle il a développé des positions conservatrices, contre son lycée notamment, coupable de « multiculturalisme ». Il a été très marqué par les attentats du 11 septembre et encore plus choqué par l’opposition de certains Américains à la guerre en Irak.Miller s’est fait un nom dans les milieux conservateurs pour ses prises de positions controversées, en se faisant le champion de ceux qui se sentent « muselés » par le politiquement correct.
Il a travaillé pendant plusieurs années pour le sénateur d’Alabama Jeff Sessions, aujourd’hui ministre de la Justice, où il a peaufiné ses politiques anti-immigration avant de rejoindre l’équipe de campagne de Donald Trump en janvier 2016. Il travaille main dans la main avec Steve Bannon, et sont les auteurs à succès de la travel ban #1
- Des remaniements en perspective
Comme l’expliquait ce weekend le New York Times, il existe deux courants d’influence autour du président:
1. Ceux qui cherchent la confrontation: Steve Bannon, Stephen Miller, Jeff Sessions et Kellyanne Conway sont des fidèles du président, ne l’ont jamais critiqué et capturent les « impulsions » de Trump, notamment contre l’immigration.
2. Les « conformistes »: Ivanka Trump, Jared kushner, le chef de cabinet, Reince Priebus, Gary Cohn, le conseiller économique, le General Mattis, et Rex Tillerson.
Mais il y a ceux qui sont sûrs de rester: Ivanka Trump et Jared kushner, la famille.
Reince Priebus, affaiblit par le passage en force des « confrontationalists », est en sursis cette semaine comme Michael T Flynn, conseiller à la Sécurité Nationale, qui fait l’objet d’une enquête interne pour une discussion qu’il a eu avec l’ambassadeur russe sur l’éventuelle levée des sanctions américaines, alors que Obama était encore au pouvoir. - Elizabeth Warren, le nouveau visage du parti démocrate?
Donald Trump est un maître de la manipulation et il l’a prouvé contre l’opposition qu’il remodèle à sa convenance.
La semaine dernière, la sénatrice du Massachusetts, à été interdite par la majorité républicaine de témoigner devant le Sénat contre la nomination de Jeff Sessions au ministère de la justice.
Une démarche inhabituelle pour Mitch McConnell le porte parole des Républicains, qui a propulsé Warren en haut de l’affiche (#shepersisted).
Pour certains, ce « cadeau du ciel » a été savamment ficelé par l’entourage du président, qui veut voir Elizabeth Warren à la tête du parti démocrate en prévision des élections de mi-mandat en 2018.
Dans un déjeuner avec des sénateurs démocrates jeudi, le président a affirmé en toute finesse: « Pocahontas est le nouveau visage de votre parti » – le surnom choisi par Trump pour moquer Warren.
Un scénario qui ravit les conservateurs à l’instar du National Review, « Elizabeth Warren Présidente », certains de pouvoir la battre facilement. - Les conservateurs un peu plus critiques envers Trump
Une fois n’est pas coutume, la revue conservatrice National Review affirme que « La Droite ne peut pas défendre le président » et s’intéresse aux réactions des Républicains face aux débordements de Trump: Garder le silence (la plupart des parlementaires) ou justifier l’injustifiable en parlant de comportement « peu conventionnel »La façon grandiloquente et impulsive qu’a Trump de gouverner et de communiquer empêche [les Républicains] d’anticiper ce qu’il va faire et de pouvoir défendre ses déclarations. Combien de fois il a discrédité ses propres supporters et son porte-parole, Sean Spicer. Quand un leader politique remplace des principes et une plate forme idéologique claire avec ses propres instincts et jugements, il ne fournit aucun argument valabe à ses supporters.
Au bout du compte, l’argument devient simplement « faites confiance » en votre leader, il sait ce qu’il fait, c’est la seule personne capable. Ce n’est pas du conservatisme, ni de la démocratie. - Hillary aux présidientielles de 2020…?
Pour Matt Larimer, ancien conseiller de George W. Bush, dans Politico ce weekend, tout indique que Clinton se prépare pour une troisième round:
* La cessation des activités de l’ONG de la Fondation Clinton, « Clinton Global Initiative », subventionnée par les Etats étrangers et au centre des accusations de conflits d’intérêts lors de la campagne présidentielle.
* Les Clintons n’ont pas démenti les rumeurs selon lesquelles Hillary pourrait se présenter à la Mairie de New York en novembre prochain contre De Blasio.
* La signature d’un septième ouvrage avec la maison d’éditions Simon & Schulster, et la promesse d’une tournée de promotion dans tout le pays – et l’éventualité d’être interrogée presque uniquement sur sa cuisante défaite de 2016.
* Son tweet de jeudi soir sur la décision des trois juges de la cour fédérale de San Francisco de maintenir la suspension de la travel ban, « 3-0 » a été aimé 422 000 et retweeté 147 000 fois. - Saturday Night Live cartonne
L’épisode de samedi soir restera l’un des plus drôles et des plus controversés de cette année avec Alex Baldwin en invité, qui nous a bien entendu offert un sketch de Trump mais qui a donné la part belle aux comédiennes de l’émission et Melissa McCarthy.
Pour notre plus grand plaisir, McCarthy est revenue à la charge dans un autre sketch hilarant du porte parole de la Maison Blanche.
Kate McKinnon, brutale, en Kellyanne Conway qui harcèle le journaliste star de CNN, Jake Tapper, dans un remake d’Attraction Fatale.
Notre préférée, c’est Leslie Jones dans son propre rôle qui demande au big boss de SNL, Lorne Michaels, de jouer Donald Trump, à la place de Baldwin. Fantastique. - Adèle célébrée aux 59ème Grammys
Adèle, la reine des « coeurs brisés et de la rédemption » remporte les cinq trophées des cinq catégories dans lesquelles elle était nominée dont chanson de l’année (le très lointain « Hello ») et album de l’année, 25 et disque de l’année. L’excellent Lemonade de Beyoncé n’a reçu que le prix de l’album contemporain urbain de l’année. Elle méritait mieux. - Couverture du jour, c’est celle de John Oliver sur Rolling Stone. Le journaliste a repris hier les rênes de son émission hebdomadaire Last Week sur HBO.
Lundi 13 février 2017: « Le président Trump a 100% raison »
Published in Revue de presse Trumplandia