-
Coup de massue pour l’American Health Care Act
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe hier après midi: Le CBO, le « Congressional Budget Office », le bureau du Budget du Congrès américain, une agence fédérale non-partisane, a rendu lundi son rapport très attendu sur les retombées de l’American Health Care Act, le remplaçant d’Obamacare: 24 millions d’Américains perdraient leur couverture maladie avec Trumpcare d’ici 2024 et 14 millions ces dix prochains mois.
Seule bonne nouvelle, c’est que le plan permettrait de réduire la dette du gouvernement de 356 milliards de dollars – a peu près la moitié de la somme que les 0,1% d’Américains devraient recevoir en réductions d’impôts sur dix ans grâce à Trumpcare (600 milliards de dollars).* CBO Cost Estimate – American Health Care Act – 13 mars 2017
Le CBO a également noté que la suppression pour un an des subventions fédérales de Planned Parenthood, le plus grand service de planning familial aux Etats-Unis, entraînerait des milliers de grossesses, surtout dans les foyers les plus défavorisés et les communautés qui n’ont aucune couverture maladie.
Le gouvernement entend réduire les dépenses de Medicaid, le programme fédéral d’assurance santé destiné aux plus défavorisés, d’environ 178 millions de dollars en 2017 mais le coût des dizaines de milliers de naissances supplémentaires, couvertes par Medicaid, couteraient autant à l’Etat, qui devra également assurer la plupart des nouveaux nés.
Les Conservateurs veulent supprimer les subventions de Planned Parenthood sous prétexte que l’organisation défend le droit à l’avortement et le finance – des services qui représentent seulement 2% du budget total de Planned Parenthood qui n’est pas financé par les subventions du gouvernement.* « CBO: Defunding Planned Parenthood would lead to Thousands more births » – Washington Post
***
-
Partager votre désastreuse expérience avec Obamacare
Le principal argument de vente de Trumpcare, pour la Maison Blanche et les Républicains, c’est que le plan est censé remplacer quelque chose d’encore pire, Obamacare – ce, malgré les revendications de centaines de milliers d’Américains, pour la plupart des électeurs de Trump, partout dans le pays, qui veulent garder leur assurance maladie.
La stratégie de la Maison Blanche est un matraquage publicitaire qui vise à discréditer Obamacare, « un échec complet », « un désastre ».Hier Donald Trump a reçu dans le bureau ovale des « victimes » du programme d’assurance santé mis en place par son prédécesseur.
La Maison Blanche est même allée jusqu’à envoyer un email à ses abonnés en leur proposant de partager l’expérience désastreuse: « Obamacare a gonflé les prix et réduit les options pour des millions d’Américains. Comment avez été touchés? »
Aucune mention des vingt millions d’Américains qui ont réussi à décrocher une couverture maladie grâce à Obamacare.Trumpcare devrait passer par la Chambre des Représentants d’ici la fin de la semaine mais a peu de chances d’être validée par le Sénat si des changements drastiques ne sont pas opérés sur le plan.
***
-
Arrêtez d’inviter Kellyanne Conway sur les plateaux!
La « wackadoo » de la Maison Blanche, celle qui s’invite sur toutes les chaînes d’infos presque chaque semaine pour raconter n’importe quoi, créer le buzz, susciter l’indignation et moqueries des journalistes pour finir la journée à la tête des tendances de Twitter, est revenue à la charge hier.
Kellyanne est officiellement la conseillère de Donald Trump mais contrairement à Jared Kuchner ou Steve Bannon, ne participe ni aux meetings importants, encore mois aux prises de décisions, et n’a une connaissance que très limitée de ce qui se passe à la Maison Blanche.
Dimanche et lundi matin, elle est passé sur ABC News, NBC News et CNN pour discuter des accusations très sérieuses lancées par Donald Trump contre Barack Obama.
Ses réponses? vagues, absurdes (l’administration aurait pu utiliser des micro-ondes pour espionner Trump), hors sujet (elle répond souvent en bifurquant sur un autre sujet) avant de finalement reconnaître que « non elle n’a aucune preuve des allégations [du président].
La semaine dernière, elle avait affirmé bec et ongles que les allégations selon lesquelles Trump avait été mis sur écoutes étaient basées sur des « renseignements » obtenus par la Maison Blanche.
Lundi devant l’insistance de certains journalistes à lui faire son ignorance de la situation, Trump est partie la défendreCe genre de cirque médiatique hebdomadaire est difficile à comprendre, non pas de la part de Mme Conway qui fait son boulot mais des chaînes télé qui continuent à l’inviter sachant qu’elle n’apportera rien au débat. Ces émissions devraient prendre exemple sur Morning Joe diffusée le matin sur MSNBC qui décidé de ne plus la recevoir à cause de ses mensonges à répétition – quite à faire d’audience.
* « Conway suggests Obama bugged Trump using microwaves. Things went downhill from there » – ThinkProgress
***
-
Aucune preuve des écoutes du président
Donald Trump et même Mme Conway sont des manipulateurs hors pair, et ont presque réussi hier à noyer l’information principale: Le président n’a apporté aucune preuve sur les accusations de mise sur écoute dont il aurait été victime de la part de l’administration Obama pendant la campagne présidentielle.
Comme la plupart des médias l’avaient dénoncé très tôt, c’était une tentative désespérée de détourner leur attention des relations problématiques entretenus par ses proches avec des officiels russes.
Sean Spicer, le porte parole de la Maison Blanche a essayé hier en conférence de presse de convaincre les journalistes présents que le président avait voulu dénoncer la « surveillance généralisée » mise en place par l’ancienne administration pendant la campagne présidentielle sur certains de ses proches et en parlant de « l’écoute de ses conversations téléphoniques ».
Risible.Hier, le Département de Justice, qui n’avait jamais condamné les propos de Donald Trump, malgré les demandes officielles du FBI, a demandé un délai supplémentaire pour apporter à la commission parlementaire en charge du renseignement les preuves de ces accusations, qui seraient tout droit sorties d’un article de Breitbart.
Cette dernière lui a donné une semaine.
Un porte parole du député républicain Devin Nunes, président de cette commission, a suggéré que l’administration pouvait être assignée à comparaître si ces questions n’étaient pas résolues.* « Justice Department asks for more time to collect evidence on wiretap claims » – CNN
* « Spicer: Trump didn’t mean wiretapping when he tweeted about wiretapping » – CNN
***
-
Scandale chez les Marines
Samedi 4 mars, le site d’information militaire, The War Horse, a révélé l’existence d’une page privée Facebook « Marines United » utilisée par 30 000 abonnés pour partager des photos intimes de leurs collègues féminines – des clichés pris à leur insu, revenge porn – accompagnées de leurs noms, rangs et lieu de travail. Plusieurs centaines de ces Marines font aujourd’hui l’objet d’une enquête du Département de la Défense.
Le partage de ces photos a commencé au début de l’année peu après le recrutement de femmes dans le Premier Régiment d’infanterie de Marines.Les représentants du Département de la Défense ont fermement condamné ces actions « qui entachent la réputation de l’ensemble des Marines ».
Quelques uns des 55 Marines recensés par Thomas Brennan, le journaliste et ancien Marine qui a révélé l’affaire, ont été mis à pied mais par les 55 recensés. Ce dernier a depuis reçu des menaces de mort des membres du groupe Facebook selon le Washington Post.
Le partage des photos a recommencé au mois de février sur une autre page Facebook, fermée à nouveau, puis sur une autre, alimentées par des Marines postés un peu partout dans le monde, qui n’éprouvent semble-t-il aucun regret, ni aucune crainte de sanctions/
Malgré les appels à témoin de la direction du corps de Marines, soutenu par le Secrétaire de la Défense, Jim Mattis, seulement dix femmes auraient rapporté avoir été victimes de harcèlement sexuel.* « Hundred of Marines investigated for sharing photos of naked colleagues » – Reveal News
* « How the Marine Corps’ widening nude photo scandal has spread throughout the military » – The Washington Post
* « Harassed online, She remains Determined to Enlist in the Marines » – New York Times
***
-
Couverture du Jour
La prochaine édition du New York Times magazine: « The New Party of No: How a president and a protest movement transformed the Democrats »